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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Nikita DASTAKIAN
( 1897 - 19.. )

L'auteur

 
Naissance en 1897

Il combat en tant qu'officier, d'abord sur le Front autrichien, puis à Bakou où les soldats russes abandonnent le front en masse après la Révolution d'Octobre 1917. Nikita témoigne alors des exactions contre les Arméniens, qui le pousseront à fuir en Perse.

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Livre numéro 193
Nikita DASTAKIAN --- Cliquer pour agrandir Il venait de la ville noire, Souvenirs d'un Arménien du Caucase
Titre : Il venait de la ville noire, Souvenirs d'un Arménien du Caucase / auteur(s) : Nikita DASTAKIAN -
Editeur : L' Inventaire
Année : 1988
Imprimeur/Fabricant : Paris : Impr. IGP
Description : 413 p.- cahier photo n/b de 16 p. : ill., couv. ill. ; 15 x 21 cm
Collection :
Notes : En coédition avec le CRES (Genève)
Autres auteurs : Anahide TER MINASSIAN [introduction] -
Sujets : Génocide arménien (1915-1916 ) -- Récits personnels
ISBN : 9782910490157
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 21,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

4e de couverture

Ces Souvenirs d'un Arménien du Caucase sont la très véridique et fantastique histoire d'un homme simple, Nikita Dastakian.
Nikita Dastakian est né avec le siècle, dans la communauté arménienne de Transcaucasie.
Ce nom sonne comme une musique et, pour quiconque n'y a pas été, il évoque un pays, beau, fabuleux, mythique.
Mais la communauté arménienne, comme tant d'autres communautés porteuses d'une culture ancienne et précieuse, va être balayée par, selon l'expression d'A. Courhan, «la marée noire des sociétés modernes».
Le dix-neuvième siècle accouche du vingtième dans de grands soubresauts : l'Empire ottoman et l'Empire russe s'agitent et s'entrechoquent, les Arméniens sont massacrés et dispersés. Tout jeune, Nikita Dastakian participe à leur Diaspora, mais les remous colossaux qui agitent l'Occident dans cette première moitié du siècle vont, au travers des situations les plus extraordinaires, ballotter notre homme de Bakou, la «Ville Noire», capitale du pétrole au début du siècle, en Europe et jusqu'en Sibérie.
Voici, dans un parler où sonnent les langues et les souvenirs des peuples d'Occident et d'Orient, un témoignage sur cinquante ans d'histoire qui ont façonné la situation géopolitique actuelle de l'Europe et de l'ex-Union soviétique.
Voici un document inestimable sur tout un pan du destin mal connu des Arméniens de Transcaucasie.
Voici l'histoire d'une grande aventure personnelle où l'humour et la sage bienveillance du conteur relatent les faits les plus cocasses comme les plus terribles, sans ombre de rancune.
Voici, enfin, un livre où vous verrez que le méchant ne saurait jamais tout à fait vaincre le bon, ni le grand écraser le petit. Ouvrez-le vite !
J. MERLEAU-PONTY


Véritables "confessions d'un enfant du siècle", ces "souvenirs d'un Arménien du Caucase" racontent le destin hors du commun de Nikita Dastakian. Né en 1897, cet Arménien a en effet participé à tous les grands événements qui ont fait l'histoire de la Russie puis de l'URSS au XXe siècle. Tout commence à une époque heureuse où, dans le Caucase, Arméniens et Tatars vivent en paix. Le père du petit Nikita, Abraham, s'installe alors en périphérie de Bakou, dans une de ces "villes noires" pour devenir un notable incontournable : il est Directeur général de l'Association des producteurs de pétrole. Mais avant d'en arriver là, Abraham Dastakian a connu la vie trépidante pétersbourgeoise, et les geôles de la Forteresse Pierre-et-Paul où l'on jetait ceux qui, comme lui, soutenaient le célèbre mouvement Narodnaïa Volia. En racontant les origines de sa famille, Nikita Dastakian nous permet surtout de saisir la complexité d'un empire russe qui parvient difficilement à garder la main-mise sur ses minorités et ses richesses naturelles.
L'enfance de Nikita est plutôt idyllique. Il raconte la ville, le quotidien d'un peuple tranquille heureux de profiter du soleil toute l'année. Les portraits des notables arméniens et tatars sont croustillants, les anecdotes incroyables. On est loin des soucis de l'empire russe.

Mais les premiers massacres d'Arméniens en 1905, perpétrés par les Tatars, sonnent le glas de cet âge d'or. Les enfants Dastakian sont alors envoyés chez une tante de Saint-Petersbourg où ils poursuivent leurs études, loin des conflits qui animent le Caucase.

Ils sont rattrapés par les événements avec l'entrée en guerre de l'empire russe aux côtés des Alliés. L'empire ottoman est alors menaçant. Nikita Dastakian combat en tant qu'officier, d'abord sur le Front autrichien, puis à Bakou où les soldats russes abandonnent le front en masse après la Révolution d'Octobre 1917. Nikita témoigne alors des exactions contre les Arméniens, qui le pousseront à fuir en Perse. Mais le voyage ne s'arrête pas là.

Après quelques années en Europe, à Paris, Berlin, et Londres, le jeune Dastakian rejoint son père en Roumanie, en 1925. Là-bas, il se fait de nouveaux amis, travaille. La Seconde Guerre mondiale vient bouleverser sa vie. Car si les Roumains sont d'abord neutres, la démission du roi Carol II, puis la prise du pouvoir par Antonescu les pousseront aux côtés des Nazis. Le témoignage de Nikita s'applique ensuite à décrire méthodiquement les purges organisées par les Soviétiques après leur entrée dans le pays. Notre héros est alors menacé en tant que "ancien officier de l'armée tsariste" et employé d'une entreprise dirigée par un activiste arménien en Roumanie. Arrêté, il est envoyé en camion à Kichinev, puis en train à Moscou. Direction la Loubianka. Son rôle de "mouton" auprès d'importants personnages nazis nous apprend beaucoup sur l'envers de la Seconde Guerre mondiale. Et si la mort de Staline lui fait espérer la liberté, il n'obtiendra qu'une "déportation à vie", ou relégation, au Kazakhstan, dans un petit village. Nikita aurait pu finir sa vie en Asie Centrale, mais le sort en décide à nouveau autrement. Des nouvelles de parents proches, vivant à Paris, permettent à Nikita d'élaborer un plan. Il entreprend alors une action pour quitter l'URSS. Ce qu'il parvient à faire en 1956, le jour même où les troupes soviétiques occupent Budapest. Sa nouvelle vie à Paris commence alors.

Tous ces événements, Nikita nous les raconte avec simplicité et parfois avec humour. Son regard parfois candide ne manque cependant jamais de pertinence. Il nous éclaire sur les vicissitudes de destins les plus incroyables, car ce livre est aussi l'histoire de nombreuses rencontres impromptues, au détour d'une rue de Bakou, d'un convoi militaire, d'une geôle ou d'une allée de camp. En écrivant ses mémoires, Nikita Dastakian rend hommage à sa famille, elle aussi victime de ce siècle, et à ces inconnus. Il montre aussi que l'espoir fait vivre.

Elena Pavel, Revue Regard sur l'Est


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