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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Jean AYANIAN
( 1932 - 2008 )

L'auteur

 
Naissance le 26 octobre 1932 à Vienne (Isère, France), décès le 11 décembre 2008 à Vienne (Isère, France).

Longtemps animateur de la section Dachnak de Grenoble.
Membre éminent du CDCA, il fut de ceux qui accompagnèrent assidûment Paule Duport, parlementaire européenne socialiste, dont la démarche aboutit à l’adoption par le parlement européen de la résolution du 18 juin 1987 sur la reconnaissance du génocide. Marié, père de 4 enfants, Jean Ayanian fut en outre l’auteur du « Kemp », un ouvrage émouvant décrivant l’arrivée et l’installation des Arméniens dans une usine désaffectée d’armement de Vienne transformée en camp de transit, ouvrage qui lui valut le Prix Guizot (médaille de bronze), de l'Académie française, Palmarès 2002.

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Livre numéro 49
Jean AYANIAN --- Cliquer pour agrandir Le kemp : une enfance intra-muros
Titre : Le kemp : une enfance intra-muros / auteur(s) : Jean AYANIAN - Anahide TER MINASSIAN - précédé de Vienne ou Les étrangers dans la ville / par Anahide Ter Minassian
Editeur : Parenthèses
Année : 2001
Imprimeur/Fabricant : Gémenos : Impr. Horizon
Description : 155 p. : ill., couv. ill. ; 23 cm
Collection : Diasporales
Notes :
Autres auteurs :
Sujets : Biographies -- Autobiographies
ISBN : 9782863641040
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 19,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Des dizaines de familles rescapés du génocide arménien de 1915 répondent à l’appel de l’industrie textile viennoise et s’installent en 1922 dans une ancienne usine d’armement désaffectée. Se crée alors une sorte de phalanstère arménien avec ses traditions, ses souvenirs. Les nouveaux arrivés appellent eux-mêmes leurs logements «le kemp», en référence à la prononciation américaine des camps d’orphelins arméniens du Liban-Syrie.
La première partie de cet ouvrage, «Vienne, ou des étrangers dans la ville», est une étude historique de ce petit monde diasporique écrite par l’historienne Anahide Ter Minassian. La seconde partie est le témoignage de Jean Ayanian qui est né en 1932 au «kemp» et y a grandi.
Le Kemp, véritable petite ville dans la ville qu'est Vienne, borde le Rhône. En 1922, il regroupe certains de ceux qui, loin de leur terre natale, ont voulu sauver ce qui restait de leur joie de vivre. C'est dans cet amour des siens et de sa communauté que Jean Ayanian a grandi, autour des entreprises textiles et des bâtiments industriels. Il évoque avec le sourire les mauvais tours de l'enfant qu'il était : intercepter les lettres d'amour que reçoivent certains habitants du Kemp dans l'unique boîte aux lettres, monter sur les toits pour contempler la vallée durant les chaudes nuits d'été. Mais ressurgissent aussi des frustrations engendrées par le mépris des uns envers les valeurs des autres. Quand deux gendarmes l'interpellent pour prendre la farine qu'il rapporte chez lui, il s'indigne : « Quelle honte ! (...) le pain on ne le vole pas, on le partage ». Brossant ainsi la vie du Kemp dans un pêle-mêle de souvenirs, il en traverse à nouveau les événements marquants et réanime leurs acteurs. Naissance, mariage et mort sont des temps forts évoqués et illustrés par des photographies d'époque.

Le témoignage se fait alors longue rêverie où les êtres chers et disparus reviennent les uns après les autres. Survient pourtant la « déchirure » que constitue le Nerkaght en 1947, ou cet illusoire retour vers un Eden perdu. Nouveau départ pour l'Arménie, désormais soviétique. Nouvel espoir déçu. L'équilibre est rompu lorsqu' apparaît un nouvel acquéreur dans les années soixante. Mais, la galerie de portraits dominée par ceux des grands-mères, dédicataires du récit, sauve la magie de ce voyage dans le temps. La grand-mère de l'auteur, « miraculée de la déportation dans le désert de Deir-ez-Zor» et symbole de résurrection y apparaît comme une figure centrale. Le récit est précédé d'une étude plus objective sur l'intégration des Arméniens dans le Kemp. Menée par Anahide Ter Minassian avec le recul qu'accordé l'histoire, elle complète le récit par son point de vue surplombant et non plus interne.


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