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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Claire MOURADIAN
( n. 1951 )

L'auteur

Claire MOURADIAN --- Cliquer pour agrandir
Naissance le 18 décembre 1951

Directeur de recherche CNRS,
Centre russe et Centre de Recherches Historiques,
EHESS (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, 54 bd Raspail 75006 Paris)


CLAIRE MOURADIAN, l'érudition engagée

S'il est un héritage essentiel, c'est bien celui de l'arménité. Certains veulent y échapper, en fuyant. D'autres, bien au contraire le reçoivent avec passion, mieux encore le développent avec conviction. Claire Mouradian fait partie de ces derniers. Ayant perdu sa mère très jeune, elle est élevée par sa grand-mère originaire de Sassoun. Elle grandit dans la proche banlieue parisienne, bercée comme beaucoup par les récits du génocide mais aussi par toute l'histoire arménienne de 1915 à 1925. En effet, ses grands-parents ont vécu ces pages majeures de notre histoire que sont la conquête de l'indépendance, l'Arménie libre et la soviétisation. Comment rester indifférente à cette grand-mère qui, jusqu'à sa mort en 1975 - Claire a alors 24 ans - cherche tous les jours dans les colonnes de Haratch la nouvelle de l'indépendance de l'Arménie ? Comment ne pas être attirée par cette aïeule avec qui elle a vécu dans la mouvance politique et patriotique de l'Arménie indépendante ? Claire Mouradian veut reconstituer les liens des différents récits qu'elle entend.
Elle veut absolument comprendre cette grand-mère, puis l'itinéraire de son propre époux -revenu d'Arménie Soviétique et de ceux qui comme lui ont fait le choix d'aller en URSS lors des années 50, en fait, l'antithèse de l'indépendance dont elle est imprégnée. S'intéressant ainsi à l'Arménie Soviétique, Claire Mouradian obtient sa maîtrise d'histoire sur le Nerkaght (retour au pays) des Arméniens vers l'Arménie Soviétique entre 1946 et 1962.
Elle soutient sa thèse sur l'Arménie Soviétique de la mort de Staline à 1982, et obtient ainsi son doctorat de troisième cycle. Depuis 1984, Claire Mouradian est chargée de recherche au CNRS -histoire moderne et contemporaine. Parallèlement, elle donne des cours de civilisation arménienne à l'INALCO.

Sa participation à des enquêtes collectives et nombreux colloques constitue une large part de ses activités sur les thèmes : les minorités ethniques et religieuses et les rapports inter-ethniques, ou encore, nationalités, minorités, migrations. Elle y présente entre autre une étude sur : "les Khemchins : des Arméniens musulmans ?" Surprenant pour le profane...
Claire Mouradian présente également de nombreux exposés parmi lesquels j'ai relevé :
-1964, les relations soviétoturques et la question arménienne.
- 1987, les Arméniens, peuple sans Etat.
-1988, l'Arménie Soviétique et la diaspora.
-1988, la question du Karabagh, hier et aujourd'hui.
Ces deux derniers thèmes ayant été repris dans le numéro spécial des Temps Modernes paru récemment. L'évolution des événements du Karabagh et le tremblement de terre suscitent des demandes d'interviews et d'analyses de la part des médias. Time, La Vie, Libération, France-Inter, Le Monde (avec Anahid Ter Minassianl, Antenne 2 (Résistances), Literatournaya Gazeta sollicitent sa participation, sans omettre la presse arménienne (voir F.A. n°74, décembre 1988).

Parmi ses travaux en cours, Claire Mouradian travaille sur trois thèmes
- L'histoire sociale des Arméniens en Russie et en URSS, depuis le début du 19e siècle.
- Comprendre l'élaboration, le maintien et le renforcement de l'évolution de l'identité nationale arménienne dans le cas des Arméniens vivant sur le territoire et hors de celui-ci.
- Approche, de l'intérieur, de l'avenir de la question nationale arménienne et approche, de l'extérieur, de la politique des nationalités de l'URSS et son évolution.

A travers ses recherches, la vie et la cause arménienne sont omniprésentes chez Claire Mouradian. Son langage, son expression traduisent une grande implication. Sa science au service de sa communauté l'héritage de grand-mère ?

France-Arménie, numéro 119, Janvier 1993

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Livre numéro 2536
Claire MOURADIAN --- Cliquer pour agrandir Manouchian
Titre : Manouchian / auteur(s) : Claire MOURADIAN - Astrig ATAMIAN - Missak et Mélinée Manouchian, deux orphelins du génocide des arméniens engagés dans la Résistance française
Editeur : textuel
Année : 2023
Imprimeur/Fabricant : Imprimé au Portugal
Description : 22 x 27 cm, 192 pages, couverture illustrée en couleurs
Collection :
Notes : Bibliographie p. 189
Autres auteurs :
Sujets : Manouchian
ISBN : 9782845979611
Bibliothèques : Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 39,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Missak et Mélinée Manouchian, deux étrangers, arméniens et communistes, entrent au Panthéon début 2024. La valeur symbolique de cet événement est majeure. Cet ouvrage reconstitue l’histoire de ces deux orphelins du génocide des Arméniens devenus héros de la Résistance française. Ce parcours documentaire nourri d’archives dont de nombreux inédits est le fruit d’une exceptionnelle investigation. Photographies, documents familiaux, archives administratives, coupures de presse et correspondances jalonnent les textes des trois historiens signataires du livre.

Livre numéro 2435
Claire MOURADIAN --- Cliquer pour agrandir Le génocide des Arméniens de l'Empire ottoman
 
Titre : Le génocide des Arméniens de l'Empire ottoman / auteur(s) : Claire MOURADIAN - Raymond Haroutiun KEVORKIAN - Yves TERNON - Stigmatiser, Détruire, Exclure
Editeur : memorial de la shoah
Année : 2015
Imprimeur/Fabricant : Imprimerie Stipa -93189 Montreuil Cedex
Description : 15 x 21 cm, 52 pages, couverture illustrée en couleurs ; Lexique, chronologie, bibliographie, bilan
Collection :
Notes : Publié à l'occasion de l'exposition éponyme, Paris, Mémorial de la Shoah, 3 avril-27 septembre 2015
Autres auteurs :
Sujets : Génocide arménien (1915-1916)
ISBN : 9782916966724
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 10,00 euros

Commentaire :

Au cours de la Première Guerre mondiale, le Comité Union et Progrès, parti nationaliste turc gouvernant l'Empire ottoman, a mis en œuvre la destruction systématique de ses citoyens arméniens, rompant ainsi avec la tradition impériale multiethnique et multiconfessionnelle. Le contexte de guerre a constitué la condition nécessaire, propice à ces violences de masse planifiées qui ont été menées en deux étapes : massacres des hommes adultes et des conscrits, puis déportation des femmes et des enfants de mai à octobre 1915 ; élimination progressive des déportés dans les camps de concentration établis dans le désert syrien et en Mésopotamie. Interdits de retour par la république kémaliste, les rescapés et leurs descendants forment aujourd'hui une diaspora mondiale, principalement en Russie, aux États-Unis et en France. À l'occasion du centième anniversaire de ce génocide, le Mémorial de la Shoah a décidé de dédier une exposition à ces évènements qui préfigurent les meurtres de masse perpétrés au cours du XXe siècle, en mettant également en exergue le déni dont il continue à faire l'objet.

Livre numéro 2157
Claire MOURADIAN --- Cliquer pour agrandir Revue Histoire de la Shoah, Numéro 202 - Mars 2015, Se souvenir des Arméniens, 1915-2015, Centenaire d'un génocide
 
Titre : Revue Histoire de la Shoah, Numéro 202 - Mars 2015, Se souvenir des Arméniens, 1915-2015, Centenaire d'un génocide / auteur(s) : Revue Histoire de la Shoah -
Editeur : Centre de Documentation Juive Contemporaine
Année : 2015
Imprimeur/Fabricant : Imprimé en France par Chirat
Description : 15 x 24 cm, 616 pages, couverture illustré en couleurs
Collection :
Notes :
Autres auteurs : Yves TERNON [contribution] - Claire MOURADIAN [contribution] - Raymond Haroutiun KEVORKIAN [contribution] -
Sujets : Génocide arménien -- Centenaire
ISBN : 9782916986113
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Prix : 25,00 euros

Commentaire :

Après le numéro spécial consacré en 2003 au génocide des Arméniens, nous avons choisi de publier, pour commémorer le centenaire de la tragédie, des documents (archives diplomatiques et militaires, correspondances, rapports et témoignages) qui exposent le déroulement des évènements caractérisant le crime de génocide en privilégiant une perspective comparatiste.

Le génocide des Arméniens, perpétré sur le territoire de l'empire ottoman, avait été ourdi depuis plusieurs décennies. Le Parti jeune-turc (Comité Union et Progrès) passe à l'action à la faveur du déclenchement de la Grande Guerre au côté des puissances centrales. Ces documents montrent que, depuis longtemps, en Turquie, flottait dans l'air l'idée de « liquider la question arménienne en liquidant les Arméniens » pour reprendre les mots d'un responsable turc. Sans compter que pour les milieux nationalistes jeunes-turcs, la charia était incompatible à la notion moderne d'égalité civique. Parallèlement, le Comité Union et Progrès avait mis sur pied en 1911 une organisation spéciale (O.S.) chargée des basses besognes. C'est elle qui, à partir du mois d'avril 1915, entreprend l'extermination.

Le processus d'homogénéisation islamique et turc du pays portait en lui (avec parfois la complicité tacite de l'ambassade d'Allemagne) une politique de « purification ethnique » qu'on qualifiera plus tard de génocide. On ne peut lire ces témoignages qu'à la condition de comprendre que le monde turco-musulman n'obéissait pas au logiciel intellectuel occidental. Et que de ne pas avoir entendu ce massacre annoncé a conduit à ce million et demi de morts qui nous interroge sur la force du panturquisme et de la violence propre à un islam conquérant.


Table des matières
Se souvenir des Arméniens, 1915-2015
Centenaire d'un génocide
Dossier préparé par Raymond Kévorkian, Yves Ternon, Georges Bensoussan

EDITORIAL, par Georges Bensoussan 7
La Première Guerre mondiale et le génocide des Arméniens, Textes rassemblés par Yves Ternon et Raymond Kévorkian 23
La diplomatie des « petites nations » :1913-1923., une décennie de (vaines) tentatives pour résoudre la question arménienne, par Claire Mouradian 373
Le télégramme, outil de génocide le cas arménien, par Claire Mouradian 507
Un bref tour d'horizon des recherches historiques sur le génocide des Arméniens sources, méthodes, acquis et perspectives, par Raymond H. Kévorkian 537
L'extermination des Arméniens pensée de la Grande Guerre aux années cinquante, Raphaël Lemkin et Varian Fry, Textes proposés et présentés par Annette Becker 551
Annexes 580
Notes de lecture 603


Livre numéro 2049
Claire MOURADIAN --- Cliquer pour agrandir Les conversions à l'islam en Asie mineure et dans les Balkans aux époques seldjoukide et ottomane : bibliographie raisonnée, 1800-2000
Titre : Les conversions à l'islam en Asie mineure et dans les Balkans aux époques seldjoukide et ottomane : bibliographie raisonnée, 1800-2000 / auteur(s) :sous la direction de Gilles Grivaud et Alexandre Popovic
Editeur : Athènes : École française d Athènes ; [diff.] de Boccard
Année : 2011
Imprimeur/Fabricant : impr. en Belgique
Description : 1 vol. (VI-904 p.) : cartes, couv. ill. en coul. ; 24 cm
Collection : Mondes méditerranéens et balkaniques, ISSN 1792-0752 ; 3
Notes : Bibliogr. p. 891-895. Glossaire. Index
Autres auteurs : Gilles GRIVAUD [directeur] - Claire MOURADIAN [contribution] -
Sujets : Convertis à l'islam -- Asie mineure -- Bibliographie critique
ISBN : 9782869582330
Bibliothèques : Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 80,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Article de Jules Mardirossian, France-Arménie, numéro 409, Juin 2014

Une œuvre monumentale synthétisant de manière « raisonnée » 821 titres (livres, articles, documents,... rédigés par plus de 250 auteurs, entre 1800 et 2000) qui traitent de la conversion à l'islam d'une partie importante des populations chrétiennes d'Asie Mineure et des Balkans. Le talon d'Achille de cet ouvrage est la partie arménienne qui comprend seulement 5 titres, alors que la moyenne par pays est de 82 titres. Si « la violence, la contrainte sociale, les périodes de franches intolérances et prosélytisme musclé » sont les évènements essentiels à prendre en compte, il est aussi nécessaire de saisir les conversions à travers les « contradictions internes aux sociétés dominées [...], les capacités fluctuantes des sociétés musulmanes à ouvrir leur rang aux convertis [...], l'affaiblissement des structures ecclésiales chrétiennes [...] et l'attraction des institutions religieuses musulmanes ». Rappelons enfin l'existence de règles draconiennes auxquelles étaient soumis les chrétiens dans leur vie quotidienne, ceci indépendamment du devirme-s (ramassage des garçons chrétiens destinés à servir l'armée, l'administration ou le palais du sultan, après avoir été islamisés et turcisés : janissaires).

Ces 821 titres sont répartis de la manière suivante :
- Empire ottoman : 117 titres
- Grèce et populations grécophones d'Asie Mineure : 153 titres
- Populations arménophones d'Asie Mineure : 5 titres
- Bulgarie : 86 titres
- Macédoine ex-Yougoslavie/Arym : 43 titres
- Serbie, Monténégro, Croatie : 33 titres
- Bosnie- Herzégovine : 202 titres
- Albanie et population albanophone d'ex-Yougoslavie : 84 titres
- Hongrie (domination ottomane sur une partie du territoire) 3 titres
- Population juive et dönme-s (nouveaux convertis) : 95 titres
Globalement, les écrits issus des auteurs musulmans avaient tendance à atténuer ou nier la violence des conversions, alors que ceux issus des chrétiens dominés insistaient sur l'aspect coercitif de l'islamisation. L'inégalité devant la loi, entre musulmans et chrétiens, générait des comportements contraignants et brutaux de la part des Turcs d'origine, mais aussi de la part de nombreux renégats convertis. Par contre, même convertis, ils devenaient en réalité cryptochrétiens, soit chrétiens cachés. « Du fait de leur infériorité numérique et de leur incompétence à administrer les territoires conquis, les Turcs durent toujours s'appuyer sur les races soumises L..]. Il est erroné de considérer les habitants actuels de l'Asie Mineure comme des descendants des conquérants turcs, car le noyau du peuplement anatolien est demeuré immuable. » Les élites chrétiennes se sont assez souvent converties rapidement afin de conserver la jouissance de leurs biens. Cela a contribué à jeter le désarroi dans les classes populaires. « Dans les Balkans, la conquête ottomane se réalise plus rapidement qu'en Asie Mineure ».


Pour terminer, nous traiterons seulement les « populations arménophones d'Asie Mineure » à travers l'introduction de ce chapitre par l'historienne Claire Mouradian, et quelques éléments des 5 notices : "le passage à l'islam du groupe n'est reconnu que comme conversion forcée [...]. Pour l'historiographie turque [...] l'idée de conversion forcée est contestable ou relativisée Les sources [...] de la 1ère vague d'islamisation sont quasi inexistantes, en raison de la destruction des monastères [...] ; une histoire de la conversion à l'islam des Arméniens qui reste à écrire". Notice Cl (Sarkis Haykouni) : Ghourou Foglu, mollah au prosélytisme ravageur est chassé, après quelques années, du grand village de Thorosli. Il revient avec une populace fanatisée et des troupes de janissaires ; le prêtre et une partie des paroissiens sont battus à mort et les survivants se convertissent sous la terreur. Une centaine de villages des alentours subit le même sort. Haykouni écrit aussi sur le cryptochristianisme des femmes. Notice C2 (Vard Dashian) : l'islamisation est caractérisée comme une conversion forcée par la terreur, à laquelle contribue le zèle prosélyte des récents convertis lazes et grecs, dont les mollahs sont aussi fanatiques que l'ancien clergé grec voulant convertir les Arméniens à l'orthodoxie. Suite à des rumeurs de révoltes, l'armée intervient et parachève l'islamisation. Dashian s'intéresse au cryptochristianisme : la femme arménienne musulmane a mieux conservé son dialecte et ses habitudes chrétiennes. Notice C3 (Lévon Khatchikian) : analyse les sources arméniennes sur Hamchen et s'intéresse au cryptochristianisme, surtout au niveau de la préservation de la langue. Notice C4 (Garabed Amadouni) : "Arméniens turcisés et kurdifiés au cours des siècles" : conversions forcées, devsirme, fanatisme persécuteur, discriminations, fiscalité, avantage aux convertis, fausses accusations, conversions forcées de village, étude sur les Arméniens Hamchen.

Du XIe s. au Génocide de 1915, c'est l'islamisation forcée qui change la démographie de l'Empire ottoman. "Alors que les Arméniens constituaient 90% de la population à l'aube de la conquête, ils n'étaient plus, au début du XXe s. que 30% par suite des conversions, des massacres ou des migrations pour fuir les persécutions". Notice 5 (Rüdiger Benninghaus) : enquête ethnographique et article de synthèse consacrés aux Hamchenetsi-s musulmans arménophones de la région pontique, d'après les sources turques et occidentales.

Jules Mardirossian, France-Arménie, numéro 409, Juin 2014


Livre numéro 1548
Claire MOURADIAN --- Cliquer pour agrandir Les Arméniens en France - Du chaos à la reconnaissance
Titre : Les Arméniens en France - Du chaos à la reconnaissance / auteur(s) : Anouche KUNTH - Claire MOURADIAN - Textes d'Anouche Kunth et Claire Mouradian
Editeur : attribut
Année : 2010
Imprimeur/Fabricant : Imprimerie Lussaud à Fontenay-le-Comte
Description : 14 x 22,50 cm, 168 pages, couv. en couleurs, ill. en couleurs
Collection : Exils
Notes :
Autres auteurs :
Sujets : Arméniens -- Intégration sociale -- France -- 20e siècle
ISBN : 9782916002187
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 23,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

C’est au début des années vingt que les Arméniens, rescapés du génocide, interdits de retour dans leur pays, deviennent une communauté inscrite dans le paysage français. Stigmatisés durant l’entre-deux-guerres comme "inassimilables", on se plaît à les donner aujourd’hui en modèle d’intégration, du fait d’une réussite sociale dans de nombreux domaines.

Dans une première partie fort documentée, Claire Mouradian, spécialiste reconnue du sujet, retrace les étapes de cet exil et analyse la façon dont les Arméniens ont toujours tenu une place particulière dans la société française.

A travers des récits d'exil poignants et des portraits finement ciselés, Anouche Kunth nous entraîne ensuite au sein d'une géographie qui retrace les errances d'un peuple apatride. Celles de Papken Injarabian, d'Elisabeth Adamov ou de Varvara Basmadjian, emportés sur des chemins chaotiques qui finiront par les mener en France, ou celles des secondes générations, Alice Aslanian, Simon Abkarian et Karine Arabian, héritiers des violences passées, en quête de leur identité.


Table des matières

Première partie
Arméniens en France, Arméniens de France, par Claire Mouradian
- Introduction, page 9
- Une présence ancienne, une communauté récente, page 12
- Du génocide à la naissance de la grande diaspora, page 15
- Les exilés de la paix, page 16
- Apatridie, page 18
- Être Arménien ou se sentir Arménien ? page 23
- Une communauté en construction, page 27
- De l'arrachement du Vieux Pays au nouvel enracinement, page 29
- Être un peuple en diaspora : les structures communautaires, page 51
- La vie culturelle : les écoles et la presse, page 45
- La diaspora à l'épreuve de l'indépendance, page 52

Deuxième partie
Récits d'exils, par Anouche Kunth
- Papken Injarabian, désert d'enfance, page65
- L'exil d'Elisabeth Adamov, dame de Russie, page 85
- Varvara Basmadjian ou les transports de l'exil, page 107

Troisième partie
Portraits d'immigrés et enfants d'immigrés par Anouche Kunth
- Simon Abkarian ou l'art de donner la réplique aux salauds, page 127
- Karine Arabian, l'Arménie dans le sac, page 143
- Portait d'Alice Aslanian en sa librairie, page 157

Les auteurs
Claire Mouradian, auteur de la première partie du livre, directrice de recherche au CNRS et responsable de l'équipe Caucase-Asie centrale du Centre d'études des mondes russe, caucasien et centre-européen (CERCEC), est historienne, spécialiste de l'histoire contemporaine de l'Arménie et des Arméniens. Elle dirige un séminaire à l'EHESS sur le Caucase entre les empires. Parmi ses ouvrages : De Staline à Gorbatchev, histoire d'une république soviétique : trirménie, Ramsay, 1990 ; L'Arménie, PUF, que-sais-je, 2009 (4' éd.) ; Loin de l’Ararat, les Petites Arménies d'Europe et de Méditerrannée, codirection avec Myriam Morel-Deledalle et Florence Itié-Pizzorni, Hazan, 2007 ; Arméniens et Grecs en diaspora : approches comparatives, codirection avec Michel Bruneau, lannis Hassiotis et Martine Hovanessian, École Française d'Athènes, 2007 ; 100 réponses sur le génocide arménien, en coll. avec Anne Dastakian, Tournon, 2005.
Doctorante à l'EHESS (CERCEC), boursière de la Fondation Gerda Henkel (Allemagne)Anouche Kunth, auteur de la deuxième partie du livre, interroge la notion d'exil à travers un travail polyphonique de recherche sur l'histoire de la diaspora arménienne en France, et de réalisations radiophoniques pour France Culture (documentaires à l'Atelier de Création Radiophonique).


Livre numéro 1493
Claire MOURADIAN --- Cliquer pour agrandir 1895, Massacres d'Arméniens
Titre : 1895, Massacres d'Arméniens / auteur(s) : Alphonse CILLIERE - Texte présenté par Gérard Dédéyan, Claire Mouradian et Yves Ternon
Editeur : Privat
Année : 2010
Imprimeur/Fabricant : G. N. Impressions, à Villematiers (31)
Description : 15 x 24 cm, 280 pages, cartes, couv. ill. en couleurs
Collection : Témoignages pour I'histoire
Notes : Bibliographie 9 p. Glossaire
Autres auteurs : Gérard DEDEYAN [introduction] - Claire MOURADIAN [contribution] - Yves TERNON [contribution] -
Sujets : Arméniens, Massacres des (1894-1896 ) -- Récits personnels
ISBN : 9782708968974
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 19,50 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Les massacres de masse d'Arméniens, en 1894-1896, (200 à 300 000 victimes) sous le règne du sultan rouge Abdul Hamid II, sont la première étape d'un processus génocidaire qui culmine en 1915.
Le Montpelliérain Alphonse Cillière, alors Consul de France à Trébizonde, y est le témoin des violences qui s'y déroulent en octobre 1895. Dans son récit du drame, ce grand connaisseur de l'Empire ottoman et ami du turcophile Pierre Loti, apporte un témoignage de premier ordre. Prenant parti pour les victimes, il décrit aussi l'attitude des hauts fonctionnaires turcs : l'un d'entre eux finit par sacrifier ses administrés à sa carrière ; l'autre compromet définitivement celle-ci par ses prises de position humanitaires.

Sommaire
Cartographie, p. 9
Introduction, par Gérard Dédéyan, p. 13
La Politique du Sultan, par Yves Ternon, p. 25
Carnets d'Alphonse Cillière, p. 37
Contre-enquête, par Yves Ternon, p. 229
Notes d'Alphonse Cillière et de Claire Mouradian, p. 235
Glossaire, p. 267
Equivalents modernes des toponymes mentionnés, p. 271
Bibliographie établie par Claire Mouradian, p. 273


Livre numéro 1377
Claire MOURADIAN --- Cliquer pour agrandir L'Arménie
Titre : L'Arménie / auteur(s) : Claire MOURADIAN -
Editeur : PUF (Presses Universitaires de France)
Année : 2009
Imprimeur/Fabricant : 41-Vendôme : MD impr.
Description : 1 vol. (127 p.) : cartes en coul., couv. ill. ; 18 cm
Collection : Que sais-je ? : 851
Notes : 4e éd. mise à jour, 16e mille, sous la plume de Claire Mouradian ; Bibliogr. p. 119-124. Webliogr. p. 125
Autres auteurs :
Sujets : Arménie -- Histoire
ISBN : 9782130566687
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 9,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Réédition de l'ouvrage paru en 2002, du même auteur

Livre numéro 1496
Claire MOURADIAN --- Cliquer pour agrandir Arménie, une passion française - le mouvement arménophile en France, 1878-1923
Titre : Arménie, une passion française - le mouvement arménophile en France, 1878-1923 / auteur(s) : Catalogues - sous la direction de Claire Mouradian
Editeur : magellan et Cie
Année : 2007
Imprimeur/Fabricant : 80-Abbeville : Impr. Leclerc
Description : 1 vol. (173 p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 26 cm
Collection :
Notes : Publ. à l'occasion de l'exposition "De l'Arménie à Montmartre", Paris, Musée de Montmartre, 4 avril-24 juin 2007. - Bibliogr. p. 167-173. Notes bibliogr. Index
Autres auteurs : Léon KETCHEYAN [contribution] - Dzovinar KEVONIAN [contribution] - Edmond KHAYADJIAN [contribution] - Claire MOURADIAN [directeur] - Anahide TER MINASSIAN [contribution] -
Sujets : Artistes arméniens -- France -- Paris (France ) -- 1800-.... Intellectuels -- Activité politique -- France -- 1800-....
ISBN : 9782350740720
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 28,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Catalogue d'exposition, au cours de l'Année de l'Arménie en France "Arménie, mon amie".

A l'occasion d'une exposition originale et forte, le musée de Montmartre présente ici les péripéties de la longue union entre la France et l'Arménie. Cette passion est née dans la douleur quand, face à la férocité dont ils ont été victimes, les Arméniens sont devenus une cause vivement défendue par les artistes et les intellectuels français, montmartrois pour beaucoup. Avec le soutien d'un comité scientifique sous la présidence de Jean-Pierre Mahé, membre de l'Institut, et sous la plume de nombreux spécialistes : Claire Mouradian, Anahide Ter Minassian, Hélène Strapélias, Edmond Khayadjian, Vincent Duclert, Rémi Fabre, Gilles Candar, Léon Ketcheyan, Alexandre Siranossian, Andrée Mastikian, Gilles Pécout et Dzovinar Kévonian, ce livre-catalogue met en valeur cette riche relation illustrée par une belle et abondante iconographie.


Livre numéro 1306
Claire MOURADIAN --- Cliquer pour agrandir Arméniens et Grecs en diaspora : approches comparatives
Titre : Arméniens et Grecs en diaspora : approches comparatives / auteur(s) : Colloques - Actes du colloque européen et international organisé à l'Ecole Française d'Athènes. (4-7 octobre 2001). édités par Michel Bruneau, Ioannis Hassiotis, Martine Hovanessian... [et al.]
Editeur : De Boccard
Année : 2007
Imprimeur/Fabricant : Lavauzelle Graphic, 87350 Panazol
Description : 615 p., 10 fig., 9 cartes
Collection : Champs hellénistiques modernes et contemporains
Notes : Contient des textes en français et en anglais. - Notes bibliogr
Autres auteurs : Martine HOVANESSIAN [directeur] - Claire MOURADIAN [directeur] -
Sujets : Arméniens -- À l'étranger -- Histoire -- Congrès
ISBN : 9782869582057
Bibliothèques : Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 85,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Les Arméniens et les Grecs appartenant au même espace impérial pluriethnique byzantin puis ottoman, entre Europe et Asie, ont été confrontés aux mêmes contraintes nées de l’apparition des États-nations. Leur tropisme ancien les amenant à se disperser en diasporas marchandes sur le continent eurasiatique ne s’est-il pas appuyé sur un lien communautaire dont la dimension religieuse a toujours été fondamentale ? Les massacres et génocides dont ils ont été victimes, de la fin du XIXe siècle à la première guerre mondiale, ont beaucoup contribué à renforcer leur dispersion en deux diasporas mondiales. Cet ouvrage aborde la plupart des dimensions de ce phénomène : la famille et la parenté, les réseaux associatifs et entrepreneuriaux, les identités ethno-culturelles dans leurs rapports à la langue et à la littérature, les iconographies et la mémoire, le rôle que l’État-nation grec ou arménien entend jouer vis-à-vis de ses périphéries diasporiques, les mobilités et la multipolarité... La mise en regard de ces deux peuples-monde ne contribue-t-elle pas à éclairer la complexité de deux processus de dispersions migratoires provenant d’un même espace d’origine, aboutissant souvent dans les mêmes pays d’accueil, mais conservant chacun leurs spécificités politiques et culturelles ?

Livre numéro 1300
Claire MOURADIAN --- Cliquer pour agrandir Comprendre les génocides du XXe siècle, Comparer-enseigner
Titre : Comprendre les génocides du XXe siècle, Comparer-enseigner / auteur(s) : Barbara LEFEBVRE - sous la direction de Barbara Lefebvre et Sophie Ferhadjian
Editeur : breal
Année : 2007
Imprimeur/Fabricant : 58-Clamecy : Impr. Laballery
Description : 319 pages ; couv. ill. ; 21 cm
Collection : COLLECTIONS DIV
Notes : Bibliogr. p. 316-319. Bibliogr. en fin de chapitres. Notes bibliogr.
Autres auteurs : Annick ASSO [contribution] - Bernard BRUNETEAU [contribution] - Claire MOURADIAN [contribution] - Yves TERNON [contribution] -
Sujets : Génocide -- 20e siècle -- Historiographie -- Enseignement
ISBN : 9782749507224
Bibliothèques : Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 28,00 euros
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Commentaire :

Composé sous la direction de Barbara Lefebvre et Sophie Ferhadjian, Comprendre les génocides du XXe siècle a été écrit par 9 « contributeurs », excusez du peu. Que voilà un ouvrage bien utile pour celui qui s’intéresse au problème des crimes de guerre, des holocaustes, des génocides, et qui essaie de s’y retrouver dans tout cela ! Et, grâce à ce livre, on s’y retrouve !
La première partie fait le point sur le problème vu par les historiens. Il remet vraiment les pendules à l’heure, non seulement sur la notion de génocide en général, mais plus particulièrement sur le problème des Juifs, des Arméniens, sur les crimes soviétiques et les massacres du Cambodge et du Rwanda.
La deuxième partie traite le sujet du point de vue de l’enseignement et passe en revue programmes et pratiques avec des commentaires fouillés, précis, pertinents. Tout cela est abondamment documenté, avec un tas de références et une riche bibliographie.
Bref, un ouvrage qui intéressera l’honnête homme du 21e siècle, mais aussi tous ceux qui par leur travail, leur rôle social, leur enseignement - ou tout simplement le contact que la vie leur offre avec des adolescents - sont amenés à se poser des questions sur les génocides du 20e siècle et à y trouver des réponses.
Un livre indispensable.

Claude Raucy


Livre numéro 1283
Claire MOURADIAN --- Cliquer pour agrandir Loin de l'Ararat, les petites Arménies d'Europe et de Méditerranée : les Arméniens de Marseille
Titre : Loin de l'Ararat, les petites Arménies d'Europe et de Méditerranée : les Arméniens de Marseille / auteur(s) : Catalogues -
Editeur : hazan
Année : 2007
Imprimeur/Fabricant : 85-Luçon : Impr. Pollina
Description : 1 vol. (159 p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. ; 30 cm
Collection :
Notes : Le Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (Marseille) a organisé une exposition virtuelle en parallèle à celle du Musée d'histoire de Marseille. - Bibliogr. p. 158-159. Notes bibliogr
Autres auteurs : Claire MOURADIAN [directeur] -
Sujets : Arméniens -- France -- Marseille (Bouches-du-Rhône ) -- 20e siècle -- Expositions
ISBN : 9782754102230
Bibliothèques : Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 29,00 euros
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Commentaire :

Eexposition, Musée d'histoire de Marseille, 23 juin-29 septembre 2007] / [organisée par le Musée d'histoire de Marseille et le Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée] ; sous la direction de Myriame Morel-Deledalle, Claire Mouradian, Florence Pizzorni-Itié

Livre numéro 1234
Claire MOURADIAN --- Cliquer pour agrandir 1915 : J’avais six ans en Arménie
Titre : 1915 : J’avais six ans en Arménie / auteur(s) : Virginie-Jija MESROPIAN -
Editeur : L' Inventaire
Année : 2007
Imprimeur/Fabricant : Loire Offset Plus à Saint-Etienne
Description : 56 p.19 x 24 cm, DVD vidéo inclus, Dessins, Photos d'archive et autres illustrations
Collection :
Notes : Avant-propos par Pierre Anhoury, Dessin de Dupuy et Charles Berbérian
Autres auteurs : Claire MOURADIAN [contribution] -
Sujets :
ISBN : 9782910490935
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Prix : 22,00 euros
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Commentaire :

« Comment tu t’appelles ?– Je ne sais pas. – Quel jour es-tu née ? – Je ne sais pas… »
Elle s’appelle Virginie. Elle est née en 1909 à Erzeroum. Elle a six ans quand, un matin d’avril, les massacres commencent… Sous ses yeux, son père meurt, sa mère disparaît. Recueillie par un Turc, gouverneur de la ville, elle vivra à ses côtés jusqu’au jour où, enlevée dans les rues de Beyrouth à l’âge de onze ans, elle sera conduite dans un orphelinat de la montagne libanaise. Par la suite, le hasard des rencontres l’amènera à Alexandrie où, en 1935, elle deviendra gouvernante chez les Anhoury, famille qui sera sienne durant soixante-huit ans.

En mai 2003, Pierre Anhoury enregistre et filme Virginie qui conte ce morceau de vie : 1909-1935. Claire Mouradian, spécialiste de l’Arménie et du génocide, l’a complété de documents. Dupuy et Berbérian l’ont illustré.

« C’était sans doute vers avril, papa et maman étaient tristes. Un jour, papa est rentré, ils ont parlé tous les deux avec maman. Elle a commencé à pleurer, ma tante aussi… Et aussitôt, tout en pleurant, elles se sont mises à préparer des biscuits… Le lendemain matin, elles nous réveillent… Ce matin-là, on a tout quitté, on a laissé la maison comme elle était. On a mis ce qu’on prenait sur un cheval. Et on est parti. »

Livre-témoin, « récit-film », où voix, documents, photos et dessins originaux, inscrivent une histoire individuelle dans la grande Histoire.


Avant-propos

Nous l'appelions Jija.
Je l'ai revue début mai 2003 à Montréal. Elle était prête. Prête à livrer ses souvenirs enfouis.
J'attendais ce moment depuis longtemps.

"Un jour, tu me raconteras ce que tu as vécu, Jija ?
- Oui, mon chéri. "

Elle avait préparé notre entrevue avec ma tante Jacqueline.
Nous avons revu les dates, les destinations, les rencontres... Je m'étais dit que je parlerais peu, juste pour la relancer. J'ai posé la caméra sur la table du salon. Elle s'est installée sur le canapé et a glissé sous sa robe le micro-cravate. Je voulais que le son soit parfait. Ma tante s'est tenue discrètement à l'écart,

"Comment tu t'appelles ?
- Je ne sais pas.
- Quel jour es-tu née ?
- Je ne sais pas..."

Son regard a changé.
Elle avait six ans. Ses émotions d'enfant meurtrie l'envahissaient.
Nous avons fait le voyage de 1909 à 1935. Le génocide des Arméniens, la chute de l'Empire ottoman, la montée du nazisme, l'arrivée dans ma famille, comme gouvernante, pour s'occuper de mon père et de sa sœur.
De ce témoignage vidéo est née l'idée d'un carnet de voyage... un voyage sans retour.
J'ai eu envie d'en parler à Charles Berbérian. Charles est un ami, nous étions en classe ensemble au Liban. Aujourd'hui auteur et dessinateur reconnu, avec son complice Philippe Dupuy, il a accepté de collaborer à cet ouvrage de mémoire.
Claire Mouradian, directrice de recherche au CNRS, nous a rejoints, notamment pour l'authentification historique et la contextualisation.
Jija nous a quittés six mois après l'enregistrement du film, le 24 octobre 2003.
Le voyage sans retour s'est arrêté. C'est son témoignage qui reprend la route à travers ce livre.

Pierre Anhoury


Livre numéro 1069
Claire MOURADIAN --- Cliquer pour agrandir Le Génocide des Arméniens (100 réponses sur)
Titre : Le Génocide des Arméniens (100 réponses sur) / auteur(s) : Anne DASTAKIAN - Claire MOURADIAN -
Editeur : tournon
Année : 2005
Imprimeur/Fabricant : Imprimerie ; Nouvelle Imprimerie Laballery à 58500 Clamecy
Description : 96 pages, 17 x 11,50 cm, 1 carte
Collection : 100 Réponses Sur
Notes : Bibliographie, Filmographie, sites Internet
Autres auteurs :
Sujets :
ISBN : 9782914237413
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 6,90 euros
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Commentaire :

Que désigne-t-on par " génocide des Arméniens " ? Par cette expression, on désigne l'extermination des deux tiers de la population arménienne de l'Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale, en 1915-1916, sur ordre du gouvernement " jeune-turc " de l'époque - soit de 1,2 à 1,5 million de victimes, à la fois militaires (soldats mobilisés dans l'armée ottomane) et civiles (femmes, enfants et vieillards restés dans les villes et les villages).

Livre numéro 838
Claire MOURADIAN --- Cliquer pour agrandir Les Massacres des Arméniens. Le meurtre d'une nation, 1915-16
Titre : Les Massacres des Arméniens. Le meurtre d'une nation, 1915-16 / auteur(s) : Arnold Joseph TOYNBEE - Traduction de "Armenian atrocities : the murder of a nation" ; nouv. éd. augm. / préf. et annot. par Claire Mouradian
Editeur : Payot
Année : 2004
Imprimeur/Fabricant : 18-Saint-Amand-Montrond : Bussière Camedan impr.
Description : 297 p. : ill., couv. ill. ; 23 cm ; photo de couverture : "Kharpout, mai-juin 1915, Notables arméniens emmenés vers la prison de Mezré"
Collection :
Notes : Réédition critique (avec intro, notes, dictionnaire biographique, traduction nouvelle)
Autres auteurs : Claire MOURADIAN [directeur] -
Sujets : Armeniens -- Turquie -- Histoire -- 1900-1945 * Armeniens Massacres des 1915-1923
ISBN : 9782228898720
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 23,00 euros
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Commentaire :

A l'heure où l'historiographie de la Première Guerre mondiale se concentre, non plus seulement sur les aspects militaires, politiques et diplomatiques, mais aussi sur la brutalisation de la société et les violences de guerre, montrant comment ce premier conflit total fut la matrice d'un XXe siècle fertile en crimes de masse, Les Massacres des Arméniens, où Arnold J. Toynbee décrypte de façon synthétique, bien avant sa définition juridique, les causes et les mécanismes du génocide, apporte un éclairage pionnier.
Ce livre est en effet l'un des premiers, sinon le tout premier publié en Occident sur ce crime contre l'humanité qui fit un million de victimes. En 1915-1916, le gouvernement Jeune-Turc décida et mit en oeuvre la déportation et l'extermination des Arméniens. À la demande du gouvernement britannique, le jeune Toynbee, alors âgé de 26 ans, rédigea un rapport sur la situation. Cinquante ans plus tard, il écrivit : " Les déportations furent délibérément conduites avec une brutalité calculée pour provoquer le maximum de victimes en route. Là est le crime [...] ; et l'étude que j'y consacrai laissa dans mon esprit une impression qui ne fut pas effacée par le génocide commis avec encore plus de sang-froid, et sur une plus grande échelle, pendant la Seconde Guerre mondiale par les Nazis. "

Article paru dans Nouvelles d'Arménie Magazine, numéro 103, Décembre 2004

En 1916, à la demande du Foreign Office, un jeune historien de vingt-six ans publiait un rapport sur la politique de déportation et d'extermination des Arméniens mise en œuvre par les autorités turques en 1915. Bien que certaines déclaration de son auteur aient pu permettre aux négationnistes de le qualifier de document de propagande, ce livre qui fait l'objet d'une réédition, reste une référence en la matière.


«L'ouvrage de Toynbee constitue la première analyse synthétique des crimes perpétrés par le gouvernement turc et la mise en lumière des mécanismes de la destruction planifiée d'un peuple » déclare l'historienne Claire Mouradian qui a augmenté, préfacé et annoté cette nouvelle édition. Arnold J. Toynbee (1889-1975) qui deviendra l'un des plus célèbres historiens du XX' siècle, avait déjà démontré son intérêt pour la politique internationale ainsi que sa rapidité de travail, en publiant, à l'âge de vingt-six ans, un volume de plus de cinq cents pages, Nationality and the War, conçu juste après le déclenchement de la guerre et paru en avril 1915.
Tandis que la moitié de ses camarades trouvèrent la mort au combat, ce jeune diplômé d'Oxford, exempté du service militaire, trouva le moyen de servir sa patrie au sein du Foreign Office. Ses talents d'historien et d'écrivain furent employés dans les services de propagande, ce qui ne manqua pas de marquer sa réflexion historique, déjà éveillée par ses voyages en Grèce, à la veille des guerres des Balkans. Toynbee prit son service au Foreign Office en mai 1915. Pendant quelques mois, il s'occupa du service de presse, avec la mission de sensibiliser l'opinion publique américaine, les Etats-Unis étant encore neutres à cette époque. En octobre 1915, il devint le secrétaire de lord James Bryce, diplomate d'envergure et fervent défenseur de la cause arménienne. Bryce préparait un rapport détaillé des massacres et déportations des Arméniens en 1915.

Claire Mouradian
Le résultat de ce travail qui nécessita plusieurs mois, fut la publication en 1916 d'un volumineux recueil de documents et témoignages - appelé aussi « Livre Bleu » par les spécialistes du génocide arménien - qui constitue la base de toutes les études scientifiques sur le génocide arménien : Le traitement des Arméniens dans l'Empire Ottoman, 1915-1916. Claire Mouradian souligne à juste titre : « Ce que Toynbee et Bryce ont aussi perçu, et cela est assez remarquable à une époque où l'interprétation dominante est celle d'un nouveau "massacre de chrétiens", c'est le caractère politique et nullement religieux de ce crime prémédité et impitoyablement exécuté ». Durant la même année, Toynbee fut chargé de publier un abrégé pour le grand public intitulé « ArmenianAtrocities. The Murderof a Nation », dont la traduction française parut en 1917, chez l'éditeur Payot. Comme le remarque Claire Mouradian dans la préface de la réédition critique de ce texte, on peut considérer ce texte comme le premier ouvrage sur le génocide arménien. Mais pour les négationnistes, il s'agit d'un pamphlet de propagande car en 1967 Toynbee explique dans ses mémoires que l'attachement du Foreign Office pour la cause arménienne n'était pas désintéressé. En montrant les massacres des Arméniens, le gouvernement britannique voulait obtenir le soutien des Etats-Unis, restés neutre dans ce conflit, et en particulier de ses communautés juives plutôt hostiles à l'égard des Alliés à cause des atrocités commises par les Russes contre les Juifs d Europe de l'Est, et que d'ailleurs la propagande allemande avait su mettre en valeur. D'autre part, Toynbee reconnaît des exagérations dans d'autres ouvrages qu'il avait rédigés entre 1916 et 1917, dans lesquels il dénonçait la barbarie des Allemands en Europe.

Historiographie
Ses déclarations furent exploitées par les partisans du négationnisme afin de démontrer, avec des arguments fort grossiers, que cette documentation sur le génocide arménien, soigneusement recueillie par Bryce et Toynbee, ne constituerait que de la pure propagande. Mais ce n'était que l'instrumentalisation des atrocités pour les besoins de la propagande de guerre et non la réalité des faits que l'historien britannique remettait en cause. Dans son ouvrage La Grande Histoire de l'humanité, Toynbee ne pouvait être plus explicite : « Le caractère abominable des deux grandes guerres du XX siècle s'aggrave encore par le génocide (c'est à dire l'extermination massive des populations civiles) auquel elles ont donné lieu. Au cours de la première guerre mondiale, les Turcs ont commis le génocide contre les Arméniens, les Allemands ont commis le génocide contre les Juifs ». L'importance de cette réédition est donc évidente. Le texte de Tovnbee a été brillamment introduit et soigneusement annoté, à l'aune des études les plus récentes sur le génocide arménien. Claire Mouradian y a également adjoint les profils biographiques de tous les personnages concernés, qui se révèlent fort utiles pour s'orienter dans la complexité des événements. Enfin, elle a traduit les passages de l'autobiographie de Toynbee concernant son activité au Foreign Office et ses rapports avec des intellectuels et des personnalités turques. L'historien non spécialiste comme l'honnête homme pourront profiter de cette lecture. Certes, les progrès de l'historiographie sur le génocide arménien ont réduit l'importance du Livre Bleu, et à plus forte raison de son abrégé, en tant que source primaire. Mais si, après 90 ans, il a perdu sa valeur documentaire, il garde une importance historiographique qui permettra aussi de mieux expliquer l'évolution et l'extrême complexité du parcours intellectuel de Toynbee. En effet, ses positions lors de la guerre gréco-turque de 1920-1922, ses sympathies pour la nouvelle Turquie, ses rencontres avec Atatùrk et Hitler en ont fait un personnage controversé. D'autre part, on pourra continuer d'apprécier ses qualités d'écriture. De son bureau de Londres, Toynbee élaborait les dépêches et les correspondances d'Anatolie en vrai historien. Il évaluait la véracité de ses sources puis les mettait en valeur. Mais l'intérêt de ce petit texte n'est pas exclusivement historiographique. Toynbee n'était pas qu'un érudit, son talent étant accru par une humanité qui ne l'a jamais quitté pendant tout son parcours d'historien. La compassion qu'il exprime devant les horreurs de 1915 ne saurait en aucun cas relever d'une simple rhétorique de la propagande.

Giusto Traina


Livre numéro 506
Claire MOURADIAN --- Cliquer pour agrandir L'Arménie
Titre : L'Arménie / auteur(s) : Claire MOURADIAN - 3e édition (1ère édition en 1995)
Editeur : PUF (Presses Universitaires de France)
Année : 2002
Imprimeur/Fabricant : 41-Vendome : Impr. de PUF
Description : 127 p. ill. en coul. 18 cm
Collection : Que sais-je ? : 851
Notes : 3e édition sous la plume de Claire Mouradian ; sous le même numéro de la coll. a paru précédemment : "L'Armenie" par Jean-Pierre Alem ; Bibliogr. p. 125
Autres auteurs :
Sujets : Armenie -- Histoire
ISBN : 9782130473275
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 7,50 euros
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Commentaire :

Publié pour la première fois en 1959, le Que sais-je ? sur l'Arménie de Jean Pierre Alem avait eu le mérite de faire découvrir aux lecteurs français l'histoire et le destin singulier d'un peuple alors très largement méconnu du public. A cet époque Erevan ne comptait que 380 000 habitants et n'osait pas célébrer ouvertement la mémoire des martyrs de 1915. Vue de la diaspora, la R.S.S. d'Arménie faisait encore figure de lointaine et de mystérieuse patrie, derrière un rideau de fer quasi impénétrable. Depuis, les événements se sont précipités : premiers retours de rapatriés ; grande manifestation du 24 avril 1965 pour le droit à la mémoire, après laquelle fut arrêté l'actuel président de la République arménienne, Lévon Ter Pétrossian ; ouverture au tourisme ; tentation terroriste des années 1975-1985 ; séisme de 1988, mobilisant des milliers de secouristes étrangers ; effondrement de l'U.R.S.S et lutte héroïque de l'Arménie indépendante depuis 1991. Entre-temps, les études arméniennes ont profondément évolué. A côté de la linguistique, de l'art, de la patristique et de ses lettres de noblesse, de nouvelles disciplines sont apparues notamment la sociologie et l'étude des littératures de diaspora. Tous ces changements rendaient indispensable la rédaction d'un nouveau Que sais - je ? et Claire Mouradian, historienne de l'Arménie soviétique, était particulièrement qualifiée pour apporter à cette étude la réactualisation qui s'imposait. Amélioration très appréciable, ce nouveau Que sais - je ? arménien est l'un des premiers volumes de la série à bénéficier d'une cartographie en couleurs. Eric Van Lauwe a réalisé un mini atlas Historique en six planches qui permettra de reconnaître les frontières souvent mouvantes de l’Arménie à travers les âges.

Comme il est de règle, l'étude commence par un bref rappel d'histoire ancienne et médiévale, où auteur a soin de noter les progrès accomplis en citant les travaux les plus récents. On pourrait toutefois regretter l'absence de quelques références essentielles, comme l'essai d'I. Diakonoff sur la préhistoire du peuple arménien ( New-York 1984), les nombreuses publications de M.-L. Chaumont sur la période hellénistique et romaine ou différents articles de synthèse sur les fouilles spectaculaires d'Armawir et d'Artachat, ainsi que les observations de Nina Garsoïan sur les cités antiques arméniennes. Les périodes arsacide, arabe et bagratide, de même que le développement du christianisme arménien, sont traités d’une façon tout aussi schématique, mais avec des repères bibliographiques suffisants pour le lecteur soucieux d'une information plus complète.

En réalité, l'intérêt majeur de l'ouvrage converge vers les événements des XIXe et XXe siècles, la renaissance nationale, le génocide, la soviétisation et la nouvelle indépendance de l'Arménie. Les remarques sur la transformation de la société arménienne à l'époque ottomane, sur l'Eglise et l'Etat et sur la diaspora éclairent ainsi les origines de ce que les chancelleries occidentales appellent bientôt « la question arménienne ».

La question arménienne
Tandis que, malgré les pesanteurs administratives et policières de l'empire russe, la partie orientale progresse dans une relative tranquillité, la partie occidentale, où l'effervescence culturelle et politique est particulièrement intense, connaît une paupérisation croissante dans les campagnes et subit toutes sortes d'exactions. Retraçant avec précision la chronologie des événements qui aboutissent au génocide de 1915, Claire Mouradian pose le problème dans toute son ampleur, discutant le bilan humain de ce crime (mort des deux tiers des Arméniens de l'empire ottoman, quels que soient les chiffres retenus), la qualification génocidaire des faits, les difficultés et les éléments de la preuve, les progrès de l'argumentation négationiste jusqu'au procès récent de Bernard Lewis et l'approfondissement de la prise de conscience chez les Arméniens eux-même comme chez les étrangers. Il convient de saluer cette mise au point lucide, rigoureuse et parfaitement informée.

Née des tumultes de la guerre et de la révolution, la première République arménienne, «écrasée entre le marteau kémaliste et l'enclume bolchevique », lutte héroïquement sur deux fronts à la fois. Signant avec les Russes l'accord du 2 décembre 1920, aussitôt violé par l'adversaire, elle subit l'assaut du « communisme de guerre » et, malgré un ultime appel des dirigeants Dachnaks à l'aide internationale, elle est abandonnée par ses alliés et dépecée au traité de Kars, qui la prive d'Ani, de l'Ararat, d'Ardahan et d'Artvin, tandis qu'Akhalkalak, le Karabagh et le Nakhitchevan, demeurés soviétiques, lui seront également arrachés. Pendant ce temps prend place la tragédie cilicienne qui provoque l'exode de 150 000 personnes. Après le traité de Lausanne en 1923, six cent à huit cent mille réfugiés, qui ont dû quitter l'empire ottoman « sans retour possible » deviennent apatrides et la nouvelle Turquie dénombre moins de 80 000 Arméniens. Ayant relaté le destin de la R.S.S. d'Arménie de Staline à Gorbatchev (Paris 1990), Claire Mouradian retrace avec sûreté les débuts du régime, le stalinisme, la guerre et l'après-Staline. Elle insiste sur l'effet révélateur du séisme de 1 988 : « les mythes du développement soviétique (...) se sont écroulés aussi brutalement que les immeubles en mauvais béton de Léninakan et de Spitak (,..), L'image du tiers-monde a alors sauté aux yeux ». Loin de nous la pensée de minimiser la violence du choc et l'ampleur de la catastrophe. Cependant, nous ne saurions manquer de reconnaître que, malgré ses faiblesses, l'Arménie soviétique a connu, comme l'admet l'auteur, un décollage économique incontestable dans les années 1960 et une forte croissance entre 1970 et 1985. La science, la culture et l'éducation ont alors atteint des sommets inégalés. Malheureusement, cette évolution s'est accompagnée, sous Brejnev, d'une sévère reprise en main politique.

Par la crise du Karabagh, qui remettait en cause les conditions mêmes de la soviétisation de la Transcaucasie, l'Arménie a joué un rôle important dans le processus de contestation qui conduisit à l'effondrement de l'U.R.S.S. La sortie du communisme pose aujourd'hui le problème de la stabilisation et de la réforme de l'économie. Malgré la volonté des responsables politiques, le poids des circonstances, la guerre, les relations difficiles avec les partis historiques de la diaspora et le modèle, devenu traditionnel, du parti-Etat, rendent l'instauration de la démocratie quelquefois un peu laborieuse. A l'extérieur, la nouvelle République doit aussi retrouver sa place dans le monde et gagner la paix. L'indépendance pose plus que jamais le problème de la diaspora, qui représente la moitié du peuple arménien et se concentre de plus en plus en Occident. Restera-t-elle elle-même et quels rapports entretiendra-t-elle avec la mère patrie ? Le Livre de Claire Mouradian n'élude aucune des question essentielles qu'affronté aujourd'hui l'Arménie : il vient à point nommé, non seulement pour renouveler l'information depuis longtemps périmée de son prédécesseur, mais pour stimuler la réflexion à un moment décisif. C'est une lecture tonique, sympathique et enrichissante.

Jean-Pierre Mahé, Les Nouvelles d'Arménie Magazine, numéro 8, Décembre 1995


Livre numéro 689
Claire MOURADIAN --- Cliquer pour agrandir La maison de rééducation : Erevan, 1926-1927 : souvenirs
Titre : La maison de rééducation : Erevan, 1926-1927 : souvenirs / auteur(s) : Yéghiché TCHARENTS - trad. de l'armenien par Pierre Ter-Sarkissian ; presentation de Claire Mouradian
Editeur : Parenthèses
Année : 1992
Imprimeur/Fabricant : 58-Clamecy : Impr. Laballery
Description : 155 p. couv. ill. 24 cm
Collection : Collection Armenies ISSN = 0248-5877
Notes :
Autres auteurs : Claire MOURADIAN [introduction] - Pierre TER-SARKISSIAN [traducteur] -
Sujets : Tcharents Yeghiche 1897-1937 -- Emprisonnement
ISBN : 9782863640692
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 14,00 euros
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Commentaire :

Figure emblématique - quasi mythique - de la littérature soviétique et personnalité complexe, tourmentée, à multiples facettes, poète précoce et aventurier, Yéghiché Tcharents (1897 - 1937), par sa vie et son oeuvre, par sa fin tragique aussi, incarne les bouleversements et les contradictions de son époque. Il est tour à tour ce très jeune partisan sur le front russoturc, ce combattant de l'armée rouge qui exalte Lénine, les "foules en délire" d'Octobre, la démesure et le romantisme révolutionnaire, puis l'idéologue et le bureaucrate de la littérature prolétarienne ; il est enfin le poète assassiné en 1937, à l'apogée de la terreur de masse. Depuis, Tcharents a été canonisé comme l'un des plus grands noms de la littérature arménienne du XXème siècle. En 1926, celui qu'on a qualifié de "prototype de l'homme nouveau soviétique" est incarcéré pour un délit de droit commun et passe six mois en prison. De son expérience, il décide - ou on lui suggère - de tirer une oeuvre littéraire à la manière des Souvenirs de la maison des morts de Dostoïevski, le premier ouvrage sur le bagne sibérien qu'il cite explicitement comme modèle, mais dans un tout autre esprit. Le récit, l'un des rares textes en prose de Tcharents, composé de véritables tableaux et portraits tirés du quotidien d'un établissement dit de "rééducation", présente un "aspect étonnant de la vie soviétique" de cette époque de transition.

Livre numéro 505
Claire MOURADIAN --- Cliquer pour agrandir De Staline à Gorbatchev : histoire d'une république soviétique, l'Arménie
Titre : De Staline à Gorbatchev : histoire d'une république soviétique, l'Arménie / auteur(s) : Claire MOURADIAN -
Editeur : ramsay
Année : 1990
Imprimeur/Fabricant : 27-Mesnil-sur-l'Estree : Impr. Firmin-Didot
Description : 475 p. cartes, couv. ill. en coul. 24 cm
Collection : Document
Notes : Titre de couv. : "L'Armenie"
Autres auteurs :
Sujets : Armenie -- Histoire
ISBN : 9782859568375
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 26,79 euros
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Commentaire :

La soviétisation de la République d'Arménie dans ses frontières caucasiennes est le dernier acte tragique de la Première Guerre mondiale. Elle scelle l'échec du projet national de rassemblement des terres et des hommes dans un Etat moderne, démocratique et indépendant. Les Arméniens, dont l'histoire est marquée par les contraintes de la géographie, voient dans l'arrivée des bolcheviks la garantie d'une protection russe contre le danger turc. Telle a été jusqu'à aujourd'hui la vraie légitimation du pouvoir soviétique à Erevan.

Dans ce livre, claire Mouradian étudie le poids du passé (du génocide de 1915 à la République indépendante), la constitution de l'Etat-nation, après la soviétisation et pendant l'ère stalinienne, le cadre institutionnel de l'autonomie de la République soviétique d'Arménie. Elle montre comment le sentiment national était frustré et maintenu grâce à une souveraineté rendue fictive par le système fédéral, ce dernier étant organisé par une législation uniforme coiffée d'un parti unique centralisateur.

Découvrir aujourd'hui l'histoire de l'Arménie c'est découvrir un cas exemplaire du point de vue de la question des nationalités en URSS. Donc de son échec. C'est aborder l'image de l'Arménie dans la diaspora. C'est aussi et surtout comprendre une prise de conscience politique qui représente un tournant important certes dans l'histoire de l'Arménie soviétique. Mais pas seulement elle.



Autre commentaire

Voilà l'ouvrage qu'il manquait sur l'Arménie contemporaine. La compétence de Claire Mouradian, chercheur au Centre National de Recherche Scientifique, nous offre là l'un des livres les plus utiles pour comprendre ce qui se passe en Arménie Soviétique et en URSS. Avec en prime le talent d'écrivain de fauteur, qui nous gratifie d'une lecture facile et toujours agréable. C'est le livre de l'histoire moderne de l'Arménie.

Non pas un livre des lamentations, mais le livre d'une Arménie vivante faite de pouvoirs qui s'installent, de contrepouvoirs qui s'essayent, de progrès qui se cherchent, d'avancées et de reculs... au rythme d'un cerveau qui pense de Moscou. C'est un livre qui foisonne de précisions et d'érudition sur un sujet finalement fort méconnu dans le détail et sur des acteurs largement ignorés. Les nombreuses biographies des dirigeants de l'Arménie Soviétique introduisent des portraits tout à fait intéressants, et illustrent enfin l'anonyme "système soviétique" en Arménie dont tout le monde parle. C'est un ouvrage formateur car il démontre en neuf chapitres la logique des réalités, des comportements et des événements qui font (Arménie d'aujourd'hui. Il en décrypte les significations. Toujours avec beaucoup de rigueur et de nuances. Caractéristique de la démarche universitaire, il est significatif que quatre chapitres aient des titres sous forme interrogative. Le chapitre deux, par exemple, qui cherche à définir la nature de l'Arménie soviétique : "Etat souverain ou province de l'Union Soviétique ?". La liste comparée des ministères soumis uniquement aux décisions d'Erevan et ceux relevant du niveau fédéral à Moscou suffirait seule à répondre. Mais on découvre aussi par quel processus les Arméniens sont aujourd'hui absents des sphères de décisions moscovites. Le chapitre portant sur l'économie arménienne est très instructif. Il nous apprend à quel point le secteur industriel de l'Arménie est récent, jeune (ce qui constitue un atout), mais aussi à quel point il est parcellaire.

Autre grand pilier de la puissance des nations, la démographie est créditée d'un chapitre entier. On découvre là à quel niveau ont été meurtrières les purges staliniennes de 1936 et la participation des Arméniens à la guerre contre les nazis. Claire Mouradian montre très bien comment la nation a pu surmonter ces deux grandes saignées grâce à cette cellule, ô combien vivante, qu'est la famille arménienne. Le tableau de la page 158 est, à lui seul, une démonstration magistrale de la force qualitative de la famille arménienne comparée à la famille soviétique de Moscou. Quelques pages intéressantes sur les minorités en Arménie soulignent un peu plus l'extrême homogénéité de la population, accentuée par le départ des Azéris en 1988. Cela constitue aussi une force incontestable du pays, que d'autres républiques peuvent envier. Les pages consacrées à la langue et la culture permettent à l'auteur de beaux développements sur le véritable corps a corps que se livrent la culture nationale et le programme internationaliste et russificateur.

Avec les chapitres consacrés à la question arménienne, à la diaspora et au rôle de l'Eglise, on entre de plain pied (si tant est qu'on l'ait jamais quitté) dans les enjeux politiques et le système de manipulation du sentiment national des Arméniens. Il est très instructif de lire les pages consacrées aux relations turco-soviétiques depuis 1960, celles qui décrivent la genèse du mouvement de contestation en Arménie, avec la création du Parti National Unifié, qui réclame l'indépendance, et la création du Groupe arménien de surveillance des Accords d'Helsinki. Il faut méditer les explications portant sur le HOK (Comité d'aide de la diaspora à l'Arménie de 1922 à 1962, remplacé en 1964 par le Comité pour les Relations avec la Diaspora). Le dernier chapitre est consacré au Karabagh. Avec lui se profilent les évolutions possibles du régime installé en Arménie soviétique, jusqu'à l'indépendance.

"Ce qui est sûr, c'est que l'empire que Gorbatchev et les intellectuels se proposaient de réformer par le haut est en train d'imploser par le bas... En trois mille ans d'histoire, la nation arménienne a prouvé son irréductibilité et sa ténacité légendaire à survivre au pire. Elle en aura bien besoin à l'heure des choix". Les choix, demain, seront faits par ceux qui, en diaspora et en Arménie, ont vingt ans aujourd'hui. Ils doivent lire ce livre.

Mihran Amtablian, France-Arménie, numéro 91, Juin 1990


Livre numéro 818
Claire MOURADIAN --- Cliquer pour agrandir Le Crime de silence : le génocide des Arméniens
 
Titre : Le Crime de silence : le génocide des Arméniens / auteur(s) :Tribunal permanent des peuples, [Session de Paris, 13-16 avril 1984] ; pref. de Pierre Vidal-Naquet ; [publ. par Gerard Chaliand]
Editeur : Flammarion
Année : 1984
Imprimeur/Fabricant : 37-Tours : Impr. Mame
Description : 380 p. couv. ill. 18 cm ; couverture Ossip Zadkine "La Cité détruite", Rotterdam 1953,
Collection : Champs ISSN = 0151-8089 : 142
Notes :
Autres auteurs : Gérard CHALIAND [directeur] - Claire MOURADIAN [contribution] -
Sujets : Arméniens Massacres des 1915-1923 -- Sources
ISBN : 9782080811424
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix :

Commentaire :

Le Tribunal permanent des peuples, qui fait suite au Tribunal Bertrand Russell sur le Vietnam, est un tribunal d'opinion, fondé en 1979. Au cours des cinq années écoulées, il a tenu une série de sessions (Argentine, Afghanistan, etc.).
La session présentée ici, consacrée au génocide des Arméniens, s'est tenue à Paris en avril 1984. Elle comportait trois prix Nobel parmi les juges, dont Sean Mac Bride, fondateur d'Amnesty International, prix Nobel de la Paix.
Organisé et exécuté par le gouvernement Jeunes Turcs en 1915-1916, le génocide des Arméniens, premier génocide du xxe siècle, est toujours nié par les héritiers de l'Etat qui l'a perpétré. Les faits et leur interprétation, y compris les thèses turques, sont ici examinés dans une série de travaux d'une grande rigueur.

Livre numéro 781
Claire MOURADIAN --- Cliquer pour agrandir Revue Esprit, Numéro 88, Arménie : le droit à la mémoire
 
Titre : Revue Esprit, Numéro 88, Arménie : le droit à la mémoire / auteur(s) : Revue Esprit -
Editeur : Ed. Esprit, 19, rue Jacob 75006 Paris
Année : 1984
Imprimeur/Fabricant : Imprimerie Hérissey, Evreux
Description : 15 x 24 cm, 194 pages, couverture illustrée
Collection :
Notes : Numéro d'Avril 1984, Commission paritaire 58339
Autres auteurs : Gérard CHALIAND [contribution] - Michel MARIAN [contribution] - Claire MOURADIAN [contribution] - Parouir SEVAK [contribution] -
Sujets : Génocide arménien 1915
ISBN :
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Prix : 46,00 FRF

Commentaire :

Contient un dossier "Arménie : le droit à la mémoire".

Gérard Chaliand : Introduction, pages 77-79
Michel Marian : Le point de vue turc sur le génocide, pages 80-85
Richard G. Hovanissian : L'intermède de l'indépendance nationale, pages 86-108
Barouïr Sévag : Poèmes, pages 109-113
Claire Mouradian : Les relations soviéto-turques et la question arménienne depuis 1945, pages 114-127


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