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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Jean-Pierre MAHE
( n. 1944 )

L'auteur

Jean-Pierre MAHE --- Cliquer pour agrandir
Naissance le 21 mars 1944 à Paris (France)

Membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (2001), Président de la Société asiatique (2001).

Spécialisation : ORIENTALISTE [caucasologie, arménologie, histoire des religions (mythologie caucasienne, hermétisme, gnose et littérature apocryphe), patristique (Tertullien) et histoire du christianisme oriental, histoire et civilisations de l’Arménie et de la Géorgie, philologie et littérature arméniennes et géorgienne, historiographie arménienne, études coptes (manuscrits de Nag Hammadi), linguistique, archéologie (Armawir, Ani)].

Jean-Pierre Mahé fait des études de lettres classiques et obtient sa licence en 1966. Professeur en lycée il se dirigea ensuite vers les langues orientales anciennes : copte, arménien, géorgien, à l'Institut catholique de Paris. Une passion qui ne le quittera plus. L'idée est de retrouver des sources disparues en grec sur les origines du Christianisme. Après un séjour à Erevan de 1975 à 1977 afin d’étudier les archives du Maténadaran, puis, plus brièvement, à Tbilissi à l'institut des Manuscrits, il enseigne l'arménien à l'Inalco de 1977 à 1987, puis à Harvard. En 1988, il devient directeur d'études à l'EPHE. Depuis 1998, il dirige la Mission archéologique française d'Ani en Turquie orientale.
Le 30 mars 2001, il est élu membre de l'Institut, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, au fauteuil de Robert MANTRAN


Cérémonie de remise de l'épée d'académicien à Jean-Pierre Mahé (photos Ph Pilibossian)


Jean-Pierre Mahé
Remise de l'épée par Marc Philonenko, le président du Comité d'honneur, de l'Académie des Inscriptions et Belles lettres


Jean-Pierre Mahé
avec l'ambassadeur d'Arménie; M. Nalbadian et M. et Mme Jacques Panossian

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Livre numéro 2445
Jean-Pierre MAHE --- Cliquer pour agrandir Prier 15 jours avec Grégoire de Narek
Titre : Prier 15 jours avec Grégoire de Narek / auteur(s) : GREGOIRE DE NAREK -
Editeur : nouvelle cité
Année : 2021
Imprimeur/Fabricant : Imprimé en France par CPI
Description : 11,5 x 19 cm, 128 pages, couverture illustrée en couleurs
Collection : Prier 15 jours : 232
Notes : Annie LOOTEN collabore avec son mari, Jean-Pierre MAHÉ, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, à la traduction commentée des œuvres de Grégoire de Narek.
Autres auteurs : Jean-Pierre MAHE [traducteur] -
Sujets : Liturgie
ISBN : 9782375822609
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Prix : 13,90 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Depuis plus d’un millénaire, l’œuvre du moine arménien, Grégoire de Narek (940-1003), a accompagné les fidèles de sa nation dans toutes les circonstances de leur vie. On déposait son livre sur l’autel paroissial ; on le lisait au chevet des malades pour obtenir leur guérison ; on en insérait des extraits dans la liturgie de la messe. Si l’on partait en voyage, on en recopiait quelques pages, qu’on gardait sur soi comme viatique contre les craintes et les périls.
Presque inconnu en Occident jusqu’au milieu du XXe siècle, saint Grégoire de Narek a été proclamé docteur de l’Église universelle en 2015. Enseignant l’art de parler à Dieu des profondeurs du cœur, il nous apprend à nous présenter devant lui avec une sincérité exempte de pharisaïsme. Si nous sommes tous sauvés en Christ, nous partageons solidairement toutes les fautes de nos semblables. Nous sommes tous impliqués dans la même chaîne de prières, jusqu’à la fin des temps. Loin d’être morbide, cette démarche de contrition est libératrice.

Livre numéro 2399
Jean-Pierre MAHE --- Cliquer pour agrandir Relations du Levant avec les Perses, Arméniens & Gaures : une aventure missionnaire au XVIIe siècle
 
Titre : Relations du Levant avec les Perses, Arméniens & Gaures : une aventure missionnaire au XVIIe siècle / auteur(s) : Père GABRIEL de Chinon - Préfaces argumentées de Jean-Pierre Mahé, Membre de l'Institut
Editeur : Cravant : Histoire à la carte éditeur
Année : 2020
Imprimeur/Fabricant : 37-Joué-les-Tours : Graphival impr.
Description : 16 x 23 cm, 272 pages, couverture illustrée en couleurs, Table des matières, index, bibliographie
Collection :
Notes : Initialement paru chez Jean Thioly, Lyon, 1671. - Bibliogr. p. 265-268. Glossaire
Autres auteurs : Jean-Pierre MAHE [préfacier] -
Sujets : Religions -- Moyen-Orient -- 17e siècle
ISBN : 9782957122516
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 25,00 euros

Commentaire :

Gabriel de Chinon a séjourné dans l’Empire safavide de 1640 jusqu’à sa mort en 1668. En 1647, il est à Mossoul ; en 1652, à la Nouvelle Djoulfa près d’Ispahan, dont il est expulsé en 1654. Invité en 1666 à Tiflis par le roi de Géorgie, il part ensuite pour Erévan, où il meurt deux ans plus tard. Son ouvrage posthume, Relations nouvelles du Levant, n’est ni un journal de voyage ni un recueil de mémoires, mais un véritable traité de science missionnaire présentant « la religion, le gouvernement et les coutumes » de trois communautés : les Gaures – c’est-à-dire les zoroastriens -, derniers témoins de l’Iran préislamique, les Perses shiites, et les Arméniens, ancienne chrétienté implantée récemment en Perse. Les analyses les plus profondes concernent les Arméniens de l’ancienne Djoulfa (près du Nakhidjévan), déportés en 1603 et installés près d’Ispahan par Chah Abbas Ier. Le Père Gabriel découvre les subtilités de leur doctrine et la singularité de leur christianisme. Pénétrant dans l’intimité des familles, il se fait ethnologue sans le savoir.

Livre numéro 2309
Jean-Pierre MAHE --- Cliquer pour agrandir L'alphabet arménien dans l'histoire et dans la mémoire
Titre : L'alphabet arménien dans l'histoire et dans la mémoire / auteur(s) : Jean-Pierre MAHE - [Suivi de] Vie de Machtots / par Korioun. [et] Panégyrique des saints traducteurs / par Vardan Areveltsi ; textes traduits et annotés par Jean-Pierre Mahé
Editeur : Les Belles Lettres
Année : 2018
Imprimeur/Fabricant : 01-Péronnas : Impr. SEPEC
Description : 12,5 x 19 cm, 401 p., illustrations
Collection : Bibliothèque de l'Orient chrétien ; 5e volume
Notes : Index, Bibliographie, 17 Illustrations N&B
Autres auteurs :
Sujets : Alphabet arménien -- Histoire
ISBN : 9782251448237
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 25,50 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Par quelle anomalie, les Arméniens, qui sont si proches du berceau mésopotamien de l’écriture, ont-ils attendu des millénaires avant de se doter de leur propre alphabet ?
Méprisant une invention qui ne servait à leurs yeux qu’à comptabiliser les impôts des rois et les péchés des hommes, ils jugeaient que l’essentiel doit rester gravé dans le cœur et dans la mémoire.
Avec l’avènement du christianisme, la perspective s’inverse. Pour le pieux religieux Mesrop Machtots, l’oralité est la meilleure alliée du paganisme. Il faut de toute urgence traduire la Bible par écrit. Ainsi les Arméniens deviendront un vrai peuple du Livre, aussi sûr des promesses de Dieu que l’ancien Israël. Simple parler local, l’arménien se haussera d’un coup au niveau des plus grandes langues de culture et l’Arménie recouvrera son unité spirituelle.
Selon Korioun, disciple de la première heure, le nouvel alphabet, créé en 405, est le fruit d’une théophanie, comparable au don de la Loi sur le Sinaï. Huit siècles plus tard, quand Vardan compose son Panégyrique, Machtots, son protecteur le patriarche Sahak et leurs nombreux disciples sont devenus des héros de légende. On les nomme les Saints Traducteurs, que l’Église fête tous les ans.
Privilège exclusif des Hébreux et des Arméniens, les lettres « données par Dieu », garantissent, contre le paganisme et les hérésies, la survie de la Vérité révélée jusqu’à la consommation des temps. Cet échange multiséculaire, entre histoire, mémoire et fins dernières, révèle les profondes racines du christianisme arménien, nourri de l’héritage patristique et judéo-hellénistique.

Livre numéro 2277
Jean-Pierre MAHE --- Cliquer pour agrandir Deux frères caucasiens de Prométhée - Amiran et Abrsk'il
 
Titre : Deux frères caucasiens de Prométhée - Amiran et Abrsk'il / auteur(s) : Jean-Pierre MAHE - Textes traduits par Zaza Aleksidze et Jean-Pierre Mahé ; introduits et commentés par Jean-Pierre Mahé
Editeur : Les Belles Lettres
Année : 2016
Imprimeur/Fabricant : 58-Clamecy : Impr. Laballery
Description : 12 x 19 cm, 263 pages, illustrations
Collection : Bibliothèque de l'Orient chrétien ; 2e volume
Notes : Contient : "Amirani", trad. du géorgien et : "Abrskil", trad. de l'abkhaze
Autres auteurs :
Sujets : Caucase -- Mythologie
ISBN : 9782251446318
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 25,00 euros

Commentaire :

Le géorgien classique n’a que trois noms irréguliers, « Dieu, le curé et le vin », mais ce brevet de christianisme ne vaut que pour la plaine et la civilisation écrite. Les tribus montagnardes ont trois valeurs bien différentes : la bière, le beurre et le paganisme. À maintes reprises, les souverains ont tenté de les christianiser en confisquant leurs idoles et en apprenant à lire à leurs enfants. Mais, tel un dragon enchaîné qui se libère, l’oralité païenne a toujours repris le dessus.
Flexible, foisonnante, s’enrichissant de siècle en siècle, elle permet d’observer sur le vif une mythologie hybride, mêlant la foi chrétienne à des croyances immémoriales sur l’origine et l’ordre de l’univers. Il en a résulté un curieux panthéon, où les figures bibliques cohabitent avec les héros mythologiques et où l’humanité oscille entre l’ordre divin du monde et les soubresauts titanesques de la matière.
La geste prométhéenne du titan géorgien Amiran est ici confrontée à la légende du géant abkhaze Abrsk’il, ainsi qu’à un dossier de sources arméniennes, littéraires et folkloriques relatives à un géant enchaîné. On constate une évidente parenté avec le mythe de Prométhée, mais les Grecs ont « assagi » la geste farouche du Caucase.

Livre numéro 2221
Jean-Pierre MAHE --- Cliquer pour agrandir Saint Grégoire l'Illuminateur
 
Titre : Saint Grégoire l'Illuminateur / auteur(s) : Colloques - Aux commencements de l'Église d'Arménie
Editeur : Pascal-Grégore Delage (Association CaritasPatrum)
Année : 2016
Imprimeur/Fabricant : Imprimé en Italie
Description : 12,5 x 19,5 cm, 156 pages, couverture illustrée NB
Collection :
Notes : Actes de la huitième Petite Journée de Patristique - 12 mars 2016 - Royan (France)
Autres auteurs : Jean-Pierre MAHE [contribution] - Aram MARDIROSSIAN [contribution] - Rémy PRIN [contribution] - Arévik PARSAMYAN [contribution] -
Sujets : Actes de colloque -- Église arménienne
ISBN : 9791095732013
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 15,00 euros

Commentaire :

Avant même la conversion de l'empire gréco-romain au christianisme, le roi arménien Tiridate fit le choix du Christ pour son peuple sous la houlette de cette figure tout aussi charismatique qu'énigmatique de Grégoire Loussavoritch, « l'Illuminateur ». Alors que ce dernier se dresse aux confins de l'histoire et de la légende, le baptême du roi d'Arménie et de sa noblesse eut bien lieu à l'orée du IV siècle même si les historiens débattent encore de la date précise : 301, 311 ou 314 ? C'est ainsi que dans la mémoire collective du peuple arménien, la silhouette du prisonnier de la fosse de Khor Virap devient de plus en plus prégnante et significative : Grégoire devient le porteur de lumière.

Le voilà franchissant les cols escarpés d'Arménie, renversant les temples des vieilles divinités, les remplaçant par des Églises dédiées au Dieu de Jésus-Christ, créant de toutes pièces un clergé chrétien issu de l'ancienne caste sacerdotale polythéiste avant de faire le choix de se retirer pour le restant de ses jours dans une grotte obscure. A ses côtés, le roi Tiridate, devant traiter tant avec les populations paysannes toujours très attachées au culte des génies des démons qu'avec une aristocratie tentée par la pure religion du feu des Perses mazdéens, n'aurait-il fait le choix du christianisme que par calcul politique, pour renforcer son propre pouvoir et la cohésion de son Royaume ? Mais l'empereur romain qui l'avait placé sur le trône de ses pères en 298 n'était autre que Dioclétien, le persécuteur par excellence des chrétiens...

C'est à la découverte de ces origines passionnantes et complexes de l'Église arménienne ainsi qu'à son inscription tenace dans l'histoire et la mémoire des hommes que nous convient les Actes de cette Petite Journée de Patristique consacrée à Grégoire l'Illuminateur. Passionnantes... c'est-à-dire placées sous le signe de la Croix et de l'épreuve tout autant que dans la lumière d'une espérance plus forte que la mort.
Les animateurs de la P.J.P, A. Wellens et P.-Gr. Delage


Sommaire

De Thaddée à Grégoire l'Illuminateur : la christianisation de l'Arménie, JEAN-PIERRE MAHÉ, page 1
Destruction/sécularisation des temples et premières implantations d'églises en Arménie d'après les données archéologiques, ARÉVIK PARSAMYAN, page 23
Légitimer la norme : les Canons de Grigor l'Illuminateur, ARAM MARDIROSSIAN, page 61
Saint Grégoire et le libre arbitre. Origine du mal et liberté humaine comme système doctrinal de la Didascalie, HÉLÈNE MOUNIER, page 79
Rôle et place des femmes dans la christianisation de l'Arménie, PASCAL-GRÉGOIRE DELAGE, page 95
L'art arménien : de l'affirmation identitaire aux échanges des cultures, RÉMY PRIN, page 117
Faire la fête (liturgique) avec le poète Grégoire de Narek, ANNIE WELLENS, page 141


Livre numéro 2043
Jean-Pierre MAHE --- Cliquer pour agrandir Trésor des fêtes, Hymnes et Odes de Grégoire de Narek
 
Titre : Trésor des fêtes, Hymnes et Odes de Grégoire de Narek / auteur(s) : GREGOIRE DE NAREK - Introduction, traduction et notes par Annie et Jean-Pierre Mahé
Editeur : Peeters
Année : 2014
Imprimeur/Fabricant :
Description : 14,5 x 21,5 cm, 295 pages
Collection : Les oeuvres de saint Grégoire de Narek, Volume 2
Notes :
Autres auteurs : Jean-Pierre MAHE [introduction] -
Sujets : Littérature du Moyen Âge, prières -- Grégoire de Narek
ISBN :
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix :

Commentaire :

L'œuvre de Grégoire de Narek est un paradoxe. Si son nom est universellement connu, son œuvre l'est peu, et pour cause : les traductions ont été assez tardives, à l'exception du Livres des Prières, publié en 1961 dans la collection Sources Chrétiennes des éditions du Cerf, peu accessible au grand public. Dédiée aux martyrs du génocide de 1915, la publication du Trésor des Fêtes, Hymnes et Odes correspond certes à une volonté mémorielle, dont le danger consiste à occulter la valeur intrinsèque de l'œuvre, poétique et philosophique, qui seule en fait un objet de lecture aujourd'hui et maintenant, par-delà les siècles.

Écrite il y a 1 200 ans environ, l'œuvre de Narek dans toutes ses parties procède d'une démarche originale que reprendra un millénaire plus tard la littérature surréaliste: utiliser le langage poétique pour libérer la parole intérieure de tous les canons des expressions canoniques, normée par la tradition philosophique ou religieuse de son temps. Formé par éducation aux poètes et philosophes grecs, dépositaire de la poésie religieuse hébraïque (voir son Commentaire sur Le Cantique des Cantiques), plongé dans les débats théologiques de son temps (il sera excommunié de l'Église arménienne pour chalcédonisme), il dénoue les fils de ce triple héritage pour les renouer avec la langue intérieure, celle qui ne répond, par définition, à aucune règle connue, si ce n'est le flot continu des sentiments que les mots ne parviennent à circonscrire qu'au prix d'un déferlement continu.

Énumérations obsédantes
Luc-André Marcel, un autre de ses traducteurs, notait : « Sa manœuvre serait d'atteindre à un total chromatique du langage. Il veut combler ce vide immense qui réside entre un mot et tel autre. De là, cet art de la synonymie, entre autres, dont il use inlassablement avec une outrance sans égale, même en Orient, à seule fin de souder les pouvoirs des termes, de les totaliser jusqu'à ce qu'un évènement se produise. » Constat qu'appuie Vahé Godel : « Répétitions interminables, énumérations obsédantes, martèlements impitoyables, parole lapidante, flagellation verbale ... On songe à Job, bien sûr, à Jérémie... mais aussi à Artaud, à Michaux, à Beckett... à tous les grands exorcistes de ce siècle. »
Exorcisme, le mot est juste et renvoie à cet aspect le plus frappant dans l'œuvre de Narek, tentative d'épuration de l'âme pour l'expulsion interrompue de l'intériorité, sorte de catharsis psychanalytique où il s'agit de dessiner les contours de l'esprit et retrouver son moteur premier par la reprise ininterrompue des mêmes thèmes déclinés sous des formes différentes. «Le rythme et le nombre auxquels j'ai recouru dans le poème précédent, dit Narek dans Le Livre des Prières, n'avaient d'autre fin que d'aviver la douleur, la plainte, les soupirs, l'amère litanie des larmes... Je m'en vais donc reprendre ici la même forme, dans chaque phrase, comme anaphore et comme épistrophe, et faire en sorte que le ressassement figure avec fidélité l'esprit, le pouvoir vivifiant de la prière. »

L'homme au-dessus des systèmes
À prendre ses mots à la lettre, Narek devient le premier à rendre à l'esprit ses droits à l'expression « sans contrainte », dont le but est de se retrouver soi dans un dialogue direct avec Dieu exclusif de tout dogmatisme. Ce faisant, il devient créateur d'un dogmatisme de la liberté. D'où la revendication de son héritage par ceux qui ont fondé la poésie arménienne moderne, Yéghiché Tcharents et Parouïr Sévag, dans les temps où être poète revenait à déclarer haut et fort que l'homme était au-dessus des systèmes et non l'inverse. Le monde aux carcans religieux et idéologiques ont disparu pour revenir en force aujourd'hui. Relire Grégoire de Narek ne consiste plus à retrouver les douceurs de la poésie antique, mais à renouer avec l'esprit de ceux qui ont fait de la libre parole la première des règles. En livrant au public ce deuxième tome des œuvres du fondateur de la poésie arménienne, Anne et Jean-Pierre Mahé n'ont fait que porter ce message.

René Dzagoyan, Nouvelles d’Arménie Magazine, numéro 209, Juillet-Aout 2014


Livre numéro 1814
Jean-Pierre MAHE --- Cliquer pour agrandir Histoire de l'Arménie : des origines à nos jours
Titre : Histoire de l'Arménie : des origines à nos jours / auteur(s) : Jean-Pierre MAHE - Annie et Jean-Pierre Mahé
Editeur : Perrin
Année : 2012
Imprimeur/Fabricant : 61-Lonrai : Normandie roto impr
Description : 1 vol. (745 p.) : 16 cartes en NB, couv. ill. en coul. ; 24 cm
Collection : Pour l'histoire
Notes : Notes p. 627-665, Bibliogr.et abrev. p. 667-692, Tableaux chronologiques p. 693-734
Autres auteurs :
Sujets : Arménie -- Histoire
ISBN : 9782262026752
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 29,50 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Tout en suivant le fil nécessaire de l'Histoire, l'ouvrage d'Annie et Jean-Pierre Mahé en cherche le sens à travers ses concepts essentiels: monarchies, monothéismes, empires ou lumières, souvent au pluriel, comme pour mieux montrer que la forme que prend l'Arménie à chacun de ses âges était modelée à la fois par ses choix et par la multiplicité des forces qui s'exercent sur elle. Autre manière de dire que sa pérennité dépend de sa malléabilité. Vue à travers le prisme de ses influences, l'Arménie apparaît comme un tour de force de survivance, une sorte d'incarnation de la ruse protéiforme d'un peuple qui trouve toujours, comme l'eau, sa voie entre les interstices laissés par le choc des armées, des empires et des civilisations.
L'art de la survie
Si l'Arménie, souvent fracassée, morcelée ou amputée, n'en sort jamais indemne, elle en sort toujours vivante. Le prix à payer est d'être toujours là, sans être là où on l'attend: «N'y a-t-il pas quelque témérité, écrivent les auteurs, à postuler la permanence, pendant plus de trois millénaires, d'un peuple arménien? Le point de vue que nous avons choisi suggère l'insaisissable. »
Particulièrement éclairant de la difficulté à saisir cette immense entreprise de survie dans une unité aux contours indécis est le chapitre sur la diaspora où se succèdent migrations volontaires et déportations, comptoirs marchands et fuites des persécutions, du XIe siècle à nos jours, de l'Égypte à la Russie, en passant par les Balkans, l'Italie, l'Égypte, l'Inde ou la Chine. « Les Arméniens avaient aux yeux des Occidentaux l'avantage de connaître les chemins et les langues et de passer partout inaperçus. », précisent Annie et Jean-Pierre Mahé. Tant et si bien que les voyageurs européens, ajoutent-ils, s'affublaient, tel Rousseau, du costume arménien pour «garder secrètes les raisons de leur présence en Asie. » L'art de passer inaperçu? Un peu moins vrai ces derniers temps... si l'on en croit Bakou et Ankara.
Outre l'éclairage particulier sur l'art de la survie dans la grande épopée de la mort qu'est l'Histoire, l'ouvrage se distingue encore par la place qu'il accorde à l'époque moderne, du XIXe à nos jours, y compris les années qui suivent l'Indépendance où, à la lecture des pages d'Annie et Jean-Pierre Mahé, l'on comprend que l'épopée est loin d'être terminée, comme sont loin d'avoir disparu les forces externes qui veulent y mettre fin ou celles, plus discrètes, qui la rongent de l'intérieur.
Une note d'espoir
Mais l'ouvrage, Dieu merci, se clôt sur ces vers de Parouyr Sévag : « Nous sommes peu, mais ce peu, on l'appelle Arménien... Nous sommes là, et nous serons et deviendrons toujours plus nombreux », vers qui concluent trois millénaires d'histoire par une note d'espoir. En tout cas, l'ouvrage, dont il faut saluer ici la clarté du discours et l'élégance du style, qui en fait une nourriture de l'intelligence autant qu'un plaisir de l'esprit, ne permet pas seulement de mieux savoir qui on est mais de comprendre, aussi, un peu mieux ce que l'on devient.

René Dzagoyan, Nouvelles d‘Arménie Magazine, numéro 192, Janvier 2013


Livre numéro 1797
Jean-Pierre MAHE --- Cliquer pour agrandir Le livre arménien de la Renaissance aux Lumières : une culture en diaspora
Titre : Le livre arménien de la Renaissance aux Lumières : une culture en diaspora / auteur(s) : Catalogues - Sous la direction de Mikaël Nichanian & Yann Sordet
Editeur : Paris ; Bibliothèque Mazarine : Éd. des Cendres
Année : 2012
Imprimeur/Fabricant : Maison Bortolazzi, Vérone (Italie)
Description : 198 pages, 60 illustrations en couleurs, bibliographie, Index des noms
Collection :
Notes : Pubié à l'occasion de l’exposition « Le livre arménien de le Renaissance aux Lumières : une culture en diaspora », Paris, Bibliothèque Mazarine, du 26 octobre au 30 novembre 2012 ; [organisée en collaboration avec la Bibliothèque universitaire des langues et civilisations] ; [catalogue sous la direction de Yann Sordet et Mikäel Nichanian] ; [textes de Françoise Avel, Françoise Hours, Jean-Pierre Mahé, et al.]
Autres auteurs : Raymond Haroutiun KEVORKIAN [contribution] - Dickran KOUYMJIAN [contribution] - Jean-Pierre MAHE [contribution] - Mikaël NICHANIAN [contribution] -
Sujets :
ISBN : 9782867422034
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 32,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

A l'occasion des 500 ans de la naissance de l'imprimerie arménienne, la Bibliothèque Mazarine, associée à la BULAC, expose un ensemble méconnu de livres arméniens rares et précieux, provenant pour la plupart des bibliothèques princières, monastiques ou savantes de l'Ancien Régime.
L'exposition rend compte de la géographie large et éclatée de l'imprimerie arménienne des premiers siècles (Venise, Rome, Constantinople, Amsterdam, Marseille, Madras...), et des conditions souvent difficiles dans lesquelles ont travaillé les hommes du livre. Elle apporte un éclairage fascinant sur tes échanges intellectuels, techniques, politiques et commerciaux, entre l'Europe et l'Orient de la Renaissance aux Lumières.
Catalogue de l'exposition, coédition Bibliothèque Mazarine / Éditions des Cendres, 198 p. Parution : octobre 2012 (32 euros).
Commissaires: Mikaël Nichanian (BnF) et Yann Sordet (Bibliothèque Mazarine)
Exposition organisée par la Bibliothèque Mazarine, en collaboration avec la BULAC, avec le soutien de la Fondation Calouste Gulbenkian (Lisbonne) et de la société Fineco (financement de la recherche et de l'innovation).

Caractérisée par une abondante et brillante production manuscrite dont les premiers témoins datent du VIe siècle, la culture arménienne adopte les techniques typographiques au début du XVIe siècle. Le premier livre imprimé en arménien parait à Venise en 1512 ; il est l'œuvre d'un personnage encore énigmatique, qui publie cinq livres avant de disparaitre sans laisser de trace...
L'histoire du livre arménien, de sa production à sa réception, est ici illustrée par un ensemble méconnu d'ouvrages rares et précieux. Ils rendent compte de la géographie à la fois large et éclatée de l'imprimerie arménienne des premiers siècles (Venise, Rome, Constantinople, Amsterdam, Marseille, Madras...), et des conditions souvent difficiles dans lesquelles ont œuvré les hommes du livre de la diaspora arménienne, qu'ils fussent imprimeurs, éditeurs, mécènes, graveurs ou relieurs. Une attention particulière est portée aux répertoires privilégiés de l'édition ancienne (grammaire et alphabets, textes sacrés, histoire), à ses particularités ornementales (lettrines en formes d'oiseaux, illustration combinant emprunts aux artistes européens et iconographie traditionnelle), aux reliures.
Au cœur des rivalités entre l'Église arménienne et Rome, expression des rapports ambigus entre langue classique et langue vernaculaire, vecteur identitaire d'une nation sans État dont les membres sillonnent le monde entier, le livre arménien apporte un éclairage fascinant sur les échanges intellectuels et techniques, politiques et commerciaux, entre l'Europe et l'Orient de la Renaissance aux Lumières.


PRÉFACE
par Yann Sordet, directeur de la Bibliothèque Mazarine 9
La piété de Yakob, premier imprimeur arménien 13
par Jean-Pierre Mahé, membre de l'Institut
De la Renaissance aux Lumières : les origines du livre arménien (1512-1800), 23
par Mikaél Nichanian, conservateur à la Bibliothèque nationale de France
CATALOGUE 43
I. VENISE 45
D'AMSTERDAM À MARSEILLE 73
III. IMPRIMERIES D'ORIENT 115
IV. ROME 149
V. LIVRES D'ORIENTALISTES 159
BIBLIOGRAPHIE 183
REMERCIEMENTS 186
INDEX 187


Livre numéro 1490
Jean-Pierre MAHE --- Cliquer pour agrandir Les douze capitales d'Arménie
Titre : Les douze capitales d'Arménie / auteur(s) :Publié à l'occasion de l'exposition éponyme présentée à la Maison arménienne de la jeunesse et de la culture, Marseille, 4 mars-4 mai 2010. Exposition préalablement présentée à La Conciergerie, Paris,
Editeur : Somogy
Année : 2010
Imprimeur/Fabricant : Presses RE.Bus (Italie)
Description : 304 pages, , 24,6 x 28 cm, sous jaquettes en couleurs, 375 illustrations dont 17 cartes en couleurs
Collection : Catalogue d'exposition
Notes : Ouvrage collectif, sous la direction de Patrick Donabédian et Claude Mutafian, cartographie d'Éric Van Lauwe, Préface de Garo Hovsepien, Président de la MAJC
Autres auteurs : Patrick DONABEDIAN [directeur] - Jean-Pierre MAHE [contribution] - Claude MUTAFIAN [directeur] - Taline TER MINASSIAN [contribution] - Agnès OUZOUNIAN [traducteur] -
Sujets : Capitales -- Arménie -- Expositions
ISBN : 9782757203439
Bibliothèques : Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 39,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Le patrimoine architectural arménien, de valeur mondiale, remonte à l'aube des temps et témoigne de l'histoire mouvementée d'un pays dans lequel guerres et invasions de sont succédées. La christianisation du pays, son rôle important dans les échanges économiques sur les anciennes routes du commerce, les développements scientifiques, éducatifs, artistiques, philosophiques et religieux liés au monastère, ainsi que son dynamisme, font de l'Arménie un exemple de très grande force culturelle. Vaste panorama historique des formes architecturales, les douze capitales d'Arménie promène le lecteur d'une ville à l'autre, à travers sites archéologiques et naturels, cathédrales, églises et monuments.

Liste des contributeurs et auteurs

ASA : Académie des sciences d'Arménie
IAE : Institut d'archéologie et d'ethnographie de l'ASA

ANI BALADIAN, architecte, mission archéologique française d'Ani-Pemza
ARSEN BOBOKHYAN, chercheur au département de l'archéologie précoce, IAE
PATRICK DONABÉDIAN, maître de conférences à l'université de Provence
IGIT GHARIBIAN, professeur à l'Université d'État d'Erevan
YERVAND GREKYAN, chercheur au département de l'Orient ancien, Institut d'études orientales de l'ASA
GRIGOR GRIGORIAN, directeur du département d'épigraphie, IAE
ALEXAN HAKOBIAN, directeur du département de l'Orient chrétien, IAE
HAYK HAKOBYAN, chercheur au département de l'archéologie antique, IAE
SIMON HMAYAKYAN, chercheur au département de l'archéologie précoce, IAE
ARAM KALANTARYAN, chercheur à l'IAE, membre correspondant de l'ASA
SAMVEL KARAPÉTIAN, président de l'organisation « Research on Armenian Architecture »
INESSA KARAPETYAN, chercheur au département de l'archéologie antique, IAE
DAVID KERTMENJIAN, professeur à l'Université d'État d'architecture et de construction d'Erevan
JAURÈS KHATCHATRYAN, directeur du département de l'archéologie antique, IAE
JEAN-PIERRE MAHÉ, membre de l'Institut
CLAUDE MUTAFIAN, docteur en histoire
HAMLET PETROSSYAN, chef de la chaire de culturologie de l'Université d'État d'Erevan
ASHOT PILIPOSSYAN, directeur du Centre de restauration des monuments (Erevan)
FELIX TER-MARTIROSSOV, chercheur au département de l'archéologie antique, IA
TALINE TER-MINASSIAN, professeur à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Paris)
Giusto TRAINA, professeur à l'université de Rouen
EDDA VARDANYAN, historienne de l'art
SERGEI VARDANYAN, chercheur au département de l'histoire et de la théorie du folklore, IAE

Traductions
AIDA TCHARKHTCHIAN
AGNES OUZOUNIAN


Livre numéro 2253
Jean-Pierre MAHE --- Cliquer pour agrandir L'Église arménienne entre Grecs et Latins, fin XIe – milieu XVe siècle
 
Titre : L'Église arménienne entre Grecs et Latins, fin XIe – milieu XVe siècle / auteur(s) :Textes réunis par Isabelle Augé & Gérard Dédéyan ; préface de Jean-Pierre Mahé
Editeur : Geuthner
Année : 2009
Imprimeur/Fabricant : 37-Monts : Impr. Présence graphique
Description : 15,5 x 24 cm, 285 p.-[16] p. de pl.) : ill. en noir et en coul., couverture illustrée en couleurs
Collection : Orient chrétien médiéval
Notes : Textes des communications en français et en anglais. - Index
Autres auteurs : Colloques [directeur] - Gérard DEDEYAN [directeur] - Jean-Pierre MAHE [préfacier] - Isabelle AUGÉ [directeur] -
Sujets : Églises orientales -- Relations -- Église apostolique arménienne -- Moyen âge -- Actes de congrès
ISBN : 9782705338183
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 44,00 euros

Commentaire :

En partie chassés de la Grande Arménie vers les rives de la Méditerranée orientale, à la suite de la conquête turque, les Arméniens, qu'ils se soient politiquement restructurés (principautés, puis royaume d'Arménie cilicienne, seigneuries arméniennes de l'Euphratèse) ou rassemblés en communautés (urbaines ou rurales), se trouvent, à partir de la fin du XIe siècle, en contact direct avec les peuples chrétiens du Proche-Orient : Grecs de Byzance, Syriaques de diverses confessions et, derniers venus, Francs de la Croisade. Dès lors, des contacts continuels ont lieu entre les chefs de l'Église arménienne et les Latins, alors que les discussions, déjà nombreuses dans le passé, continuent avec les Grecs, mais aussi les représentants d'autres Églises orientales (jacobite, géorgienne) ; dans ce contexte, la chrétienté arménienne cherche à maintenir son identité tout en s'adaptant aux conditions du temps, c'est-à-dire d'abord à un passage de l'hégémonie byzantine à celle de l'Occident latin, puis à la montée des puissances musulmanes (Turcs saldjoûkides, Ayyoûbides, enfin Mamelouks). Quelques points forts ressortent : l'esprit d'ouverture exceptionnel des catholicos-patriarches de la lignée des Pahlawouni, l'importance des contacts culturels (nombreuses traductions de textes, du latin, du grec, voire du syriaque vers l'arménien, et inversement), les influences réciproques, par exemple dans le cas de l'art de la miniature.

Le Congrès international « L'Église arménienne entre Grecs et Latins (fin XIe-milieu XVe siècle) » (Montpellier-12 et 13 juin 2007) a réuni une vingtaine de participants, dont quatre venus de la République d'Arménie. Les textes présentés ici abordent l'ensemble des questions évoquées plus haut, en favorisant l'approche comparatiste. Ils enrichissent ainsi l'histoire des relations interecclésiales dans l'aire proche-orientale et caucasienne.


Livre numéro 1274
Jean-Pierre MAHE --- Cliquer pour agrandir Paroles à Dieu de Grégoire de Narek
 
Titre : Paroles à Dieu de Grégoire de Narek / auteur(s) : GREGOIRE DE NAREK -
Editeur : Peeters
Année : 2007
Imprimeur/Fabricant :
Description : 468 pages, 21,50 x 14 cm, relié
Collection :
Notes : Réédition de la parution de 2000
Autres auteurs : Jean-Pierre MAHE [traducteur] -
Sujets : Littérature moyen âges, prières
ISBN : 5559042900144
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Prix : 12,00 euros

Commentaire :

Achat : Centre culturel St Mesrob, 10bis rue Thouin, 75005 Paris

Avant-propos des traducteurs :
Pour cette édition en format de poche de notre traduction du Livre des Lamentations de Grégoire de Narek, parue à Louvain en 2000, nous avons abrégé notre introduction et allégé les notes de toutes les discussions philologiques ou trop spécialisées.
Le texte de l'auteur est, en revanche, intégralement conservé. Nous avons suivi l'édition critique de Polos Xaê'atryan et Argaluys Lazinyan, parue à Érévan en 1985. Les chapitres LL 34, 75, 92 et 93 ont été divisés en vers d'après l'édition de Garegin Trapizoni, Buenos Aires 1948.
Pour mettre en évidence la structure de l'œuvre, nous avons donné des titres brefs à chaque prière: ils remplacent le titre du chapitre deux, que Grigor répète uniformément au début de tous les autres.

Nous exprimons notre respectueuse gratitude à S. B. le Catholicos Patriarche Nersès Bédros XIX et aux évêques du saint synode de l'Église catholique arménienne, sans qui cette publication n'eût pas été possible. Nous remercions les éditions Peeters de l'avoir réalisée.


Livre numéro 1585
Jean-Pierre MAHE --- Cliquer pour agrandir L'Alphabet arménien
 
Titre : L'Alphabet arménien / auteur(s) : Robert DER MERGUERIAN - Albert KHAZINEDJIAN - Jean-Pierre MAHE - autre auteur : Khatchig Yilmazian
Editeur : centre culturel sahag mesrop, marseille
Année : 2006
Imprimeur/Fabricant : Imprimerie Rockson, Marseille
Description : 16,5 x 24 cm, 128 pages, couverture illustrée, illustrations en couleurs
Collection :
Notes : Bilingue, français-arménien, édité à l'occasion du 1600e anniversaire (en 2005) de la création de l'alphabet arménien
Autres auteurs :
Sujets : Alphabet arménien -- Littérature
ISBN :
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Prix :

Commentaire :

Recueil d'articles.

Livre numéro 1191
Jean-Pierre MAHE --- Cliquer pour agrandir Saint Grégoire de Narek, théologien et mystique
   
Titre : Saint Grégoire de Narek, théologien et mystique / auteur(s) :Sous la direction de Jean-Pierre Mahé et de Boghos Levon Zekiyan
Editeur : Edizioni Orientalia Christiana, PONTIFICIO INSTITUTO ORIENTALE, Roma
Année : 2006
Imprimeur/Fabricant :
Description : 278 pages + 24 pages illustations en couleurs, couv. en couleurs, 24 x 17 cm
Collection : Orientalia christiana analecta N° 275, ISSN 590 7449
Notes : Edition en anglais, français, italien
Autres auteurs : Jean-Pierre MAHE [directeur] -
Sujets : Actes du Colloque international tenu à l'Institut Pontifical Oriental, du 20 au 22 janvier 2005
ISBN :
Prix : 26,00 euros

Commentaire :

M. Jean-Pierre MAHÉ, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, a organisé le colloque international "San Gregorio di Narek, teologo e mistico", qui s'est tenu du 20 au 22 janvier 2005 au Pontificio Istituto Orientale de Rome, sous le patronage du cardinal Ignace Moussa Daoud, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, et sous la présidence de S. B. Nerses Bedros, Catholicos des Arméniens catholiques. Considéré comme un maître spirituel et le plus grand poète arménien, Grégoire de Narek (mort en 1003) est aussi un théologien vigoureux. Les conclusions du colloque ont été présentées par le R. P. Peter Hans Kolvenbach, préposé général de la Compagnie de Jésus. M. Mahé est chargé de la publication des actes dans les Analecta Christiana Orientalia.

Livre numéro 1045
Jean-Pierre MAHE --- Cliquer pour agrandir L'Arménie à l'épreuve des siècles
Titre : L'Arménie à l'épreuve des siècles / auteur(s) : Jean-Pierre MAHE - Annie et Jean-Pierre Mahé
Editeur : Gallimard
Année : 2005
Imprimeur/Fabricant : 25-Baume-les-Dames : Impr. IME
Description : 160 pages, 12x 18 cm
Collection : Découvertes Gallimard numéro 464
Notes : En appendice, choix de témoignages et documents. - Bibliogr. p. 150. Index
Autres auteurs :
Sujets : Arménie -- Histoire
ISBN : 9782070314096
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 13,90 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Entre mer Noire et mer Caspienne, Caucase et Mésopotamie, le haut plateau arménien, dominé par le mont Ararat où se serait échouée l'arche de Noé, vit encore l'une des plus importantes civilisations du Moyen-Orient. À la fin du VIe siècle avant J.-C., les Arméniens y fondent un puissant royaume qui devient, en 301, le premier État officiellement chrétien. Située au carrefour des grands Empires perse, romain, byzantin, puis arabe, mongol, ottoman et russe, cette terre a toujours été âprement disputée. Les brèves périodes d'indépendance de l'Arménie, entrecoupées de siècles de sujétion et d'occupation, lui ont toutefois permis de forger les armes d'une forte identité culturelle : une foi inébranlable, une écriture et une littérature exaltant la conscience nationale. Victime en 1915 du premier génocide du XXe siècle, le peuple arménien a su préserver, tant dans la mère-patrie qu'en diaspora, cette culture millénaire dont Annie et Jean-Pierre Mahé retracent avec une brillante érudition les grands jalons.


Points forts du livre :
- 3000 ans d'histoire de l'Arménie dans un ouvrage de synthèse, 150 illustrations
- une mise à distance grâce à un regard d'historien
- des témoignages sur le génocide, et un dossier sur la diaspora arménienne en France dans "Témoignages et Documents"


Livre numéro 1665
Jean-Pierre MAHE --- Cliquer pour agrandir De l'illusion à la tragédie - La France et le mouvement arménophile (1894-1908)
 
Titre : De l'illusion à la tragédie - La France et le mouvement arménophile (1894-1908) / auteur(s) : Marat KHARAZIAN -
Editeur : kharazian rouben
Année : 2004
Imprimeur/Fabricant :
Description : 16 x 27,5 cm, 262 pages, couverture illustrée en couleurs
Collection :
Notes : Reprise d'une Thèse de doctorat soutenue en 2004
Autres auteurs : Jean-Pierre MAHE [préfacier] - Jean-Pierre MAHE [préfacier] -
Sujets : France -- Arménie --Mouvement arménophile 1894-1908
ISBN :
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Prix :

Commentaire :

L'OPINION PUBLIQUE FRANÇAISE ET LA QUESTION ARMÉNIENNE de 1894 à 1908
Le livre est consacré à une page presque méconnue de l'histoire de l'opinion publique française. Il s'agissait du soutien à la cause arménienne pour l'application des réformes prévues par le congrès de Berlin de 1878. Les sources de ce mouvement arménophile remontent à la période des massacres arméniens dans l'Empire ottoman (1894-1896) organisés par le sultan Abdul Hamid II. Ce mouvement comptait d'éminentes personnalités, telles Anatole France, Georges Clemenceau, Jean Jaurès et bien d'autres.
Ayant dû supporter la « conspiration du silence » de la presse parisienne, ce mouvement devint, avec l'apparition du journal Pro Armenia en 1900, suffisamment puissant pour organiser des congrès en Europe, des meetings réunissant des milliers de participants, et surtout des interventions dans différents parlements européens.
Ce mouvement connut son déclin avec la révolution des Jeunes Turcs, en 1908, qui avait suscité de faux espoirs pour un meilleur futur des Arméniens.

Préface de Jean-Pierre Mahé

Au lendemain des Trois Glorieuses de 1830, certains Orléanistes prétendaient voir dans le nouveau régime « la meilleure des Républiques ». De fait, si la République n’était qu’une forme de gouvernement organisant la séparation des pouvoirs sous le contrôle d’un président élu pour une durée déterminée, elle ne se distinguerait guère de la monarchie constitutionnelle que par le mode de désignation du chef de l’état.
Mais l’idéal républicain a d’autres exigences. Il implique l’égalité de tous devant la loi, non seulement des citoyens, mais des résidents étrangers, bénéficiant des mêmes droits fondamentaux et des mêmes protections juridiques et sociales. En outre, la citoyenneté est ouverte : certains la reçoivent dès leur naissance, par droit du sang ou par droit du sol ; d’autres l’acquièrent à l’âge adulte, par libre choix et par adhésion aux lois de la cité.
Ainsi, tout en s’étendant sur un territoire géographique contingent, façonné par l’histoire, la République porte en elle-même le sceau ineffaçable de l’universalisme. Elle ne peut exister pour les siens si elle ne s’ouvre pas aussi – ne fût-ce qu’en principe – aux autres nations de la terre. Elle se renie dès lors qu’elle exclut définitivement qui que ce soit, à l’intérieur, comme à l’extérieur de ses frontières.
Ce qui semble aujourd’hui si évident à l’ensemble de nos concitoyens ne s’est établi que progressivement, à travers les crises politiques qui ont fait la grandeur de la Troisième République. La plus célèbre d’entre elles, et sans doute la plus importante sur le plan intérieur, fut l’affaire Dreyfus (1894-1906), qui n’a pas seulement dénoncé l’antisémitisme, mais défendu l’individu contre la raison d’état et imposé le respect effectif des droits de l’homme.
Juste au même moment, de 1894 à 1908, les massacres hamidiens et le développement du mouvement arménophile ont placé la classe politique et l’opinion française devant des exigences humanitaires incompatibles avec les méthodes classiques de la politique extérieure, illustrées à l’époque par la Realpolitik à la Bismarck.
La question arménienne est précisément issue du Traité de Berlin de 1878. Inversant les termes de l’article 16 du Traité de San Stefano, qui prévoyait que les troupes russes occuperaient l’Est anatolien jusqu’à la mise en œuvre de réformes garantissant la sécurité des sujets arméniens du sultan, l’article 61 du Traité de Berlin exigeait le retrait des armées du tsar comme préalable aux réformes dont la Sublime Porte devrait ensuite rendre compte aux états signataires. Tout en instituant un véritable « droit d’ingérence » des puissances occidentales en Anatolie, ce texte évasif ne fixait pas de calendrier et ne précisait pas quelles étaient les provinces habitées par les Arméniens.
Pour se soustraire à ses obligations, Abdül Hamid choisit donc de différer les mesures annoncées, en profitant du délai pour modifier radicalement l’équilibre démographique des vilayets orientaux. Trois sortes de moyens furent employés à cet effet : le redécoupage des circonscriptions administratives ; l’implantation, dans un climat de violence et de terreur sporadiques, de populations musulmanes réfugiées des Balkans, et finalement, les massacres.
Ceux-ci furent déclenchés en réponse aux pressantes demandes des puissances étrangères rappelant les réformes promises en 1878. En 1894, quand les troupes ottomanes exécutèrent environ 3 500 habitants du Sassoun, la presse parisienne, largement turcophile, se contenta de reproduire les communiqués de l’Ambassade ottomane, qualifiant les victimes de « brigands arméniens ». Alors que le carnage s’étendait jusqu’à Constantinople à l’automne 1895, le gouvernement français, soucieux de préserver l’intégrité de l’Empire Ottoman, faisait la sourde oreille aux informations alarmantes envoyées par l’Ambassadeur Paul Cambon. Présentant les faits comme de simples opérations de police, la Ministre des Affaires Etrangères, Gabriel Hanotaux, refusait toute intervention.
Durant l’été 1896, on déplorait quelque 300 000 victimes, quand une poignée de jeunes socialistes arméniens occupèrent la Banque Ottomane. Menacées dans leurs intérêts financiers, les puissances occidentales présentèrent une note commune de protestation. Le sultan ordonna l’arrêt des massacres et promit à nouveau des réformes, qu’il ne devait jamais réaliser. Cependant, le 4 novembre 1896, la Chambre des Députés approuvait, par 400 voix contre 90, la politique menée par le gouvernement français.
Cet aveuglement volontaire de la classe politique, sur les atrocités commises en Anatolie et sur la responsabilité personnelle d’Abdül Hamid, ne s’explique pas seulement par les sympathies ottomanes, au demeurant bien réelles, de Gabriel Hanotaux, mais par de vrais motifs de politique extérieure.
Principale adversaire de la France sur la scène internationale avant l’Entente Cordiale de 1904, l’Angleterre avait dénoncé haut et fort les massacres arméniens. On voyait, dans cette attitude, une tactique visant à déstabiliser l’alliance franco-russe de 1892. En effet, depuis les traités de 1829 et 1878, l’empire des tsars incluait une grande partie de l’Arménie orientale. L’autonomie éventuelle des provinces arméniennes d’Anatolie risquait de favoriser l’agitation des partis politiques de l’autre côté de la frontière. Tout au contraire, en défendant la politique du sultan, la France renforçait son allié russe et préservait les intérêts de ses investisseurs, créanciers de la dette ottomane.
Le mouvement arménophile en France est un cri d’indignation contre le coupable silence et l’inertie des autorités de la République. Les premières dénonciations sont des initiatives individuelles, comme l’art de la journaliste libertaire et féministe Séverine, disciple de Jules Vallès, dans la Libre Parole du 3 février 1895, ou les publications du Révérend Père Félix Charmetant, directeur général de l’œuvre d’Orient. Tandis que les arménophiles unissent leurs efforts et organisent des conférences avec des intellectuels, des artistes et des écrivains, comme Victor Bérard, Pierre Quillard, ou Anatole France, le mouvement se politise : Georges Clémenceau montre l’exemple. Il est bientôt rejoint par des parlementaires de toutes tendances, comme Denys Cochin et Albert de Mun, pour la droite, Jean Jaurès et Camille Pelletan, pour la gauche. Dans le sillage des nombreuses répliques au Livrejaune de 1897, où le gouvernement français livrait, sous la pression de l’opinion publique, une version délibérément affadie et tronquée des événements, le bimensuel ProArmenia devient, à partir du 25 novembre 1900, l’organe fédérateur des groupes arménophiles. Grâce à lui, le mouvement atteint une dimension européenne.
Toutefois, en 1908, quand la révolution des Jeunes Turcs oblige Abdül Hamid à appliquer la constitution de 1876, les différentes nationalités et religions de l’Empire Ottoman – musulmans, chrétiens et juifs ; Turcs, Arabes, Kurdes, Arméniens et Grecs – rêvent pendant quelques mois d’organiser démocratiquement un état multiethnique. Malheureusement, les massacres d’Adana en 1909 et la scandaleuse impuissance de la commission d’enquête parlementaire ont bientôt raison de cette illusion.
ProArmenia, dont la publication s’était interrompue en 1908, reparaît en 1912. Le 8 février 1914, les puissances occidentales approuvent un projet d’autonomisation des vilayets de Trébizonde, Sivas, Erzurum, Van, Bitlis, Harput et Diyarbakir. Le déclenchement de la Première Guerre mondiale met fin à cet espoir et permet au gouvernement Jeune-Turc de provoquer le génocide de 1915.

Telle est l’histoire du mouvement arménophile retracée par M. Marat Kharazian, sur la base d’une documentation exhaustive, puisée aux sources mêmes de la presse et des minutes parlementaires. On appréciera la vivacité de son récit, la qualité des textes émouvants qu’il a réunis, l’intelligence avec laquelle il les a présentés. Il existe, certes, de nombreuses études sur les massacres hamidiens et la question arménienne, mais la question de l’opinion française n’y est pas posée. Maintes biographies d’artistes, d’écrivains ou d’hommes politique mentionnent incidemment leur engagement arménophile. On évoque aussi les relations littéraires entre les intellectuels arméniens et les écrivains français. Toutefois la présente monographie est la première à traiter le sujet dans son ensemble, en lui donnant toute sa dimension morale et politique. Elle révèle, ou réévalue la riche personnalité de plusieurs arménophiles, méconnus ou tombés en oubli. Elle relate un temps fort des relations entre le peuple arménien et l’élite de la nation française.
Impuissant à infléchir la politique étrangère des gouvernements européens, le mouvement arménophile ne réussit pas à améliorer la condition des Arméniens d’Anatolie, et ne parvint même pas à empêcher leur extermination systématique. Que peut l’idéal contre les réalités géopolitiques ? Que peut la conscience contre l’obstination des faits ? Si désespérant que soit le bilan événementiel, l’héritage moral est considérable. Bravant les sarcasmes, dont les esprits les plus brillants, comme Alfred de Musset ou Barbey d’Aurevilly, avaient jusqu’alors abreuvé les « pantalonnades humanitaires », des hommes et des femmes de tous horizons – religieux ou athées, socialistes ou conservateurs – surmontèrent les clivages politiques et sociaux pour proclamer une vérité inopportune et se mettre au côté des victimes les plus désarmées.
De vocations et de spécialités très diverses, savants, universitaires, écrivains, journalistes, peintres ou hommes politiques, tous comptaient parmi les meilleurs de leur profession. Le portrait de Séverine fut peint par Renoir, ceux de Rochefort et de Clemenceau par Manet. Victor Bérard est reconnu jusqu’à nos jours comme le plus grand traducteur d’Homère. Le médecin arménien, Jean Loris-Melicoff, fut un brillant biologiste de l’Institut Pasteur. A l’évidence, Clemenceau, Jaurès, Anatole France et Romain Rolland suffiraient à eux seuls à montrer la grandeur du mouvement ; mais à vrai dire, tous les noms des arménophiles mériteraient d’être commentés. C’est le grand mérite de Marat Kharazian que d’avoir suivi à la trace près de quatre-vingt d’entre eux. Débordant la classe politique, enfermée dans les jeux pervers de la diplomatie, cette élite intellectuelle a en réalité sauvé l’honneur de la République en respectant la véritable universalité de ses principes.
Tous les dreyfusards n’ont pas été arménophiles, et de rares arménophiles ont malheureusement été antisémites ; mais les deux mouvements qui ont animé la vie politique française au tournant du siècle ont, l’un et l’autre complémentairement, à l’intérieur comme à l’extérieur du territoire national, défini courageusement l’idéal républicain.


Livre numéro 1665
Jean-Pierre MAHE --- Cliquer pour agrandir De l'illusion à la tragédie - La France et le mouvement arménophile (1894-1908)
 
Titre : De l'illusion à la tragédie - La France et le mouvement arménophile (1894-1908) / auteur(s) : Marat KHARAZIAN -
Editeur : kharazian rouben
Année : 2004
Imprimeur/Fabricant :
Description : 16 x 27,5 cm, 262 pages, couverture illustrée en couleurs
Collection :
Notes : Reprise d'une Thèse de doctorat soutenue en 2004
Autres auteurs : Jean-Pierre MAHE [préfacier] - Jean-Pierre MAHE [préfacier] -
Sujets : France -- Arménie --Mouvement arménophile 1894-1908
ISBN :
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Prix :

Commentaire :

L'OPINION PUBLIQUE FRANÇAISE ET LA QUESTION ARMÉNIENNE de 1894 à 1908
Le livre est consacré à une page presque méconnue de l'histoire de l'opinion publique française. Il s'agissait du soutien à la cause arménienne pour l'application des réformes prévues par le congrès de Berlin de 1878. Les sources de ce mouvement arménophile remontent à la période des massacres arméniens dans l'Empire ottoman (1894-1896) organisés par le sultan Abdul Hamid II. Ce mouvement comptait d'éminentes personnalités, telles Anatole France, Georges Clemenceau, Jean Jaurès et bien d'autres.
Ayant dû supporter la « conspiration du silence » de la presse parisienne, ce mouvement devint, avec l'apparition du journal Pro Armenia en 1900, suffisamment puissant pour organiser des congrès en Europe, des meetings réunissant des milliers de participants, et surtout des interventions dans différents parlements européens.
Ce mouvement connut son déclin avec la révolution des Jeunes Turcs, en 1908, qui avait suscité de faux espoirs pour un meilleur futur des Arméniens.

Préface de Jean-Pierre Mahé

Au lendemain des Trois Glorieuses de 1830, certains Orléanistes prétendaient voir dans le nouveau régime « la meilleure des Républiques ». De fait, si la République n’était qu’une forme de gouvernement organisant la séparation des pouvoirs sous le contrôle d’un président élu pour une durée déterminée, elle ne se distinguerait guère de la monarchie constitutionnelle que par le mode de désignation du chef de l’état.
Mais l’idéal républicain a d’autres exigences. Il implique l’égalité de tous devant la loi, non seulement des citoyens, mais des résidents étrangers, bénéficiant des mêmes droits fondamentaux et des mêmes protections juridiques et sociales. En outre, la citoyenneté est ouverte : certains la reçoivent dès leur naissance, par droit du sang ou par droit du sol ; d’autres l’acquièrent à l’âge adulte, par libre choix et par adhésion aux lois de la cité.
Ainsi, tout en s’étendant sur un territoire géographique contingent, façonné par l’histoire, la République porte en elle-même le sceau ineffaçable de l’universalisme. Elle ne peut exister pour les siens si elle ne s’ouvre pas aussi – ne fût-ce qu’en principe – aux autres nations de la terre. Elle se renie dès lors qu’elle exclut définitivement qui que ce soit, à l’intérieur, comme à l’extérieur de ses frontières.
Ce qui semble aujourd’hui si évident à l’ensemble de nos concitoyens ne s’est établi que progressivement, à travers les crises politiques qui ont fait la grandeur de la Troisième République. La plus célèbre d’entre elles, et sans doute la plus importante sur le plan intérieur, fut l’affaire Dreyfus (1894-1906), qui n’a pas seulement dénoncé l’antisémitisme, mais défendu l’individu contre la raison d’état et imposé le respect effectif des droits de l’homme.
Juste au même moment, de 1894 à 1908, les massacres hamidiens et le développement du mouvement arménophile ont placé la classe politique et l’opinion française devant des exigences humanitaires incompatibles avec les méthodes classiques de la politique extérieure, illustrées à l’époque par la Realpolitik à la Bismarck.
La question arménienne est précisément issue du Traité de Berlin de 1878. Inversant les termes de l’article 16 du Traité de San Stefano, qui prévoyait que les troupes russes occuperaient l’Est anatolien jusqu’à la mise en œuvre de réformes garantissant la sécurité des sujets arméniens du sultan, l’article 61 du Traité de Berlin exigeait le retrait des armées du tsar comme préalable aux réformes dont la Sublime Porte devrait ensuite rendre compte aux états signataires. Tout en instituant un véritable « droit d’ingérence » des puissances occidentales en Anatolie, ce texte évasif ne fixait pas de calendrier et ne précisait pas quelles étaient les provinces habitées par les Arméniens.
Pour se soustraire à ses obligations, Abdül Hamid choisit donc de différer les mesures annoncées, en profitant du délai pour modifier radicalement l’équilibre démographique des vilayets orientaux. Trois sortes de moyens furent employés à cet effet : le redécoupage des circonscriptions administratives ; l’implantation, dans un climat de violence et de terreur sporadiques, de populations musulmanes réfugiées des Balkans, et finalement, les massacres.
Ceux-ci furent déclenchés en réponse aux pressantes demandes des puissances étrangères rappelant les réformes promises en 1878. En 1894, quand les troupes ottomanes exécutèrent environ 3 500 habitants du Sassoun, la presse parisienne, largement turcophile, se contenta de reproduire les communiqués de l’Ambassade ottomane, qualifiant les victimes de « brigands arméniens ». Alors que le carnage s’étendait jusqu’à Constantinople à l’automne 1895, le gouvernement français, soucieux de préserver l’intégrité de l’Empire Ottoman, faisait la sourde oreille aux informations alarmantes envoyées par l’Ambassadeur Paul Cambon. Présentant les faits comme de simples opérations de police, la Ministre des Affaires Etrangères, Gabriel Hanotaux, refusait toute intervention.
Durant l’été 1896, on déplorait quelque 300 000 victimes, quand une poignée de jeunes socialistes arméniens occupèrent la Banque Ottomane. Menacées dans leurs intérêts financiers, les puissances occidentales présentèrent une note commune de protestation. Le sultan ordonna l’arrêt des massacres et promit à nouveau des réformes, qu’il ne devait jamais réaliser. Cependant, le 4 novembre 1896, la Chambre des Députés approuvait, par 400 voix contre 90, la politique menée par le gouvernement français.
Cet aveuglement volontaire de la classe politique, sur les atrocités commises en Anatolie et sur la responsabilité personnelle d’Abdül Hamid, ne s’explique pas seulement par les sympathies ottomanes, au demeurant bien réelles, de Gabriel Hanotaux, mais par de vrais motifs de politique extérieure.
Principale adversaire de la France sur la scène internationale avant l’Entente Cordiale de 1904, l’Angleterre avait dénoncé haut et fort les massacres arméniens. On voyait, dans cette attitude, une tactique visant à déstabiliser l’alliance franco-russe de 1892. En effet, depuis les traités de 1829 et 1878, l’empire des tsars incluait une grande partie de l’Arménie orientale. L’autonomie éventuelle des provinces arméniennes d’Anatolie risquait de favoriser l’agitation des partis politiques de l’autre côté de la frontière. Tout au contraire, en défendant la politique du sultan, la France renforçait son allié russe et préservait les intérêts de ses investisseurs, créanciers de la dette ottomane.
Le mouvement arménophile en France est un cri d’indignation contre le coupable silence et l’inertie des autorités de la République. Les premières dénonciations sont des initiatives individuelles, comme l’art de la journaliste libertaire et féministe Séverine, disciple de Jules Vallès, dans la Libre Parole du 3 février 1895, ou les publications du Révérend Père Félix Charmetant, directeur général de l’œuvre d’Orient. Tandis que les arménophiles unissent leurs efforts et organisent des conférences avec des intellectuels, des artistes et des écrivains, comme Victor Bérard, Pierre Quillard, ou Anatole France, le mouvement se politise : Georges Clémenceau montre l’exemple. Il est bientôt rejoint par des parlementaires de toutes tendances, comme Denys Cochin et Albert de Mun, pour la droite, Jean Jaurès et Camille Pelletan, pour la gauche. Dans le sillage des nombreuses répliques au Livrejaune de 1897, où le gouvernement français livrait, sous la pression de l’opinion publique, une version délibérément affadie et tronquée des événements, le bimensuel ProArmenia devient, à partir du 25 novembre 1900, l’organe fédérateur des groupes arménophiles. Grâce à lui, le mouvement atteint une dimension européenne.
Toutefois, en 1908, quand la révolution des Jeunes Turcs oblige Abdül Hamid à appliquer la constitution de 1876, les différentes nationalités et religions de l’Empire Ottoman – musulmans, chrétiens et juifs ; Turcs, Arabes, Kurdes, Arméniens et Grecs – rêvent pendant quelques mois d’organiser démocratiquement un état multiethnique. Malheureusement, les massacres d’Adana en 1909 et la scandaleuse impuissance de la commission d’enquête parlementaire ont bientôt raison de cette illusion.
ProArmenia, dont la publication s’était interrompue en 1908, reparaît en 1912. Le 8 février 1914, les puissances occidentales approuvent un projet d’autonomisation des vilayets de Trébizonde, Sivas, Erzurum, Van, Bitlis, Harput et Diyarbakir. Le déclenchement de la Première Guerre mondiale met fin à cet espoir et permet au gouvernement Jeune-Turc de provoquer le génocide de 1915.

Telle est l’histoire du mouvement arménophile retracée par M. Marat Kharazian, sur la base d’une documentation exhaustive, puisée aux sources mêmes de la presse et des minutes parlementaires. On appréciera la vivacité de son récit, la qualité des textes émouvants qu’il a réunis, l’intelligence avec laquelle il les a présentés. Il existe, certes, de nombreuses études sur les massacres hamidiens et la question arménienne, mais la question de l’opinion française n’y est pas posée. Maintes biographies d’artistes, d’écrivains ou d’hommes politique mentionnent incidemment leur engagement arménophile. On évoque aussi les relations littéraires entre les intellectuels arméniens et les écrivains français. Toutefois la présente monographie est la première à traiter le sujet dans son ensemble, en lui donnant toute sa dimension morale et politique. Elle révèle, ou réévalue la riche personnalité de plusieurs arménophiles, méconnus ou tombés en oubli. Elle relate un temps fort des relations entre le peuple arménien et l’élite de la nation française.
Impuissant à infléchir la politique étrangère des gouvernements européens, le mouvement arménophile ne réussit pas à améliorer la condition des Arméniens d’Anatolie, et ne parvint même pas à empêcher leur extermination systématique. Que peut l’idéal contre les réalités géopolitiques ? Que peut la conscience contre l’obstination des faits ? Si désespérant que soit le bilan événementiel, l’héritage moral est considérable. Bravant les sarcasmes, dont les esprits les plus brillants, comme Alfred de Musset ou Barbey d’Aurevilly, avaient jusqu’alors abreuvé les « pantalonnades humanitaires », des hommes et des femmes de tous horizons – religieux ou athées, socialistes ou conservateurs – surmontèrent les clivages politiques et sociaux pour proclamer une vérité inopportune et se mettre au côté des victimes les plus désarmées.
De vocations et de spécialités très diverses, savants, universitaires, écrivains, journalistes, peintres ou hommes politiques, tous comptaient parmi les meilleurs de leur profession. Le portrait de Séverine fut peint par Renoir, ceux de Rochefort et de Clemenceau par Manet. Victor Bérard est reconnu jusqu’à nos jours comme le plus grand traducteur d’Homère. Le médecin arménien, Jean Loris-Melicoff, fut un brillant biologiste de l’Institut Pasteur. A l’évidence, Clemenceau, Jaurès, Anatole France et Romain Rolland suffiraient à eux seuls à montrer la grandeur du mouvement ; mais à vrai dire, tous les noms des arménophiles mériteraient d’être commentés. C’est le grand mérite de Marat Kharazian que d’avoir suivi à la trace près de quatre-vingt d’entre eux. Débordant la classe politique, enfermée dans les jeux pervers de la diplomatie, cette élite intellectuelle a en réalité sauvé l’honneur de la République en respectant la véritable universalité de ses principes.
Tous les dreyfusards n’ont pas été arménophiles, et de rares arménophiles ont malheureusement été antisémites ; mais les deux mouvements qui ont animé la vie politique française au tournant du siècle ont, l’un et l’autre complémentairement, à l’intérieur comme à l’extérieur du territoire national, défini courageusement l’idéal républicain.


Livre numéro 1075
Jean-Pierre MAHE --- Cliquer pour agrandir Le Livre des Canons arméniens (Kanonagirk' Hayoc). Eglise, Droit et Société en Arménie du IVe au VIIIe siècle
Titre : Le Livre des Canons arméniens (Kanonagirk' Hayoc). Eglise, Droit et Société en Arménie du IVe au VIIIe siècle / auteur(s) : Aram MARDIROSSIAN -
Editeur : Peeters
Année : 2004
Imprimeur/Fabricant : impr. en Belgique
Description : p. en 3 vol. + 9 cartes. 82 p. (sources, biblio. et tables)
Collection : Corpus scriptorum christianorum orientalium. Subsidia, ISSN 0070-0444 ; T. 116
Notes : Soutenance : 7 janvier 2002
Autres auteurs : Jean-Pierre MAHE [préfacier] -
Sujets : Droit canonique -- Arménie -- Moyen âge
ISBN : 9789042913813
Bibliothèques : Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 145,00 euros
Achat possible sur : Amazon

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Prix de thèse de l'Association des Historiens du Droit
Décerné depuis 1962 par l'Association des Historiens du Droit, un prix récompense, tous les deux ans, la meilleure thèse de Doctorat en Droit, en Science politique ou en Sciences économiques, de caractère historique. Lors de l'assemblée générale de l'Association des historiens du Droit, le 18 octobre 2003, Monsieur Jacques Poumarède, président du Jury, a rendu public le choix opéré parmi les 27 thèses présentées.

Le premier prix a été attribué à M. Aram MARDIROSSIAN, Le Livre des Canons arméniens. Église, Droit et Société en Arménie du IVe au VIIIe siècle. Ce prix constituant une aide à la publication a permis l'édition de cette thèse, avec deux préfaces, celle du professeur J.-P. Mahé et celle du professeur J.-P. Poly.


Pays de droit coutumier, le royaume de Grande Arménie adopte le christianisme comme religion officielle au début du IVe siècle. Cette conversion a des conséquences juridiques : à côté de la loi orale apparaît une nouvelle catégorie de normes, le droit canonique qui est écrit. Ces nouvelles normes ne se substituent pas aux anciennes ; on assiste plutôt à une sorte de répartition entre les canons, limités à la sphère religieuse, et le droit coutumier qui garde un caractère plus général. Cette évolution s'accélère après l'invention de l'alphabet arménien vers l'an 400. Le synode de Sahapivan, réuni en 444, édicte pour la première fois une législation canonique réellement adaptée au pays. Celle-ci reprend les canons d'origine gréco-syriaque déjà présents en Arménie qu'elle complète par une série de canons qui présentent sur plusieurs points un caractère révolutionnaire par rapport à la société arménienne fondée sur le dynasticisme, c'est-à-dire un type de structure politique qui occupe une place intermédiaire entre une société clanique et un État centralisé. Le corpus établi à Sahapivan est interpolé au début du VIIe s. par le célèbre docteur julianiste Yovhannès Mayragomec'i, chef de la frange de l'Église arménienne radicalement opposée au concile de Chalcédoine (451), que celle-ci avait rejeté en 552/553. Ce nouveau recueil qui n'a pas un caractère officiel insiste sur les origines apostolique et orthodoxe du droit canonique arménien, mais sur le fond, il trahit fréquemment la doctrine ultra-monophysite de son auteur. Au début du VIIIe siècle, le catholicos Yovhannès Awjnec'i met fin à la pluralité confessionnelle qui existant jusqu'alors dans le pays pour imposer une doctrine anti-chalcédonienne modérée avec l'appui du Califat arabe destiné à prévenir toute intrusion des Byzantins. Dans le cadre de cette politique, le catholicos procès à une normalisation juridique qui se concrétise par la promulgation officielle du Livre des canons. Ce dernier reprend le corpus de Sahapivan et la partie des canons du VIIe s. qui ne trahissent par une coloration trop nettement monophysite. Le livre des canons restera dans l'histoire comme l'œuvre juridique majeure de l'Église arménienne.

Livre numéro 835
Jean-Pierre MAHE --- Cliquer pour agrandir Et l'Arménie devint chrétienne
Titre : Et l'Arménie devint chrétienne / auteur(s) : Jean-Varoujean GUREGHIAN - [ill. par] Gaguik Soghomonyan
Editeur : Editions de Paris
Année : 2004
Imprimeur/Fabricant : 91-Les Ulis : Acort Europe
Description : 85 p. : ill., couv. ill. ; 24 cm
Collection :
Notes : Bibliogr. p. 85
Autres auteurs : Jean-Pierre MAHE [préfacier] -
Sujets : Sujet(s) : Christianisme -- Arménie -- 30-600 (Église primitive)
ISBN : 2851621114
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 15,00 euros
Achat possible sur : Amazon

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Au début de son règne, le roi Tiridate persécutait les chrétiens. Il martyrisa des vierges romaines, réfugiées en Arménie, et tenta de violer la belle Hripsimé. Après son crime, le roi fut châtié par Dieu et métamorphosé en sanglier. Auparavant, il avait supplicié et fait enfermer saint Grégoire l'Illuminateur. Tiré de sa geôle, Grégoire guérit le roi qui demanda pardon et se convertit au christianisme. Puis, ensemble, ils évangélisèrent l'Arménie.
Les Arméniens éprouvent une légitime fierté, dit Jean-Pierre Mahé dans sa préface, de savoir que, par la conversion de leur roi Tiridate, ils sont devenus, dès le début du Ive siècle, le premier État chrétien du monde... On félicitera les auteurs d'avoir su donner une présentation agréable, vivante et accessible à tous de ce texte historique très important pour quiconque s'intéresse à l'Arménie et à l'histoire de son Église.

Table des matières

Préface 9
Avant-propos 11
Chapitre I 13
L'Arménie et son peuple 15
L'Arménie au Ille siècle entre Rome et les Parthes 17
Chapitre II 19
Mort d'Artaban et avènement des Sassanides en Perse 21
Khosrov venge Artaban 21
Assassinat du roi Khosrov par le Parthe Anak 23
L'Arménie est dévastée par les Perses 24
Tiridate vainc le roi des Goths dans un combat singulier 25
Tiridate reprend le trône de son père en Arménie 27
Les douze supplices de Grégoire 27
Tiridate fait enfermer Grégoire dans la fosse de Khor-Virap 33
Tiridate dévaste la Perse et persécute les chrétiens 35
Persécution des vierges Gayané, Hripsimé
et de leurs compagnes par l'empereur romain Dioclétien 36
Les vierges romaines se réfugient en Arménie 37
Jésus apparaît dans le ciel et rassure Hripsimé et ses compagnes 39
Ébloui par la beauté de Hripsimé, le roi veut abuser d'elle 40
Le martyre de Hripsimé et de ses compagnes 43
Le roi est châtié par Dieu 45
Le songe de Khosrovidoukht, soeur du roi 46
Treize ans après, Grégoire sort vivant de la fosse 48
Grégoire guérit les malades et les possédés 48
La catéchèse de Grégoire 49
Grégoire continue à soigner et à enseigner 53
La divine vision de Grégoire 54
Tiridate retrouve son apparence humaine 55
Grégoire fait construire trois chapelles
et Tiridate se rachète de ses fautes 56
Destruction des anciennes divinités et christianisation du peuple . 57
Saint Grégoire nommé chef spirituel des Arméniens 60
Grégoire consacré grand pontife à Césarée par l'archevêque Léonce 61
Retour de Césarée 63
Grégoire baptise 190 000 personnes près d'Achtichat 63
Rencontre de Grégoire avec le roi et sa suite à Bagavan 64
Baptême du peuple dans le fleuve et miracle 65
Construction de la sainte cathédrale d'Etchmiatzin à Vagharchapat 67
L'Église arménienne s'organise 67
Rayonnement de l'Arménie 68
Grégoire se retire dans la nature et cède son trône pontifical 68
L'empereur romain, Constantin lei, croit en Jésus-Christ 70
Tiridate III et Constantin 1er signent à Rome un pacte d'amitié . 70
Premier concile oecuménique à Nicée 72
Chapitre III 75
L'Arménie, premier État chrétien au monde 77
La bataille d'Avaraïr 77
L'Église arménienne et les conciles 78
Les « Saints Traducteurs » et l'« Âge d'or » 78
Les églises et l'architecture 80
Notes 81
Sources 85


Nouvelles d’Arménie Magazine : Vous venez de publier un nouveau livre intitulé "Et l'Arménie devint chrétienne". Comment vous est venue l'idée d'écrire ce livre ?
Jean Varoujean Guréghian : Je dois cette idée à Gaguik Soghomonyan, coauteur et illustrateur du livre, qui m'a proposé de faire un livre illustré sur le sujet, notamment à l'occasion du 1700e anniversaire de la christianisation. Il faut rappeler que la seule source d'information sur l'histoire (et légende) de la christianisation de l'Arménie provient du livre d'Agathange, historien arménien du Ve siècle, dont je me suis largement inspiré. Avec les éditions De Paris nous sommes très contents du résultat. Et Jean-Pierre Mahé, membre de l'Institut, nous a écrit une très belle préface. Les trois Eglises, Apostolique, Catholique et Evangélique, nous ont parrainés. La fondation Gulbenkian et le pasteur Gilbert Léonian nous ont également aidés et encouragés.
NAM : Pouvez-vous évoquer vos précédents travaux ?
J. V. G. : Avec Gaguik Soghomonyan et mon épouse Rousane, nous avons aussi un livre bilingue illustré pour enfants "La reine Anahit" (éd. l'Harmattan). Mon épouse et moi-même avons écrit "L'arménien sans peine" de la méthode Assimil, J.-P. Mahé était notre correcteur. Nous avons reçu pour cet ouvrage les éloges de l'un des plus grands linguistes, Claude Hagège. Quant à la traduction anglaise, elle devrait bientôt être éditée. J'ai aussi écrit "Le Golgotha de l'Arménie mineure - Le destin de mon père" (éd. l'Harmattan). Il s'agit des mémoires de mon père, orphelin et rescapé du génocide à onze ans, et de l'anéantissement de son pays, la province de Sébaste/Sivas. Ce livre a eu un écho médiatique inespéré, avec des pages entières dans France Soir, Le Matin, etc. Des émissions, des interviews sur France Inter, France Culture. Et même une télévision avec France2. Ce livre devrait bientôt paraître en langue turque en Turquie( probablement à l'automne), grâce à R. Zarakolu. Ce sera un véritable événement.
NAM : Par ailleurs, vous avez joué un rôle non négligeable dans la création du Comité du 24 avril.
J. V. G. : Le Comité du 24 Avril fut fondé en octobre 1994 pour organiser le 80e anniversaire du génocide. J'ai eu l'honneur d'assumer la présidence dès sa création jusqu'en octobre 1998. La commémoration du 80e anniversaire avec écran géant au Trocadéro fut extraordinaire. Elle nous a coûté plus de 350.000 F et les médias, pour la ma première fois, étaient tous présents. L'objet principal du Comité était d'organiser les manifestations du 24 avril mais aussi de faire reconnaître, en priorité par la France, le génocide de 1915. Qui aurait cru à cette émouvante et incroyable victoire du 29 mai 1998, lorsque l'Assemblée nationale vota à l'unanimité la reconnaissance du génocide arménien. L'autre très grande victoire de notre Comité fut la réalisation de la statue de Komitas à Paris, dédiée aux victimes du génocide. Alors que ce projet était totalement gelé depuis des années, nous nous sommes saisis de l'affaire en janvier 1997. Le maire de Paris a très rapidement répondu à ma première lettre et j'ai eu l'occasion de le rencontrer à plusieurs reprises. Les efforts conjugués de tous nous ont apporté de belles victoires. Nous avons appris à nous écouter, à nous respecter et à travailler ensemble. J'ai cédé ma présidence en octobre 1998 à Alexis Govciyan, tout en gardant la présidence de la Commission d'Arbitrage. Le Comité du 24 avril se transforma, par la suite, en CCAF le 21/10/2001. Puis, Ara Krikorian et Ara Toranian sont devenus successivement présidents.
NAM : Qu'est-ce que "Et l'Arménie devint chrétienne" ajoute aux connaissances que peut avoir un Arménien averti sur la tradition chrétienne du peuple arménien ? En d'autres termes, à qui s'adresse-t-il ?
J. V. G. : Qu'on le veuille ou non, notre nation se confond avec notre religion et ce depuis de nombreux siècles. La preuve, dans l'histoire, à chaque fois que les Arméniens se sont convertis à l'Islam (à l'image des quelques millions qui vivent actuellement en Turquie), ils ont immédiatement cessé d'être Arméniens. Nous sommes comme les Juifs. Vous savez, à l'époque soviétique, alors que les religions avaient soi-disant disparu, les Juifs avaient dans leur carte d'identité : "nationalité : juive", à l'instar des autres nationalités. Notre livre est destiné à un large public. Il est aussi destiné à "l'Arménien averti", qui aura le plaisir de contempler de beaux dessins et de relire en langage concentré et clair l'histoire de la christianisation de l'Arménie. Quant aux "non avertis", ce sera pour eux une occasion unique de connaître cette belle histoire qui est la leur.
NAM : Vous êtes aussi un "naufragé de la terre promise", l'un de ceux partis en Arménie en 1947.
J. V. G. : J'avais 13 ans lorsque le bateau quitta le port de Marseille le 6 septembre 1947. L'épopée des milliers d'Arméniens partis de France et revenus 20 à 30 ans après fait partie intégrante de l'histoire de notre communauté. Elle est pourtant restée un sujet tabou pendant longtemps. Un paragraphe entier de mon livre "Le Golgotha de l'Arménie mineure - Le destin de mon père" raconte notre vie en Arménie soviétique. Bien sûr, ceux qui ont le plus souffert, notamment pendant les années staliniennes, sont nos parents, nos anciens, ceux-là même qui avaient déjà affreusement souffert du génocide. Aujourd'hui ils ne sont plus là mais il faut leur rendre hommage car c'est avec des sentiments purs qu'ils nous ont emmenés en Arménie.

Propos recueillis par Denis Donikian, Nouvelles d’Arménie Magazine, numéro 100, Septembre 2004


Livre numéro 1868
Jean-Pierre MAHE --- Cliquer pour agrandir L'épée de Jean-Pierre Mahé
 
Titre : L'épée de Jean-Pierre Mahé / auteur(s) : Jean-Pierre MAHE - Sorbonne, Paris, Octobre 2002
Editeur : Comité d organisation
Année : 2002
Imprimeur/Fabricant : Peeters à Herent (Belgique)
Description : 13 x 21 cm, 96 pages, couverture illustrée en couleurs
Collection :
Notes :
Autres auteurs :
Sujets : Cérémonie en l'honneur de l'élection de Jean-Pierre Mahéà l'Acamédie des Inscriptions et Belles-Lettres, Grad Amphithéâtre de la Sorbonne, 24 octobre 2002
ISBN :
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Prix :

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Livre numéro 763
  Des Parthes au Califat : quatre leçons sur la formation de l'identité arménienne
 
Titre : Des Parthes au Califat : quatre leçons sur la formation de l'identité arménienne / auteur(s) : Nina G. GARSOIAN - Jean-Pierre MAHE -
Editeur : De Boccard
Année : 1997
Imprimeur/Fabricant : 87-Panazol : Impr. Lavauzelle graphic
Description : 118 p. : ill., couv. ill. ; 24 cm
Collection : Travaux et mémoires du Centre de recherche d'histoire et civilisation de Byzance. Monographies ; 10
Notes : Leçons présentées au Collège de France en 1993. - Notes bibliogr. Glossaire. Index
Autres auteurs :
Sujets : Identité collective -- Arménie
ISBN : 2701801052
Bibliothèques : Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 140,00 FRF

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Livre numéro 498
Jean-Pierre MAHE --- Cliquer pour agrandir Histoire de l'Arménie
Titre : Histoire de l'Arménie / auteur(s) : MOISE DE KHORENE - nouv. trad. de l'armenien classique par Annie et Jean-Pierre Mahe... avec une introd. et des notes
Editeur : Gallimard
Année : 1993
Imprimeur/Fabricant : 27-Mesnil-sur-l'Estree : Impr. Firmin-Didot
Description : 455 p. ill., couv. ill. en coul. 23 cm
Collection : L'aube des peuples
Notes : Bibliogr. p. 419-428. Index
Autres auteurs : Jean-Pierre MAHE [traducteur] -
Sujets : Armenie -- Histoire -- Jusqu'a 428
ISBN : 9782070729043
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 24,39 euros
Achat possible sur : Amazon

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Le personnage reste énigmatique : plusieurs générations de philologues ont débattu l'époque de sa vie, la déplaçant du Ve au IXe siècle pour revenir ensuite en arrière. Mais si le personnage est obscur, l'image de Moïse de Khorène (Movses Khorenatsi), l'auteur d'une célèbre Histoire de l'Arménie est tout à fait claire. II s'agit d'un patriote, d'un intellectuel, d'un savant, élève distingué de Machtots et du catholicos Sahak. Ayant perfectionné ses connaissances et recueilli toutes sortes d'informations à Edesse, Alexandrie, Athènes et Constantinople, il revint en Arménie, parfaitement préparé à accomplir sa grande tâche.

Négliger l'histoire est, à ses yeux, une faute impardonnable: Je n'entends pas taire sans reproche les dispositions non philosophiques de nos premiers ancêtres, mais ici même, au début de notre entreprise, je veux composer un discours pour les réprimander. Plusieurs détails révèlent sa conscience et sa compétence d'historien: Nous ne dirons que ce qui est certain et convient à l'histoire véridique. Or, pour être véridique, l'histoire doit toujours s'appuyer sur la chronologie. Mais, avant tout, notre auteur est un fils dévoué et fier de son peuple: Quoique nous ne soyons qu'une petite nation, d'un nombre limité, d'une force restreinte et bien des fois soumise à une souveraineté étrangère, il se trouve que beaucoup d'actes de vaillance ont été accomplis dans notre pays, dignes d'être rappelés par écrit. A l'époque moderne, on l'a qualifié d'Hérodote arménien ou de Père de l'histoire arménienne. Cela n'est pas exact. II avait des prédécesseurs à qui il se réfère en plusieurs occasions. Toutefois, Moïse de Khorène reste vraiment l'historien arménien le plus célèbre ainsi que l'un des plus grands intellectuels de l'Arménie médiévale.

Son oeuvre se compose de trois parties appelées Livres. Le premier s'intitule Généalogie de l'Arménie majeure. Moïse de Khorène fait remonter celle-ci à la descendance de Noé. Haïk, aïeul légendaire et héros éponyme des Arméniens, est présenté comme un fils de Torgom, arrière-arrière-arrière petit-fils de Japhet, le fils de Noé. C'est ainsi que l'origine des Arméniens se rattache désormais aux traditions bibliques tandis que leur passe s'insère, dès l'époque archaïque, dans l'histoire universelle. Après Moïse de Khorène, cette idée imprègne totalement la conscience arménienne. On en retrouve les traces jusqu'à nos jours. La deuxième période de .I'Histoire d l'Arménie commence à l'époque d'Alexandre de Macédoine et finit avec le règne de Terdat. Selon l'auteur, c'est un âge riche en cataclysmes et en victoires, une époque brillante où le caractère arménien se dévoile et se réalise entièrement. En termes de chronologie moderne, il s'agit de la période comprise entre le IVe siècle av. J.C et le IVe siècle après J.C. Le troisième livre relate les événements des IVe-Ve siècles jusqu'aux années 440. Aux yeux de Moïse de Khorène, c'est une époque de totale décadence. L'historien pleure le passe sans ménager ses blâmes aux moeurs du temps présent.

Ce qu'on vient d'exposer ici n'est qu'une table des matières. II faudrait ajouter que l'oeuvre embrasse plusieurs mondes à la fois : grec, persan et arménien. On y évoque les personnalités des rois, des stratèges, des ecclésiastiques et des femmes les plus belles. On y trouve aussi bien des descriptions de villes que des récits de guerres et de batailles, de séditions et de luttes intestines. Le récit s'orne de fragments mythologiques empruntés à différentes nations. Mais cette rapide énumération ne saurait rendre compte du sens et de la beauté de ce chef d'oeuvre de la littérature arménienne.

Pour comprendre et apprécier vraiment L'histoire de l'Arménie, il faut l'avoir lue tout entière. C'est maintenant possible aux lecteurs de langue française grâce à la nouvelle traduction publiée chez Gallimard dans la collection L'aube des peuples. Au texte lui-même, les traducteurs, Annie et Jean-Pierre Mahé, ont joint une solide introduction ainsi qu'un commentaire. Cette édition correspond à la fois aux exigences de l'érudition universitaire et aux voeux d'un plus large public. Les spécialistes, qui s'intéressent à l'oeuvre surtout comme source historique, ont trop souvent tendance à négliger sa valeur et son intérêt littéraire. C'est pourquoi l'introduction du volume insiste non seulement sur l'aspect documentaire du texte mais aussi sur la particularité de son style et ses grands mérites artistiques. La qualité de la traduction confirme ces indications. C'est vraiment un beau livre, écrit avec amour et composé avec goùt. C'est aussi un ouvrage de science, solide, précis, documenté aux meilleures sources. Quiconque s'intéresse à la culture arménienne souhaitera lire cette version française de l'oeuvre de Moïse de Khorène et tirera le plus grand profit des notes et des commentaires qui l'accompagnent. Ne vous privez pas de ce plaisir !

Karen Yuzbashian, Les Nouvelles d'Arménie, numéro 6, Décembre 1993


Livre numéro 454
Jean-Pierre MAHE --- Cliquer pour agrandir Histoire du Christianisme, T. IV, évêques, moines et empereurs
Titre : Histoire du Christianisme, T. IV, évêques, moines et empereurs / auteur(s) : Jean-Pierre MAHE - des origines à nos jours / sous la dir. de Jean-Marie Mayeur, Charles et Luce Pietri... [et al.]610-1054 / sous la responsabilité de Gilbert Dagron, Pierre Riché et André Vauchez...
Editeur : Desclée de Brouwer
Année : 1993
Imprimeur/Fabricant : 61-Lonrai : Normandie roto impr
Description : 1049 p. : ill. ; 25 cm
Collection :
Notes : L'ouvrage contient un article de Jean-Pierre MAHE, L’Eglise arménienne de 611 à 1066, pages 457-548 ; Bibliogr. p. 987-997. Index
Autres auteurs :
Sujets : Christianisme -- 600-1500 (Moyen âge)
ISBN : 2718906146
Bibliothèques : Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 64,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Le Christ s'est levé à l'Est
Il est des grandes entreprises qui vont leur chemin. Ainsi de cette monumentale Histoire du christianisme, inaugurée en 1990. Sur les quatorze volumes annoncés, cinq ont déjà paru, de plus de mille pages chacun. Voici le troisième et dernier des tomes consacrés au Moyen Age. Ces ouvrages ont été achevés " à reculons ", le premier paru concernant la fin du Moyen Age avec le Temps d'épreuves (1274-1449), le second, l'Apogée de la papauté et l'expansion de la chrétienté (1054-1274), et celui-ci, enfin, ce qu'on est convenu d'appeler le haut Moyen Age.

Elle montre que le christianisme est une religion orientale avant d'être occidentale ; que les Eglises sont historiquement diverses, insérées aussi dans des cultures autres que la culture latine. Bref, Rome est bien la cité des papes qui ont joué un rôle capital dans l'Histoire, mais le christianisme n'a pas été d'abord romain et il est bien loin par la suite de n'avoir été que romain.

D'où, dans ce volume consacré aux cinq premiers siècles du Moyen Age, la part belle faite à l'Eglise grecque, dont le dynamisme et le rayonnement sont restés considérables tout au long de la période ; d'où aussi des chapitres remarquables (et parfois austères) sur les Eglises nationales d'Orient (Géorgie, Arménie, Syrie, Liban et Egypte), qui se sont affirmées en dissidence par rapport à l'Eglise grecque et au patriarcat de Constantinople. Ces Eglises se sont le plus souvent arabisées après la conquête islamique et ont perduré jusqu'à notre époque, introduisant un élément culturel important, trop souvent négligé dans les analyses politico-culturelles contemporaines.

En regard, l'Occident et l'Eglise latine apparaissent plutôt médiocres. Mais une étude non moins attentive permet de comprendre comment, dans ces " siècles obscurs ", s'achève la christianisation des campagnes des régions romanisées, tandis que la religion chrétienne, jadis portée par les Romains et désormais diffusée par les barbares francs ou anglo-saxons, gagne les pays germaniques et, en partie, les pays slaves. Ce n'est pas la moindre caractéristique de la constitution de l'Occident tel qu'on le définit et de l'Europe telle qu'elle se cherche aujourd'hui.

Avec la multiplication des monastères au VIIe siècle se met en place un réseau de prière sans doute, mais qui allait aussi transmettre les éléments de culture antique nécessaires à la Renaissance carolingienne. A partir des IXe et Xe siècles, le christianisme occidental s'affirme. En fait, c'est alors tout l'Occident qui entre dans une phase d'expansion économique, démographique et même " impériale " avec les croisades. Dans cette affirmation, l'Eglise d'Occident se pose en rivale de la prestigieuse Eglise grecque. Le schisme de 1054 entre Rome et Constantinople n'est qu'une étape dans le long processus. Il devait être consommé par la quatrième croisade, quand les chrétiens d'Occident allèrent piller Constantinople (1204), l'autre capitale chrétienne et la plus brillante.

SOT MICHEL, Le Monde, 1999


Livre numéro 1725
Jean-Pierre MAHE --- Cliquer pour agrandir Extraits de textes choisis en arménien, à l'usage des candidats au baccalauréat
 
Titre : Extraits de textes choisis en arménien, à l'usage des candidats au baccalauréat / auteur(s) :
Editeur : Commission pédagogique
Année : 1988
Imprimeur/Fabricant : Polycopie
Description : 21 x 29 cm, non paginé
Collection :
Notes :
Autres auteurs : Jean-Pierre MAHE [préfacier] -
Sujets : Textes d'auteurs arméniens pour le baccalaureat
ISBN :
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Prix :

Commentaire :

Ce polycopié est le premier travail concret de la COMMISSION PEDAGOGIQUE.
Celle-ci a été créée en mars 1987 à l'initiative de la Maison de la Culture Arménienne d'Alfortville. Mais elle regroupe en réalité toutes les écoles et associations de la région parisienne, soucieuses de la promotion de la langue arménienne au Baccalauréat. Elle a pour but, outre cette fonction d'établir des statistiques, d'établir un lien entre élèves, enseignants et parents, et enfin d'intervenir ponctuellement auprès des administrations concernées en cas de problèmes particuliers.
La Commission Pédagogique travaille :
- sous la haute autorité de M. Jean-Pierre MARE, Professeur d'arménien à l'Institut National des Langues Orientales (INALCO).
- avec les Directeurs et leur responsable pédagogique des institutions suivantes:
. Collège Samuel-Moorat (Sèvres).
. Collège Tebrotssassère (Le Raincy).
. Croix-Bleue des Arméniens de France. . Ecole Saint-Mesrob (Alfortville).
. Maison de la Culture Arménienne
(Alfortville).
. Union Générale de Bienfaisance (UGAB).
- et Clara KOUYOUMDJIAN, chargée de la coordination des travaux de la Commission.

PREFACE

La probabilité récemment offerte aux élèves de renseignement secondaire de présenter au baccalauréat, outre l'épreuve facultative traditionnelle, une épreuve obligatoire d'arménien (1 ère ou 2ème langue écrite ou orale), confronte les maîtres et les familles à de nouvelles nécessités pédagogiques.
En attendant qu'un manuel digne de ce nom puisse être élaboré, la commission créée en mars 1987 pour la promotion de l'arménien au baccalauréat a jugé opportun de publier, à titre provisoire, un dossier de travail réduit à deux points essentiels: un ensemble de textes pouvant servir aux exercices et glossaire grammatical bilingue arménien-français. H va de soi que ce dossier ne se présente en aucune façon comme un instrument de travail obligatoire et ne saurait tenir lieu de manuel que la commission souhaite composer, l'expérience aidant, dans le cours des prochaines années.
On a simplement voulu parer au plus pressé en fournissant des matériaux à l'état brut parmi lesquels les maîtres pourront librement choisir la dizaine de textes nécessaires à la constitution du dossier de leurs élèves.
Pour répondre à la situation complexe des communautés arméniennes de France, les textes retenus sont aussi bien en arménien occidental qu'en arménien oriental, les candidats restant entièrement libres de leur choix. Exceptionnellement, deux textes d'Abovian et de Toumanian ont été adaptés en arménien occidental; en revanche, l'orthographe traditionnelle a été dans tous les cas respectée.
Les textes choisis ne prétendent en aucune façon constituer une anthologie représentative de la littérature arménienne. Les enseignants qui les ont proposés se sont principalement fondés sur leur expérience pédagogique et sur la nécessité à laquelle ils se retrouvent quotidiennement confrontés de faire travailler des élèves de niveaux très divers sur extraits aussi variés que possible. Dans les deux parties du dossier, occidental et oriental, les textes ont été dressés approximativement par ordre chronologique.
Lors de l'examen, les élèves pourront être appelés à résumer, expliquer ou commenter des textes en arménien. Ils pourront aussi devoir répondre à des questions de grammaire. On a donc jugé utile de suggérer aux maîtres un glossaire grammatical bilingue. Bien que déjà long, ce glossaire a été réduit, autant que possible, à l'essentiel.
On a généralement préféré la terminologie la plus simple et la plus proche du vocabulaire usuel dans l'enseignement français et, quand le cas se présentait, on a choisi le terme occidental plutôt que l'oriental. Ce glossaire peut aussi servir à récapituler l'ensemble des notions grammaticales que l'on attend normalement d'un candidat au baccalauréat.
La commission qui présente ce dossier est la première consciente de l'ampleur de la tâche qui lui reste à accomplir. La composition d'un manuel comprenant un ensemble de textes intéressants, véritablement représentatifs de l'ensemble de la littérature arménienne et classés par thèmes pour répondre aux besoins actuels de la pédagogie avec une annotation historique, des questions et des exercices, un lexique et un appendice grammatical est un travail d'équipe long et difficile qui ne s'improvise pas. La commission s'efforce de tout mettre en oeuvre pour le réaliser, mais elle prend délibérément le parti d'atteindre ce but progressivement en usant de patience et d'empirisme.
Puisse ce modeste dossier, qui ne constitue qu'une première étape, aider pour le moment, à la préparation des candidats.
Jean-Pierre MAHE.


Livre numéro 394
Jean-Pierre MAHE --- Cliquer pour agrandir Arménie : 3000 ans d'histoire
 
Titre : Arménie : 3000 ans d'histoire / auteur(s) : Raymond Haroutiun KEVORKIAN - Jean-Pierre MAHE -
Editeur : Maison armenienne de la jeunesse et de la culture
Année : 1988
Imprimeur/Fabricant : Impr. en Italie
Description : 394 p. ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. 24 cm
Collection :
Notes : Publ. a l'occasion de l'exposition organisee a Marseille du 12 octobre au 19 novembre 1988
Autres auteurs :
Sujets : Armenie -- Histoire
ISBN :
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix :

Commentaire :

Dans la production, devenue assez abondante en France depuis quelques années, des ouvrages consacrés à l'Arménie et aux Arméniens, celui qui vient de paraître à l'occasion de l'exposition "Arménie 3000 ans d'histoire", organisée par la Maison Arménienne de la Jeunesse et de la Culture de Marseille, tient assurément une place particulière, tant par le contenu que par la présentation.

On notera que l'exposition en question fait suite à celles qui, à l'initiative de la même M.A.J.C.M., furent consacrées à l'architecture (1981), aux miniatures et aux khatchkars (1982) et au livre arménien à travers les âges (1985).

Les deux auteurs du présent livre, R. H. Kévorkian et J. P. Mahé, ont bénéficié de la collaboration de spécialistes réputés, historiens, hommes de lettres, universitaires et scientifiques.

Ce qui frappe d'abord, c'est la vaste portée d'un ensemble qui, en 400 pages, embrasse les aspects fondamentaux, politiques, culturels et sociaux, de l'histoire du peuple arménien. Si l'on commence par les données géographiques, les sources de l'histoire et l'ethnogénèse, on traverse ces 3000 ans avec des textes d'une valeur fondamentale pour arriver aux épisodes les plus récents, la perestroïka elle-même n'étant pas négligée.

Mais un élément important qui, au sérieux de l'ouvrage, ajoute un charme certain, vient des caractéristiques de la présentation : 237 excellentes illustrations dont beaucoup en quadrichromie, une typographie et un papier remarquables, tout cela prouve que les presses des mékhitaristes de l'île Saint-Lazare de Venise restent à la hauteur de leur réputation.

Gérard Bédrossian, Cahiers arméniens ANI, N° 5 (1988)


Livre numéro 393
  Catalogue des "incunables" arméniens, 1511-1695 ou Chronique de l'imprimerie arménienne
 
Titre : Catalogue des "incunables" arméniens, 1511-1695 ou Chronique de l'imprimerie arménienne / auteur(s) : Raymond Haroutiun KEVORKIAN - Jean-Pierre MAHE - préf. par Jean-Pierre Mahé
Editeur : Genève : P. Cramer
Année : 1986
Imprimeur/Fabricant :
Description : XXXIV-201 p. : ill. ; 30 cm
Collection : Cahiers d'orientalisme ; 9
Notes : Préf. en anglais et en français. Bibliogr. p. XXXII et 175. Index
Autres auteurs :
Sujets : Imprimerie arménienne -- Histoire -- Imprimés arméniens
ISBN :
Bibliothèques : Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix :

Commentaire :


Livre numéro 392
Jean-Pierre MAHE --- Cliquer pour agrandir Le Livre arménien à travers les âges
 
Titre : Le Livre arménien à travers les âges / auteur(s) : Catalogues - Raymond Haroutiun KEVORKIAN - Jean-Pierre MAHE - Catalogue de l'Exposition Marseille 1985 : Le Livre arménien à travers les ages
Editeur : Maison armenienne de la jeunesse et de la culture
Année : 1985
Imprimeur/Fabricant :
Description : 175 p. ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. 24 cm
Collection :
Notes : Exposition Marseille 1985 * Le Livre armenien à travers les ages : Musee de la Marine... Marseille... 2-21 octobre 1985 / [exposition organisee par] la Maison armenienne de la jeunesse et de la culture
Autres auteurs :
Sujets : Imprimerie arménienne -- Histoire -- Expositions Arménie -- Civilisation -- Expositions bibliographiques
ISBN :
Bibliothèques : Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix :

Commentaire :


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