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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Antonia ARSLAN

L'auteur

Antonia ARSLAN --- Cliquer pour agrandir
Diplômée en archéologie, Antonia Arslan a enseigné la littérature italienne à l’université de Padoue durant de nombreuses années. Elle a publié plusieurs essais sur les récits populaires arméniens, et a redécouvert ses racines grâce à l’œuvre du poète Daniel Varoujan. Elle a participé à un ouvrage collectif sur le génocide arménien. Il était une fois en Arménie est ainsi l’aboutissement de son retour à la mémoire de sa famille et de son peuple. Il a été adapté au cinéma par les frères Taviani.
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Livre numéro 1339
Antonia ARSLAN --- Cliquer pour agrandir Medz Yeghern, le Grand Mal
Titre : Medz Yeghern, le Grand Mal / auteur(s) : Paolo COSSI - Préface de Antonia Arslan
Editeur : Dargaud
Année : 2008
Imprimeur/Fabricant : CANALE, Italie
Description : 1 vol. (non paginé [ca 144] p.), couverture illustrée en couleurs, dessins en noir et blanc
Collection :
Notes : Traduction de "Mesdz Yeghern, il grande male" : Claudia Migliaccio, Lettrage : Eric Montésinos
Autres auteurs : Antonia ARSLAN [préfacier] -
Sujets : Génocide arménien -- Histoire contemporaine -- Bande dessinée
ISBN : 9782505005148
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 9,50 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Un album d'utilité publique sur le Génocide arménien appelé "Medz Yeghern" (le Grand Mal), génocide trop peu médiatisé et bien vite oublié. Il ne s'agit pas seulement d'un album historique qui nous donnerait les faits, les dates et le nombre de morts, mais d'une véritable immersion dans cette tragédie à travers plusieurs personnages. Un album dur, violent, qui marque les esprits.


Propos recueillis par Delphine Bonardi
Avec cet album sur le génocide arménien, l'auteur Paolo Cossi prouve que le genre de la bande dessinée n'a pas seulement pour vocation de distraire. Comme Art Spiegelman ("Maus") ou Marjane Satrapi ("Persépolis") avant lui, Paolo Cossi fait appel à la conscience humaniste des lecteurs dans un récit tendre et cruel, drôle et grave autour de personnages d'une grande richesse psychologique et au caractère fort. Il a accepté de nous en dire un peu plus...

Pourriez-vous nous faire un petit résumé de votre parcours dans la BD ?
Quand j’étais enfant, j’étais souvent malade et comme nous n’avions pas la télévision, j’avais l’habitude de passer mes journées à peindre sur les feuilles que ma mère me ramenait à la maison.
J’ai grandi en lisant les aventures de Corto Maltese et d’Astérix, puis les comics de Jacovitti, Toppi et Moebius.
J’ai publié ma première bande dessinée à 22 ans, Corona, l’uomo del bosco di Erto, en 2002. D’autres romans graphiques ont suivi : Tina Modotti, Unabomber, Mauro Corona - la montagna come la vita, La storia di Mara, Il terremoto del Friuli, 1918 – destini d’ottobre, et d’autres histoires courtes.
En 2004, j’ai reçu le prix Albertarelli du meilleur jeune auteur italien.


Comment est née l’idée de l’album Medz Yeghern ?
A l’origine, je ne savais rien sur le sujet. J’en ai entendu parlé pour la première fois en 2006 par un de mes amis qui se rendait régulièrement en Turquie pour ses recherches. Quand il m’a dit qu’1,5 million de personnes avaient été assassinés et que l’on avait fait disparaître dans le désert, je suis resté abasourdi : comment était-il possible qu’un tel crime avait été tu ? Comment était-il possible qu’aucun livre d’histoire n’en faisait mention ? Alors j’ai décidé qu’il était temps d’approfondir le sujet et d’essayer de mieux le comprendre. Lors de mes recherches j’ai réalisé que cette chape de silence sur le génocide arménien devait être levée. En tant qu’auteur de bande dessinée, j’ai senti que je pouvais contribuer à cela en écrivant ce livre avec l’espoir d’éveiller l’intérêt des lecteurs qui ne connaissent pas cette horrible histoire.


Vous êtes à la fois scénariste et dessinateur. Comment avez-vous travaillé ?
En tant que scénariste, j’ai commencé mon travail en recherchant des documents mais également en cherchant une bonne intrigue pour situer les événements et les personnages historiques (comme Wegner, Lepsius, etc). L’histoire s’articule comme une sorte de jeu entre deux personnages qui, au milieu d’une situation dramatique, se rencontrent, se lient d’amitié puis se perdent.
En tant que dessinateur, j’ai passé beaucoup de temps à chercher des photographies et des images que je voulais aussi fidèles que possible aux vêtements, visages, lieux de l’époque. Cela n’a pas été difficile, excepté pour le vieux Berlin, parce qu’une grande partie de la ville a été détruite pendant la 2nde Guerre Mondiale, mais j’ai beaucoup travaillé pour réunir et mettre en ordre toutes ces informations et finalement parvenir à quelque chose de très cohérent par rapport aux événements historiques.


Comment vous êtes-vous documenté sur le sujet du génocide arménien ?
Et bien, j’ai commencé à lire plusieurs ouvrages puis recherché des documents (un ami historien m’a donné plusieurs journaux de l’époque). J’ai également recherché des photos, des films, des documentaires, où des survivants étaient appelés à témoigner. Une fois ma base de connaissances suffisamment solide, j’ai commencé mes entretiens. Passées ces étapes, j’ai dessiné quelques croquis et personnages qui, jusqu’à la finalisation du livre, étaient inconnus… même de moi !
Il n’a pas été facile de se documenter : il existe très peu de livres et évidemment ceux-ci ne se trouvent pas en haut de la pile dans les bibliothèques. Les archives sont souvent en très mauvais état. Néanmoins, quand j’ai démarré mes entretiens, beaucoup de choses sont remontées à la surface. L’aide des Arméniens a été incroyable sans compter qu’ils m’ont prêté des photos, des écrits, etc… Je ne peux pas tous les citer mais je voudrais remercier par-dessus tout Antonia Arslan, l’auteur de La masseria delle allodole, qui m’a beaucoup aidé en me donnant une documentation précieuse et m’a permis de rencontrer des personnes formidables.


Pourquoi ce sujet vous touche-t-il particulièrement ?
Beaucoup de personnes ont été surpris d’apprendre qu’un non-Arménien avait pris à cœur cette cause. Je pense sincèrement qu’il n’est pas nécessaire d’appartenir à un peuple pour être profondément affecté. Ce qui a été fait aux Arméniens n’est pas seulement un crime envers cette population mais il s’agit d’une violence contre l’humanité toute entière, comme tout génocide dans l’Histoire. S’en préoccuper, tenter de comprendre devrait être un devoir pour chaque être humain.


Quelle a été la réaction en Italie à la sortie de l’album ? Qu’attendez-vous de la parution en France et en Belgique ?
En Italie, le livre a éveillé un grand intérêt. Je l’ai présenté dans des clubs, des écoles, des bibliothèques, et rencontré de nombreuses personnes curieuses et se sentant concernées par ce sujet. Beaucoup d’entre eux, comme moi au début, n’avaient jamais entendu parler du génocide arménien et ce livre leur a donné envie d’approfondir le sujet et de faire leurs propres recherches.
Inutile de dire que j’étais très heureux de la publication de Medz Yeghern – Le Grand Mal en France et en Belgique. Pas pour ma gloire personnelle, ce dont je me préoccupe très peu, mais parce qu’ainsi le drame arménien serait connu du grand public : la France et la Belgique sont des pays où la bande dessinée est tellement appréciée et marche si bien, qu’elle nous donne « une voix forte ».


Quels sont vos projets ? Que peut-on vous souhaiter pour 2009 ?
J’ai tellement d’idées et tellement de projets que j’ai mis de côté et que j’aimerais finir une fois pour toutes. Aujourd’hui, je suis en train de terminer un nouveau livre, L’uomo più vecchio del mondo, (L’homme le plus vieux du monde) qui parle de rêves et de mensonges.
En février prochain, je me rendrais en Afrique pour un court séjour et je pense que le Sahara saura être une source d’inspiration…

Propos recueillis par Delphine Bonardi


Livre numéro 1279
Antonia ARSLAN --- Cliquer pour agrandir Le mas des alouettes
Titre : Le mas des alouettes / auteur(s) : Antonia ARSLAN - Il était une fois en Arménie ; traduit de l'italien par Nathalie Bauer
Editeur : points
Année : 2007
Imprimeur/Fabricant : 18-Saint-Amand-Montrond : Impr. Bussière
Description : 245 p. : couv. ill. en coul. ; 18 cm
Collection :
Notes :
Autres auteurs :
Sujets : Génocide arménien (1915-1916 ) -- Récits personnels
ISBN : 9782757804353
Bibliothèques : Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 6,50 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

France-Arménie : La parution de votre premier roman a suscité des réactions très fortes en Italie
Antonia Arslan : C'est extraordinaire, bien que la présence arménienne en Italie soit extrêmement limitée (de l'ordre de 2 500 personnes) et que les Italiens connaissent très peu la tragédie de 1915, l'intérêt pour mon livre et la curiosité vis-à-vis de l'Arménie ont grandi mois après mois : on la présente au sein des associations culturelles, des écoles, des universités, dans des festivals d'été, etc. Et les gens vont même jusqu'à visiter l'Arménie, y cherchant souvent la ferme aux alouettes...
Après avoir lu le livre, les frères Taviani, très enthousiastes, ont voulu me rencontrer car ils étaient extrêmement intéressés par cette tragédie qu'ils ne connaissaient pas et qu'ils voulaient porter au cinéma. En Italie, leur film a été un succès : il est passé dans les salles de mars à juin. J'espère qu'il pourra être également diffusé aux Etats-Unis, suite à la présentation de mon livre à New York le 5 novembre prochain.
FA.: C'est un témoignage, mais une partie du livre est-elle romancée?
A.A. : C'est un roman historique. Mais pour tisser une véritable histoire qui prenne une dimension universelle, que le lecteur puisse aimer en s'identifiant aux personnages, il faut évidemment ajouter des petits détails, des personnages mineurs, décrire les caractères, rendre le tout vivant et réaliste.
FA.: Vous préparez une suite ?
A.A.: J'espère que ce sera une trilogie. Le deuxième livre sortira fin 2008 et suivra les enfants rescapés en Italie et en Amérique, leurs efforts déployés en vain pour retourner dans leur pays et la fin des Grecs d'Anatolie jusqu'à l'incendie de Smyrne.
F.A. : Pourquoi écrire l'histoire de votre famille?
A.A. : Pendant des années, j'ai recueilli toutes les informations sur ma famille et étudié tous les livres que je trouvais sur les Arméniens et le Génocide. Sur les conseils du professeur Boghos Lévon Zékiyan,j'ai étudié les poèmes de Daniel Varoujan, en particulier le recueil Le Chant du pain, et j'ai découvert les couleurs, les parfums, la vie poignante du paysan d'Anatolie. Ce fut comme ouvrir une boîte à secrets et voir apparaître vivants, les personnages dont j'avais tant entendu parler. J'ai alors pris conscience que l'histoire de ma famille était typique du destin des Arméniens, et que j'avais le devoir de la faire connaître.
En l'écrivant, sans renier mon côté italien, j'ai fait ressurgir une partie de moi, c'est-à-dire ma dimension orientale.
FA.: Comment s'est faite la transmission?
A.A.: C'est une transmission orale sur plusieurs décennies, auprès de la famille et des amis dispersés. Toutes ces histoires, je les avais rassemblées dans ma mémoire, c'était mon petit trésor arménien intime dans ma vie publique totalement italienne étions cinq enfants et nous rendions visite à nos parents de Syrie, du Liban, d'Amérique du Nord, du Brésil. C'étaient des moments d'excitation, de fête. On se donnait des nouvelles d'un tas de personnes inconnues, on mangeait du baklava, des beureghs, des bols gigantesques de yaourt. Et surtout, on écoutait les histoires des massacres, des vies détruites. Le monde des Arméniens devint pour moi un monde de songes, la nostalgie d'une vie révolue. Un monde très proche de mon cœur.
FA.: Votre style ne peut laisser indifférent.
A.A.: J'ai toujours espéré que le lecteur achève mon livre en ayant appris quelque chose de plus, d'un point de vue humain (je ne suis pas historienne), sur les événements sur tout ce que ces gens ont subi, sur leurs émotions, leur façon de vivre, leur culture, leur vie brisée par la violence... J'ai écrit pour contribuer au rétablissement de la vérité, mais pas animée par un sentiment de vengeance, qui n'est pas en nous.

Propos recueillis par Alice Derderian
France-Arménie numéro 305, du 1er au 15 novembre 2007


Livre numéro 1278
  Il était une fois en Arménie
 
Titre : Il était une fois en Arménie / auteur(s) : Antonia ARSLAN -
Editeur : franc loisirs
Année : 2007
Imprimeur/Fabricant :
Description : 1 vol. (246 p.) : jaquette ill. ; 21 cm
Collection :
Notes : Traduit de l’italien par Nathalie Bauer ("La masseria delle allodole")
Autres auteurs :
Sujets : Génocide arménien (1915-1916 ) -- Récits personnels
ISBN : 9782298003895
Bibliothèques : Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 14,50 euros

Commentaire :


Livre numéro 1177
Antonia ARSLAN --- Cliquer pour agrandir Il était une fois en Arménie
Titre : Il était une fois en Arménie / auteur(s) : Antonia ARSLAN -
Editeur : Robert Laffont
Année : 2006
Imprimeur/Fabricant : 27-Mesnil-sur-l'Estrée : Impr. Firmin Didot
Description : 1 vol. (245 p.) : couv. ill. ; 22 cm
Collection :
Notes : Traduit de l’italien par Nathalie Bauer ("La masseria delle allodole")
Autres auteurs :
Sujets : Arméniens -- Moeurs et coutumes -- Empire ottoman -- 1900-1945 -- Récits personnels
ISBN : 9782221104002
Bibliothèques : Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 19,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Turquie, avril 1915. Les Arméniens sont enfin reconnus comme des citoyens à part entière. Sempad (grand-oncle de l’auteur) et sa famille, confiants, se remettent à croire en l’existence future d’une nation pour leur peuple. Mais tandis que l’Europe est accaparée par la guerre, les autorités turques organisent les premiers massacres d’Arméniens. Sempad est assassiné chez lui… Commence alors la macabre odyssée de la déportation vers le désert syrien, durant laquelle Chouchanig, la femme de Sempad, avec une volonté désespérée, lutte pour préserver ses enfants de la faim, de la soif et de la honte.

Aussi émouvant qu’un témoignage, aussi juste qu’un récit historique, servi par une écriture lyrique et poétique, le livre d’Antonia Arslan se lit comme un roman. L’auteur a enquêté sur le génocide, recueilli des témoignages de survivants et de ses oncles et tantes – quatre des enfants de Sempad – avant d’écrire ce livre. De ce travail de mémoire, Il était une fois en Arménie tient sa vérité et son émotion. Pourtant jamais la souffrance ne donne lieu à un plaidoyer. Arslan évoque avec pudeur le tragique, et met en scène des personnages haut en couleur, les conflits et les amours familiaux, les traditions arméniennes, les changements politiques…


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