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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

CHAPERON Jules (Abbé)
( 1877 - 1951 )

L'auteur

 
L'abbé Jules Chaperon, une figure étonnante

Jules Chaperon est né le 8 mai 1877 dans l'Isère. Ordonné prêtre le 12 janvier 1902, il est nommé curé à la Martre dans le Haut Var. Il y fonde une des premières colonies de vacances en France ainsi qu'un syndicat agricole. En 1914, il se fait engager comme aumônier militaire lors de la Première Guerre mondiale. En 1920, il se retrouve dans les troupes françaises en Cilicie, car cette province de l'Empire ottoman venait d'être placée sous mandat français. L'abbé Chaperon consigne dans ses carnets la résistance héroïque des Arméniens notamment celle de la ville d'Aïntab, et des témoignages sur le génocide par des rescapés du génocide. En 1922, il crée à Constantinople un orphelinat pour les jeunes Arméniens, mais lorsque les troupes françaises évacuent la Turquie en 1923, l'abbé Chaperon rapatrie les enfants à Grasse et à La Martre dans des maisons de son œuvre de Notre-Dame de la Montagne, et organise le départ de nombreux adultes pour la France. Il continue à se dévouer pour les enfants et fait une tournée aux Etats-Unis et au Canada, afin de collecter des fonds pour son institution. Lorsqu'il s'éteint, en 1951, il est enterré avec les honneurs militaires, ce qui est tout à fait exceptionnel pour un ecclésiastique. Au lendemain du génocide, ce grand humaniste a présenté aux Arméniens le meilleur visage de la France.

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Livre numéro 160
CHAPERON Jules (Abbé) --- Cliquer pour agrandir Journal de l'Abbé Chaperon
   
Titre : Journal de l'Abbé Chaperon / auteur(s) : CHAPERON Jules (Abbé) - Un aumônier militaire français témoin du drame arménien, Journal de l'Abbé Chaperon, Cilicie 1920-Constantinople 1921-1923
Editeur : Institut Euroméditerranéen pour l Arménie
Année : 1996
Imprimeur/Fabricant : Clair-Soleil New Imprimerie - Aubagne (Bouches-du-Rhône)
Description : 15 x 21 cm, 160 pages
Collection :
Notes : Index des noms propres, Index géographqiue, Table des illustratios
Autres auteurs : Raymond BOYER [directeur] - Yves TERNON [introduction] -
Sujets : Génocide arménien 1915
ISBN : 2951039204
Prix : 100 FRF

Commentaire :

Disponible à la Paroisse arménienne catholique 13 rue du Perche 75003 Paris au prix de 100 F + 10 F si frais d'envoi.
Un samedi matin, un habitant du petit village de La Martre, dans le Haut Var, vient faire ses emplettes à Draguignan. Il se nomme Claude Olchowik. Il entre dans le magasin de tissus d'Edouard Maloyan, un Arménien né en France. Ils engagent la discussion sur le village, les Arméniens et l'abbé Chaperon, pendant longtemps curé de La Martre et un parent de Claude Olchowik. Ce dernier raconte avoir retrouvé des carnets de l'abbé Chaperon qui relatent sa vie d'aumônier militaire en Turquie et où il est plusieurs fois question des Arméniens. Mobilisé lors de la Première Guerre mondiale, l'homme d'église servit dans les années 1920-1923, comme aumônier des troupes françaises d'occupation en Turquie, en Cilicie puis à Constantinople. Edouard Maloyan répond qu'il serait intéressant d'en publier des extraits.

Après un premier refus, Claude Olchowik confie finalement les précieux cahiers à Edouard Maloyan et à l'abbé Raymond Boyer, historien et archéologue de renom, qui a réalisé l'essentiel du travail scientifique d'édition du journal de l'abbé Chaperon. C'est lui qui a extrait des carnets les passages relatifs aux Arméniens, qui en a écrit le texte, l'a muni d'une introduction sur la vie et l'œuvre de l'abbé Chaperon, de notes explicatives, d'un index, de cartes et a fait le choix des illustrations. Signalons que l'abbé Boyer, devenu l'un des présidents d'honneur de l'Amicale des Arméniens de Draguignan et de sa région, maîtrise parfaitement l'arménien. Grâce à l'intervention de Mgr. Daron Géréjian, vicaire général des Arméniens du midi de la France, l'ouvrage a pu être édité grâce à l'Institut Euroméditerranéen pour l'Arménie, présidé par M. Ohan Hékimian.

Pour situer le journal dans son contexte, le Dr. Yves Ternon rédige une introduction historique, il y dresse un état des lieux en Cilicie où, des 1920, les troupes françaises se heurtent aux nationalistes turcs. Le lecteur peut alors entrer de plain-pied dans le Journal de l'abbé Chaperon divisé en deux parties : la vie quotidienne des troupes françaises en 1920 au camp de Katma, puis lors du siège d'Aintab, et les témoignages recueillis sur les déportations et le génocide des Arméniens en Cilicie, puis à Makrikeuy. bourgade toute proche de Constantinople, sur la mer de Marmara. Ce journal constitue la principale source de renseignements sur les actions de l'abbé Chaperon en faveur des Arméniens rescapés du génocide, en particulier des orphelins. Comme l'écrit Yves Ternon dans son introduction historique : « En Cilicie ,l'abbé Chaperon était un témoin de l'histoire. Ici, à Constantinople, il en devient, modestement, un acteur ».

Elisabeth Baudourian, Nouvelles d’Arménie Magazine, numéro 19, janvier 1997


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