Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)
Maxime K. YEVADIAN ( n. 1979 )
L'auteur
Naissance le 9 octobre 1979, à Fréjus (Var).
Maxime K. Yevadian, Philosophiæ doctor de l’Université Halle Wittenberg, historien, arménologue, est chercheur associé au laboratoire CNRS d’HiSoMA, UMR 5189 (Lyon) ; il travaille sur l’Arménie antique et médiévale et la mobilité de ses populations. Il est membre de l’Association Internationale d’Études Arméniennes (Genève).
Il vit actuellement à Lyon, et enseigne à l'Université Catholique de Lyon et à Lyon II.
Les Arméniens sont une des populations les plus anciennes du Moyen-Orient à exister de nos jours et à continuer à habiter, au moins une partie, sur leur espace culturel. Ce livre est un essai qui examine le lien complexe entre les Arméniens et la population qui habitait auparavant le même espace, les Ourartéens. Il interroge l’origine des Arméniens. Les réponses sont proposées sur la base des divers types de sources et de disciplines traitant de cette question. Sont tour à tour examinés les inscriptions iraniennes (achéménides), des textes littéraires latins, grecs, araméens et hébreux, les résultats des fouilles archéologiques réalisées depuis près d’un siècle, les enjeux linguistiques et même les plus récentes études génétiques sur l’évolution des populations humaines.
L’année 2017 marque la commémoration des trois cents ans écoulés depuis l’arrivée des Pères mékhitaristes sur l’île de San Lazzaro, à Venise, le 8 septembre 1717, événement qui constitue un véritable tournant dans l’histoire moderne du peuple arménien. En effet, loin des soubresauts du Moyen-Orient et des limitations imposées aux chrétiens, dans un lieu cosmopolite où la culture joue un rôle éminent – quoique sous la surveillance constante de l’Église catholique romaine – l’Abbé Mékhitar et ses moines vont avoir une immense contribution à la renaissance culturelle, religieuse, voire politique à certains égards, du peuple arménien, entre la seconde partie du XVIIIe siècle et l’essentiel du XIXe siècle.
Cette action est évoquée à travers quatorze chapitres thématiques abordant un certain nombre d’éléments majeurs de l’histoire de cet Ordre. À ces contributions dues à des spécialistes reconnus, sont joints de courts compléments précisant certains points, par une source ou un développement spécifique. Enfin, en annexe, est édité pour la première fois en français le corpus complet des inscriptions arméniennes de la basilique San Marco. Cet ensemble offre un panorama unique et richement illustré sur l’histoire de cet Ordre. Ce volume, coordonné par Bernard Outtier et Maxime K. Yevadian, sous la direction de Mgr Zekiyan, délégué pontifical pour la Congrégation Mékhitariste, est une contribution au jubilé de l’Ordre
Introduction Bernard Outtier, Maxime K. Yevadian 21 Remerciements 23 Transcription de l'alphabet arménien Levon Zekiyan, Bernard Outtier, Maxime K. Yevadian 25 PREMIÈRE PARTIE L'abbé Mékhitar et son époque 27 CHAPITRE 1 - Présence arménienne à Venise Roy Arakelian, Maxime Yevadian 35 Une application pour voyager dans la culture arménienne 37 CHAPITRE 2 - L'abbé Mékhitar de Sébaste Boghos Levon Zekiyan 47 Documents d'archives sur l'installation de la Congrégation sur l'île de San Lazzaro 51 CHAPITRE 3 - Mékhitar, le grand linguiste Gabriella Uluhogian 61 CHAPITRE 4 - La tradition philosophique arménienne et l'École de Mékhitar Benedetta Contin Ipekdjian 69 DEUXIÈME PARTIE Deux abbayes pour deux aires culturelles 71 CHAPITRE 5 - L'abbaye de San Lazzaro de Venise, un centre spirituel et intellectuel arménien de première valeur Vardapet Haroutioun Bezdikian 79 Île Saint-Lazare 81 CHAPITRE 6 - L'Ordre des Pères mékhitaristes de Vienne Simon Babikian 95 TROISIÈME PARTIE Deux grandes figures 97 CHAPITRE 7 - Mik'ayél Tch'amtch'ian et son Histoire des Arméniens Marc Nichanian 105 Mik`ayél Tchamtch'ian, l'inventeur de la date de conversion de Tiridate III le Grand au christianisme 113 CHAPITRE 8 - Père Ghevond (Léonce) Alishan, Poète et historien d'une Arménie radieuse Vardapet Vahan Ohanian 123 Casanova était-il arménien ? 127 QUATRIÈME PARTIE Vers l'universalité 129 CHAPITRE 9 - L'aventure mékhitariste à Venise, une ouverture sur la modernité européenne Mikael Nichanian 141 Autorisation de choisir son imprimeur 145 CHAPITRE 10 - Les Pères mékhitaristes vénitiens et la musique sacrée arménienne les grandes figures et leur héritage Haig Utidjian Les archives sonores de l'Église Arménienne 157 Les chants de la période de Carême 159 Semaine Sainte sur l'île Saint-Lazare à Venise 161 CHAPITRE 11 - L'apport des traductions arméniennes à la patristique grecque et syriaque Bernard Outtier 171 CHAPITRE 12 - L'activité pédagogique des Pères mékhitaristes Paolo Lucca 177 CHAPITRE 13 - Les Pères mékhitaristes de Venise et l'art international Artzvi Bakhchinian 191 CHAPITRE 14 - Mékhitar, fils de l'Église Arménienne Mgr Levon Zekiyan 201 En guise d'épilogue, Un regard vers l'avenir Boghos Levon Zekiyan 207 Chronologie de l'Ordre mékhitariste 209 Notice des auteurs 213 Bibliographie 223 Crédits photographiques 227 Annexe 1 Programme de la journée du jubilé de l'Ordre 28 octobre 2017 231 Annexe 2 Corpus des inscriptions arméniennes gravées sur les piliers occidentaux de la basilique San Marco à Venise 271 Table des matières 275 Sources d'Arménie, éditions et formations
Étendue sur près de trois millénaires, l'histoire de l'Arménie peut sembler difficile à appréhender, à l'heure de l'instantanéité numérique. Cet atlas est une mise en exergue de vingt moments-clés de cette culture, associés à une carte originale. Chaque planche comporte une notice explicative des faits principaux justifiant la date retenue. Comme l'histoire ne se limite pas à l'histoire politique, des éléments d'ordre artistique, religieux ou économique viennent compléter un panorama qui, tout en étant succinct, essaie de refléter la richesse de cette histoire. Seule la période contemporaine a été traitée différemment. En effet, la densité des évènements à exposer nous a amenés à consacrer davantage de place au XX' siècle. Cet atlas se veut une introduction générale sur la culture arménienne et son histoire accessible à tous.
Préface 4 Introduction 5 Géographie générale 6 En 782 avant J.-C, à la fondation de la forteresse d'Erebouni 10 En 521 avant J.-C, à l'avènement de Darius Ier 12 En 323 avant J.-C., à la mort d'Alexandre le Grand 14 En 70 avant J.-C, à l'apogée du règne de Tigrane II 16 En 50 après J.-C, les trois principales routes de la soie et le trajet des apôtres Thomas et Barthélémy 18 En 77 après J.-C., sous le règne de Tiridate Ier au moment de la consécration du temple de Garni 20 En 299, au moment du traité de Nisibe 22 En 451 au moment de la bataille d'Avaraïr 24 En 786, à l'avènement du calife abasside Haroun al-Rachid 26 En 961, à la consécration d'Ani comme capitale du roi Achot III 28 En 1252, au départ du roi Héthoum Ier de Cilicie vers Karakorum 30 En 1453, à la chute de Constantinople 32 En 1639, la division du plateau arménien entre Ottomans et Safavides 34 En 1722, les réseaux commerciaux des négociants de Nor-Djougha {Nouvelle Djoulfa) 36 En 1828, au moment de la conquête russe de la plaine de l'Ararat 38 En 1914, la renaissance culturelle et politique du peuple arménien 40 En 1915, au déclenchement du génocide des Arméniens 42 En 1920, à la signature du traité de Sèvres 44 En 2016, 25 ans après l'indépendance de la République d'Arménie 48 Notes 50 Bibliographie et crédits 52
Les œuvres présentées dans cet ouvrage apportent un éclairage inédit sur la culture européenne de l’époque moderne, tout en proposant un champ nouveau aux études arméniennes. Au travers de figures devenues légendaires, l’Arménie et les Arméniens furent évoqués par des auteurs tels que Corneille, Molière, Metastasio, Goldoni, et des compositeurs comme Cavalli, Keiser, Hasse, Haendel et Vivaldi. Jusqu’ici, on ne connaissait qu’une vingtaine d’œuvres théâtrales et lyriques mettant en scène des personnages arméniens. Les recherches menées par Alexandre Siranossian font état de plus de six cents pièces de théâtre et opéras, nous offrant une matière inédite, touchant à tous les domaines de l’art, de la littérature à la peinture. L’auteur a voulu faire revivre ce moment d’engouement dans l’histoire européenne, lorsque rois et princes admiraient, dansaient et jouaient sur des œuvres inspirées par l’Arménie et son prestigieux passé. Si l’on connaît la place occupée par les Arméniens dans le monde économique européen autour du xviie siècle, bien documentée, on demeure frappé de voir combien la présence arménienne fut importante dans le quotidien et dans les représentations mentales des élites européennes. Maxime Yevadian s’est attaché à éclairer la dimension historique de ces tragédies, comédies et drammi per musica, et permet au lecteur de découvrir les sources d’inspiration de leurs auteurs. Des chapitres traitant de la matière lyrique mettent en lumière cet ensemble, avec des illustrations originales, souvent inédites, qui surprendront par leur richesse et leur diversité. Le lecteur découvrira un nouvel aspect des personnages du théâtre et de l’art lyrique, dont les origines demeurent souvent inconnues du public. Le second volume contient des notices sur les auteurs et les œuvres sélectionnées, donnant des clés pour accéder à cette richesse artistique largement méconnue. L’ouvrage s’adresse au grand public, amateur de théâtre et d’opéra, mais aussi à ceux que passionne l’histoire de l’Arménie, réelle ou fantastique.
Article d’Elisabeth Baudourian, Nouvelles d’Arménie Magazine, numéro 212, Novembre 2014
Pour la première fois, un coffret apporte un éclairage inédit sur deux siècles de littérature théâtrale et lyrique des XVIIe et XVIIIe siècles grâce au recensement des références arméniennes dans 645 œuvres. Cette tâche qu'Alexandre Siranossian a menée durant quatre ans, avec la complicité de l'historien Maxime Yevadian, ouvre de nouvelles perspectives dans le champ des études arméniennes.
Nouvelles d'Arménie Magazine: S'agit-il du premier recensement des références arméniennes dans la littérature théâtrale et lyrique? Alexandre Siranossian : Plusieurs personnes s'étaient déjà interrogées sur les personnages arméniens dans des œuvres telles que Polyeucte de Corneille ou Rhadamisthe et Zénobie de Crébillon. Un article avait été publié dans la Revue des Études Arméniennes au début du XXe siècle. Bien des années plus tard, en 1963, la JAF envoie le compositeur Avedis Messoumentz en Italie pour rechercher des opéras sur Tigrane roi d'Arménie. Au bout de deux ans, dix-huit œuvres sont recensées. S'il y a eu un tel vide, c'est aussi parce que ce n'est qu'à partir des années 1950 que l'on redécouvre la musique baroque. Ainsi, le chef d'orchestre et musicologue italien Angelo Ephrikian (1913-1982) contribue à la renaissance de Vivaldi. En 1969, j'ai eu la chance d'assister à Bâle à la représentation de l'opéra Il Tigrane de Scarlatti créé en 1716 et qui n'avait jamais été rejoué depuis. En 2006, j'ai repris ces études là où les avait laissées Messoumentz. Mes recherches ont été grandement facilitées par Internet car beaucoup de bibliothèques sont numérisées.
NAM: Combien avez-vous répertorié d'œuvres et combien de temps a pris cette recherche? A. S.: J'ai recensé en tout 645 œuvres. Nous les avons classées avec Maxime Yevadian en sept groupes. Certaines s'inspirent de faits réels de l'histoire arménienne, d'autres, comme Le Couronnement de Poppée de Monteverdi, utilisent un nom, un titre, un indice évoquant l'Arménie ou incluent un personnage nommé Tigrane... Conçues par 140 auteurs, 236 compositeurs et 7 chorégraphes, ces œuvres se répartissent en 5 romans, 62 pièces de théâtre et plus de deux cents textes à l'origine de 549 versions musicales originales. Ainsi, un drame musical de Goldoni intitulé Tigrane, mis en musique par trente compositeurs différents, a été comptabilisé comme autant d'œuvres différentes. L'une des grandes surprises de nos découvertes est la présence d'un personnage nommé Tigrane dans 154 œuvres théâtrales ou lyriques. On peut se demander pourquoi autant d'auteurs et compositeurs comme Vivaldi (11 titres) et Albinoni (7 titres) ont mis en musique des livrets où figure l'Arménie. On constate même une étonnante « tigranisation ou arménisation » de certains livrets : ainsi, en 1720 à Venise, Albinoni reprenant son opéra Griselda créé en 1703, remplace le personnage de Roberto par celui de Tigrane. Un exemple que l'on retrouve à plusieurs reprises.
NAM: Que révèle cette présence arménienne dans l'Europe des XVIIe et XVIIIe siècles? A.S.: Les tragédiens et librettistes qui maitrisaient les langues grecque et latine puisèrent les sources de leur inspiration dans les écrits des auteurs de l'antiquité comme Xénophon, Justin et Tacite, dans lesquels l'Arménie est présente. Contrairement à la majorité des peuples de l'Antiquité souvent disparus, les Arméniens sont alors très présents en Europe et notamment à Venise. Marchands, imprimeurs ou ecclésiastiques, ils forment des communautés parfois importantes notamment en Italie. Ainsi, l'histoire de Zénobie, épouse du roi d'Arménie Rhadamiste, nous est parvenue grâce à Tacite. Elle inspira tout d'abord plusieurs tragédiens français comme Scudéry, Montauban et enfin Crébillon. Ce dernier, contemporain de Voltaire, remporta, avec sa tragédie Rhadamiste et Zénobie de 1711, un succès considérable, passa à la postérité et fut préféré à Voltaire pour l'Académie Française ! Repris par les librettistes italiens, le récit de Tacite a donné lieu à plus de soixante opéras et une importante œuvre picturale.
NAM: Les marchands arméniens de Venise ont-ils été des mécènes qui ont soutenu ou inspiré les auteurs? A. S.: Le répertoire mis à jour comporte des personnages déguisés en costumes de marchands arméniens. Concernant le mécénat, un livret vénitien datant de 1 682 est dédié à Girolamo Mirman. La dédicace évoque à plusieurs reprises l'origine arménienne de ce marchand. Mais cela ne peut expliquer qu'à Venise, lieu central de la création d'œuvres lyriques, il y ait une si forte référence à l'Arménie. Une recherche approfondie dans les archives des compositeurs et des librettistes vénitiens pourrait permettre de savoir quels liens ils ont eu avec les Arméniens. On peut citer également une activité culturelle parmi des descendants de ces marchands : un librettiste réputé chez les Sceriman et un danseur étoile et maitre de ballet important issu de la famille du Marquis de Serpos. À Livourne, où existait un quartier arménien, cette influence prend une forme originale: l'opéra de la ville inauguré en 1782, prit le nom de Teatro degli Armeni parce que l'édifice se trouvait à proximité de l'église Saint-Grégoire l’Illuminateur.
NAM: Quelles ont été les découvertes les plus surprenantes ? A. S.: Il y en a beaucoup :je peux citer une tragédie portant le titre de King or not King créée en 1611, à la cour du roi d'Angleterre dont le héros sera le premier Tigrane roi d'Arménie de l'histoire du théâtre ; la création en 1698 à Düsseldorf d'un opéra portant le titre L'Armeno, œuvre suscitée par la présence dans cette ville d'Israel Ory (1659 - 1711) , patriote du Karabagh qui avait proposé la couronne d'Arménie au prince-électeur du Palatinat s'il parvenait à libérer le pays; en France, dans Le Temple de la gloire, ballet de Voltaire mis en musique par Rameau, l'auteur fait un parallèle surprenant entre le triomphe de Trajan dans la ville d'Artaxata et les victoires militaires de Louis XV sur les Anglais.
NAM : Comment êtes-vous arrivé à la réalisation d'un tel coffret qui comporte deux tomes et de nombreuses illustrations? A. S.: Ce projet, conçu avec la participation de Maxime Yevadian, a évolué sans cesse et nécessité l'intervention de nombreux spécialistes parmi lesquels Richard Takvorian qui a assuré la direction artistique de la publication. Plusieurs personnalités de niveau international comme le chef d'orchestre allemand Reinhard Goebel, le père Lévon B. Zekiyan, aujourd'hui archevêque, et Yann Sordet, directeur de la bibliothèque Mazarine, ont immédiatement compris l'importance du sujet. Ce dernier nous a ouvert les portes de son institution, tout comme la grande majorité des responsables des bibliothèques et musées européens avec lesquels une véritable coopération s'est parfois engagée. Les soutiens financiers de la Fondation Calouste Gulbenkian, de la Société Fineco, du Centre national du livre, de l'UGAB France, du Département de la Drôme, de la Fondation Armenia et de quelques particuliers ont été déterminants pour la publication de cet ouvrage.
Elisabeth Baudourian, Nouvelles d’Arménie Magazine, numéro 212, Novembre 2014
Volume I, Table des matières
Préface de Reinhard Goebel 12 Les Arméniens et l'Occident, une relation particulière par Boghos L. Zekiyan 14 Introduction d'Alexandre Siranossian 22 1 - L'Arménie au temps du Grand Cyrus 34 L'histoire fragmentaire de l'origine de l'Arménie 36 - Une période d'importance considérable dont deux moments sont retenus par les Modernes 37 - Cyrus et Tigrane 39 - Cyrus et Tomyris 46 Artamène ou le Grand Cyrus, la création d'un héros lyrique 48 Les discours sur un roi de légende 58 - La jeunesse de Cyrus 61 - L'avènement au trône de Cyrus 62 - Les guerres de Cyrus 65 - La guerre de trop... 70 - La succession de Cyrus 78 2 - La sagesse de Tigrane le Grand ou l'épopée des Artaxiades 80 L'histoire d'une grande lignée, les Artaxiades 82 - Artaxias ler, le fondateur 83 - La succession d'Artaxias ler 85 - La source principale des librettistes sur Tigrane II 85 - Son avènement 87 - Son expansion protectrice 87 - Mithridate VI, Cléopâtre et Tigrane II 88 - Lucullus et Pompée en Arménie 90 L'arménisation d'un pan entier du répertoire, le royaume de Bithynie 92 Tigrane II, héros d'opéra 102 - La jeunesse de Tigrane 103 - La guerre contre les Romains 110 - La soumission à Pompée 116 3 - Zénobie, l'orgueilleux Radamiste et le prince Tiridate 128 Zénobie, la reine fidèle 130 - La source principale 132 - Le règne de Mithridatès 135 - Les ambitions de Radamiste 135 - L'affirmation de Tiridate 138 - Le voyage de Tiridate à Rome 141 - L'apogée du règne de Néron 142 - Le règne de Tiridate en Grande-Arménie 145 Zénobie et la sagesse de Tigrane 146 - La fin du règne de Claude et l'avènement de Néron 150 - Le couple Radamiste et Zénobie 160 - L'ambition démesurée de Radamiste : un cas d'école 161 - L'amour sans limite de Zénobie pour Radamiste 162 - Les suites fictives 170 - Les histoires travesties 177 - Les guerres romano-parthiques 182 - Le couronnement de Tiridate 182 4 - L'Arménie entre les Parthes et Rome 1 94 - Les bribes de l'histoire IIe siècle 196 - L'absence d'une source majeure 197 - La campagne de Trajan en Arménie 197 - Hadrien et Vologèse 199 - Antonin et Sohème 201 Les guerres entre les Parthes et les Romains 202 - Les œuvres situées sous le règne de Trajan 203 - Les œuvres situées sous le règne de Marc Aurèle 209 5 - Un théâtre de l'histoire biblique 212 Trois moments clés de l'histoire sacrée de l'Arménie 214 - La prédication en Arménie de l'apôtre Barthélemy 215 - Polyeucte et les martyrs de la Petite-Arménie 220 - La conversion de Tiridate III 229 6 - Les métamorphoses de Tigrane 238 Tigrane et l'identité vénitienne 240 - L'apparition de Tigrane dans le monde Lyrique 242 - Le caractère du Tigrane vénitien 243 - La « tigranisation » de certaines œuvres 244 - Tigrane et le gout du public 248 - Tigrane en lien avec l'Arménie 248 - Tigrane sans lien avec l'Arménie 266 - Les personnages inventés 279 7 - Le costume des « Princes-Négociants » 280 La fascination européenne pour les négociants arméniens 282 - Les Sceriman 284 - Les Mirman 285 - Les Serpos 289 - Israel Ori, un personnage hors du commun 291 - Des costumes légendaires 292 Les costumes arméniens, un accessoire recherché 296 - Les personnages costumés 311 Conclusion et perspectives de Maxime K. Yevadian 320
Volume II
Introduction 8 Notices biographiques 10 Table des matières des notices biographiques 206 Annexes 208 Chronologie générale des œuvres 209 Listes des auteurs, des compositeurs, des chorégraphes et de leurs oeuvres 222 Auteurs et œuvres 222 Compositeurs et œuvres 226 Chorégraphes et œuvres 232 Bibliographies 233 Sources antiques 233 Romans et théâtre 234 Œuvres musicales 237 Œuvres complémentaires 245 Études 246 Index des auteurs, des compositeurs, des personnages et des œuvres 250 Auteurs 250 Compositeurs 252 Personnages 254 Œuvres littéraires et musicales 258
Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie, Tchétchénie... Le Caucase, le retour d'une région oubliée ? Contributions des islamistes turcs au renouveau islamique dans le Caucase depuis 1991. Le Caucase du Nord, La Géorgie, l'Arménie, l'Azerbaïdjan.
Sommaire des textes à propos de l'Arménie
ANALYSE : Arménie, heurts et malheurs d'un carrefour majeur et millénaire, par Maxime Yevadian p. 52 ENTRETIEN : Géopolitique de l'Arménie, par Julien Zarifian p. 58 ANALYSE ; Le conflit du Karabagh dans le système mondial des conflits ethniques p. 62 REPÈRES Le Haut-Karabagh p. 65 ANALYSE : Stratégies et approches politiques des parties au conflit du Haut-Karabagh, par Sergueï Minassian p. 66 ANALYSE La dimension régionale et internationale du conflit du Karabagh, par Sergueï Minassian p. 70
Saint Servatius d'Arménie, premier évêque de Maastricht
Titre :
Saint Servatius d'Arménie, premier évêque de Maastricht / auteur(s) : Maxime K. YEVADIAN - Sur les traces d'un évêque d'Arménie évangélisateur des peuples germaniques et de l'Europe du Nord. Georges K. Khayiguian & Maxime K. Yevadian ;
Préface de Mgr M. J. Hanneman, Curé - doyen de la Basilique de Saint-Servatius de Maastricht. Annexes : notes, glossaire, bibliographie et crédits photographiques
De tous les saints arméniens (ou réputés tels) Servatius est un cas unique. Il s’agit même d’un cas exceptionnel dans l’histoire de tout le moyen âge occidental. Né dans le royaume de Grande-Arménie au début du IVe siècle, au sein d’une lignée seigneuriale peu connue, il s’allia à Athanase, le grand évêque d’Alexandrie et défenseur de l’Orthodoxie. Il participa à plusieurs conciles importants, soutint l’Alexandrin lors de ses disgrâces en Occident, et fut le premier évangélisateur orthodoxe reconnu des peuples germaniques du nord de l’Empire romain, notamment des Tongriens. Il mourut à Maastricht dont il fut le premier évêque, et depuis lors son culte ne fit que croître. Encore locale au VIe siècle, sa vénération prit son essor sous les Carolingiens et devint centrale sous les Ottoniens. Les empereurs Otton Ier et Otton II passaient les deux principales fêtes de l’année dans deux monastères qui lui étaient dédiés : Noël et Pâques… Son aura était si universel qu’il fut même comparé à saint Pierre lui-même, qui lui aurait donné une des clés du Paradis, devenue son principal attribut. Cet Arménien a si profondément marqué l’histoire des Pays-Bas, que la première oeuvre de la littérature néerlandaise est Sint Serveas Legende (la Légende de saint Servatius) d’Henrik van Veldeke, vers 1180. Après des centaines d’études sur nombre d’aspects de sa vie et de son oeuvre, cet ouvrage est le premier à utiliser les sources orientales et latines dans le but de présenter dans sa globalité un destin unique et un héritage fondateur pour l’Europe.
Qu'est-ce qui a pu pousser des religieux orientaux sur les routes d'Orient et d'Occident dès les premiers siècles du christianisme et durant plus d'un millénaire ? Hommes ivres de Dieu, ils ont tout quitté pour marcher humblement vers leur prochain. La plupart prêchèrent en chemin, mais sans volonté de prosélytisme tel qu'on le comprend aujourd'hui. Dépourvus d'une connaissance approfondie des langues occidentales, ils eurent à affronter les dangers du voyage, les épidémies, les invasions, les guerres, etc. Leur nombre, leur personnalité, l'importance de leur action et leur héritage ne pouvaient être traités de manière exhaustive dans ce seul ouvrage, le premier du genre. La première partie du livre comprend quatre chapitres qui fixent le cadre politique et culturel de la région de départ et rappellent les modalités d'installation du christianisme, ainsi que les conditions de voyages de ces pèlerins. La deuxième retrace l'histoire des saints personnages proprement dite et de leur culte en Occident. Ce premier ouvrage fait le point sur nos connaissances à ce jour. Suivront d'autres publications, d'auteurs différents, sur chacun de ces personnages, avec comme projet d'approfondir et de détailler le parcours de chacun.
Saint Grégoire d'Arménie, patron de Tallard / auteur(s) : Maxime K. YEVADIAN - Préface de Mgr Jean-Michel di Falco Léandri,évêque de Gap et d’Embrun, Jean-Michel Arnaud, maire de Tallard [Avant-propos]
Article de Michel Arakélian, France-Arménie, numéro 376, Jun 2011
Tallard (Hautes-Alpes), possède une église Saint-Grégoire du XVIIe siècle, monument historique qui doit son nom à Grégoire d'Arménie, arrivé en ce lieu au IVe siècle. Chaque année, l'église est un lieu de pèlerinage pour les Arméniens apostoliques. L'ouvrage de Maxime Yévadian, Saint Grégoire d'Arménie, patron de Tallard, relate sa vie ainsi que la présence avérée des Arméniens dans l'Empire romain. Rarement les deux parties d'une couverture auront réuni si peu de pages et autant d'informations Tel est pourtant le cas de la dernière publication des Sources d'Arménie consacrée à celui que l'on donnait sous le nom de Grégoire de Tallard. Richement illustrée, elle s'ouvre par la préface de Mgr. Di Falco, évêque de Gap et d'Embrun (inspirateur du groupe des Prêtres), dans laquelle le plus célèbre des évêques français actuels met l'accent sur la difficulté à travailler sur des périodes si anciennes et la foi nécessaire à avoir dans les chercheurs qui s'attaquent à de telles questions En effet, il n'a pas fallu moins de cinq années à l'historien Maxime Yévadian pour mener à bien son travail sur saint Grégoire d'Arménie, patron de Tallard. Ce livre important commence par présenter la conversion de l'Arménie au christianisme puis analyse longuement la place et le rôle des Arméniens dans l'Empire romain en introduction de la vie du saint. Car si beaucoup savent que Tiridate fut reçut dans la ville éternelle avec les plus grands honneurs, seuls les spécialistes connaissent les autres souverains arméniens venus à Rome, et dont l'un fut même sénateur. Tout aussi surprenant est le rôle des Arméniens dans l'administration romaine. Avec ce curieux personnage que fut Eutrope : vendu comme eunuque il réussit à devenir confident de deux empereurs, patrice, et même consul. Il est peut-être même à l'origine de la division en deux de l'Empire romain... Plusieurs autres sont mentionnés comme le célèbre Isaac, exarque arménien de Ravenne durant près de vingt ans et un des grands hommes de l'empire, dont nous découvrons la première traduction française de l'épitaphe. Il n'est pas possible de mentionner les nombreux personnages cités mais quatre d'entre eux ne peuvent être passés sous silence. S'ils sont bien arméniens, ils représentent à eux seuls une avancée significative de l'apport de l'Arménie à la culture française et européenne. Le premier est un certain Arvandus. Il fut le dernier préfet du prétoire des Gaules (équivalent du gouverneur), dans la seconde partie du Ve siècle. En 468 fut révélée une lettre dans laquelle il conseillait au roi des Wisigoths de rejeter le nouvel empereur imposé par Constantinople et d'attaquer les Bretons de l'autre côté de la Loire. Accusé à Rome par des notables gaulois, il dut à l'intervention de ses amis de ne pas être condamné à mort mais seulement exilé. Cette action fut le dernier acte de souveraineté accompli par le sénat romain au-delà des Alpes. Le deuxième personnage est un potier, un fabricant de ces céramiques sigillées qui étaient les faïences d'usage courant vers l'époque du Christ. C.Tigranus œuvre à Lyon et dans la vallée du Rhin. Quant à M. Perennius Tigranus il dirige entre 15 av. J.-C. et 15 après "l'atelier arétin [de la ville d'Arezzo, Italie] le plus important. "Ils sont certainement arméniens car ce nom n'est plus porté que par les rois d'Arménie, et leur peuple à leur imitation, depuis le premier siècle avant notre ère. On ne peut que s'étonner d'avoir ignoré si longtemps ces Arméniens pourtant célèbres et importants de leur vivant. Le quatrième et dernier personnage n'est autre que Boèce, qui joua un rôle central dans la transmission de la culture antique au monde occidental. Cet homme trois fois consul en 487, 510 et 511 fut un des membres éminents de la cour de Théodoric le Grand (489-553), roi des Ostrogoths Il se révèle être arménien par son père... qui se nommait Narsès ! Cette découverte de M. Yévadian est tellement importante que l'on a peine à y croire. Quant au reste du livre il y est question de la vie de saint Grégoire d'Arménie, patron de Tallard. Né d'une noble lignée, devenu prêtre et évêque en Arménie, il est chassé par les invasions sassanides des années 370. S'en suit une épopée qui le mènera jusqu'en Inde, à Jérusalem. à Rome, puis à Tallard au cœur des Alpes françaises Les confirmations diverses sont amenées pour prouver que l'essentiel de cet itinéraire est historique, et font de Grégoire de Tallard un des pères du christianisme dans les Alpes Cet écrit est la première étude historique sur ce saint attachant. Si le maire de Tallard, Jean-Michel Arnaud, premier vice-président du Conseil général des Hautes-Alpes, et son équipe municipale, ont soutenu ce projet, c'est comme ils l'indiquent pour soutenir la démarche de labellisation que la commune a entreprise. Ce saint arménien est en effet le plus ancien personnage connu dans tout le canton. Cet ouvrage permet donc d'insérer l'histoire et la culture arméniennes dans les démarches locales et d'en assurer ainsi la pérennité.
Michel Arakélian, France-Arménie, numéro 376, Jun 2011
Préface de Mgr Jean-Michel di Falco Léandri, évêque de Gap et d’Embrun
Dans son livre sur saint Grégoire d’Arménie, Maxime K. Yevadian fait oeuvre d’historien. Il définit au préalable en quoi a consisté son travail : « Ce que cherche avant tout l’historien ce sont des traces, raisonnablement sûres, du passé ». Et la phrase qu’il a choisi de mettre en exergue illustre à merveille l’état d’esprit dans lequel il a mené ses recherches et le degré de certitude auquel il est arrivé : « La certitude historique n’est jamais qu’une vraisemblance qu’il ne paraît pas raisonnable de contester ». Cette phrase est tirée de l’ouvrage De la connaissance historique de l’historien d’origine marseillaise Henri- Irénée Marrou, reçu premier à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, agrégé d’histoire, élève à l’École française de Rome, universitaire reconnu et renommé, titulaire d’une chaire de patristique spécialement créée pour lui à la Sorbonne, au titre soigneusement choisi de « chaire d’Antiquité tardive » pour ménager les susceptibilités laïques... Mon confrère Mgr Claude Dagens, évêque d’Angoulême, l’a eu pour maître, ainsi qu’il le rappelait lors de son discours de réception à l’Académie française en 2009. Et « maître », Henri-Irénée Marrou l’est encore, bien qu’il soit décédé en 1977. Plus d’un demi-siècle après sa parution en 1954, son livre phare d’épistémologie est toujours en vente. Il reste une bible pour le chercheur. Tout étudiant en histoire ne manque pas de s’y plonger. Henri-Irénée Marrou y rappelle notamment que toute connaissance historique repose sur des témoignages et sur l’interprétation que nous en faisons. Si bien qu’il ira jusqu’à dire que la connaissance historique « n’est pas une science à proprement parler, mais seulement une connaissance de foi » (p. 143). Aïe ! Voilà qui s’apparentait bien à du religieux ! Est-ce à dire qu’il ne faut pas l’entendre ? Non, si l’on considère que la foi consiste dans cette capacité que nous avons de nous fier et de nous confier à autrui, que la raison y trouve son compte et qu’elle est même constamment sollicitée dans les actes de foi que nous posons. La foi nous est naturelle et indispensable. Pas d’engagement si je n’ai pas foi en l’autre. Pas de contrat entre entreprises. Pas d’élections possibles. Pas de personnes à qui confier la gestion d’une commune. Pas de M. Jean-Michel Arnaud, maire, conseiller général, vice-président d’une communauté de communes… La plupart des choses que nous faisons, même traverser la rue, décacheter une lettre, suppose de la confiance et donc une certitude qui vient de la foi. Si vous avez peur d’être écrasé dès que vous posez le pied sur l’asphalte, si vous n’ouvrez aucune lettre par crainte de l’anthrax, si vous vous mettez à transpirer devant une main tendue, on dira de vous, « avec raison », que vous êtes paranoïaque. L’historien se pose bien des questions avant de commencer ses recherches. Il continue de s’en poser après. Mais le fait même de se poser des questions n’est pas synonyme de phobie. L’historien n’est pas dans le doute permanent, il ne suspend pas sans cesse son jugement. Il dispose de documents pour vérifier ses hypothèses. Il part de ce qu’il connaît déjà pour juger de ce qu’il découvre. Il fait confiance, et dans les documents, et dans sa raison, et en son expérience. Il est vrai que plus on s’éloigne d’une époque, moins l’on a de sources sur elle, et plus il est difficile de la comprendre. C’est le cas pour saint Grégoire d’Arménie. D’où le fait que des spécialistes s’en chargent, comme Maxime K. Yevadian, débattant entre eux, explorant les diverses hypothèses. Ils avancent, n’en doutons pas, même si c’est en crabe… Maxime K. Yevadian nous présente ses recherches suite à une longue manducation des sources. Il les soumet humblement à notre jugement en honnête homme et en honnête historien, sans dogmatisme ni embrigadement. Libre à nous d’adhérer aux mêmes conclusions. Partons cependant d’un a priori favorable. Même si Maxime K. Yevadian est encore un jeune historien, fions-nous à ses connaissances en ce qui touche l’ancienne Arménie, sa culture, son histoire, sa christianisation, sa langue. C’est notamment à partir de ces connaissanceslà qu’il étaye ses dires sur saint Grégoire de Tallard. Ne jetons pas non plus si facilement ce qui relèverait de la légende au panier. Même pour les faits d’actualité, même au plus près de l’événement, même à l’ère d’internet, légende et vérité cohabitent. De plus la légende est tout aussi importante que l’événement originel lui-même pour l’historien. Car la légende façonne l’histoire, plus que le fait lui-même parfois. Bien plus que la venue de saint Grégoire dans les Gaules et sa mort à Tallard, c’est la légende à son sujet qui a façonné la ville et son église. Bien plus que ce que saint Grégoire a réalisé en son temps, c’est sa destinée d’expatrié qui maintient vive sa mémoire au sein de la diaspora arménienne. Que les ponts soient jetés entre deux rives comme à Tallard, ou entre les siècles par l’historien, ou entre les hommes et Dieu par les pontifes (pontifex = pont), ils sont de toute façon construits pour favoriser la rencontre. On ne s’étonnera donc pas d’un livre écrit par un historien français d’origine arménienne, porté par la commune de Tallard, et préfacé par un évêque. Tallard, comme au temps de saint Grégoire d’Arménie, reste un lieu de communication et d’échange. C’est là sa richesse, sa vocation. Ce livre en témoigne. À Gap, le 18 mars 2011. Mgr Jean-Michel di Falco Léandri, évêque de Gap et d’Embrun
Table des matières
Préface de Mgr Jean-Michel di Falco Léandri, évêque de Gap et d’Embrun 5 Avant-propos de Jean-Michel Arnaud, maire de Tallard, 1er vice-président du Conseil général 7 Remerciements 8 Introduction 9 Première partie : À l’aube de temps nouveaux, les Arméniens dans le monde antique au temps de sa christianisation 15 Chapitre 1 : La christianisation de l’Arménie 17 La période apostolique, 17 - Les prédications déviantes, 17 - La naissance de l Église chrétienne d’Arménie, 18 - Conversion du roi Tiridate III, 18 - L’Arménie, membre de la Grande Église, 18 - Prédication ambulante, 20 - Résumé de l’histoire de la conversion de l’Arménie, 21 Chapitre 2 : La présence d’enfants d’Arménie dans l’Occident romain 23 Les rois et les aristocrates, 23 - Les militaires et les auxiliaires, 25 - Les colonies militaires arméniennes dans l’Empire, 26 - Les Arméniens dans l’administration impériale, 27 - Les arts et les lettres, 29 - Artisanat, 32 - Les chrétiens d’Arménie en Terre sainte, 33 - Présence Arménienne à Rome, 34 - Évêques et missions de prédication en Europe, 35 Chapitre 3 : Le Gapençais, un axe de communication considérable 37 La via Domitia, 37 - Un boulevard d’invasion, 38 - Une zone d’échange, 38 - Une voie sacrée, de Rome à Compostelle, 38 - Tallard dans cette vallée, 40 Deuxième partie : Une épopée singulière, l’histoire de la Vie de saint Grégoire d’Arménie et sa transmission 43 Chapitre 1 : L’épopée de la rédaction et la préservation d’un texte, la Vie de saint Grégoire 44 L’absence d’une vie ancienne, 44 - Les sources liturgiques, 46 - Constat d’échec, 46 - L’affirmation trinitaire du vicomte de Tallard, 47 - Les guerres de religion, 48 - Peste de 1628-1630, 48 - Un homme d’action : Louis Carre, 51 - Jean Dupille, 53 - Ensemble de sept toiles sur le saint, 54 - L’abbé Nicollet, 55 - L’action de l’abbé Duchamblo, 55 Chapitre 2 : Le problème de la transmission orale de la vie de saint Grégoire 57 Vie de saint Grégoire l’Illuminateur, 57 - Actes de Thomas, 59 - Probabilité de transmission orale, 59 Vie du bienheureux Grégoire. Évêque d’Amnice, en Arménie, patron tutélaire de Tallard 61 Chapitre premier, 62, chapitre second : Avènement de Grégoire à l’épiscopat, 62 - Chapitre troisième : Voyage de Grégoire aux Indes, 65 - Chapitre quatrième : Grégoire continue, par terre, son voyage aux Indes, 66 - Chapitre cinquième : Voyage de Grégoire à Jérusalem, 70 - Chapitre sixième : Voyage de Grégoire en France, 73 - Chapitre septième : Séjour de Grégoire à Tallard et sa mort, 74 - Chapitre huitième : Miracles opérés par saint Grégoire après sa mort, 78 Chapitre 3 : Les sources médiévales 79 L’acte de fondation de la chapelle de Montbrand, 79 - Le rouleau mortuaire de Boson, abbé de Suse, 81 - Testament d’Abbon, 83 Chapitre 4 : Enrichissements progressifs de la légende 85 Prose dévote (XIXe siècle), 85 - Découverte de l’Orient (XVIe-XVIIe siècles), 86 - Saint Thomas et l’Inde, 87 - Allusion aux guerres de religion, 87 - Éléments patristiques, 87 - Citations bibliques, 88 Troisième partie : Parcelles de vie, la vie et l’action de Grégoire à l’épreuve des sources gréco-romaines et orientales des IVe-Ve siècles 89 Chapitre 1 : La vie de Grégoire en Arménie 91 Milieu familial 91 - Ses parents, 92 - Sa naissance, 94 - Ses frères et sœurs, 94 - Son baptême, 95 - Son éducation et sa formation religieuse, 95 - Son élection à l’épiscopat, 95 - Sa consécration, 95 - Son épiscopat, 96 - Invasion étrangère, 98 Chapitre 2 : Ses voyages et pèlerinages 101 Dévotion pour Thomas, 101 - Départ en groupe pour l’Inde, 102 - Péripéties du voyage, 103 - I - Naufrage en Bactriane ?, 104 - II - Tolobie ou le nord de l’Inde, 105 - III - Nobie ou le sud de l’Inde, 105 - IV - Arrivée à Madras, 105 - V - Reste de prédication, 106 - VI - Pèlerinage à Jérusalem, 106 - Pèlerinage à Rome, 106 - Pèlerinage à Tours, 106 Chapitre 3 : Sa venue et sa mort dans les Gaules et à Tallard 107 La christianisation des Alpes, 107 - Action de Grégoire à Tallard, 108 - Traces de sa prédication, 108 - Mort à Tallard, 110 Conclusion provisoire 111 Notes 113 Sources d’Arménie 117 Glossaire 119 Notice des Illustrations 123 Bibliographie 125
Durant près d’un millénaire, les Arméniens ont été présents dans les principaux secteurs des arts, des lettres et même de l’économie turque. Ils ont dominé des pans entiers de cette société comme le travail de la construction, puisque depuis le XIIe siècle la plupart des architectes des monuments turcs sont arméniens avec de grands génies tel Sinan le « père de l’architecture ottomane classique ». Les Turcs ont, en effet, conservé le métier des armes et de la haute administration, délégant à leurs minorités la plupart des autres secteurs. Cet ouvrage propose, pour la première fois en langue française, une synthèse sur les apports étonnamment nombreux et variés des Arméniens à l’État turc.
Six chercheurs d’Arménie et de France, parmi les meilleurs spécialistes de
leur discipline, proposent une synthèse souvent nouvelle et originale.
Table des matières
Introduction générale, par Maxime Yevadian, Historien, enseignant, Président des Sources d’Arménie.
Chapitre 1 : Ainsi parlait le prophète, par Maxime Yevadian Chapitre 2 : Les Seldjouks et les architectes arméniens, par Maxime Yevadian. Le nom des architectes des monuments seldjouks, par Maxime Yevadian. Chapitre 3 : Les janissaires ou comment détruire perpétuellement une élite ?, par Maxime Yevadian. Le destin de l’Arménien Gabriel, janissaire et martyr, par Maxime Yevadian. Chapitre 4 : Maître Sinan, père de l’architecture ottomane classique, par Maxime Yevadian. Les architectes arméniens au service du sultan (XVIe-XXe siècles), par Maxime Yevadian. Chapitre 5 : Le rôle des potiers arméniens de Kütahya dans l’histoire de la céramique ottomane, par Dikran Kouymjian, Haig & Isabel Berbérian professeur d’Études arméniennes, émérite, Université d’État de Californie, Fresno. Les bijoutiers arméniens, par Anna Aleksanian Chapitre 6 : Le café et son introduction en Europe, par Maxime Yevadian. Chapitre 7 : Les livres manuscrits et imprimés instruments de la renaissance arménienne, par Raymond Kévorkian, Historien, Chercheur à l’Institut Français de Géopolitique, Université Paris 8 Saint-Denis. Chapitre 8 : La littérature turque en alphabet arménien, par Hasmik Stépanian, Docteur en Histoire, Professeur à l’Université d’État d’Erevan, Arménie. Les frères Abdullah et l’introduction de la photographie, par Anna Aleksanian et Maxime Yevadian Chapitre 9 : Histoire de la création du théâtre arménien et turc dans l’empire ottoman, par Anna Aleksanian, Chercheur au Musée-Institut du Génocide Arménien, Erevan, Arménie. Les Zildjian, près de quatre siècles d’excellence en matière de Cymbales, par Anna Alexanian, avec une contribution de Hasmik Stépanian Chapitre 10 : Les Arméniens dans l’économie ottomane, par Anahit Astoyan, Chargée de recherches au Matenadaran d’Erevan, Arménie. Conclusion par Ara Toranian, Directeur des Nouvelles d’Arménie Magazine
Annexe : Articles parus dans « Le Monde » pendant la saison turque, par Ara Toranian
Article de Jules Mardirossian, France-Arménie, numéro 364, du 16 au 30 juin 2010
Pendant plus de six siècles, les Arméniens initient, modernisent et développent l'essentiel de la culture, de l'artisanat, de l'industrie, de l'architecture et de l'économie de l'Empire ottoman. Dès les Seldjouks, les architectes arméniens sont les principaux maîtres d'œuvre des mosquées. Puis Sinan (1490-1588), ce fils d'Arménien, devient le père et le représentant inégalé de l’ « architecture classique ottomane ». Sa parfaite maîtrise de l'architecture byzantine et arménienne lui permet de les transcrire en représentations ottomanes. De nombreux grands architectes arméniens dont la dynastie des Balian, ont aussi été des bâtisseurs officiels. Les fameuses céramiques de Kütahya (centre majeur de cet art) sont réalisées du XVe au XXe siècle par des potiers arméniens dont la tradition est très ancienne. Les bijoutiers arméniens de Van, Erzeroum..., sont considérés comme les plus habiles au monde. Dès le XVe siècle, ils sont dominants à Constantinople. La littérature turque en lettres arméniennes, s'étendant sur plus de 8 siècles, devient un facteur de modernisation de l'Empire et fait évoluer les forces progressistes ottomanes pour aboutir à une littérature turque moderne. Les Arméniens sont les pionniers de la photographie dès 1858 et sont remarqués à l'expo universelle de Paris en 1878. Ils créent le théâtre turc puis ottoman qui a été un facteur de formation pour les élites turques. Les négociants et amirats arméniens (grands marchands liés à l'Etat) prospèrent à Constantinople puis s'étendent de l'Europe aux Indes. Les Arméniens sont majoritaires dans les professions libérales et dans l'agriculture qu'ils modernisent. L'économie de l'Empire est donc surtout conduite par les Arméniens. L'immense influence de la musique arménienne est absente de cet ouvrage.
Certains découvriront beaucoup mais il reste encore bien plus à révéler. Article de Jules Mardirossian, France-Arménie, numéro 364, du 16 au 30 juin 2010
Certains hommes, saints, prophètes ou génies, ont réussi à répondre aux besoins d’une société pour lui permettre de franchir un cap difficile de son existence, en lui donnant une impulsion adéquate et décisive. Alexandre le Grand et César ont joué ce rôle au niveau politique, Socrate et Emmanuel Kant au niveau intellectuel, le Christ et Bouddha au niveau spirituel. De vieilles traditions prétendent qu’un petit pays, l’Arménie, connut à la fin du IIIe siècle de notre ère, un homme qui aurait joué ce rôle. Son oeuvre est mal connue, pourtant, après lui rien, plus jamais, ne fut comme avant. Grégoire - tel est son nom - aurait été le pivot spirituel de l’Arménie. De par sa seule présence, il a permis à cette société de changer radicalement de mode de vie, de pensée, de croire. Mais comment ? C’est à cette question que cet ouvrage tente modestement de répondre. Ce volume rassemble pour la première fois la bibliographie, l’historiographie, et surtout cinq corpus de sources (totalisant près de 300 textes originaux) de l’époque de saint Grégoire l’Illuminateur. Une partie introductive présente pour un large public le contexte politique et religieux de la région avant la conversion du roi Tiridate. Cinq chapitres de synthèse tirent les conclusions de la documentation réunie en répondant aux principales questions posées par cette conversion : date, acteurs, contexte et enjeux. Une nouvelle traduction des passages historiques de la source principale, l’Histoire d’Arménie d’Agathange, accompagne une analyse accessible à tous des principaux moments de l’oeuvre de Grégoire présentée en 37 sections.
Christianisation de l'Arménie, Retour aux sources, Volume I
Titre :
Christianisation de l'Arménie, Retour aux sources, Volume I / auteur(s) : Maxime K. YEVADIAN - La genèse de l’Église d’Arménie (des origines au milieu du IIIe siècle)
Quelle est la place de l’Arménie dans la Bible ? Le paradis terrestre était-il situé en Arménie ? Où échoua l’arche de Noé ? L’arménien fut-il une des langues parlées par les disciples lors de la Pentecôte ? L’apôtre Barthélemy est-il venu évangéliser l’Arménie ? Le disciple Thaddée a-t-il été mis à mort par le roi d’Arménie Sanatrouk ? Bardesane d’Édesse a-t-il prêché en Arménie ? Le prophète Mani est-il venu prêcher en Arménie ? Y a-t-il eu une Église manichéenne d’Arménie ? Quelle est l’influence de la Syrie sur la christianisation de l’Arménie ? Denys, évêque d’Alexandrie, a-t-il correspondu avec un évêque arménien ? Quelle était l’importance de la communauté chrétienne avant saint Grégoire l’Illuminateur ?
Cet ouvrage tente de répondre à toutes ces questions et à beaucoup d’autres. Après trois chapitres introductifs, qui présentent le contexte politique et religieux de l’Arménie, aux trois premiers siècles de notre ère, cinq chapitres traduisent, parfois pour la première fois dans une langue moderne, et analysent les sources de la christianisation de l’Arménie en langues grecque, arménienne, latine, arabe, syriaque ou géorgienne. La place de l’Arménie dans la Bible ; la venue d’apôtres et de disciples ; les hérésies et l’émergence d’une Église chrétienne d’Arménie sont les principaux thèmes de ces corpus de textes. Enfin, quatre chapitres de synthèse tirent les conclusions des 80 textes traduits et présentés.
Ce travail, fruit de plus de cinq années de recherches, est le premier de trois volumes qui ont pour objectif de rendre accessibles aux lecteurs francophones les sources de la christianisation de l’Arménie.
Editions COFIMAG, 61, avenue de La Grande Armée, 75116 Paris, Tél. +33 (0)145000921 Les douze capitales d'Arménie : [exposition, Paris], La Conciergerie, du 15 décembre 2006 au 18 mars 2007 (prolongée jusqu'au 22 avril 2007) / organisée par le Centre des monuments nationaux, avec le concours du Musée d'histoire de l'Arménie, Erevan ; catalogue par Claude Mutafian et Mourad Hasratian. La Conciergerie, 2 boulevard du Palais, 75001 Paris - Tél. +33 (0)153406080
Exposition "Les Douze capitales d'Arménie" : mise en valeur du patrimoine architectural arménien avec une part importante consacrée à sa capitale actuelle : Erevan. D'autres éléments éthologiques provenant des collections du Musée d'Histoire d'Arménie complètent cette exposition par les usages et traditions
Cette exposition présentée à la Conciergerie par le Centre des monuments nationaux dans le cadre d' « Arménie, mon amie » année de l'Arménie en France, est le fruit d'une collaboration franco-arménienne.
COMMISSARIAT GÉNÉRAL Narek Sargsian, professeur d'architecture, Erevan Sylvie Clavel, administratrice de la Conciergerie Isabelle Chalet-Bailhache, chargée d'offre culturelle à la Conciergerie
COMMISSARIAT SCIENTIFIQUE Mourad Hasratian, directeur de la section architecture à l'Institut d'Art, Erevan Claude Mutafian, docteur en histoire, Paris PHOTOGRAPHIES : Zaven Sargssian et de Félix Ter-Martirosov, Vram Hakobian, Victor Adian, Max Sivaslian, M. Yevadian SCÉNOGRAPHIE : Alain Daronian GRAPHISME : Valérie Charlanne
Cette exposition est réalisée avec le concours du Musée d'histoire d'Arménie à Erevan et avec le soutien de la Direction de l'Architecture et du Patrimoine, Mission des affaires internationales et européennes. Le Centre des monuments nationaux remercie Nelly Tardivier-Henrot et Vigen Sargssian, commissaires généraux d'« Arménie mon amie », l'Union Arménienne de France des Architectes et Concepteurs et son Président Manuel Deirmedjian, Alain Daronian, Anelka Grigorian, Directrice du Musée d'Histoire, Erevan, Jean V Guréghian, Peggy Garinet, Samuel Haroutunian ainsi que Patrick Dubois, secrétaire général du Musée national des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée pour le prêt des vitrines.
Le Centre des monuments nationaux remercie tout particulièrement Monsieur Albert Magarian qui a offert ce catalogue avec le soutien de Monsieur Fayolle.
MAQUETTE : ART'MONY Graphic - 85, rue Mouffetard 75005 Pa ris IMPRESSION : ACTA Reprographie - 149, rue de Bercy 75012 Paris EDITIONS : COFIMAG - 61, avenue de la Grande Armée 75116 Paris
Dentelles de pierre, d'étoffe, de parchemin et de métal
Titre :
Dentelles de pierre, d'étoffe, de parchemin et de métal / auteur(s) : Maxime K. YEVADIAN - Les arts des chrétiens d'Arménie du Moyen Age ; la grammaire ornementale arménienne; Préface Mgr Norvan Zakarian
L'année 2006 a été en France, comme en Russie d'ailleurs, l'année de l'Arménie (du 21 septembre 2006 au 14 juillet 2007). Dans cette perspective, le Musée de Montélimar a organisé une exposition sur les Arts des chrétiens d'Arménie (du 22 septembre 2006 au 6 janvier 2007). Le sujet de cette exposition est la présentation de la Grammaire ornementale arménienne. Il faut entendre là les canons qui président à la composition ornementale des tapis, des khatchkars, de nombreuses enluminures, de plusieurs façades d'églises, etc. Cette grammaire se compose de lois et d'un vocabulaire propre qui n'entrave pas la créativité de l'artiste d'où une exceptionnelle variété d'objets d'art. Elle s'adapte aux différents supports tout en conservant sa puissance symbolique. Le but est de permettre au visiteur de comprendre cette grammaire ornementale arménienne et, par l'exemple, d'arriver à analyser lui-même quelques réalisations artistiques.Un ouvrage paraît à cette occasion pour illustrer et soutenir ce thème. La grammaire ornementale arménienne est l’ensemble des canons qui président à la composition ornementale des tapis, des khatchkars, de nombreuses enluminures et de plusieurs façades d’églises. Cette grammaire se compose de lois et d’un vocabulaire propre qui n’entrave pas la créativité de l’artiste d’où une exceptionnelle variété d’objets d’art. Elle s’adapte aux différents supports tout en conservant sa puissance symbolique.
Avant d’aborder cette question, inédite jusqu’ici, cet ouvrage évoque dans une première partie les riches heures de l’histoire de l’Arménie chrétienne, en essayant de comprendre pourquoi elles n’ont pas connu davantage d’écho en Occident. La deuxième partie est consacrée à une histoire des supports (architecture, khatchkars, tapis, enluminures et arts mineurs). Ce précis historique est essentiel pour comprendre que durant la période paléochrétienne les savoir-faire nécessaires à l’édification des églises ont été maîtrisés.