Le Festival National du Livre Arménien s'est déroulé à l’Hôtel Sofitel Vieux Port de Marseille le Samedi 16 Décembre 2006. Placé sous le Haut Patronage de Charles Aznavour, ce festival qui réunit les auteurs d’ouvrages ayant un lien avec l’Arménie a décerné pour la première fois en France le Prix ARMENIA 2006
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L'auteur | |
Auteur de livres pour la jeunesse. Originaire d’Aquitaine, entre côte atlantique et pins, Hélène Kérillis réside dans l’Ouest de la France, cet arc ouvert sur la mer. Passion pour les histoires, contes, albums, romans… dans lesquels on s’embarque pour de courtes ou grandes traversées, comme sur l’océan. Passion pour les arts plastiques, en particulier la peinture. Entrer dans un tableau, c’est une autre façon de voyager… Site web de l'auteur : cocoax.free.fr/ |
  | Contes d'Arménie : Epopée, récits et légendes populaires | |||||||||||||||||||||||
Commentaire : Recueil de onze contes et légendes arméniens, adaptés de Toumanian, Melkonian-Minassien ou tirés de l'épopée arménienne. A travers des contes humoristiques, philosophiques et merveilleux, on savoure toute la sagesse et l'humour pince-sans-rire de la culture arménienne. |
  | Nuit turque | |||||||||||||||||||||||
Commentaire : Derrière les triples murailles du palais de Yildiz, à Constantinople, porte de l'Europe, le Sultan trame de noirs complots. Le sang coule sur la Corne d'Or. Le sang coule en Anatolie. Des comités secrets, les exilés politiques de Paris, les militaires de Salonique organisent la révolution. Mais l'aventure tournera mal : guerre dans les Balkans, au Caucase, terreur sur l'Empire ottoman. 1915. L'ordre d'anéantissement des Arméniens est donné. Ce qui avait des allures de conte, l'histoire du Sultan et des trois Pachas, se terminera en tragédie. Bouleversant récit, riche en témoignages d'époque, du sort tragique du peuple arménien au sein de l'Empire ottoman de la fin XIXe au début du XXe siècles. En seulement 140 pages, l'auteur, fin connaisseur (bien sûr) de l'histoire et de la langue française, brosse les portraits des bourreaux du génocide et compare les événements politiques survenus en même temps dans différents pays européens. Cette démarche littéraire s'avère être la force du livre, puisque le lecteur participe presque involontairement à l'histoire racontée qui prend progressivement une tournure contemporaine. Formidable leçon à l'intention des futures générations. À lire et à offrir absolument. Le Figaro-Magazine du 3 décembre 2005 lui a consacré une page entière "Videlier, papiers d'Arménie". |
  | Embarquement pour l'Ararat | |||||||||||||||||||||||
Commentaire : «Je me sentais Américain... et pourtant il était clair que ce n'était pas tout. Il devait y avoir quelque chose en moins ou en plus.» C'est à la recherche de ce «quelque chose» que Arien va s'atteler dans un voyage initiatique, une traversée d'un passé douloureux. Pourquoi son père a-t-il changé de nom? Pourquoi lui a-t-il toujours refusé toute réponse sur ses origines, usant d'un détachement forcé vis-à-vis de son ascendance ? C'est cette exploration de tous les méandres de la relation fils-père qui devra permettre de dépasser l'impossible identité arménienne du père pour renouer ainsi avec la chaîne des générations et comprendre enfin ce que veut dire «être arménien». Cette quête familiale et historique va l'amener à faire «le voyage», comme William Saroyan, cette autre figure des exilés de la littérature américaine, qui lui sert de père spirituel. Ce voyage dans l'Arménie soviétique des années soixante-dix, où il pourra, derrière la frontière, contempler l'Ararat, le sommet mythique, le conduira finalement à se reconnaître arménien. Avec ce texte personnel et documenté, Arien a signé le livre culte pour des générations successives marquées tout à la fois par la question de la filiation, la question de l'origine et à la recherche de leurs «racines». |
L'auteur | |
Louis CARZOU, journaliste français d'origine arménienne, est rédacteur en chef adjoint à LCI. La Huitième Colline est son premier roman. Photo Copyright Didier Dahan. |
  | La huitième colline | |||||||||||||||||||||||
Commentaire : Se marier et avoir des enfants. Pour Sibel, jeune journaliste turque, c'est le destin tracé par ses parents et son grand-frère, très attachés à la tradition. Une « évidence » dénuée de sens pour Sibel, qui se demande ce qu'elle a à transmettre. Cette question reste sans réponse jusqu'au jour où sa grand-mère, qui sent la vie l'abandonner, convoque la famille à son chevet, dans sa maison aux portes de l'Anatolie. Elle formule une étrange demande : être convertie à la religion musulmane avant de mourir. Aurait-elle perdu la tête ? Tout le monde dans la famille est musulman, depuis toujours. Mais la grand-mère garde Sibel près d'elle et lui raconte son secret. Elle n'est ni musulmane, ni turque, mais chrétienne, arménienne et a été sauvée du génocide en 1915, à l'âge de treize mois, par l'arrière-grand-père de Sibel, jeune médecin en poste à Sivas. A présent, elle voudrait mourir dans la religion de son sauveur, pour lui rendre l'hommage que mérite un « juste ». Cette découverte de racines insoupçonnées va donner à Sibel les réponses qu'elle n'espérait plus. Une plongée dans une période sombre de l'histoire du XXe siècle, celle du génocide arménien à travers l'histoire d'une famille. |
  | Le Cantique des larmes, Arménie 1915 | |||||||||||||||||||||||
Commentaire : Pour que la vérité soit enfin connue et reconnue, afin que le malheur absolu dans l'Histoire et le spectre même de l'extermination cessent d'être un non-lieu, quatre-vingt dix ans après les faits, des voix s'élèvent de la ruine, de l'horreur et de la mort. Perpétré en 1915 dans l'Empire ottoman par le gouvernement jeunes Turcs, le génocide des Arméniens, le premier des génocides du XXe siècle, n'a jamais été admis par ses auteurs. Parce que l'on est là au paroxysme du mal, parce que les crimes impunis sont destinés à se répéter, parce que le pardon ne peut passer que par la fin du mensonge, de la négation, et du déni, donner la parole aux rescapés revient à sauvegarder et libérer la mémoire. On la retrouvera, vivante, autour des grands nœuds de la tragédie, des massacres du 24 avril 1915 aux camps de concentration, en passant par la résistance et la déportation. Une parole à laquelle viendra se joindre, en signe d'authentification, celle des consuls, médecins, journalistes présents sur place et témoins de l'indicible. Immédiat, brut, arraché au mutisme, à l'oubli et à l'anéantissement, ce recueil est fait de noms propres et d'événements singulier, de paroles personnelles et individuelles, de récits de vie et de mort nés au cœur de la tourmente. Et qui, à eux tous, forment aussi l'Histoire collective. À la manière dont le chœur antique inscrit dans l'éternité le chant des larmes. |
  | Le figuier de mon père | |||||||||||||||||||||||
Commentaire : Mis en vente début 2006 Portrait haut en couleur d’une communauté discrète, dure au mal, travailleuse, solidaire et chaleureuse, ces mémoires sont un hommage de l’auteur aux siens. A sa mère, tout d’abord, Mayrig, femme au grand cœur, petite silhouette tout de noir vêtue, animée d’une douceur et d’une énergie hors pair, qui a su lui inculquer le sens de l’effort et la valeur du travail. A son père, aussi, Hayrig, qui, ayant connu l’horreur des geôles turques, n’en a pas moins gardé sa joie de vivre et sa capacité d’émerveillement. Personnage biblique tout droit sorti d’un conte oriental, débordant de sagesse, ce père traverse le livre en posant sur sa famille un regard lucide et tendre, commentant les us et coutumes de cet étrange pays de cocagne : la France. Véritable « roman d’apprentissage », ce récit suit aussi le parcours du jeune Vartan, remarqué par ses maîtres à l’école, et retrace ses initiatives extrascolaires pour gagner de l’argent et aider ses parents, les humiliations qu’il a pu subir à cause de ses origines ou de sa pauvreté, sa formation dans la marine, puis sa réussite comme inventeur… Une belle leçon d’optimisme et une mine d’informations sur une époque pas si lointaine. |
  | Le livre de ma grand-mère | |||||||||||||||||||||||
Commentaire : Qui a ouvert "Le livre de ma mère", d'Albert Cohen, et se souvient d'avoir bien pleuré entre ses pages, se doutera de l'effet dévastateur dont le petit ouvrage de Fethiye Cetin est susceptible. Il est loin d'imaginer la force du présent récit, portrait tendre et admiratif d'une aïeule fort humaine, icône de la maternité, maîtresse femme dans sa vie, dans sa famille, dans son profond secret comme dans ses rares révélations. Heranus Gadarian, arrachée aux siens à dix ans par un soldat turc, a vécu de ses souvenirs enfouis. A Maden, mariée à un « bre musurman» {sacré musulman), elle a cuit chaque année le tcheurek de Pâques, sans commentaires, tout en préservant ses enfants de la terrible vérité. Enquête de soi Polémique Céline Acharian, article paru dans Nouvelles d’Arménie Magazine, numéro 120, Juin 2006 |
  | Le Miniaturiste | |||||||||||||||||||||||
Commentaire : Le Miniaturiste, que rééditent aujourd'hui les Éditions Parenthèses, est le premier livre de Martin Melkonian, premier aussi d'une suite autobiographique, que publia le Seuil de 1984 à 1988. Cette nouvelle parution promet de mener au grand jour celui qui, d'un obscur deux-pièces du Xe arrondissement de Paris dans les années 1950 et 1960, passe progressivement à la lumière d'un passé finalement assumé et à une écriture qui relève de ce qu'il appelle lui-même une "érudition émotionnelle".. Voir. Parler. Mourir. Ainsi s'intitulent les trois parties du Miniaturiste. Martin Melkonian, né en 1950, enfant unique, a eu tout loisir dans l'atelier de tailleur désaffecté de ses parents d'observer, de rêver, de toucher, de sentir, de découvrir la beauté des papiers, des tissus qui glissent et se transforment au cours d'une fabrication appliquée. Multi-identité Jacqueline Starer, article paru dans Nouvelles d’Arménie Magazine, numéro 119, Mai 2006 |
  | Le Tigre en flammes | |||||||||||||||||||||||
Commentaire : Si l'on évoque souvent l'horreur du génocide arménien, la plupart d'entre nous ignorent la réalité de ce qui s'est vraiment passé en Turquie dans la dernière décennie du XIXe siècle, puis en 1915-1916 — ce dernier épisode, le plus sanglant (un million de victimes au moins), ayant été largement camouflé par l'actualité de la Grande Guerre. Peter Balakian, puisant à des sources peu connues, établit dans ces pages, preuves irréfutables à l'appui, un compte rendu aussi exhaustif que possible des atrocités commises ou "couvertes" à l'époque par les autorités turques. Si son travail éclaire ces tragiques événements d'un jour neuf, la partie la plus passionnante de sa recherche concerne non tant le black-out entretenu sur l'affaire pendant près d'un siècle par le pouvoir turc que la surprenante réponse de l'Occident à la réalité des crimes commis - et au silence des bourreaux. Car on a oublié à la fois l'ampleur de la mobilisation de l'Occident en faveur de la cause arménienne dans les années 1890-1920 (145 articles sur le sujet dans le New York Times pour la seule année 1915 ! ) ... et la trahison de l'Amérique et de ses alliés qui dès les années 20 et 30 allaient enterrer toute l'affaire (il ne fallait pas faire de peine aux Turcs, devenus entre-temps de précieux alliés sur le front pétrolier du Moyen-Orient : contrôlant la haute vallée du Tigre, ils détenaient l'une des clés d'accès aux précieuses réserves de l'Irak ! ). On l'aura compris, Le Tigre en flammes ne nous parle pas que d'un passé un peu vite décrété hors d'actualité - il nous tend également un miroir, aussi fascinant qu'inquiétant, où nous serons peut-être surpris de nous reconnaître ... « Un témoignage accablant pour ceux qui douteraient encore de l'importance du génocide arménien. » THE NEW YORK TIMES « Un ouvrage capital » THE MONTREAL GAZETTE PETER BALAKIAN |
L'auteur | |
Esther Heboyan est née en 1955 à Istanbul dans une famille arménienne. Avec sa mère et sa sœur cadette, en 1963 , elle quitte définitivement la Turquie pour rejoindre le père émigré en Allemagne, avant de rejoindre la France où naîtra un frère. C'est dans une école communale d'Asnières-sur-Seine qu'elle commence l'apprentissage du français. Suivent des années d'adaptation et d'ancrage identitaires que des études d'anglais et la fascination pour l'Amérique remettront finalement en question. L'exil américain au début des années quatre-vingts est décisif, restructurant sa perception de l'existence et confirmant l'impérieuse nécessité d'écrire. Après des études de journalisme à l'université d'Iowa City et un doctorat en études anglophones à l'Université Sorbonne nouvelle (Paris III, 1994), Esther Heboyan se consacre à l'enseignement et à la recherche en littérature américaine. Elle a publié des traductions, notamment depuis le turc, et des nouvelles en français et en anglais. Actuellement (2006), elle est Maître de Conférences à l’Université d'Artois et membre du laboratoire Centre de Recherches Espace/Ecriture à l’Université de Nanterre. Elle est auteur de plusieurs articles et ouvrages dont : |
  | Les passagers d'Istanbul | |||||||||||||||||||||||
Commentaire : 9 nouvelles de la vie courante d'Istanbul Un recueil de neuf nouvelles pour croquer des personnages aux destins croisés, intemporels, même s'ils sont bien ancrés dans les années 50-60 pour les uns, contemporains pour les autres. Clans familiaux, chaleureuses tablées, joyeuses ou belliqueuses autour du marc de café. Tous les ingrédients sont là pour reconstituer la famille arménienne avec le rôle de ces femmes qui mariées à 15 ans. même illettrées, portent la responsabilités de pallier les déficiences économiques du foyer. Première nouvelle : Le poulailler du Bon Dieu aménagé par la grand-mère au dernier étage de [immeuble en Turquie, donne le ton. Savoureux souvenirs d'enfance, un peu loufoques, toujours très tendres. Et puis l'exil qui trouble l’identité. Chaque lecteur reconnaît l’un des siens, qui un vartabed, qui une diguine Hripsimé, qui un oncle Garbis un peu "fou". Truculence de la vie simple, tempérée par des attitudes sacrificielles, contée dans une langue truffée de savoureuses résonances arméno-turques. Et l'auteur emmène le lecteur plus loin vers "l'intégration" dans la culture d'accueil pour tous ces passagers, qu'ils soient d'Istanbul, de Lisbonne, de Dubrovnik. Nourri de "vitamines de communicabilité". le recueil est à savourer. Natacha Stépanian, France-Arménie, Juin 2006 |
L'auteur | |
Jean Kéhayan, journaliste et écrivain, a vécu à Moscou dans les années 1970 et en a rapporté, entre autres, Rue du Prolétaire rouge, écrit avec sa femme Nina. Il vit aujourd’hui à Marseille. |
  | Mes Papiers d'Anatolie | |||||||||||||||||||||||
Commentaire : Jean Kéhayan est venu me voir au journal pour préparer l'itinéraire de son reportage en Anatolie. Face à la carte, je voyais ses yeux s'allumer devant des noms comme Harput, Mouch, Adana, Van, Erzerum, Bitlis, Ani, Trabzon, les villages où gîtaient de vieilles églises oubliées. Des lieux de massacre et de détresse qui remuaient ses tréfonds. Il me dit : "J'ai l'impression d'être dans la peau d'un juif qui découvre la Pologne, l'Allemagne et les camps de concentration." Je l'ai mis entre les mains de collaborateurs de mon journal pour qu'ils l'aident au mieux dans ce travail, inédit dans la presse française. J'ai été frappé par l'ouverture et la liberté de regard de Jean sur la Turquie. Enfin j'entendais quelqu'un me dire : "Je rêve de voir la jeunesse turque et arménienne se mettre autour d'une même table pour tracer des voies de réconciliation pour bâtir ensemble l'avenir." » Hrant Dink, |
L'auteur | |
Jean-Marie Carzou, ancien élève de l'École Normale Supérieure, est un professionnel de l'information. Ancien conseiller pour les programmes de l'ORTF, producteur et réalisateur d'émissions pour la télévision. Fils du Peintre Jean Carzou - Karnig Zouloumian -, né à Alep (Syrie) le 1er janvier 1907 et décédé à Périgeux (France) le 12 août 2000. |
  | Un Génocide exemplaire, Arménie 1915 | |||||||||||||||||||||||
Commentaire : L'Arménie ? Au pied du Caucase, un peuple millénaire qui arrive à la guerre de 1914 sous la double oppression de la Russie tsariste et de l'Empire ottoman. Au début du XXe siècle, il n'est pas bon de constituer une minorité et de vouloir survivre. Profitant de la guerre mondiale, le gouvernement turc va organiser la déportation et le massacre de toutes les populations arméniennes de son territoire. Au bout d'un voyage hallucinant, c'est la mort qui attend tous ces convois de femmes, d'enfants, d'hommes, de vieillards. En 1917, le gros du travail est achevé ; en 1923, il n'y a plus d'Arménie sur le territoire turc. Cette histoire incroyable est exemplaire et actuelle. Hitler s'y réfère en 1939, quand il ordonne d'envahir la Pologne : « Notre force doit résider dans notre rapidité et notre brutalité. J'ai donné l'ordre à des unités spéciales de SS de se rendre sur le front polonais et de tuer sans pitié hommes, femmes et enfants. Qui parle encore aujourd'hui de l'extermination des Arméniens ? » Génocide exemplaire, on y retrouve tout ce que nous avons depuis partout découvert : application systématique à toute une population des procédés de destruction (assassinat, déportation, privation de nourriture…) enfants, vieillards, femmes, sans distinction ; organisation et encouragements officiels, participation des autorités, abandon des victimes à tous les pillards, refus des interventions extérieures, même charitables. Et puis, au moment où l'on tue ainsi un million et demi d'êtres humains, tout est nié. Et c'est cela un génocide réussi, oublié, mais dont ce livre fait revivre toutes les péripéties et donne toutes les preuves. |
  | Le Génocide des Arméniens | |||||||||||||||||||||||
Commentaire : Entre 1915 et 1916, ce sont près de 1 500 000 Arméniens ottomans qui perdent la vie. Parmi les innombrables violences perpétrées au cours de la Première Guerre mondiale, leur extermination constitue l’épisode le plus sanglant touchant des populations civiles. Voici, pour la première fois, non seulement l’histoire, mais aussi la « géographie » exhaustive du génocide, région par région. Cette étude rigoureuse et complète permet de comprendre la genèse de ces crimes de masse, aboutissement d’un long processus au cours duquel l’élimination physique d’une partie de sa propre population a été conçue comme la condition nécessaire à la construction de l’État-nation turc. Au-delà de la mémoire, ce livre-monument invite à une réflexion sur les fondements idéologiques et culturels d’une société qui rejette son passé et ne parvient pas à assumer son histoire. |
  | Il était une fois en Arménie | |||||||||||||||||||||||
Commentaire : Turquie, avril 1915. Les Arméniens sont enfin reconnus comme des citoyens à part entière. Sempad (grand-oncle de l’auteur) et sa famille, confiants, se remettent à croire en l’existence future d’une nation pour leur peuple. Mais tandis que l’Europe est accaparée par la guerre, les autorités turques organisent les premiers massacres d’Arméniens. Sempad est assassiné chez lui… Commence alors la macabre odyssée de la déportation vers le désert syrien, durant laquelle Chouchanig, la femme de Sempad, avec une volonté désespérée, lutte pour préserver ses enfants de la faim, de la soif et de la honte. Aussi émouvant qu’un témoignage, aussi juste qu’un récit historique, servi par une écriture lyrique et poétique, le livre d’Antonia Arslan se lit comme un roman. L’auteur a enquêté sur le génocide, recueilli des témoignages de survivants et de ses oncles et tantes – quatre des enfants de Sempad – avant d’écrire ce livre. De ce travail de mémoire, Il était une fois en Arménie tient sa vérité et son émotion. Pourtant jamais la souffrance ne donne lieu à un plaidoyer. Arslan évoque avec pudeur le tragique, et met en scène des personnages haut en couleur, les conflits et les amours familiaux, les traditions arméniennes, les changements politiques… |
  | 1915, Le Génocide des Arméniens | |||||||||||||||||||||||
Commentaire : Cet ouvrage éclaire et met en perspective la déportation et les massacres en masse des populations arméniennes d’Anatolie exécutées durant la Première Guerre mondiale par le gouvernement Jeune turc. Le cheminement qui a ramené l’attention sur ce génocide et sa reconnaissance par diverses instances internationales est également décrit et analysé. |
  | L'Arménie à l'épreuve des siècles | |||||||||||||||||||||||
Commentaire : Entre mer Noire et mer Caspienne, Caucase et Mésopotamie, le haut plateau arménien, dominé par le mont Ararat où se serait échouée l'arche de Noé, vit encore l'une des plus importantes civilisations du Moyen-Orient. À la fin du VIe siècle avant J.-C., les Arméniens y fondent un puissant royaume qui devient, en 301, le premier État officiellement chrétien. Située au carrefour des grands Empires perse, romain, byzantin, puis arabe, mongol, ottoman et russe, cette terre a toujours été âprement disputée. Les brèves périodes d'indépendance de l'Arménie, entrecoupées de siècles de sujétion et d'occupation, lui ont toutefois permis de forger les armes d'une forte identité culturelle : une foi inébranlable, une écriture et une littérature exaltant la conscience nationale. Victime en 1915 du premier génocide du XXe siècle, le peuple arménien a su préserver, tant dans la mère-patrie qu'en diaspora, cette culture millénaire dont Annie et Jean-Pierre Mahé retracent avec une brillante érudition les grands jalons. Points forts du livre : |
  | Deir-es-Zor : Retour dans le désert syrien sur les traces du génocide arménien de 1915 | |||||||||||||||||||||||
Commentaire : Quatre-vingt-dix ans après le génocide, des rescapés, leurs enfants et petits-enfants aujourd'hui bédouins témoignent auprès d'un photographe et cherchent à savoir d'où ils viennent. Ce livre est le premier ouvrage photographique consacré aux Arméniens du désert syrien ainsi qu'aux lieux du génocide. Quatre-vingt-dix ans après, des rescapés, leurs enfants et petits-enfants aujourd'hui bédouins dans le désert syrien témoignent et cherchent à savoir d'où ils viennent. Aujourd'hui encore des ossements, à même le sol, au milieu des cultures, témoignent de la réalité de ce génocide. Photographe, Bardig Kouyoumdjian est retourné dans le désert syrien, là où ont échoué des centaines de milliers d'Arméniens ottomans qui avaient eu la chance de ne pas mourir de faim ou de maladie au cours de leur déportation, ou qui n'avaient pas encore été massacrés. Ce désert fut le bout de la route, le seuil du monde des morts, comme celui des survivants. Bardig a retrouvé les lieux de déportation comme Alep, Meskéné, Rakka ou Deir-es-Zor. Il a retrouvé aussi les lieux des massacres comme Chaddadé, Markadé, Ras-el-Aïn ou Souar. Ces terres portent, quatre-vingt-dix ans plus tard, les restes des morts et la descendance des survivants. Dans ce désert, Bardig a rencontré les enfants et petits-enfants des orphelins rescapés du génocide, recueillis par les bédouins, de gré mais aussi de force. Perdus dans l'immensité de l'Histoire, ils sont porteurs d'une mémoire enfouie dans leur inconscient: les souffrances de leur famille, la marque de la barbarie défi lant sous leurs yeux, la poussière de cet enfer de feu et de sable s'échappant des touffes d'herbes et des amas de roche, la cuisante douleur du soleil sur les corps, l'humiliation et le viol des êtres chers. C'est le contenu de ce bagage que Bardig Kouyoumdjian a essayé d'enfermer dans son boîtier. Talaat n'avait pas prévu que tout ceci se transmettrait de génération en génération, se transporterait dans les chairs des vivants de demain et que, comme Bardig Kouyoumdjian, ceux-là n'auraient d'autre choix, dans le monde qui serait le leur, dans une langue étrangère, sur un sol inconnu, que de réclamer la vérité à ses successeurs pour se construire en tant qu'individu. Aujourd'hui est faite au pouvoir turc une demande qui ne s'éteindra que lorsque la vérité sera contenue dans la bouche de tous, victimes comme bourreaux. |
  | La Politique du Sultan. Les massacres des Arméniens : 1894-1896 | |||||||||||||||||||||||
Commentaire : La Politique du Sultan de Victor Bérard (1864-1931) montre de quelle façon les abominations d’un jour enseignent les abominations de jours qui s’avéreront bien plus funestes. Pour parler cru, les massacres organisés par le sultan Abdul-Hamid II à la fin du XIXe siècle (avec reprises, au son du clairon, au tout début du XXe siècle !) ont chauffé le génocide de 1915-1916 perpétré par les Jeunes-Turcs sur des sujets ottomans : les Arméniens. L’écriture de La Politique du Sultan est dépouillée ; les analyses qui y sont consignées ne manquent jamais d’être aiguës. Bérard fait partie de ceux qui, comme Anatole France ("l’Arménie est unie à nous par des liens de famille, elle prolonge en Orient le génie latin"), comme Péguy, comme Jaurès, comme Durkheim, ont pour mission, dans les moments critiques de l’Histoire, d’éclairer leurs semblables. Bérard est aussi un collecteur de témoignages. C’est dire qu’il effectue, en même temps, un reportage sur les pratiques exterminatrices d’un Ubu turc. Abdul-Hamid II ? Une figure emblématique, quoique scélérate. Une figure inoubliable. Martin Melkonian |
  | Les Chrétiens aux bêtes | |||||||||||||||||||||||
Commentaire : La ville de Mardin est située au Sud-Est de la Turquie actuelle à la jonction du plateau du Kurdistan et de la plaine de la Mésopotamie. C'est là que le Père Jacques Rhétoré, ainsi que deux autres Dominicains, les Pères Simon et Béré, membres de la mission dominicaine de Mossoul, se trouvent emmenés par les Turcs en 1915. Et c'est là qu'ils assistent à la persécution et aux massacres des chrétiens, non seulement arméniens, mais aussi - certes dans une moindre mesure - syriens catholiques et jacobites, chaldéens et nestoriens, anglicans et protestants. La province de Diarbékir fut le théâtre de nombreux massacres, mais aussi le lieu de passage de nombreux déportés arméniens vers Ras-el-Aïn et la province de Derzzor où ils allaient être mis à mort ou succomber de maladie, de misère ou d'épuisement. Ecrit dans un excellent français, comme un reportage précis, mais également comme une sorte de "martyrologue", le manuscrit du Père Rhétoré, parfaitement lisible, mais très fragile, est conservé aux archives de la Province Dominicaine de France. Inédit en français (il a été publié en italien en 2000), ce document exceptionnel est publié au moment où de tragiques événements frappent la Mésopotamie, où l'actualité place à la une des journaux les noms de Mossoul, du Kurdistan, de la Turquie, où les relations entre l'Islam et le Christianisme demeurent difficiles et où la disparition progressive des chrétiens d'Orient continue et peut être considérée comme une tragédie aux très graves conséquences. |
L'auteur | |
Né en 1954 à Marseille dans une famille arménienne, Max Sivaslian part faire le tour du monde dès l'âge de vingt ans. Pendant près de quinze ans, il va parcourir la planète pour photographier et rapporter des milliers de clichés, d'Inde, où il séjourne, mais aussi d'Australie, d'Asie du Sud-Est ou des Amériques. En 1992, il se rend Karabagh, alors plongé en pleine guerre et, pendant deux ans, il photographie sans relâche les combats en première ligne et la vie des civils soumis aux bombardements. Correspondant pendant tout le conflit de l'agence Sygma, il tirera un livre de cette éprouvante expérience, Le Jardin noir, publié chez Cape. Il est installé depuis 1995 à Erevan, comme correspondant de presse, et poursuit son travail photographique. |
  | Ils sont assis | |||||||||||||||||||||||
Commentaire : "Etre assis", c'est ainsi qu'on désignait, littéralement, le fait d'être interné dans un camp en Union soviétique. L'expression est restée dans le langage populaire dans toutes les républiques après le démantèlement de l'empire. Le regard de Max Sivaslian, qui a photographié dans cinq prisons et centres de détention en Arménie, dont les prisons pour femmes et pour mineurs, explore avec pudeur l'intimité de l'enfermement. Au-delà des évolutions historiques, l'univers soviétique persiste et marque l'intemporalité des conditions carcérales. Ces visages devenus anonymes, qui sont finalement de nulle part, si ce n'est du lieu universel de la privation de liberté, nous renvoient à nos propres angoisses face à la misère de l'autre. Le texte de Martin Melkonian, qui vient en contrepoint, incite à voir ce que précisément nous ne voulions pas voir. Partout, quel que soit le lieu où s'exerce cet empêchement, avec une révélation de la vision qui a lieu grâce à l'énergie d'un photographe. "Le regard de Sivaslian ne compose jamais avec l'effraction. D'ailleurs, quoi prendre à qui n'a plus rien." |
  | Eclats de voix | |||||||||||||||||||||||
Commentaire : Ce livre retrace un itinéraire de trente années de collaboration épisodique au quotidien arménien Haratch. Ce sont là vingt articles d'un historien qui, par moments, a besoin de s'exprimer hors de l'enceinte d'une université bridée par des règles de courtoisie et de hausser le ton pour jeter quelques éclats de voix afin d'apaiser son indignation devant le mensonge et la mauvaise foi. Ce sont aussi des hommages rendus en maintes occasions. Ce sont enfin des jalons qui marquent l'évolution du double processus de connaissance et de reconnaissance du génocide arménien, des années de turbulences d’une mémoire arménienne blessée par le négationnisme aussi obsessionnel qu'absurde de la Turquie. |
L'auteur | |
Naissance le 6 août 1974 à Maisons-Alfort (Val-de-Marne, France) 1995 : Premier grand voyage en solitaire, 14 000 km en Afrique du Nord, Proche Orient et Europe australe Site web de l'auteur : quarantemontagnes.site.voila.fr |
  | 40 montagnes pour un tour du monde en solitaire | |||||||||||||||||||||||
Commentaire : En solitaire, Alexis Gurdikyan a sillonné quarante pays et quarante montagnes, jusqu'à 7000 m d'altitude. Ce récit raconte son témoignage d'un extraordinaire tour du monde. Ce livre traite d'alpinisme, de nature, d'effort, de courage, d'ouverture aux autres et aux différentes cultures à travers le monde. Ce tour du monde des montagnes est aussi un tour du monde des émotions, remarquablement écrit et présenté. Un document qui invite au voyage, à l'aventure, qui incite au dépassement de soi. Un témoignage émouvant de risque et d'héroïsme. |
  | Odes arméniennes | |||||||||||||||||||||||
Commentaire : Qui était Sayat-Nova ? Un troubadour arménien de la Transcaucasie du XVIIIe siècle, un pont jeté entre trois cultures – arménienne, géorgienne et azérie. Les traducteurs Elisabeth Mouradian est née en Arménie, à Erevan. Etudes supérieures à l’Université d’Erevan et en Sorbonne. Elle est actuellement (2006) enseignante et traductrice. Serge Venturini est né à Paris. Etudes supérieures à Paris VII. Après avoir séjourné au Liban, au Maroc, en Russie, en Arménie et en Pologne, il est aujourd’hui (2006) professeur de Lettres. |
  | Mémoire de ma mémoire | |||||||||||||||||||||||
Commentaire : Quatrième de couverture "La mémoire de ma mémoire n'est pas ce que j'ai vécu mais ce dont j'ai hérité. L'écho d'un passé. Elle est la partie immergée de mon histoire. L'amont nocturne de ma saga. Le caillot que j'avais dans le poing au jour de ma naissance et dont, enfant, on m'a transmis la tragédie. Et que j'ai voulu oublier." Centré sur le drame vécu par les Arméniens de l'Empire ottoman entre la fin du XIXe siècle et les lendemains de la Première Guerre mondiale, ce récit d'une rare puissance mêle l'Histoire, les dits de la mémoire familiale, les images et les vestiges qu'en drainent leurs héritiers. Jamais ce qu'on a dénommé le premier génocide du XXe siècle n'avait trouvé une expression aussi épique ni aussi universelle. Gérard Chaliand, poète, géostratège et spécialiste des conflits, a longtemps refusé de porter le poids du génocide de 1915 dont a été victime la famille de ses grands-parents. Depuis vingt ans, il écrivait par bribes ce texte qu'il publie aujourd'hui. Article Nouvelles d'Arménie Magazine numéro 85, avril 2003 Nouvelles d'Arménie Magazine : Votre ouvrage s'intitule « Mémoire de ma mémoire ». Pourquoi avoir choisi ce titre ? Voulez-vous dire par là que votre arménité ne peut se vivre que dans le passé ? NAM : Malgré tout, vous avez envie de parler de ce passé que vous rendez d'ailleurs présent grâce à l'écriture. NAM : Ce que vous avez fait ? NAM : A quelles fins ? NAM : Ce/a signifie que votre lourd passé vous a d'une certaine façon rattrapé. NAM : Pourquoi avoir ajouté un D à Chaliand ? NAM : Elle a ravivé des souvenirs ? NAM : Comment en êtes-vous arrivé à écrire votre ouvrage ? NAM : Estimez-vous avoir une dette ? NAM : Justement, lorsque les Fedaïs donnent la mort et commettent des crimes, on sent une certaine jubilation. C'est étonnant de décrire de tels sentiments. NAM : Vient ensuite ce chapitre bouleversant sur le génocide... NAM : Comment arrive-t-on à décrire la violence sans verser dans le gore ou le pathos ? NAM : Votre narration comporte deux parties. La première, historiée-familiale, relate les événements tandis que la seconde, en italique, est de l'ordre du ressenti. Ce procédé de double écriture s'avère peu courant... NAM : Dans les pages consacrées au génocide, vous ne vous contentez pas de décrire la mise à mort mais vous détaillez aussi par le menu les tortures. Fallait-il tout dire ? NAM : Qu'attendez-vous aujourd'hui de cet ouvrage ? NAM : Maintenant comment vous sentez-vous ? Propos recueillis par Marie-Aude Panossian |