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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Antoinette FOUQUE
( n. 1936 )

L'auteur

Antoinette FOUQUE --- Cliquer pour agrandir
Naissance le 1er octobre 1936 à Marseille (France).

Militante pour l'émancipation des femmes, psychanalyste, éditrice, essayiste, politologue et femme politique française. Avec des femmes du MLF, elle a lancé les éditions "Des femmes"

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Livre numéro 2026
Antoinette FOUQUE --- Cliquer pour agrandir Le dictionnaire universel des créatrices
Titre : Le dictionnaire universel des créatrices / auteur(s) :sous la direction de Béatrice Didier, Antoinette Fouque, Mireille Calle-Gruber ; lettrines dessinées par Sonia Rykiel
Editeur : Des femmes
Année : 2013
Imprimeur/Fabricant : impr. en Italie
Description : 3 vol. (XLIII-4982 p.) : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 26 cm ; T. 1, A-G ; T. 2, G-P ; T. 3, P-Z
Collection :
Notes : Les couv. portent en plus : "arts, géographie, exploration, histoire, politique, économie, littérature...". - Notes bibliogr. Index à la fin du vol. 3
Autres auteurs : Antoinette FOUQUE [directeur] - Anahide TER MINASSIAN [contribution] -
Sujets : Femmes -- Biographies -- Dictionnaires
ISBN : 9782721006318
Bibliothèques : Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 165,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Le Dictionnaire universel des créatrices est né de la volonté de mettre en lumière la création des femmes à travers le monde et l'histoire, de rendre visible leur apport à la civilisation.Pensé comme une contribution inédite au patrimoine culturel mondial, il a été rendu possible par plus de quatre décennies d'engagements et de travaux en France et dans tous les pays, qui ont permis de renouer avec une généalogie jusque-là privée de mémoire. Il entend recenser les créatrices connues ou encore méconnues qui, individuellement ou ensemble, ont marqué leur temps et ouvert des voies nouvelles dans un des champs de l'activité humaine.Son chantier d'étude couvre tous les continents, toutes les époques, tout le répertoire traditionnel des disciplines (artistiques, littéraires, philosophiques aussi bien que scientifiques) et il s'étend des sportives aux femmes politiques, en passant par les interprètes, les conteuses, les artisanes, fussent-elles anonymes. Créatrice, toute femme qui fait œuvre.Un dictionnaire encyclopédique pionnier et monumental.3 volumes de 1 600 pages.Plus de 100 directrices et directeurs de secteurs, personnalités reconnues dans leur domaine de recherche.Près de 1 600 auteur (e)s 12 000 articles sur une créatrice ou sur un thème, une école, un mouvement ou une culture dans lesquels les femmes se sont illustrées.Des articles classés par ordre alphabétique

Article de Florence Gopikian Yérémian, France-Arménie, numéro 405, Février 2014

La littérature et l'histoire arméniennes possèdent, de multiples femmes de plume dont les noms demeurent, hélas, trop souvent anonymes. Afin de faire sortir de l'ombre ces remarquables intellectuelles, Anahide Ter Minassian a accepté de participer à la rédaction d'un titanesque « Dictionnaire universel des créatrices ». Comportant près de 5 000 pages, cette bible « féministe » a eu l'ambition de répertorier plus de dix mille figures de femmes en provenance des quatre coins du monde. Chargée de la section consacrée aux écrivaines arméniennes, Anahide Ter Minassian a brossé le portrait d'une quarantaine d'amazones des XIXe et XXIe siècles en y ajoutant une petite poignée de militantes politiques. Un hommage finement mené.

France Arménie : Comment est née cette ambitieuse encyclopédie ?
Anahide Ter Minassian : Ce projet résulte de la détermination de trois grandes féministes : Antoinette Fougue (psychanalyste, politologue et directrice des Éditions des femmes), Béatrice Didier (docteur ès lettres classiques et critique littéraire) et Mireille Calle-Gruber (écrivain et professeur de littérature). Ces militantes courageuses ont eu la volonté de mettre en lumière la création des femmes en recensant non seulement les personnalités déjà célèbres mais en offrant également une reconnaissance à une multitude de créatrices anonymes qui ont bouleversé leur époque.

Trois volumes de 1 600 pages, plus de dix mille articles et une illustration signée Sonia Rykiel, on peut dire que les choses ont été rondement menées !
C'est effectivement un ouvrage de longue haleine. Près de 1 600 auteurs issus de tous les continents et de toutes les disciplines y ont participé : anthropologues, géophysiciens, psychanalystes... chacun a contribué à sa façon à la mise en lumière de pionnières ou de muses exceptionnelles. J'y travaille personnellement depuis cinq ans sous le titre de « directrice de la section littérature arménienne». Même si certaines de mes propositions sont passées à la trappe, on m'a laissé carte blanche dans le choix de mes «héroïnes». Les lecteurs vont ainsi pouvoir redécouvrir d'étonnantes femmes arméniennes telles que l'incontournable Silva Gaboudikian, qui fut l'écrivaine et l'académicienne la plus honorée de l'Arménie soviétique, mais aussi des personnalités plus discrètes comme les poétesses Atmadjian-Le Chevalier, Hourie Ipékian ou Violette Krikorian qui prône encore aujourd'hui une libération artistique et sexuelle de la société arménienne. J'ai aussi rendu hommage à des figures internationales comme la romancière arméno-américaine Aharonian, la journaliste russe Marietta Chaguinian (dite Jim Dollar), l'incroyable pédagogue Anahid Sarkissian ou la philosophe de l'art Chakè Matossian, professeur à l'Académie Royale de Bruxelles.

Parmi la multitude de profils que vous avez esquissés, quelles sont les personnalités qui se distinguent le plus à vos yeux ?
Il y en a beaucoup mais j'apprécie celles qui ont lutté pour l'instruction, la transmission ou tout simplement pour l'émancipation des femmes. À ce titre, Dussap Serpouhi, née en 1842, a été la première féministe arménienne de Constantinople. A travers ses écrits, elle aspirait déjà à changer le sort des femmes en prônant leur éducation et en s'opposant au mariage forcé. Tout aussi avant-gardiste, l'écrivaine et journaliste arméno-turque Haykanouch Mark a osé créer en 1919 à Constantinople la première revue féministe (Hay Guine) qui exhorta ses congénères à tenir la plume autant que la louche. Parmi les contemporaines, la linguiste Hilda Kalfayan Panossian a une grande place dans la défense de la langue arménienne et puis dans un registre plus intime - mais tout aussi méritant - il y a ma mère, Arménouhi Kévonian, auteure des tristement célèbres Noces noires de Gulizar.

Hormis les écrivaines, vous avez judicieusement glissé dans votre sélection quelques historiennes et des révolutionnaires arméniennes. Votre fibre militante a-t-elle repris le dessus au fil des pages?
Les historiennes sont aussi des femmes de plume tout comme les journalistes ; quant aux militantes politiques, je considère que lorsqu'une femme combat pour la libération de son peuple, elle englobe dans cette lutte une revendication implicite pour la libération de son sexe. Il y a une réelle relation entre le féminisme et le nationalisme. Zabel Essayan est un bon exemple de cette double lutte : née à Constantinople en 1878, elle écrivait pour le Mercure de France mais elle était également très active pour mobiliser l'opinion publique sur le Génocide. Dans un autre genre, Chouchanik Kourghinian, née à Gumri en 1876, a été la première Arménienne à inaugurer une poésie purement prolétarienne. Dans un registre plus catégorique, il y a bien sûr Lass, cette romancière engagée dans la résistance communiste aux côtés de Missak Manouchian qui finit ses jours à Ravensbrück en laissant derrière elle des poèmes inachevés sur son expérience concentrationnaire.

Florence Gopikian Yérémian, France-Arménie, numéro 405, Février 2014


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