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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Taline TER MINASSIAN
( n. 1963 )

L'auteur

Taline TER MINASSIAN --- Cliquer pour agrandir
Naissance le 9 juin 1963

Agrégée et docteur en histoire, professeur des universités à l'Inalco, où elle enseigne l'histoire du Caucase et l'évolution de la question des nationalités pendant la période soviétique

[ Complément : fille de Mme Anahide Ter-Minassian (1933-2019) ]

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Livre numéro 2456
Taline TER MINASSIAN --- Cliquer pour agrandir Le défi de l'indépendance - Arménie (1919-1920)
Titre : Le défi de l'indépendance - Arménie (1919-1920) / auteur(s) : ROUBEN (Minas Ter-Minassian) - Traduit de l'arménien par Waïk Ter-Minassian, Préface de Taline Ter Minassian, Postface de Robert Ilbert
Editeur : Thaddee
Année : 2021
Imprimeur/Fabricant : Imprimé en Europe
Description : 14,5 x 21 cm, couverture illustrée
Collection : Mémoires
Notes :
Autres auteurs : Taline TER MINASSIAN [préfacier] -
Sujets : Armenie -- Histoire -- 1901-.... * Parti Dachnak Armenie -- Histoire -- 1870-1914 * Rouben 1882-1951
ISBN : 9782919131471
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 25,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Source de violentes polémiques et stigmatisée par les milieux ultra-nationalistes turcs et azerbaïdjanais, l'histoire de l'arménisation de l'Arménie a trop souvent été éludée, voire passée sous silence du côté arménien. Les mémoires de Rouben, ministre de la Défense de la République d'Arménie de 1919 à 1920, ont été édités en 1951. La traduction en français du tome 7, réalisée en 1989, aborde justement cette question. Il aura fallu attendre 2021 pour publier ce texte. Respectivement belle-fille et petite-fille de l'auteur, les historiennes Anahide Ter Minassian (1929-2019) et Taline Ter Minassian, ont pris soin de le commenter.
Trois ans après le génocide de 1915 perpétré principalement dans l'espace anatolien, les Arméniens réalisent un exploit. Ils proclament à Erevan, le 28 mai 1918, une république, dite araratienne, dans une ancienne marge de l'Empire russe. Erevan jusqu'ici simple chef-lieu de province devient la capitale du jeune État. Une nouveauté impensable. Le pays, le yerguir, ne se situait-il pas à l'ouest, de l'autre côté de la frontière, en territoire ottoman, avec la légendaire Van pour capitale ? Le défi est d'autant plus grand et paradoxal que l'indépendance de cette Arménie moribonde a été exigée par les Turcs qui s'empressent d'en faire reconnaître les limites réduites en imposant le traité de Batoum (4 juin 1918). Pour les Arméniens, l'odyssée de l'indépendance ne fait que commencer.
À peine sorties du giron russe, les trois jeunes républiques caucasiennes (Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan) s'affrontent. Les conflits les plus acharnés opposent l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Les dirigeants de la Première République sont alors confrontés à une épreuve terrible. Comment tenir face à des populations locales tatares (azéries) hostiles qui ne reconnaissant pas son autorité ? Ministre de l'Intérieur et de la Défense du Gouvernement-Bureau de H amo Ohandjanian en mai 1920, Rouben (1882-1951) estime qu'il n'a pas le choix. L'idéal démocratique de l'Arménie est mis à l'épreuve du réel et de la raison d'État. Si l'Arménie exsangue veut survivre alors même qu'elle abrite des réfugiés en surnombre, il lui incombe de réduire les éléments armés turco-tatares et de bouter les populations hostiles. Ainsi, Rouben, leader pragmatique et aguerri, n'aura de cesse d'arméniser l'Arménie, par le fer et par le feu.
La traduction française du tome 7 des mémoires de Roupen Ter Minassian, qui porte sur son expérience au gouvernement de la Première République arménienne indépendante de 1918 à 1920. Ce livre évènement raconte de l'intérieur, comment s'est forgé et construit de toute pièce, sous l'influence de quelques hommes issus de la FRA Dachnaktsoutioun, un Etat national pour le peuple arménien survivant du génocide, la pire tragédie de son histoire.

Livre numéro 1876
Taline TER MINASSIAN --- Cliquer pour agrandir Patrimoine et architecture dans les États post-soviétiques
Titre : Patrimoine et architecture dans les États post-soviétiques / auteur(s) :[actes des journées d'étude des 17 février et 25 mai 2011, Paris] / [organisées par l'Observatoire des États post-soviétiques de l'Institut national des langues et des civilisations orientales] ; sous la direction de Taline Ter Minassian
Editeur : Presses Universitaires de Rennes
Année : 2013
Imprimeur/Fabricant : 35-Rennes : Presses de la reprographie de l'Université Rennes 2
Description : 17,5 x 25 cm, 320 p.-XX p. de planches : ill. en noir et en coul., couverture illustrée en couleurs
Collection : Art & société, ISSN 1272-1603
Notes : Notes bibliographiques, Index
Autres auteurs : Taline TER MINASSIAN [directeur] -
Sujets : Monuments historiques -- Conservation et restauration -- Ex-URSS -- Actes de congrès ; [actes des journées d'étude des 17 février et 25 mai 2011, Paris] / [organisées par l'Observatoire des États pos
ISBN : 9782753526426
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 20,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Par bien des aspects, l’URSS et son proche périmètre d’expansion a constitué une véritable aire de civilisation dont le legs matériel et les traces sont encore perceptibles. Entre identités nationales et héritage de la "civilisation soviétique", l’épistémologie du patrimoine dans les États post-soviétiques est un thème rarement abordé. Le présent volume pose des jalons en identifiant quelques objets de patrimoine et les conceptions qui présidèrent successivement ou alternativement à leur destruction, à leur restauration et à leur valorisation, voire à leur reconstruction. Qu’on l’aborde sous l’angle de l’histoire, de l’archéologie, de l’anthropologie, des techniques de restauration, de la photographie ou de l’architecture, la mise en patrimoine se pose-t-elle en termes spécifiques ? Quelles étaient les techniques de restauration et de conservation du patrimoine archéologique en Russie, au Caucase ou en Asie centrale ? Quelles en étaient les finalités politiques, économiques et esthétiques ? Dans quelle mesure ces pratiques demeurent-elles toujours d’actualité ? Ce livre qui traite des enjeux contemporains du patrimoine archéologique, s’intéresse également au statut patrimonial des monuments et de l’architecture soviétiques. Vingt après la chute de l’URSS (1991) peut-on approcher la période soviétique par le biais de l’archéologie ? De la conception soviétique du patrimoine à la formation d’un patrimoine soviétique, cet ouvrage ouvre ainsi la voie à une lecture des références à la fois modernes et patrimoniales de l’architecture post-soviétique.

Livre numéro 2103
Taline TER MINASSIAN --- Cliquer pour agrandir Reginald Teague-Jones - Au service secret de l'Empire britannique
Titre : Reginald Teague-Jones - Au service secret de l'Empire britannique / auteur(s) : Taline TER MINASSIAN -
Editeur : Grasset
Année : 2012
Imprimeur/Fabricant : 27-Mesnil-sur-l'Estrée : Impr. CPI Firmin-Didot
Description : 1 vol. (460 p.-[8] p. de pl.) : ill., carte, couv. ill. ; 24 cm
Collection : Documents français
Notes :
Autres auteurs :
Sujets : Teague-Jones, Reginald (1889-1989 ) -- Biographies -- Espionnage britannique -- 1900-1945
ISBN : 9782246744412
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 22,90 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Oui, il existait aussi un "colonel Lawrence" au Caucase. Le voici admirablement portraituré dans toutes ses aventures par la plume alerte de Taline Ter Minassian. Inattendu et vraiment passionnant.

Voici la biographie d’un homme qui est un genre en soi : l’Espion anglais. Né en 1889 près de Liverpool, Reginald Teague-Jones fait ses études à Saint-Pétersbourg. Durant son séjour russe, il assiste à la révolution de 1905, cette "répétition générale" qui annonce les bouleversements révolutionnaires. Peu avant la première guerre mondiale, il s'engage dans les services secrets de l'Inde britannique, quittant pour longtemps une terre natale qu'il ne cessera jamais pourtant de servir.

Agent opérationnel dans les territoires du "Grand Jeu", cette partie du monde où Russes et Allemands tentent de disputer sa suprématie à l'Angleterre, on le retrouve à Peshawar, à Bakou, au Turkestan, en Géorgie et en Iran. Pendant plus de trente ans, il intrigue au service secret de l'Empire, participant à des opérations extravagantes contre les Bolcheviks pour lesquels il incarne la figure même de l'agent impérialiste. Où l'on verra que James Bond n'est pas né d'hier


Livre numéro 1490
Taline TER MINASSIAN --- Cliquer pour agrandir Les douze capitales d'Arménie
Titre : Les douze capitales d'Arménie / auteur(s) :Publié à l'occasion de l'exposition éponyme présentée à la Maison arménienne de la jeunesse et de la culture, Marseille, 4 mars-4 mai 2010. Exposition préalablement présentée à La Conciergerie, Paris,
Editeur : Somogy
Année : 2010
Imprimeur/Fabricant : Presses RE.Bus (Italie)
Description : 304 pages, , 24,6 x 28 cm, sous jaquettes en couleurs, 375 illustrations dont 17 cartes en couleurs
Collection : Catalogue d'exposition
Notes : Ouvrage collectif, sous la direction de Patrick Donabédian et Claude Mutafian, cartographie d'Éric Van Lauwe, Préface de Garo Hovsepien, Président de la MAJC
Autres auteurs : Patrick DONABEDIAN [directeur] - Jean-Pierre MAHE [contribution] - Claude MUTAFIAN [directeur] - Taline TER MINASSIAN [contribution] - Agnès OUZOUNIAN [traducteur] -
Sujets : Capitales -- Arménie -- Expositions
ISBN : 9782757203439
Bibliothèques : Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 39,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Le patrimoine architectural arménien, de valeur mondiale, remonte à l'aube des temps et témoigne de l'histoire mouvementée d'un pays dans lequel guerres et invasions de sont succédées. La christianisation du pays, son rôle important dans les échanges économiques sur les anciennes routes du commerce, les développements scientifiques, éducatifs, artistiques, philosophiques et religieux liés au monastère, ainsi que son dynamisme, font de l'Arménie un exemple de très grande force culturelle. Vaste panorama historique des formes architecturales, les douze capitales d'Arménie promène le lecteur d'une ville à l'autre, à travers sites archéologiques et naturels, cathédrales, églises et monuments.

Liste des contributeurs et auteurs

ASA : Académie des sciences d'Arménie
IAE : Institut d'archéologie et d'ethnographie de l'ASA

ANI BALADIAN, architecte, mission archéologique française d'Ani-Pemza
ARSEN BOBOKHYAN, chercheur au département de l'archéologie précoce, IAE
PATRICK DONABÉDIAN, maître de conférences à l'université de Provence
IGIT GHARIBIAN, professeur à l'Université d'État d'Erevan
YERVAND GREKYAN, chercheur au département de l'Orient ancien, Institut d'études orientales de l'ASA
GRIGOR GRIGORIAN, directeur du département d'épigraphie, IAE
ALEXAN HAKOBIAN, directeur du département de l'Orient chrétien, IAE
HAYK HAKOBYAN, chercheur au département de l'archéologie antique, IAE
SIMON HMAYAKYAN, chercheur au département de l'archéologie précoce, IAE
ARAM KALANTARYAN, chercheur à l'IAE, membre correspondant de l'ASA
SAMVEL KARAPÉTIAN, président de l'organisation « Research on Armenian Architecture »
INESSA KARAPETYAN, chercheur au département de l'archéologie antique, IAE
DAVID KERTMENJIAN, professeur à l'Université d'État d'architecture et de construction d'Erevan
JAURÈS KHATCHATRYAN, directeur du département de l'archéologie antique, IAE
JEAN-PIERRE MAHÉ, membre de l'Institut
CLAUDE MUTAFIAN, docteur en histoire
HAMLET PETROSSYAN, chef de la chaire de culturologie de l'Université d'État d'Erevan
ASHOT PILIPOSSYAN, directeur du Centre de restauration des monuments (Erevan)
FELIX TER-MARTIROSSOV, chercheur au département de l'archéologie antique, IA
TALINE TER-MINASSIAN, professeur à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Paris)
Giusto TRAINA, professeur à l'université de Rouen
EDDA VARDANYAN, historienne de l'art
SERGEI VARDANYAN, chercheur au département de l'histoire et de la théorie du folklore, IAE

Traductions
AIDA TCHARKHTCHIAN
AGNES OUZOUNIAN


Livre numéro 1220
Taline TER MINASSIAN --- Cliquer pour agrandir Erevan, La construction d'une capitale à l'époque soviétique
Titre : Erevan, La construction d'une capitale à l'époque soviétique / auteur(s) : Taline TER MINASSIAN - préface de Jean-Yves Andrieux
Editeur : Presses Universitaires de Rennes
Année : 2007
Imprimeur/Fabricant : 53-Bonchamp-lès-Laval : Impr. Barnéoud
Description : 1 vol. (269 p.) : ill., couv. ill. en coul. ; 25 cm
Collection : Art et Société
Notes : Bibliogr. p. 253-257. Notes bibliogr. Glossaire. Index
Autres auteurs :
Sujets : Urbanisme -- Aspect social -- Arménie -- Erevan (Arménie)
ISBN : 9782753503694
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 24,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Le XXe siècle a constitué pour les Arméniens le siècle de l'accession à l'Etat sur un territoire exigu situé aux marges de l'Arménie historique. Ce territoire réduit a vu successivement l'éclosion de la première république indépendante de 1918-1920. d'une république fédérée au sein de l'URSS et d'une troisième république depuis l'indépendance en 1991. L'accession à l'Etat s'est traduite par la promotion au rang de capitale d'un chef-lieu provincial, Erevan - chef-lieu du khanat de Erevan sous la domination perse. puis du gouvernement de Erevan au sein de l'Empire russe - dont l'identité arménienne et la monumentalité frappaient si peu les voyageurs à la fin du XIXe siècle qu'ils se bornaient souvent à n'en décrire que la mosquée. L'histoire et le développement de Erevan à l'époque soviétique illustre sous l'angle de la géographie urbaine, le processus de construction nationale qui a contribué à faire de cette ville une " icône " pour les Arméniens du monde entier. Fondé sur une approche monographique, cet ouvrage montre sous divers aspects - entre autres, l'architecture, l'urbanisme, les pouvoirs locaux - comment Erevan est devenue une capitale à l'époque soviétique.


Autre commentaire

D’une grande érudition et remarquablement illustré, le livre de Taline Ter Minassian ne vient pas seulement combler un vide dans les études du monde russe et soviétique, il pose un paradoxe qui ne peut manquer de nous interpeller sur certaines carences de notre historiographie : «...alors que le rapport au territoire a été une composante essentielle du discours et de l'imaginaire national, les études n'ont que trop rarement abordé cette question sous l'angle de ht géographie ». S'il va de soi aujourd'hui qu'Erevan est la capitale de l'Arménie, la douzième capitale des Arméniens comme le mentionnait une exposition récente à la Conciergerie, Taline Ter Minassian rappelle que l'accession à ce titre de « capitale » relève d'un tour de force où le développement forcené de la ville à l'époque soviétique fut en même temps, consciemment ou non, l'épopée de la construction d'une nation. Erevan, en effet, à la fin du XIX' siècle et au début du XX1' siècle, ne jouit pas de la réputation d'un foyer culturel arménien, comme Tiflis ou Bakou, ou du rayonnement d'une ville littéraire, comme Constantinople ; c'est un bourg poussiéreux, dont le caractère arménien est si peu évident qu'un voyageur comme H. F. B. Lynch n'en mentionne que la mosquée persane.

Un bourg hétéroclite
L'aménagement urbain de cette petite ville aux jardins se caractérise alors par la prédominance de la cour où se rencontre et se côtoie une population mixte composée d'Arméniens, d'Azéris qu'on appelait alors Tatars, de Kurdes et de Turcs. En moins d'un siècle, ce chef-lieu sous domination persane d'abord, puis russe, s'est hissé au rang de métropole arménienne dépassant le million d'habitants à la faveur d'un processus d'ethnicisation, d'une révolution urbaine, d'une industrialisation sans précédent et d'une forte croissance démographique. Certes, ce n'est pas Saint-Pétersbourg, construite elle aussi en moins d'un siècle sous l'impulsion de Pierre-le-Grand, même s'il n'est pas anodin de remarquer que l'architecte Alexandre Tamanian, principal concepteur de l'urbanisme d'Erevan, y a fait ses études. Le personnage est adulé jusqu'à nos jours, son effigie est sur les billets de banque de 500 drams comme son plan d'urbanisme qui emprunte au poète Tcharents la métaphore de ville solaire. 11 faut dire que sa trajectoire est impressionnante puisqu'il quitte la Russie pour venir en Arménie lors de l'indépendance de 1918-1920, il se réfugie à Tabriz en 1921 dans le foyer de résistance dachnag, après la soviétisation du pays, et retourne peu après en Arménie soviétique où il sera l'inventeur, le promoteur d'un style néo-arménien d'inspiration médiévale et le premier grand bâtisseur de la capitale !

Accueil des réfugiés
Avec une rage de vivre sans pareille, la ville qui a accueilli les réfugiés de 1915, poursuit à l'ère soviétique son développement tous azimuts. Sur le plan institutionnel et politique, l'édification de l'ovale de l'actuelle Place de l'Indépendance et des bâtiments administratifs qui l'entourent ; sur le plan culturel, la construction de l'Opéra et celle du Maténadaran ; sur le plan industriel, l'implantation du gigantesque complexe de caoutchouc Naïrite, et, non loin de la ville, en zone sismique, l'implantation de la centrale nucléaire Medzamor. Tout cela témoigne de la volonté coriace de la plus petite des 15 républiques fédérées de l'Union soviétique de figurer parmi les villes les plus dynamiques de l'URSS, quel qu'en soit le coût. Avec l'emploi de la main d'oeuvre concentrationnaire, si besoin. Avec des projets jamais complètement achevés, comme celui du métro. Sans oublier les désastres écologiques et ceux générés par la corruption et la négligence des normes de construction.

Appropriation
Cette affirmation de soi de la capitale, en quête de légitimité et de reconnaissance, est indissociable de l'affirmation de son style et de son identité. Maturation d'un long processus au cours duquel le pouvoir soviétique central ne parvient pas à empêcher l'appropriation par les citadins de l'espace urbain qu'ils ressentent et vivent comme le leur.

2750 ans
On le verra nettement en 1965, lors de la première commémoration autorisée du génocide de 1915. comme lors des grandes manifestations de 1988. Avec comme point culminant le retour triomphant dans la capitale des membres du Comité Karabagh emprisonnés par Gorbatchev à Moscou : le cortège de voitures, qui les ramène de l'aéroport Zvartnotz, sillonne les axes principaux de la ville et fait le tour de la future place de l'Indépendance. La dimension symbolique de la geste n'échappera à personne. Depuis la mise en œuvre de la politique de la mémoire avec l'érection du monument de Dzidzernagapert et la commémoration des 2750 ans d'Erevan-Erebouni en 1968, l'ère de l'autocélébra-tion vient de commencer.

Erevan se livre à un véritable culte païen d'elle-même, semblant devenir sa propre finalité au fur et à mesure qu'elle acquiert la dimension d'une Cité-Etat. L'insouciance générée par la relative prospérité de l'ère brejnévienne, que renforce le choc pétrolier de 1973, n'a pas peu contribué à l'attractivité de la capitale qui accueille bientôt la moitié des habitants du pays qui se sent délaissé.

Rayonnement
Erevan exulte. Erevan rayonne sur la diaspora qui vibre sur les gradins du stade où elle rencontre, pour la première fois, la foule arménienne, en assistant aux matchs de football de l'équipe Ararat, avant de découvrir le peuple souverain en 1991. A la suite des vagues de rapatriement de l'entre-deux-guerres et de celles du Nerkart (1946-47), alors que les nouveaux arrivants imprègnent leur marque spécifique dans les quartiers qu'ils construisent, Erevan tend de plus en plus à imposer sa centralité et revendiquer le statut de ville-icône.
Au vu de certains projets urbanistiques post-soviétiques, réalisés aujourd'hui par ou pour des Arméniens de la diaspora, on peut se demander si un jour la ville ne reflétera pas dans son microcosme la dispersion du monde arménien.

Isabelle Kortian, Nouvelles d’Arménie Magazine, numéro 131, Juin 2007


Livre numéro 1201
Taline TER MINASSIAN --- Cliquer pour agrandir De l'URSS à la Russie : la civilisation soviétique, genèse, histoire et métamorphoses de 1917 à nos jours
Titre : De l'URSS à la Russie : la civilisation soviétique, genèse, histoire et métamorphoses de 1917 à nos jours / auteur(s) : Taline TER MINASSIAN - Auteurs : Jean-Robert Raviot,... Taline Ter Minassian,...
Editeur : Ellipses
Année : 2006
Imprimeur/Fabricant : 86-Ligugé : Aubin impr.
Description : 1 vol. (176 p.) : ill., couv. ill. en coul. ; 21 cm
Collection :
Notes : Bibliogr. p. 170-174. Notes bibliogr.
Autres auteurs :
Sujets : URSS -- Civilisation
ISBN : 9782729827755
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 12,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

L'Histoire politique et sociale de l'URSS (1911-1991) et de la décennie post-soviétique (depuis 1991) est celle d'une véritable civilisation. La compréhension de celle-ci permet aujourd'hui d'éclairer, quinze ans après là disparition de l'URSS, les problèmes politiques, économiques et sociaux qui se posent à la Russie et aux autres pays issus du bloc socialiste. La périodisation retenue est classique et le plan de l'ouvrage épouse fidèlement les méandres de l'histoire politique. Les quatre premiers chapitres insistent sur la fabrication de la nouvelle société et d'un "collectif soviétique ". Les quatre derniers chapitres sont consacrés à la résurgence du " particulier " et fournissent une analyse des causes de l'effondrement du modèle de cette autre modernité du XXe siècle. Certains thèmes jalonnent l'ensemble de l'ouvrage : l'urbanisation et le développement des villes, la question des nationalités, la stratification sociale et les inégalités, l'évolution de la nomenklatura et, d'une manière générale, les rapports société/pouvoir.

Livre numéro 1181
Taline TER MINASSIAN --- Cliquer pour agrandir Les Arméniens à Saint-Etienne
Titre : Les Arméniens à Saint-Etienne / auteur(s) : Clarisse LAURAS - Une escale dans un parcours migratoire ?
Editeur : Publications de l Université de Saint-Etienne
Année : 2006
Imprimeur/Fabricant : 42-Saint-Étienne : Impr. Reboul
Description : 1 vol. (312 p.) : carte, graph., photogr., couv. ill. ; 24 cm
Collection : Bibliothèque du CERHI ; volume n°3
Notes : Préface de Taline Ter Minassian, avec le soutien de M. Robert Aydabirian
Autres auteurs : Taline TER MINASSIAN [préfacier] -
Sujets : Arméniens -- France -- Saint-Étienne (Loire ) -- 20e siècle
ISBN : 9782862724201
Bibliothèques : Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 23,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Suite au génocide de 1915, beaucoup d'Arméniens se réfugient en France. Alors que pour certains Saint-Étienne n'est qu'une escale, d'autres s'y installent. Ce livre se veut une trace de ces vies, de ces passages depuis les années 1920. Quels sont ces parcours migratoires ? Comment s'intègrent socialement et professionnellement ces Arméniens qui semblent parfois «invisibles» ? Quels choix font-ils quand à leur culture ? Quelles sont les particularités de l'implantation arménienne à Saint-Étienne au regard d'autres communautés arméniennes en France ou au regard d'autres communautés immigrées dans cette cité ? Autant de questions auxquelles il a fallu tenter de répondre pour mieux comprendre ce groupe restreint mais révélateur de la vie d'une cité, de ses habitants.
Extrait de la préface de Taline Ter Minassian, Maître de conférences en histoire contemporaine - Université Jean Monnet :
Il s'appelait Nichan Aydabirian, arménien installé à Saint-Étienne où il possédait une boutique de coiffure, cet homme avait construit sa maison sur les hauteurs environnant la ville et cultivait son jardin. Soixante arbres fruitiers, des feuilles de vigne et des abricots rappelant sa lointaine terre ancestrale, il régnait en homme, impliqué dans la vie politique de sa communauté, sur une économie domestique entièrement régulée par sa mère que toute la parentèle appelait horkouyr (tante) Almast et par son épouse tout juste débarquée de Marseille. Il repose aujourd'hui au cimetière de Montmartre, un peu isolé, au milieu de tombes dont les noms aux consonances italiennes, espagnoles, polonaises, grecques, russes et même françaises, évoquent les diverses générations de migrants venus vivre, travailler et mourir dans les mines, les usines, les fabriques et les ateliers de Saint-Étienne, dans cet Eldorado industriel poussé en moins d'un siècle. Son fils, Robert Aydabirian est un manager responsable d'une grande entreprise informatique. Son parcours est un double modèle d'ascension sociale: celle d'un fils d'immigré arménien mais aussi d'un stéphanois formé jusqu'en propédeutique à Saint-Étienne. Robert Aydabirian contribue à la parution de cet ouvrage dans la collection des travaux du Centre de recherche en histoire (CERHI) de l'Université Jean Monnet et nous tenons ici à le remercier chaleureusement. Dans cette ville, la présence arménienne, encore perceptible par le nom de quelques enseignes commerciales du centre-ville ou encore le monument urbain consacré rue Michelet, à la commémoration du génocide de 1915, a présenté d'emblée un caractère spécifique: diluée dans l'espace urbain, elle n'a pas véritablement formé à Saint-Étienne de «communauté» comparable à celle, toute proche, de Saint-Chamond. Cette présence diffuse semble elle-même inhérente à l'identité fondamentalement composite de la ville. À l'heure où le projet de Saint-Étienne métropole est sur le point d'accomplir des mutations décisives, où le passé industriel révolu est en voie de «patrimonialisation», n'est-il pas intéressant d'approcher l'histoire de la ville à travers le prisme réduit d'une population immigrée, numériquement peu importante mais structurellement représentative - non pas des autres courants d'immigration ni même des autres communautés arméniennes - mais bien de la ville elle-même ?
Autre information

Le 28 septembre 2002, le Comité de Défense de la Cause Arménienne (CDCA), a procédé à la remise du prix "Aïché Zarakolu" du CDCA 2002 .
Cette cérémonie a eu lieu à la Maison d'Arménie de la Cité Universitaire de Paris en présence de sa directrice Dzovinar Kévonian, ainsi que de Claire Mouradian et d'Anahid Ter Minassian, membres du Jury.

Par la voix de son Président, Harout Mardirossian, le CDCA a réaffirmé l'intérêt qu'il porte à la promotion de travaux universitaires portant sur l'Arménie ou les Arméniens.
Les différents travaux ont été présentés par Claire Mouradian avant la remise des prix aux trois lauréates, financièrement récompensées :

• 1er prix : Clarisse LAURAS pour son mémoire de Maîtrise sur "Les Arméniens à Saint Etienne" (Université Jean Monnet, Saint Etienne).
• 3ème prix : Anahide MARDIROSSIAN, pour son mémoire de Maîtrise sur "La gestion des ressources hydrauliques dans la République d'Arménie" (Université Pierre Mendès-France, Grenoble).
En raison de la nature de ses recherches, la deuxième lauréate souhaite bénéficier d'une certaine confidentialité.


Livre numéro 1071
Taline TER MINASSIAN --- Cliquer pour agrandir Le massacre, objet d'histoire
Titre : Le massacre, objet d'histoire / auteur(s) : Taline TER MINASSIAN - Le cas arménien : de l'usage du "massacre" dans le discours négationiste (pages 318-332) ; sous la direction de David El Kenz
Editeur : Gallimard
Année : 2005
Imprimeur/Fabricant : Impression Bussière à Saint Amand (Cher)
Description : 561 page, format de poche 18 x 14 cm, 3 ill. couleurs
Collection : FOLIO HISTOIRE N°138
Notes : Bibliographie 517-529, Index historique et géographique 531-540, Index des auteurs cités 541-546, Index des notations 547-554
Autres auteurs :
Sujets : Histoire
ISBN : 9782070306626
Bibliothèques : Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 10,00 euros
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Commentaire :

Le massacre est une pratique humaine des plus anciennes et des plus récurrentes. En cela, elle constitue un défi pour l'historien : soit l'étudier comme un événement à chaque fois singulier et s'interdire alors de le constituer en un objet d'histoire en soi, ou bien vouloir en cerner la nature commune, au risque alors d'une approche transhistorique qui s'échine à trouver une structure là où il n'y aurait que conjoncture. A distance de ces deux risques, une vingtaine d'auteurs - historiens, philosophe et juriste - conjuguent la permanence du massacre à travers l'histoire, quels que soient les progrès supposés de la civilisation, et sa spécificité dans l'espace et le temps (Occident, Afrique, Asie). La récurrence est soulignée par le déroulé chronologique, des massacres dans l'Antiquité aux génocides contemporains. Le choix n'est pas exhaustif, mais toujours le contexte est restitué et la postérité historiographique soulignée, qui permettent de fonder des catégories classificatoires : massacres assumés, massacres refoulés, vecteurs d'identité ; opération militaire, processus politique, visée terroriste. Surtout, l'histoire des massacres est ici indissociable de celle de la progression de la conscience philosophique, civique ou juridique qui cherche à bannir ce crime contre les Hommes par le recours à la justice. Histoire, droit et philosophie ensemble donnent corps à ce nouvel objet de recherche.

Livre numéro 1091
Taline TER MINASSIAN --- Cliquer pour agrandir Colporteurs du Komintern : l'Union soviétique et les minorités au Moyen-Orient
Titre : Colporteurs du Komintern : l'Union soviétique et les minorités au Moyen-Orient / auteur(s) : Taline TER MINASSIAN -
Editeur : Les Presses de Sciences Po
Année : 1997
Imprimeur/Fabricant : 53-Mayenne : Impr. Floch
Description : 353 p. : cartes ; 22 cm
Collection :
Notes : En appendice, choix de documents. - Bibliogr. p. 341-346. Glossaire. Index, Texte remanié de : Th. doct. : Sci. polit. : Paris, Institut d'études politiques : 1995
Autres auteurs :
Sujets : Minorités -- Moyen-Orient -- Activité politique -- 1945-1990
ISBN : 9782724607338
Bibliothèques : Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 27,14 euros
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Commentaire :

Ce livre éclaire un aspect particulier de l’histoire des relations internationales au XXe siècle. Au-delà des aspects officiels de la diplomatie soviétique au Moyen-Orient, il met en évidence un phénomène sous-jacent de la politique de l’URSS dans cette région jusqu’à la fin de la Seconde guerre mondiale : l’instrumentalisation des minorités.
Cette tactique conduite dans un objectif de déstabilisation, voire de pénétration, fut particulièrement nette en Iran, pays limitrophe et multi-ethnique où le soutien soviétique aux mouvements autonomistes en Azerbaïdjan et au Kurdistan contribua, en 1946, aux premiers frissons de la guerre froide.
Menée par des acteurs enthousiastes, souvent sincères, Juifs, Arméniens, ou autres minoritaires dévoués à la diffusion de l’expérience soviétique, cette "micro-diplomatie" épouse les méandres de destinées singulières, romanesques, parfois tragiques, dont ce livre restitue les parcours.
La structure multi-nationale de l’Union soviétique a permis, selon les lieux et les époques, d’improviser puis de mobiliser, de manière plus ou moins efficace, des réseaux minoritaires en Iran, en Syrie, au Liban, en Palestine et en Egypte.
A l’instar des puissances européennes entre les deux guerres, l’URSS a expérimenté dans cet Orient, géographiquement "proche", diverses politiques à l’égard des minorité, ce qui s’inscrit dans une certaine continuité avec le passé russe et traduit, quelques décennies avant les interventions de l’URSS dans le Tiers-monde, la réalité de l’impérialisme soviétique.

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