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Historique et actions du CDCA Les Comités de Défense de la Cause Arménienne (CDCA) se sont organisés dans le monde à partir de 1965, date du cinquantième anniversaire du Génocide des Arméniens, à l'initiative du parti politique arménien FRA-Dachnaktsoutioun (Parti Socialiste, membre de l'Internationale Socialiste). Leur rôle est de promouvoir la Cause Arménienne au sein des communautés arméniennes, auprès des médias, des instances politiques, des organisations internationales et de l'opinion publique, afin d'obtenir une prise de conscience et des dispositions en sa faveur. Les CDCA sont présents en France, Grande-Bretagne, Grèce, Russie, Liban, Etats-Unis, Canada, Argentine, Australie, pour ne citer que les principaux. Dotés de bureaux permanents, à Athènes et Washington, et d'un comité central, les CDCA œuvrent, notamment pour la reconnaissance du génocide des Arméniens par les Parlements nationaux. Il faut mettre à leur actif les résolutions adoptées en ce sens par les Parlements en Argentine, Bulgarie, Canada, Chypre, Grèce, Liban, Russie, Uruguay et Etats-Unis (Chambre des Représentants). - - - En France, le Comité de Défense de la Cause Arménienne s'attache principalement à obtenir la reconnaissance du génocide des Arméniens par les instances internationales et européennes, la Turquie et la France, et à défendre le droit à des réparations morales et matérielles des victimes du Génocide. Il combat également le négationnisme du Génocide des Arméniens mis en œuvre par l'Etat turc et divers historiens. Le CDCA est à l'origine de deux avancées majeures pour la reconnaissance du génocide : - l'inclusion de la mention du Génocide des Arméniens (Paragraphe 30) dans le rapport sur la question du génocide, adopté en août 1985 par la Sous-Commission de la lutte contre les mesures discriminatoires et de la protection des minorités de l'Organisation des Nations Unies. Cette victoire intervenait après un long combat des CDCA, entamé en 1973. - l'adoption de la résolution «sur une solution politique de la Question arménienne» par le Parlement Européen, le 18 juin 1987, qui affirmait la nature de «génocide» des événements de 1915 et demandait notamment à la Turquie de reconnaître ce Génocide et d'entamer un dialogue avec les représentants politiques des Arméniens. Le Comité de Défense de la Cause Arménienne a aussi engagé la lutte contre le négationnisme du génocide des Arméniens, en 1994, en poursuivant en justice l'historien Bernard Lewis, auteur de propos négationnistes dans le journal Le Monde, et en agissant auprès des groupes politiques à l'Assemblée Nationale pour que la loi française punisse la négation de tous les génocides. A l'issu du procès qui a reconnu dans ses attendus que les propos de l'historien visaient bien à nier un génocide, mais que la cour ne pouvait appliquer à ses propos la loi Gayssot, le CDCA s'est engagée dans un processus visant à étendre cette loi à l'ensemble des crimes contre l'humanité reconnu par la France ou par une instance internationale à laquelle adhère la France. A un autre niveau, le Comité de Défense de la Cause Arménienne est intervenu afin de dénoncer l'élection au Collège de France d'un universitaire français, Gilles Veinstein, qui avait publié en 1995 dans la revue Histoire un article révisionniste à l'égard du génocide des Arméniens. Le CDCA a également contribué à l’adoption par l’Assemblée Nationale française, le 29 mai 1998, d’une proposition de loi reconnaissant le génocide des Arméniens de 1915. Le Rapporteur de la commission des Affaires Etrangères a auditionné le Président du CDCA, Ara Krikorian et l’historien Yves Ternon pour l’élaboration de son rapport. L’action du CDCA continue en direction des sénateurs pour l’adoption de cette proposition de loi. Le CDCA a organisé un Colloque International intitulé «L’actualité du génocide des Arménien» en avril 1998 à la Sorbonne à Paris, réunissant plus de 30 spécialistes de la question. En octobre 1999, les actes du colloque sont publiés avec une préface de Jack Lang, Président de la Commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée Nationale. Mais la question de la reconnaissance du génocide n'est pas le seul objectif du CDCA. Dès les premières manifestations demandant l'évolution du statut du Karabakh (en 1988), région autonome arménienne rattachée par Staline à l'Azerbaidjan en 1924, le CDCA a mené des actions de sensibilisation des hommes politiques français visant à faire admettre le droit à l'autodétermination du peuple du Karabakh. Cette revendication s'est étendue à partir de 1989 à l'indépendance de la République d'Arménie qui est intervenue en septembre 1991. L'indépendance de l'Arménie, la consolidation de sa démocratie au travers du renforcement du fonctionnement démocratique de ses institutions politiques et de son développement économique socialement maîtrisé, sont des lignes directrices fondamentales de l'action du CDCA. Elles se sont concrétisées par la création en 1991 d'un réseau arménophile «Pro Arménia» d'hommes politiques, d'intellectuels, d'entrepreneurs et de journalistes dont le nom fait référence à un mouvement du même nom crée au début du siècle sous l'impulsion de Georges Clémenceau et de Jean Jaurès. L'action du CDCA en faveur du développement de la jeune République d'Arménie s'est également manifestée par sa participation à la Conférence Arménie-Diaspora qui s'est déroulée à Erevan en septembre 1999. Cette conférence a abouti à la mise en place d'une structure permanente d'échanges entre la Diaspora et l'Arménie dont fait partie le CDCA. Au sein de la communauté française d'origine arménienne, le CDCA œuvre à la création d'une structure représentative. C'est dans ce sens qu'elle participe dès l'origine aux actions des Comités du 24 avril créés sur Paris, Lyon et Marseille à partir de 1995. Dans le cadre de ses structures, le CDCA est favorable à la création à terme d'un Conseil National Représentatif élu par les français d'origine arménienne. Site web de l'auteur : www.cdca.asso.fr |
Livre numéro 1951
Livre numéro 1945
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