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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Monseigneur Grigoris BALAKIAN
( 1875 - 1934 )

L'auteur

Monseigneur Grigoris BALAKIAN --- Cliquer pour agrandir
Naissance le 4 février 1875 à Tokat (Turquie), décès le 8 octobre 1934 à Marseille (Bouches-du-Rhône, France)

Grigoris Balakian était de ces religieux particuliers à l’Eglise arménienne apostolique qui ont fait vœu de célibat, deviennent docteurs en théologie, fournissent les cadres de la hiérarchie et se distinguent de la catégorie subalterne et (en principe) moins instruites des prêtres séculiers desservant les paroisses (généralement) rurales.

Il naquit en 1875 à Tokat, l’antique Comana Pontica, à 250 km à l’est d’Angora (Ankara).Ce grand-oncle de l’écrivain Peter Balakian a d’abord poursuit ses études à Erzurum en Turquie avant de passer deux années en Allemagne où il poursuit des études théologiques. Il s’engage alors dans la vie religieuse et devient vartabed (titre honorifique) en 1908 : il adopte « Krikor Balakian » comme nom religieux.
Le 24 avril 1915, il fait partie des intellectuels arrêtés lors de la rafle de Constantinople. Il est des 190 intellectuels déportés vers Çankırı (tout comme Komitas) ; seuls seize d’entre eux survivront.
Après Çankırı, il est déporté vers Deir ez-Zor. Il parvient à s’échapper et à rejoindre un chantier de construction de chemin de fer dans la région de Bagdad. Là, des ingénieurs allemands l’aident à fuir sous la fausse identité de « Herr Bernstein ».
En 1921 à Berlin, il est avec Johannes Lepsius, l’un des témoins qui témoignent en faveur de Soghomon Tehlirian lors de son procès consécutif à l’assassinat de Talaat Pacha.
Par la suite, il devient Prélat des arméniens de Grande-Bretagne à Manchester puis à Londres ; il est enfin évêque des arméniens de Marseille où il s’investit notamment dans la construction de la cathédrale des Saints-Traducteurs de Marseille de 1928 à 1931. Il avait par ailleurs consacré l’église Sainte-Marie de Nice en janvier 1928.
Il mourut subitement le 8 octobre 1934, probablement sans avoir donné toute sa mesure. Il avait cinquante-cinq ans. Il repose au cimetière de Saint-Pierre à Marseille

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Livre numéro 918
Monseigneur Grigoris BALAKIAN --- Cliquer pour agrandir Le Golgotha arménien - Berlin - Der es-Zor
 
Titre : Le Golgotha arménien - Berlin - Der es-Zor / auteur(s) : Monseigneur Grigoris BALAKIAN - Tome 2 ; Traduit de l’arménien par Hratch Bedrossian
Editeur : Le Cercle d écrits caucasiens
Année : 2004
Imprimeur/Fabricant : 94-Cachan : Impr. TLR
Description : 2 vol. (406, 278 p.-2 dépl.) : portr., cartes en noir et en coul., couv. et jaquette ill. en coul. ; 23 cm
Collection : Mémoires
Notes : Biographie de l'auteur par Jacques Mouradian
Autres auteurs : Hratch BEDROSSIAN [traducteur] -
Sujets : Arménie -- Histoire -- Génocide
ISBN : 2913564135
Bibliothèques : Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 29,50 euros

Commentaire :

Plus de quatre-vingt cinq ans après le génocide des Arméniens perpétré en 1915-1917 dans l’Empire ottoman par le gouvernement criminel jeune-turc, très peu de témoignages directs de survivants ont été publiés à l’intention du public occidental. La raison principale en est que l’élite intellectuelle d’une nation multi-séculaire ayant été méthodiquement exterminée, forfait inouï dans l’histoire de l’humanité aussi bien avant qu’après 1915, les rescapés réduits à l’état d’épaves furent incapables, pour des raisons psychologiques notamment, de raconter par l’écrit leur chemin de croix individuel et moins encore celui d’un peuple tout entier.

Les mémoires de Grigoris BALAKIAN, qui comblent ce vide, sont précieux à plus d’un titre. D’abord, l’auteur en a entrepris la rédaction dès 1919-1920, soit cinq ans à peine après le déclenchement du génocide en avril 1915 ; en dépit des horreurs traversées, dont lez cauchemar avait annihilé la volonté des survivants de se les remémorer une nouvelle fois, il démontre une formidable détermination à les mettre noir sur blanc avant que le temps ait fait son œuvre. Du début jusqu’à la fin, son témoignage reflète d’ailleurs sa volonté d’en réchapper coûte que coûte afin de faire connaître le martyre de sa nation.
Ensuite, c’est un homme d’Eglise intransigeant et lucide qui, par son rang dans la hiérarchie cléricale arménienne de l’époque et par sa connaissance des acteurs politiques, est au fait des manœuvres en coulisse… Enfin, le langage dur, souvent virulent, qu’il emploie tant à l’égard des assassins que des victimes confère un crédit incontestable à son témoignage.
Des révélations notamment sur le rôle d’inspirateur, voire d’instigateur, que l’Allemagne kaiserienne joua dans l’anéantissement physique et culturel de la nation arménienne sur son sol ancestral et sur des avantages matériels immédiats qu’elle en retira, donnent de cette Allemagne l’image du responsable moral du génocide et constituent de sérieuses pistes pour des historiens cherchant à savoir à qui profite le crime.
Ajoutés à ces révélations, d’autres témoignages et aveux recueillis par l’auteur devraient inciter l’éventuel lecteur turc à s’interroger sur les motivations profondes des sphères dirigeantes ottomanes tant connues qu’occultes de cette époque, dont la préoccupation première n’était à l’évidence pas le bien-être futur du peuple turc, ni l’infamie qui ne manquerait pas de marquer celui-ci pour très longtemps.

Hratch BEDROSSIAN


Livre numéro 917
Monseigneur Grigoris BALAKIAN --- Cliquer pour agrandir Le Golgotha arménien - Berlin - Der es-Zor
 
Titre : Le Golgotha arménien - Berlin - Der es-Zor / auteur(s) : Monseigneur Grigoris BALAKIAN - Tome premier ; Traduit de l’arménien par Hratch Bedrossian
Editeur : Le Cercle d écrits caucasiens
Année : 2002
Imprimeur/Fabricant : 94-Cachan : Impr. TLR
Description : Couverture : "Une nuit d’avril", huile sur toile d’Archak, 1974 (Musée National de Erevan); 2 vol. (406, 278 p.-2 dépl.) : portr., cartes en noir et en coul., couv. et jaquette ill. en coul. ; 23 cm
Collection : Mémoires
Notes : Biographie de l'auteur par Jacques Mouradian
Autres auteurs : Hratch BEDROSSIAN [traducteur] -
Sujets : Arménie -- Histoire -- Génocide
ISBN : 2913564089
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 29,50 euros

Commentaire :

Plus de quatre-vingt cinq ans après le génocide des Arméniens perpétré en 1915-1917 dans l’Empire ottoman par le gouvernement criminel jeune-turc, très peu de témoignages directs de survivants ont été publiés à l’intention du public occidental. La raison principale en est que l’élite intellectuelle d’une nation multi-séculaire ayant été méthodiquement exterminée, forfait inouï dans l’histoire de l’humanité aussi bien avant qu’après 1915, les rescapés réduits à l’état d’épaves furent incapables, pour des raisons psychologiques notamment, de raconter par l’écrit leur chemin de croix individuel et moins encore celui d’un peuple tout entier.

Les mémoires de Grigoris BALAKIAN, qui comblent ce vide, sont précieux à plus d’un titre. D’abord, l’auteur en a entrepris la rédaction dès 1919-1920, soit cinq ans à peine après le déclenchement du génocide en avril 1915 ; en dépit des horreurs traversées, dont lez cauchemar avait annihilé la volonté des survivants de se les remémorer une nouvelle fois, il démontre une formidable détermination à les mettre noir sur blanc avant que le temps ait fait son œuvre. Du début jusqu’à la fin, son témoignage reflète d’ailleurs sa volonté d’en réchapper coûte que coûte afin de faire connaître le martyre de sa nation.
Ensuite, c’est un homme d’Eglise intransigeant et lucide qui, par son rang dans la hiérarchie cléricale arménienne de l’époque et par sa connaissance des acteurs politiques, est au fait des manœuvres en coulisse… Enfin, le langage dur, souvent virulent, qu’il emploie tant à l’égard des assassins que des victimes confère un crédit incontestable à son témoignage.
Des révélations notamment sur le rôle d’inspirateur, voire d’instigateur, que l’Allemagne kaiserienne joua dans l’anéantissement physique et culturel de la nation arménienne sur son sol ancestral et sur des avantages matériels immédiats qu’elle en retira, donnent de cette Allemagne l’image du responsable moral du génocide et constituent de sérieuses pistes pour des historiens cherchant à savoir à qui profite le crime.
Ajoutés à ces révélations, d’autres témoignages et aveux recueillis par l’auteur devraient inciter l’éventuel lecteur turc à s’interroger sur les motivations profondes des sphères dirigeantes ottomanes tant connues qu’occultes de cette époque, dont la préoccupation première n’était à l’évidence pas le bien-être futur du peuple turc, ni l’infamie qui ne manquerait pas de marquer celui-ci pour très longtemps.

Hratch BEDROSSIAN


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