Livre numéro 1068
|   | Monuments arméniens de Haute-Arménie |
Titre : | Monuments arméniens de Haute-Arménie / auteur(s) : Jean-Michel THIERRY - |
Editeur : | CNRS Éditions |
Année : | 2005 |
Imprimeur/Fabricant : | EMD SAS, 53110 Lassay-le-Châteaux |
Description : | 199 pages, 22 x 28 cm ; 85 illustrations noir et blanc, 82 cartes et schémas |
Collection : | |
Notes : | Ouvrage publié sous le patronyme moins abrégé que d'habitude "Thierry de Crussol" |
Autres auteurs : | |
Sujets : | |
ISBN : | 9782271061874 |
Bibliothèques : | Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France |
Prix : | 39,00 euros |
Achat possible sur : | Amazon |
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Commentaire :Fruit de trente années de recherches, cet ouvrage propose un répertoire complet des monuments arméniens de Haute-Arménie situés actuellement en Turquie centrale. Beaucoup d'entre eux ont été découverts par l'auteur lui-même et sont à ce jour encore inconnus de la communauté scientifique. Délimitant le territoire concerné sur la base de données historiques et géographiques, il en retrace l'histoire de l'Antiquité jusqu'au seuil du XXe siècle, puis donne un aperçu général des problèmes archéologiques, des types et des techniques de construction au cours des siècles. Suit un répertoire alphabétique des monuments, région par région. Chaque notice expose la situation, l'histoire et la description du monument, accompagnées d'une riche iconographie, constituée de photographies, de cartes et de plans. Les monuments concernés bénéficient d'une très faible protection et se dégradent inexorablement : l'inventaire de Jean-Michel Thierry de Crussol prend donc l'aspect d'un sauvetage virtuel d'une importance inestimable, une ultime description avant disparition. |
Livre numéro 716
|   | L'Arménie au Moyen Age |
Titre : | L'Arménie au Moyen Age / auteur(s) : Jean-Michel THIERRY - |
Editeur : | Zodiaque |
Année : | 2000 |
Imprimeur/Fabricant : | Abbaye de la Pierre-qui-Vire, 89630 St-Léger-Vauban |
Description : | 350 pages, dont 146 pages d'illustrations en couleurs, plans et dessins, 26 x 16 cm |
Collection : | Collection Les Formes de la nuit numéro 13 |
Notes : | Bibliogr. p. 316-317. Glossaire. Index |
Autres auteurs : | |
Sujets : | Monasteres -- Armenie -- Repertoires |
ISBN : | 9782736902681 |
Bibliothèques : | Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France |
Prix : | 60,00 euros |
Achat possible sur : | Amazon |
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Commentaire :Cet ouvrage traite de la culture chrétienne en Arménie du IVe siècle à la fin du XVe siècle quand le pays fut ruiné par les invasions turcomanes. La première partie de l'ouvrage décrit et analyse les monuments de l'art arménien dans leur cadre, et nous évoque les trois grandes époques historiques : l'époque protomédiévale (IVe - VIIe siècles) qui s'achève sur un véritable Age d'Or, l'époque mésamédiévale (IXe - XIe siècles) qui est celle d'une première Renaissance et l'époque tardomédiévale (XIIIe - XVIe siècles) qui est nommée encore seconde Renaissance. La seconde partie est documentaire : définitions et classifications typologiques, glossaire, bibliographie et index. L'ouvrage est illustré de nombreux plans et dessins. Une documentation photographique abondante rassemblée depuis quarante ans par l'auteur et son épouse, fait de ce livre un témoignage de premier ordre pour des monuments aujourd'hui endommagés ou même complètement détruits.
Article La rédaction de ce treizième volume de la collection "Les formes de la nuit", a été confiée à l'érudition de Jean-Michel Thierry, chargé de conférences de civilisation arménienne à l'Ecole des Hautes Etudes de Paris. C'est un volumineux ouvrage qui prend le parti de développer l'art arménien de façon chronologique selon trois périodes dites protomédiévale ( IV - VII'-" siècles), mésomédiévale (IX- XI'," siècles), et tardomèdièvale (XII- XIVe-" siècle). Découpage classique qui suit d'assez près l'histoire : le christianisme militant des premiers siècles qui "installe" les piliers de la civilisation chrétienne de l'Arménie, son alphabet sa langue avec la traduction de la Bible où Dieu parle désormais en arménien au peuple, ses monuments de culte qui fondent un art nouveau, le tout suivi de l'orage de l'invasion arabe, puis la renaissance sous l'hégémonie des Bagratides. Enfin, une nouvelle période, la dernière, avec l'autonomie des Zakarian et de l'Arménie cilicienne avant la "nuit turcomane". On aura remarqué que le Moyen-Age arménien ne coïncide pas avec le Moyen-Age occidental bien moins étalé dans le temps. L'ensemble de ce contexte historique est bien expliqué par Jean-Michel Thierry, de façon claire et synthétique. Livre d'archéoloqie On trouvera cependant peu de grands développements historiques. Car le livre intitulé "L'Arménie au Moyen-Age" contrairement à ce que pourrait faire croire le titre n'est pas un livre d'histoire, ni politique, ni sociale, ni économique. Il est un livre d'art et d'archéologie. Les "khatchkars" ainsi que les miniatures y sont traités mais apparaissent cependant marginaux devant la prépondérance prise par l'architecture qui est le domaine de prédilection de l'auteur. Chaque bâtiment reçoit une description rigoureuse qui intéressera sans aucun doute les fous d'archéologie, mais laissera un peu sur leur faim ceux qui approcheraient pour la première fois, et par cet ouvrage, la matière arménienne et l'austérité quasi monacale de Jean-Michel Thierry. Mais fort heureusement, une partie intitulée "Annexes", très intéressante, présente un glossaire, des dessins typologiques qui familiariseront le profane aux différents plans, narthex et autres "jamatouns". Livre d'art Livre d'art, avons-nous dit. Art de l'Arménie et art de la photo aussi. Elles sont magnifiques. Certaines sont très rares. On les doit à Jean-Michel Thierry dont on ne soulignera jamais assez la clairvoyance, la perspicacité et l'intelligence qu'il a portées toute sa vie, avec son épouse Nicole Thierry, sur les monuments arméniens situés depuis 1923 en Turquie. Il en détient aujourd'hui sans doute la plus grande collection au monde de photos. Certaines ont valeur de seul témoignage de ce qui a existé et qui n'existe plus. Il nous en fait profiter ici pour une infime partie. Citons les plus connus : Ani (remparts, églises et palais), Aghtamar mais aussi Bagnayr, Horomos, Goms et d'autres encore. On regrettera à ce sujet que les illustrations ne soient pas associées au texte qui les concerne, mais regroupées en feuillets, et que ne soient pas mentionnés la date des photos et l'état actuel du monument. Le lecteur ne peut pas de lui-même savoir que la photo de Saint Barthélémy d'Aghbak, vers la frontière turco-iranienne, a été prise par Jean-Michel Thierry dans les années 50, ni que la coupole et la moitié du tympan sont aujourd'hui détruits. Mais on apprendra incidemment que la cathédrale de Kars, située dans une région où le fondamentalisme musulman est très actif dans la Turquie laïque, vient d'être consacrée au culte musulman. Remarques mineures qui n'enlèvent rien à ce florilège d'art médiéval arménien qui situe bien la contribution arménienne à l'élaboration du patrimoine universel de l'Humanité. C'est l'un des objectifs des Editions Zodiaque et il est réussi. Mihran Amtablian, France-Arménie, 206 Décembre 2000 |
Livre numéro 715
|   | Répertoire des monastères arméniens |
Titre : | Répertoire des monastères arméniens / auteur(s) : Jean-Michel THIERRY - |
Editeur : | Brepols |
Année : | 1993 |
Imprimeur/Fabricant : | |
Description : | XVI-250 p. 26 cm |
Collection : | Corpus christianorum . [Series Graeca |
Notes : | |
Autres auteurs : | |
Sujets : | Monasteres -- Armenie -- Repertoires |
ISBN : | 2503503292 |
Bibliothèques : | Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France |
Prix : | |
Commentaire : |
Livre numéro 1199
|   | Eglises et couvents du Karabagh |
Titre : | Eglises et couvents du Karabagh / auteur(s) : Jean-Michel THIERRY - |
Editeur : | Catholicossat arménien de Cilicie |
Année : | 1991 |
Imprimeur/Fabricant : | |
Description : | 302 p. : ill. en noir et en coul., jaquette ill. en coul. ; 27 cm |
Collection : | Matériaux pour l'archéologie arménienne ; 3 |
Notes : | La p. de titre et la couv. portent en plus : "Publication du prix littéraire Kevork Melitinetsi", n ° 26. - Bibliogr. p. 225-231. Index |
Autres auteurs : | |
Sujets : | Églises -- Constructions -- Haut-Karabakh |
ISBN : | |
Bibliothèques : | Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France |
Prix : | 40 dollars |
Commentaire : |
Livre numéro 714
|   | Monuments arméniens du Vaspurakan |
Titre : | Monuments arméniens du Vaspurakan / auteur(s) : Jean-Michel THIERRY - |
Editeur : | Geuthner |
Année : | 1989 |
Imprimeur/Fabricant : | Impr. au Liban |
Description : | 558 p.-XCIII p. de pl.-[1] f. depl. ill. 29 cm |
Collection : | Bibliotheque archeologique et historique / Institut francais d'archeologie du Proche-Orient : 129 |
Notes : | Bibliogr. p. 15-33. Index |
Autres auteurs : | |
Sujets : | Vaspurakan Royaume * Art armenien -- Turquie -- Van Lac de Turquie region * Antiquites chretiennes -- Turquie -- Van Lac de Turquie region |
ISBN : | |
Bibliothèques : | Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France |
Prix : | 2705305564 |
Commentaire : |
Livre numéro 247
|   | Les Arts arméniens |
Commentaire :Une édition historique L'Art Arménien est un domaine vaste et riche : plusieurs milliers d'églises et plus de vingt mille manuscrits répertoriés mais aussi de la céramique et de l'orfèvrerie. Voila ce que Jean-Michel Thierry, chargé de cours de culture arménienne à l'INALCO et Patrick Donabedian, Docteur en Histoire de l'Art (Paris) et Docteur ès Sciences Artistiques de l'Académie des Beaux-Arts d'URSS ont voulu immortaliser à travers l'ouvrage publié aux Editions Mazenod, ouvrage auquel a participé Mme Nicole Thierry. Ce livre révèle, outre l'origine thrace du peuple arménien, quelques faits historiques et légendaires de notre histoire religieuse, comme par exemple la légende de saint Grégoire bravant le Roi Tiridate ou Dertad III. Axé avant tout sur l'architecture arménienne, cet ouvrage est présenté par Jean-Michel Thierry comme un complément de l'oeuvre de Mlle Sirarpie Der Nercessian. En effet, J.-M. Thierry et P. Donabédian ont inclus dans leur livre des documents architecturaux d'édifices situés très à l'ouest de l'Arménie historique, ou des monuments jusqu'ici négligés ou inconnus (voir Gamk n°799 du 1-2 novembre 87). D'ailleurs, le tableau des sites architecturaux arméniens représente à lui seul une documentation synthétique et originale de l'étendue géographique de notre rayonnement culturel et national. Abondamment illustré par de très belles photos couleurs, soit de l'ensemble, soit des détails d'une église ou d'un monument, le livre présente, de plus, de nombreuses vues de khatchkars ainsi que les plans des principaux édifices. Bien entendu, I'orfèvrerie et la céramique trouvent également une place prépondérante dans l'ouvrage, à côté de très nombreux manuscrits. Ainsi, près de 900 illustrations jalonnent les pages de ce livre, accompagnées d'une rétrospective de chaque domaine de l'art arménien, rétrospective chronologique survolant des siècles d'histoire, allant du Vle siècle avant J.C. à l'époque moderne. Document très complet, témoignage de la vitalité et de la créativité d'un peuple, "les Arts Arméniens" de J-M. Thierry et P. Donabedian méritent de figurer dans une bibliothèque... Gérard Mouradian, France-Arménie (Décembre 1987)
Autre commentaire Il y a tout juste deux ans, en octobre 1985, les visiteurs du Musée de la Marine de Marseille pouvaient admirer une splendide exposition consacrée au livre arménien à travers les âges. Dans les vitrines, de magnifiques manuscrits enluminés côtoyaient de rarissimes impressions où l'élégance des caractères choisis rivalisait avec la beauté des gravures rappelant les ouvrages illustrés par Schauffelein ou Bernard Salomon. Toutefois, une absence remarquée, celle du livre concernant l'Arménie et les Arméniens. Les collectionneurs et les bibliophiles connaissent bien ces volumes réputés que l'on rencontre, parfois, au hasard des ventes. Par exemple, La Cosmographie, de Pierre Apian; les Discours et histoire véritable des navigations, pérégrinations et voyages faits en Turquie, de Nicolas d'Arseville; les Relations de divers voyages curieux, de Melchisedec Thévenot; les Voyages au Levant et en Asie de Jean Thévenot ou Les Six voyages en Turquie, en Perse et aux Indes, de Jean-Baptiste Tavernier. A ces titres des xve et xve siècles, il serait possible d'en ajouter quelques-uns, imprimés au xvii~e siècle. Mais il faudra attendre notre époque pour, de nouveau, trouver des ouvrages dignes de figurer dans la bibliothèque d'un amateur éclairé. Il s'agit là, naturellement, de publications où la qualité du texte va de pair avec le choix des illustrations, des caractères et l'élégance de la mise en page. Et encore, leur nombre se limite à quatre. Tout d'abord, les deux volumes du Armenia. Travels and Studies, de H.F.B. Lynch (1901); ensuite, ceux de Die Bankunst der Armenier und Europa, de Strzygowski (Vienne 1918) puis, les trois volumes de La Roseraie d'Arménie, d'Archag Tchobanian (Paris 1918,1923 et 1929), et enfin L'Art Arménien de Sirarpie Der Nersessian (Paris 1977). Depuis, plus rien. Il faudra, de nouveau, patienter, plus d'un demi-siècle pour pouvoir leur adjoindre Les Arts Arméniens, de Jean-Michel Thierry (chargé de cours à l'École Nationale des Langues Orientales Vivantes et directeur du Centre d'Études et de Documentation sur l'Art Chrétien Oriental) et Patrick Donabédian (Docteur de IIIe cycle en Histoire de l'Art et Docteur Ph. D. ès Sciences Artistiques de l'Académie des Beaux-Arts de l'U.R.S.S.) que publient les prestigieuses Éditions Mazonod. Trop souvent, on croit qu'il suffit d'une centaine d'illustrations en couleurs et d'une incertaine présentation pour obtenir un livre d'art. Rien de plus faux, et les responsables des Éditions Mazonod le savent bien qui cherchent toujours à allier la qualité et la précision du texte avec une iconographie rare ou inédite. Tels sont les soucis dominant la célèbre collection L'Art et les Grandes Civilisations, riche de plus d'une quinzaine de titres dont La Préhistoire de l'Art Occidental, I'Art en Inde, L'Art de l'Ancien Japon, Des Barbares à l'An Mil, I'Art Baroque... et maintenant Les Arts Arméniens. Par ailleurs, la rédaction des ouvrages a été confiée aux plus éminents spécialistes: André Leroi-Gourhan, Kostas Papaioannou, William Watson, Danielle et Vadime Elissoeff, Marcel Durliat, Yves Bottineau... et la recherche iconographique demande plusieurs années de labour. Le résultat, des livres qui satisfont tout à la fois le public éclairé des amateurs d'art et celui des érudits. Une collection qui est à l'art ce que La Pléiade est à la littérature. Par son titre, Les Arts Arméniens, cet ouvrage pourrait induire en erreur le lecteur profane, aussi les auteurs s'empressent-ils de délimiter leur propos : "Il n'est pas facile de dire ce qu'est exactement l'art arménien. Précisons d'abord que nous n'envisagerons pas ici l'art comme "la manière de faire une chose selon certaine méthode, selon certains procédés" ainsi que le veut Littré. Nous en écartons, en effet, les arts dits libéraux (poésie, musique) mais surtout nous nous attacherons davantage aux œuvres d'art elles-mêmes qu'à leurs procédés d'exécution. "A la notion d'art ainsi définie, se trouvent implicitement jointes deux connotations, l'une esthétique, l'autre historique. En ce qui concerne la première, nous serons volontairement brefs car il s'agit là d'une question purement subjective. Nous nous contenterons de fournir au lecteur des éléments d'appréciation. La seconde, la valeur historique, nous paraît plus importante à exprimer car l'œuvre d'art contribue à la connaissance d'une civilisation au même titre qu'un texte littéraire. Nous attacherons en ce sens une attention particulière aux arts mineurs, qui, touchant de plus près la vie quotidienne, expriment mieux que les chefs-d'œuvre la mentalité d'un peuple." Cela étant, Les Arts Arméniens se présentent comme une réponse à ce que pensaient, il y a peu encore, la plupart des historiens de l'art. Ainsi, en 1887, J. Mourrier écrivait que "Ni les Arméniens, ni les Géorgiens n'ont pu créer un art absolument original..., leur architecture, comme le pays, a perpétuellement subi l'influence étrangère". Cette influence étant, naturellement, celle de Byzance. Des historiens comme L. Bréhier et Ch. Diehl - ce dernier, dans son Manuel d'art byzantin (1925-1926) - n'affirmeront pas autre chose. Pourtant, les documents ne manquaient pas; des ouvrages paraissaient régulièrement dont ceux de F. Dubois de Montpéreux, Ch. Texier, Grimm ou M.F. Brosset. En vain. Il faudra attendre les travaux de J. Strzygowski et, tout particulièrement son Die Baukonst der Armenier und Europa (1918) - ouvrage riche de plus de 800 illustrations - pour que les spécialistes s'intéressent enfin, et sérieusement, aux arts arméniens. Le récent développement des recherches concernant les arts arméniens a permis de constater que "les Arméniens se sont montrés de grands artistes surtout dans deux domaines, l'architecture et la miniature; c'est là que ce sont révélés au mieux leur savoir-faire et leur créativité. Il ne faudrait pas négliger pour autant d'autres formes d'expression, notamment la sculpture sur stèles (les khatchkars) ". Les arts mineurs également, c'est-à-dire les bronzes, la sculpture sur bois, les poteries, les céramiques et l'orfévrerie, ces objets de tous les jours, ne peuvent être ignorés. Toutefois, la connaissance que nous en avons est toute nouvelle. Par contre, il n'en va pas de même avec la sculpture sur pierre ou les peintures murales car les éléments d'appréciation manquent. De nos jours, les ouvrages concernant les arts arméniens abondent, pourtant Les Arts Arméniens ne leur ressemble en rien et se révèle tout à fait original. Les raisons de cette différence, les auteurs l'exposent à la fin de leur introduction: "Enfin une dernière et importante remarque s'impose. Nous nous sommes aperçus en effet que, pour expliquer complètement et clairement ce qu'est l'art arménien, ses origines, son évolution, ses multiples aspects, plusieurs volumes auraient été nécessaires. Il fallait donc nous résigner à choisir entre deux attitudes: ou condenser les connaissances indispensables dans un exposé forcément un peu austère, ou se contenter d'idées générales d'une lecture plus facile, mais relevant moins dé l'histoire que de la critique d'art. Nous avons rejeté cette dernière solution, car plusieurs ouvrages récents remplissent parfaitement cet office." Ce souci se traduit dans la structure même du livre. Et Jean-Michel Thierry et Patrick Donabédian, qui comptent parmi les meilleurs spécialistes occidentaux actuels de l'art arménien, savent l'importance de la clarté dans l'exposition. Aussi n'ont-ils pas hésité à subdiviser leur ouvrage en quatre vastes époques. L'œuvre s'ouvre sur une introduction, à la fois historique et théorique, où les auteurs, après avoir explicité le concept d'art, situent l'Arménie et les Arméniens. L'espace et le temps. Pareillement, des explications sont données quant aux différentes techniques utilisées. Ils y montrent, également, l'extrême importance du Christianisme en tant qu'élément fondateur pour les arts de cette nation. Nous savons que la terre ne demeure jamais indifférente et participe aux expressions artistiques; il en va de même pour les facteurs ethniques et donc nationaux. C'est la raison pour laquelle les auteurs n'aborderont ici que les arts produits essentiellement par les Arméniens. Cette vision, toute naturelle, implique un élargissement inhérent à l'histoire car: "On est tout de même frappé par la facilité avec laquelle les Arméniens acceptaient, contrairement aux autres peuples du Proche-Orient, les migrations et s'adaptaient aux conditions nouvelles qui leur étaient imposées. Cette constatation nullement péjorative explique, au contraire, la pérennité de la culture arménienne et son expansion." Et l'art arménien se développera en de lointains ailleurs: certes, la proche Géorgie, mais aussi la Crimée, la Pologne, l'Ukraine et même l'Italie qui "a été au Moyen Âge le pays occidental qui a eu les liens les plus étroits avec l'Arménie... Qu'il nous suffise de dire que l'installation de communautés arméniennes n'a pas cessé depuis le haut Moyen Âge mais s'est accrue dans des proportions importantes à la fin du XIVe siècle." Les traces de cette dernière communauté, aujourd'hui oubliée, ne manquèrent pas: "On sait que de nombreuses églises arméniennes ont été construites dès le VIe siècle (Santa Maria de Matera), mais surtout plus tard, aux Xllle et XIVe comme Saint-André de Tarente et Saint-Lazare de Venise, celle de Pérouse. La plupart ont été détruites ou radicalement transformées. Les monastères furent fondés en si grand nombre qu'ils durent s'organiser en un ordre augustinien qui sera totalement italianisé au XVIIIe siècle. Ce qui frappe en effet, c'est l'intégration rapide des Arméniens dans le milieu culturel italien." A l'introduction, succèdent les quatre chapitres formant le corps de l'ouvrage. Un travail remarquable a été réalisé pour la précision et la richesse des données rassemblées ainsi que pour l'étendue des époques abordées. Tout d'abord l'art de la période préalabe (VIe av. J.-C. - VIIe après. J.-C.) qui s'achève par l'âge d'or du haut Moyen Âge; ensuite, l'époque des royaumes (IXe - XIIe siècles) où plusieurs États-royaumes d'Ani, de Siounie, de Kars, du Vaspurakan, de Tasir-Lôri et principauté du Taron - luttent pour maintenir leur indépendance; puis viennent les siècles de la féodalité (XIIe - XVe siècles) avec, notamment, le royaume de Cilicie, mais aussi les premières importantes communautés diasporiques; l'art des XVIIe et XVIIIe siècles viendra clore cet ensemble. En dépit des vicissitudes de l'histoire, l'art des Arméniens demeure, ce qui permet à Jean-Michel Thierry d'affirmer, dans sa conclusion, que malgré des "rapports qu'on ne saurait nier avec les autres arts chrétiens", l'art arménien "reste isolé autonome, étonnamment traditionaliste. Et pourtant les Arméniens lorsqu'ils s'expatrient participent sans réticence à la vie culturelle des pays qui les accueillent." Et il ajoute que "la contradiction entre cette extraordinaire faculté d'adaptation aux sociétés humaines les plus disparates et le conservatisme pesant sur la vie affective, culturelle et donc artistique n'est pas le moindre des mystères de l'âme arménienne." Tout au long de ces chapitres, les auteurs se sont attachés à maintenir des constantes thématiques: les architectures religieuse et civile, la sculpture, les thèmes décoratifs et ornementaux, la peinture et les miniatures, les khatchkars, la monnaie et les arts mineurs. Pour cet ouvrage de plus de six cents pages, Jean-Michel Thierry et Patrick Donabédian ont pu rassembler une iconographie riche de plus d'un millier d'illustrations dont plusieurs centaines en couleurs et or. Cette dimension, inédite à ce jour, fait des Arts Arméniens une œuvre s'inscrivant en parallèle au Musée imaginaire de la sculpture mondiale d'André Malraux auquel, certainement, ils ont dû songer. Toutefois, ce n'est point là un ordinaire recueil d'illustrations, semblable à tous ceux que nous ne connaissons que trop. Non. Des légendes extrêmement documentées, de caractère scientifique, les accompagnent. Toute cela fait que cette réalisation s'affirmera incontestablement comme l'ouvrage de référence le plus exhaustif et le plus sûr pour tous ceux, Arméniens et non Arméniens, qui auront à s'en servir. Sur un autre plan, ce travail, tant du point de vue scientifique qu'esthétique, témoigne de manière impressionnante en faveur de la civilisation et du patrimoine artistiques arméniens, et, a fortiori, plaide contre l'abandon ou la destruction d'une partie considérable de ce patrimoine aujourd'hui en Turquie. Il apporte la démonstration de la variété et de la richesse que peut prendre la création artistique chez un peuple, création qui constitue l'un des moyens les plus sûrs pour la connaissance d'une civilisation. Enfin, cet ouvrage a le mérite d'inventorier et de présenter tout un ensemble d'édifices trop longtemps ignorés par l'Occident car "l'Arménie était comme l'Italie un véritable réseau d'édifices témoins du Christianisme primitif." Cette exploration, qui offre une source considérable de matériaux nouveaux pour les spécialistes, permettra de mesurer, à son exacte dimension, l'influence de l'art arménien sur les pays voisins, en particulier la Géorgie, infirmant ainsi les thèses des partisans de l'influence byzantine et celles des historiens turcs qui affirment que les monuments arméniens sont l'œuvre de Turcs christianisés. Ce n'est pas là le moindre mérite de cet ouvrage dont la publication constituera, nous n'en doutons pas, un événement des plus importants. Gérard Bédrossian, Cahiers arméniens ANI, N° 3 (1987) |
Livre numéro 712
|   | Le Couvent arménien d'Horomos |
Titre : | Le Couvent arménien d'Horomos / auteur(s) : Jean-Michel THIERRY - |
Editeur : | Peeters |
Année : | 1980 |
Imprimeur/Fabricant : | Louvain |
Description : | 19 x 26 cm, XII-99 p.-16 p. de pl. : ill., couv. ill. en couleurs |
Collection : | Matériaux pour l'archéologie arménienne : II |
Notes : | Bibliogr. p. X-XII. Index |
Autres auteurs : | |
Sujets : | Architecture -- Turquie -- Horomos (Turquie), couvent d' * Architecture religieuse -- Turquie -- Armenie |
ISBN : | 280170122X |
Bibliothèques : | Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France |
Prix : | |
Commentaire : |
Livre numéro 2358
|   | Les sculptures de la coupole de l'ermitage de Spitakavor en Siounie |
Commentaire : |
Livre numéro 711
|   | La Cathédrale des Saints-Apôtres de Kars , 930-943 |
Titre : | La Cathédrale des Saints-Apôtres de Kars , 930-943 / auteur(s) : Jean-Michel THIERRY - |
Editeur : | Dépositaire Éditions Peeters - Louvain |
Année : | 1978 |
Imprimeur/Fabricant : | |
Description : | 19 x 26 cm, VIII-71 p.-VIII p. de pl. ill., couverture illustrée en couleurs |
Collection : | Matériaux pour l'archéologie arménienne : 1 |
Notes : | Bibliogr. p. VII-VIII |
Autres auteurs : | |
Sujets : | Kars (Turquie) -- Cathédrale des Saints-Apôtres |
ISBN : | 2801700959 |
Bibliothèques : | Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France |
Prix : | |
Commentaire :INTRODUCTION On pourra s'étonner que le monument que nous présentons ici n'ait jamais fait l'objet d'une étude archéologique sérieuse et approfondie et qu'il ait fallu attendre l'année 1967 pour qu'en soit publié, pour la première fois, le plan. Pourtant, par son très bon état de conservation, par sa datation certaine au début du Xe siècle, par l'intérêt de son architecture et de sa décoration sculptée, il aurait dû attirer l'attention des archéologues. Or, il n'en est rien. Comme nous le verrons, J. Strzygowski lui a consacré seulement quelques lignes assez ternes et, plus récemment, G. C'ubinasvili n'en a guère dit plus. Comment expliquer cette carence, pour un monument situé au cœur d'une ville d'accès, somme toute, facile ? L'explication nous paraît essentiellement politique et militaire. Kars a été, et est encore, sans doute, une des places fortes les plus sûres de la Turquie orientale. Depuis quatre siècles sa citadelle contrôlait la frontière de l'Empire Ottoman, soumise aux attaques des Perses, puis des Russes. Quand l'archéologie arménienne a commencé à susciter l'intérêt du monde savant, dans la seconde moitié du XIXe siècle, Kars était devenu, face à l'expansionnisme tsariste, un véritable camp retranché, bien entendu interdit aux étrangers. L'annexion russe (entre 1878 et 1919) n'arrangea pas les choses, la situation s'étant simplement inversée. Kars devenait, pour les Russes, le pivot de leur défense, en même temps, du reste, qu'une base de départ, et là encore les archéologues étaient jugés indésirables. Ce n'est qu'en 1964 que les Turcs, qui avaient reconquis la province, autorisèrent le libre accès de Kars. Toutefois, en dépit de cinq séjours dans la ville (en 1959, 1964, 1966, 1967, 1970), notre étude est restée assez superficielle car les autorités locales n'apprécient pas qu'on s'intéresse de trop près aux antiquités arméniennes. Nous pensons, malgré ces restrictions, que les notes qui vont suivre ne seront inutiles, ni à l'archéologue, ni à l'historien. La cathédrale de Kars se trouve dans l'ancienne ville. Celle-ci, autrefois cernée d'une muraille flanquée de hautes tours, occupe la rive droite d'un petit ruisseau affluent du Kars çay entre, au nord, la citadelle, assise sur un dyke volcanique et, au sud, la ville nouvelle bâtie sur une colline. Kars est situé à 1750 m d'altitude, sur un plateau sombre et sévère, entaillé de profondes gorges taillées à pic, au fond desquelles coulent de tumultueux torrents. La ville, nous l'avons dit, est essentiellement militaire et sa forteresse remonterait, selon la tradition, à la plus haute antiquité. Le nom même de Kars serait, selon certains, d'origine géorgienne et, selon d'autres, d'origine turque. Les Arméniens lui donnaient le nom de Karuc', concurremment à celui de Kars. Les maisons, datant pour la plupart de l'occupation russe, sont basses, massives, austères et, par leurs pierres noires, contribuent à donner à la ville cette impression de tristesse et d'abandon qu'ont ressentie la majorité des voyageurs. Cependant, depuis quelques années, Kars, qui est le chef-lieu du vilayet, s'est repeuplé et compte environ 30.000 habitants, kurdes, turcs et russes blancs. Les progrés de l'élevage, la création d'une petite industrie (lait, fromages), le développement du tourisme lui ont donné une certaine prospérité6. |
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