L'auteur | |
Naissance le 21 décembre 1851 à Samsun, décès le 12 février 1908 - assassiné - au Caire (Égypte). Auteur de nouvelles, il évolua du romantisme vers un réalisme pénétré de passion politique : Rouge offrande (1901) oppose les compromissions de la riche bourgeoisie de Constantinople à la lutte des provinces contre le joug turc. Journaliste et romancier de talent, cet enfant du Zartonk, la renaissance arménienne, avait été formé chez les Mekhitaristes de Venise et eut comme maître le père Ghevont Alichan. Opposant à la dictature du sultan Abdul Hamid II, il dut son salut à l'exil, d'abord à Paris, Venise, puis au Caire où il poursuivit ses activités journalistiques. Entièrement dévoué à la défense de la Cause arménienne, Arpiar Arpiarian prit part aux côtés de Levon Chanth, Dikran Gamsaragan, Levon Pachalian, Yervant Odian et Krikor Zohrab, à la refonte de la littérature arménienne à travers divers organes de presse (Massis, Arèvelk...). Le jeune Arpiarian a tracé son sillon dans l'espace littéraire et dans la presse, notamment avec l'aventure du journal Arèvelk (1894-1912, avec une interruption durant les massacres hamidiens). Ce qui fit de lui tout naturellement le chef de file d'un nouveau courant de jeunes intellectuels enthousiastes, pressés de s'affranchir du passé, doublé d'une figure pionnière du réalisme arménien. Arpiarian a prôné la réforme des mœurs du clergé, dénoncé sa cupidité, tout en insistant sur la nécessité d'améliorer l'éducation nationale arménienne. Mais Arpiarian fut aussi le romancier de l'émancipation et de la lucidité. Son style néo-réaliste fait écho à des évènements réels comme la manifestation de Kum Kapi organisée par le parti Hentchak et la révolte du Sassoun. Sa mort brutale et prématurée reste une tache indélébile dans l'histoire du mouvement révolutionnaire national dans la mesure où il est tombé sous des balles arméniennes. Article Tigrane Yégavian, France-Arménie, numéro 471, Février 2020 |
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