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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Zoyâ PIRZÂD
( n. 1952 )

L'auteur

Zoyâ PIRZÂD --- Cliquer pour agrandir
Naissance en 1952 à Abadan (Iran).

Née de père Ausse et de mère Arménienne. Mariée, mère de deux garçons, Zoyâ Pirzâd a d’abord publié trois recueils de nouvelles dont "Comme tous les après-midi", en 1991. Trois recueils repris aux éditions Markaz à Téhéran en un seul volume. En 2001, elle a publié un roman, "C’est moi qui éteins les lumières", salué par de nombreux prix, et un deuxième, "On s’y fera", en 2004. Zoyâ Pirzâd est aussi traductrice d’"Alice au pays des merveilles" de Lewis Carol et de poèmes japonais. Elle fait partie des auteurs iraniens qui font sortir l’écriture persane de ses frontières et l’ouvrent sur le monde. Sa langue est un persan simple et quotidien, une langue très équilibrée. La leçon ultime de Zoyâ Pirzâd est humaniste.

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Livre numéro 2117
Zoyâ PIRZÂD --- Cliquer pour agrandir C'est moi qui éteins les lumières
Titre : C'est moi qui éteins les lumières / auteur(s) : Zoyâ PIRZÂD - traduit du persan (Iran) par Christophe Balaÿ
Editeur : Zulma
Année : 2013
Imprimeur/Fabricant : 61-Lonrai : Normandie roto impr.
Description : 11 x 17 cm, 287 pages, couverture illustrée en couleurs
Collection : Z a ; 3
Notes : Traduction de : Čerāġ-hā rā man ẖāmōš mi-konam ; réédition de l'ouvrage paru en 2011
Autres auteurs :
Sujets : Vie quotidienne -- Iran -- Epoque moderne -- Communauté arménienne en Iran
ISBN : 9782843046421
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 9,95 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Clarisse est d'une simplicité de coeur qui la rend spontanément attachante. Autour de cette héroïne malgré elle gravite tout un petit monde : un mari ingénieur, deux adorables et malicieuses jumelles, Armen, le fils vénéré en pleine crise d'adolescence, une soeur à marier un peu revêche, et la vieille mère qui règne sur la maisonnée, dans le quartier arménien d'Abadan. Pourtant la très modeste Clarisse va bientôt révéler sa nature de personnage tchekhovien quand de nouveaux voisins viennent bouleverser l'équilibre affectif de notre femme invisible...

Livre numéro 2116
Zoyâ PIRZÂD --- Cliquer pour agrandir C'est moi qui éteins les lumières
Titre : C'est moi qui éteins les lumières / auteur(s) : Zoyâ PIRZÂD - traduit du persan (Iran) par Christophe Balaÿ
Editeur : Zulma
Année : 2011
Imprimeur/Fabricant : 53-Mayenne : Impr. Floch
Description : 1 vol. (349 p.) ; 19 cm
Collection :
Notes : Traduction de : Čerāġ-hā rā man ẖāmōš mi-konam
Autres auteurs :
Sujets : Vie quotidienne -- Iran -- Epoque moderne -- Communauté arménienne en Iran
ISBN : 9782843045561
Bibliothèques : Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 20,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Dans un quartier préservé d’Abadan, Clarisse, l’épouse et mère de famille à travers qui l’histoire sedéploie, est une femme d’une profonde humanité, intelligente, d’une simplicité de coeur qui nous larend spontanément attachante. Par ses yeux, on observe le petit cercle qui se presse autour dufoyer : un mari ingénieur à la raffinerie, fervent de jeu d’échecs et de politique, les deux filles,adorables et malicieuses jumelles, Armène, le fils vénéré en pleine crise d’adolescence, et la vieillemère enfin qui règne sur la mémoire familiale. Pourtant la très modeste Clarisse, cuisinière éprouvée qui se dévoue sans compter pour les siens, va bientôt révéler sa nature de personnage tchekhovien, au romanesque d’autant plus désarmant qu’il se montre on ne peut plus retenu. De nouveaux voisins se manifestent en effet, une famille arménienne débarquée de Téhéran qui va très vite bouleverser l’équilibre affectif de notre femme invisible. Tout l’art de Zoyâ Pirzâd est de brosser à petites touches impressionnistes d’une grande justesse visuelle le portrait d’une société patriarcale scellée par les usages et traditions des femmes. Et de restituer la réalité de la vie des Arméniens d’Iran pris dans l’ambiance plus vaste d’un pays d’accueil, cette Perse à la fois moderne et antique dont ce beau et fort roman dévoile pour nous la complexité culturelle et sociale.

Article de Chaké Matossian, France-Arménie, numéro 381, Décembre 2011

Dans son dernier roman, C'est moi qui éteins les lumières, Zoyâ Pirzad réalise quasiment une étude sociologique des familles arméniennes d'Iran. L'attention de l'auteur, qui est elle-même de mère arménienne et de père musulman, se porte sur une famille d'Abadan, une ville où le temps ne coule pas au même rythme que Téhéran, où la chaleur fatigue, où les végétaux diffèrent des autres régions, où les Arméniens vivent ensemble et se retrouvent au quotidien. Une famille particulière sert de point de repère à l'observation et l'auteur se fond dans le personnage de la narratrice, Clarisse. La société est inspectée sous l'angle féminin, la plupart des scènes se déroulent à l'intérieur. Les femmes luttent subtilement pour leur indépendance, font montre de caractère, mais ne peuvent résister au carcan social, aussi imperceptible que tenace, qui leur est imposé, dont le plus important, fondateur des liens sociaux, est le mariage.

Zoyâ Pirzâd donne l'impression de ne rien raconter de particulier, elle nous plonge dans le quotidien banal de la narratrice, femme au foyer. Clarisse est mariée à Artosh, mère de trois enfants, un garçon (Armen) et des jumelles (Armineh, Arsineh), elle vaque aux tâches ménagères en intériorisant le regard critique de sa mère et des autres. Il faut repasser les rideaux brodés, prévoir le jugement des autres quant à la tenue de la maison. Nous sommes presque ici en temps réel, à la voir préparer des gouters, des diners, faire les lits, ranger, trier du linge, éteindre les lumières et on se demande si cela va durer longtemps parce qu'on a tout de même des choses plus intéressantes à lire ou à faire. Mais on est là, coincé comme Clarisse dans ce réel, à la voir faire tous les gestes quotidiens pour les autres et jamais pour soi, ou si peu. Oui, peu de choses pour elle-même, pour son corps à elle, si ce n'est une sorte de tic, se tortiller une mèche de cheveux, ce qui irrite d'ailleurs ses interlocuteurs.

Et puis, le refuge dans la lecture, la traduction, bref les lettres qui l'entrelacent à un autre monde et fugitivement, imperceptiblement, à un autre homme, le nouveau voisin aux yeux verts, Émile, qui sait, comme le séducteur de Kierkegaard, combien le prêt d'un livre peut recéler de puissance érotique. Émile, à la différence des autres hommes de la narration qui sont ingénieurs à la raffinerie, pénètre dans l'espace intérieur ; parce qu'il est sensible aux lettres, qu'il écrit et publie des poèmes, il lui est donné d'entrer dans l'espace féminin qui est aussi l'espace d'écriture du roman. Évidemment, rien ne se concrétisera et l'on voit même que la narratrice s'est largement trompée puisqu' Émile compte épouser la belle cousine de Téhéran, portant sur elle le style sophistiqué de la capitale si différent de l'endormissement d'Abadan. Clarisse ne sera qu'une amie certaine et non un amour impossible. Retour au réel, au quotidien donc. Il y a heureusement un homme sur qui compter, le père, mais il est déjà dans l'autre dimension, ce qui n'empêche pas d'entrer en contact avec lui, de le sentir comme une force nécessaire. Émile a une fille, Émilie, un joli monstre, ainsi qu'une mère, un vilain monstre, une naine au passé glorieux et au caractère épineux, une mère autoritaire, comme une amplification de ce que sont ici les mères, envahissantes, tant par leur présence physique que par leurs appels téléphoniques. C'est chez Clarisse que la mère s'installera au bout du roman lorsqu'Alice quittera l'Iran avec son mari hollandais.

Zoyâ Pirzâd, plus encore qu'elle ne montre la séparation entre l'espace public masculin (les réunions politiques du mari, le métier) et l'espace domestique féminin (maison, cercles de femme, cuisine), nous fait sentir que la femme, à l'âge où elle est à la fois épouse, mère et fille, n'a pas d'espace à elle. L'espace domestique est constamment envahi par des membres de la famille ou des amis (arméniens) qui surgissent à l'improviste et s'invitent à diner. Cela n'a rien de tragique et l'on peut même regretter que l'expression "éclater de rire" revienne mécaniquement presque à chaque page. Zoyâ Pirzâd nous conte ici l'invasion de l'espace intime ; aussi, éteindre les lumières devient-il la seule façon de baisser le rideau sur une journée en représentation et, avec ce dernier geste domestique, de se retrouver soi-même, enfin.

Chaké Matossian, France-Arménie, numéro 381, Décembre 2011


Livre numéro 1340
Zoyâ PIRZÂD --- Cliquer pour agrandir Un jour avant Pâques
Titre : Un jour avant Pâques / auteur(s) : Zoyâ PIRZÂD - Roman traduit du persan (Iran) par Christophe Balaÿ ; Traduction de : Yek r?z m?ndeh be ?eyd-e P?k
Editeur : Zulma
Année : 2008
Imprimeur/Fabricant : 53-Mayenne : Impr. Floch
Description : 1 vol. (136 p.) : couv. ill. en coul. ; 19 cm
Collection :
Notes : Glossaire
Autres auteurs :
Sujets : Vie quotidienne -- Iran -- Epoque moderne -- Communauté arménienne en Iran
ISBN : 9782843044601
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 16,50 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Au bord de la mer Caspienne, un jeune garçon découvre les prodiges minuscules de l’univers, comme la visite d’une coccinelle ou les joies et jeux de l’enfance avec son amie Tahereh. Lui est Arménien. Elle, fille du concierge musulman de l’école.
Ainsi se côtoient dans la petite communauté arménienne, entre l’église, l’école et le cimetière, chrétiens et musulmans, femmes et hommes, crispations anciennes et libres aspirations.
Pâques, c’est la fête des œufs peints, des pensées blanches, des pâtisseries à la fleur d’oranger. C’est aussi l’occasion d’allers et retours entre passé et présent, entre Téhéran et le village de l’enfance – tout un quotidien dessiné ici avec virtuosité, un art précieux du détail et beaucoup de finesse.

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