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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Berdj ZEYTOUNTSIAN
( 1938 - 2017 )

L'auteur

Berdj ZEYTOUNTSIAN --- Cliquer pour agrandir
Naissance le 18 juillet 1938 à Alexandrie (Egypte), décès le 21 aout 2017 à Erevan (Arménie)

Berdj Zeytountsian est l'une des figures majeures de la littérature arménienne contemporaine et ses oeuvres, prose et théâtre, ont été traduites en de nombreuses langues
En 1948, sa famille émigre en RSS d’Arménie. Il est diplômé de l'institut Pyatigorsk des langues étrangères, et se perfectionne dans des études de scénariste à Moscou.
De 1966 à 1968, il est scénariste aux Studios Armenfilm, puis devient jusqu’en 1975 rédacteur en chef pour les films TV aux Studios d’Erevan.

Il devient secrétaire de l'union des écrivains arméniens de 1975 à 1986 et tient le poste de ministre de culture en 1990-1991. Berge Zeytuntsian est l'auteur de nombreuses pièces de théâtre, traduits dans différentes langues et présentées dans le monde entier

Son roman « l'Homme le plus triste » date des années soixante-dix, période marquée par une forte répression des intellectuels en URSS et s'inspire de cette réalité dans un récit reprenant le genre de la "fable soviétique", souvent destinée à contourner la censure.

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Livre numéro 1435
Berdj ZEYTOUNTSIAN --- Cliquer pour agrandir 1915...Les dernières laudes
   
Titre : 1915...Les dernières laudes / auteur(s) : Berdj ZEYTOUNTSIAN -
Editeur : Le Cercle d écrits caucasiens
Année : 2009
Imprimeur/Fabricant :
Description :
Collection :
Notes : Deuxième réédition, suivant celle faite en 1998 , traduit de l'arménien par Hratch BEDROSSIAN
Autres auteurs : Hratch BEDROSSIAN [traducteur] -
Sujets : Génocide arménien - roman historique en deux tomes
ISBN :
Prix : 29,00 euros

Commentaire :

Depuis 1876, Abdul-Hamid II règne par la terreur et les massacres endémiques sur un empire amputé de la plupart de ses conquêtes européennes. Dans la partie asiatique du sultanat, les peuples asservis réclament des réformes qui, à force de rester promesses en l'air, menacent de déboucher sur des revendications autrement plus politiques. En première ligne de la lutte pour les réformes, la nation chrétienne la plus ancienne d'Asie Mineure : les Arméniens. Le pouvoir pris en juillet 1908, les Jeunes-Turcs jettent bas leur masque libéral d'aventuriers fanatiques sans foi ni loi lors du massacre en avril 1909 de 30.000 Arméniens de Cilicie. Cinq ans plus tard, dans le but avoué de procéder à l'extermination des Arméniens préméditée bien avant leur arrivée au pouvoir et sans le moindre souci du sort de l'empire et du peuple turc lui-même, ils précipiteront le pays dans la première guerre mondiale aux côtés de l'Allemagne belliciste de Guillaume II. Ce premier génocide du XXe siècle, prélude à tous les autres parce que resté impuni malgré les promesses de châtiment des Alliés dès mai 1915, fera disparaître près de 2.400.000 Arméniens sur les 3.000.000 que comptait l'empire ottoman.

Tel est le cadre de l'action de ce roman, à la fois historique et biographique.
Historique : il s'inspire des péripéties dont la Turquie fut le théâtre dans ses trois dernières décennies de puissance hégémonique brutale et aux abois et met en scène les instigateurs et les victimes de ces événements : Vartkès Sélingulian, le komitadji révolutionnaire devenu député, Mehmed Talaat, le télégraphiste devenu ministre de l'Intérieur, les poètes Daniel Varoujan, Roubène Sévak et Siamanto, les ambassadeurs allemand von Wangenheim et américain Morgenthau, etc.
Biographique : c'est par le truchement du héros central, Grigor Zohrap, avocat renommé, publiciste, écrivain, élu du parlement ottoman en 1908-1915, que le lecteur traverse la tourmente. Mais plus que le destin de la figure emblématique de la société arménienne de Turquie que fut Zohrap, ce roman retrace les dernières étapes du calvaire d'un peuple trois fois millénaire et sa crucifixion.


Livre numéro 652
Berdj ZEYTOUNTSIAN --- Cliquer pour agrandir L'Homme le plus triste
Titre : L'Homme le plus triste / auteur(s) : Berdj ZEYTOUNTSIAN - trad. de l'arménien par Robert Der Merguerian et Renée Meldonian
Editeur : Parenthèses
Année : 2002
Imprimeur/Fabricant :
Description : 144 pages
Collection : Diasporales
Notes :
Autres auteurs : Robert DER MERGUERIAN [traducteur] -
Sujets :
ISBN : 9782863641057
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 14,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

« S'il crée en prison, c'est donc qu'il est libre. S'il est libre, il faut donc l'éliminer. S'il est impossible de l'éliminer, si le monde entier est au fait de son existence, il est donc la fierté de la nation, il faut donc le libérer. Et s'il est impossible de le libérer... » Entre fable et chronique, la confrontation de l'autocrate et du prisonnier, jouant volontiers de l'absurde, éclaire les ressorts de l'oppression et les rapports entre l'individu et le pouvoir. Ce roman allégorique vient confirmer que la création humaine constitue la forme la plus parfaite de liberté. Ni le totalitarisme, ni la répression, ni la prison ne peuvent rien devant l'imagination et la créativité.


Robert Der Merguerian, professeur de langue et civilisation arméniennes à la Faculté de Provence explique ses choix et présente l'auteur.

Nouvelles d'Arménie Magazine : Pourquoi avez-vous choisi de traduire ce texte ?
Robert Der Merguerian : L'Homme le plus triste est le deuxième texte de Berdj Zeytountsian traduit en français (auparavant, le Cercle d'Ecrits Caucasiens avait publié La dernière aube, récit de la vie intellectuelle arménienne à Constantinople juste avant le génocide). Ce texte, au départ écrit pour le théâtre, sort réellement du commun. Il aurait d'ailleurs pu être rédigé par un Anglais, un Français ou un Brésilien : il n'est pas ancré dans la réalité arméno-arménienne (une seule évocation du génocide). Les personnages sont imaginaires. L'œuvre aborde des questions d'ordre général : rapport entre liberté et pouvoir... liberté et enfermement.

NAM : Diriez-vous qu'il existe un style Zeytountsian ?
R.D.M. : Justement ce goût pour les fables fantastiques, pour la légende, les textes à forte charge symbolique, qu'ils soient destinés à la publication ou à la scène. Longtemps cela a été une manière de masquer les critiques, en les déplaçant ou en les transposant dans un cadre plus impersonnel, plus universel.

NAM : Nous connaissons mal Berdj Zeytountsian en France...
R.D.M. : Pourtant il est très populaire en Arménie. Et sa pièce de théâtre la plus célèbre, Le grand Silence (1984) (mise en scène des derniers jours de poètes arméniens victimes du génocide) a beaucoup été jouée en diaspora. Cette pièce a rencontré un grand succès et elle tourne depuis quinze ans sans interruption. Mais Berdj Zeytountsian n'a surtout jamais cessé d'alimenter le débat public : il a longtemps tenu des chroniques dans la presse arménienne, dans lesquelles il critiquait les vices des systèmes politiques successifs. Ses prises de positions sont devenues très populaires en Arménie. C'est en tant que représentant de la société civile qu'il a été nommé ministre de la culture dans le gouvernement Vasken Manoukian. Par ailleurs, ayant commencé à écrire à l'âge de 14 ans, il est présent dans la vie littéraire arménienne depuis près de cinquante ans. C'est donc un intellectuel au sens sartrien du terme, un témoin dynamique et un critique de l'actualité arménienne.

NAM : Aujourd'hui encore ?
R.D.M. : II constate avec amertume que la génération des anciens écrivains et intellectuels est partie, et qu'il fait désormais lui même partie " des anciens "... En tant que tel, il se méfie du pouvoir actuel, continue de le faire savoir dans des tribunes ici et là, moins fréquemment qu'avant. Par ailleurs, il prépare pour le printemps prochain une comédie sur la vie contemporaine en Arménie qui sera jouée au théâtre dramatique d'Erevan. Avant cela, deux nouveaux drames historiques La vie de Jésus et Khor Virap seront montés sur les planches. L'écriture est toujours en marche.

Les Nouvelles d’Arménie Magazine, numéro 77, Juillet-Août 2002


Livre numéro 651
Berdj ZEYTOUNTSIAN --- Cliquer pour agrandir 1915...les Dernières Laudes
 
Titre : 1915...les Dernières Laudes / auteur(s) : Berdj ZEYTOUNTSIAN - trad. de l'armenien par Hratch Bedrossian
Editeur : Le Cercle d écrits caucasiens
Année : 1998
Imprimeur/Fabricant : 92-Levallois-Perret : Impr. Flash-Reprographie
Description : 402 p. couv. ill. en coul. 21 cm
Collection :
Notes :
Autres auteurs : Hratch BEDROSSIAN [traducteur] -
Sujets :
ISBN : 2913564011
Bibliothèques : Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 155,00 FRF

Commentaire :

C'est à travers le personnage de Krikor Zohrab, avocat, écrivain et membre du parlement ottoman, que ce roman retrace la période la plus noire de l'histoire des Arméniens. Berdj Zeytountsian nous permet ainsi de mieux connaître cette figure emblématique de la société arménienne de Turquie tout en décrivant la préparation du génocide par le gouvernement Jeunes-Turcs. L'auteur met en scène les instigateurs et les victimes de ces événements. Un roman à la fois biographique et passionnant qui laissera le lecteur sur sa faim, car il s'agit de la première partie de l'ouvrage. Qu'il nous soit cependant permis d'adresser un reproche à l'égard des éditeurs - pourtant courageux - car il faut du courage pour publier des traductions de romans arméniens - concernant la médiocrité de l'impression et de la mise en page. Mais qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse !

Elisabeth Baudourian, Nouvelles d'Arménie Magazine, numéro 45, Juillet-Août 1999


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