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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Prof. L. A. OHANESSIAN

L'auteur

 
Membre de l'Académie des Sciences médicales de l'URSS et de l'Académie des Sciences de la RSS d'Arménie
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Livre numéro 2000
Prof. L. A. OHANESSIAN --- Cliquer pour agrandir Illustrations relatives à l'histoire de la médecine en Arménie de l'antiquité jusqu'à nos jours
   
Titre : Illustrations relatives à l'histoire de la médecine en Arménie de l'antiquité jusqu'à nos jours / auteur(s) : Prof. L. A. OHANESSIAN -
Editeur : Académie des Sciences de la RSS d Arménie
Année : 1958
Imprimeur/Fabricant : Erevan
Description : 21 x 27 cm, 92 pages
Collection :
Notes : Trilingue arménien, russe, français
Autres auteurs :
Sujets : Médecine en Arménie -- Illustrations
ISBN :
Prix :

Commentaire :

Préface

Parmi les questions concernant l'histoire de la médecine en Arménie ont été plus eu rr.oins bien étudiées jusqu'ici les questions du développement de la science médicale en Arménie depuis les temps préhistoriques jusqu'à nos jours, l'activité des médecins arméniens de l'antiquité et la littérature médicale, les manuscrits et les livres médicaux, enfin la question des établissements médicaux et des écoles médicales arméniennes. Ces études ont été exposées dans de nombreux ouvrages en langues arménienne (V. Torkomian, K, Basmadjian, G. Haroutiunian, A. Ktsoyan, O. Sepetchian et autres), russe (L. Olwnessian, K. Melik-Parsadanian et autres), allemande (E. Seidel, C. Neumann, H. Virchow et autres), française (E. Legrain, V. Torkomian, K. Basmadjian) etc.
Néanmoins on ne peut considérer encore cette importante question corr.me épuisée. L'immense patrimoine de la Bibliothèque nationale des manuscrits anciens de la PSS d'Arménie (Maténadaraneï, relatif aux œuvres médicales est loin d'être étudié comme il le mérite. En outre, des manuscrits médicaux en langue arménienne sont conservés dans de nombreuses bibliothèques du monde entier, comme celles des Congrégations Mekhitaristes de Vienne et de Venise, de la Bibliothèque Nationale de Paris, celle de l'Université de Tubingue, au Musée Britannique etc.
Le nombre total des manuscrits médicaux en langue arménienne, d'après les catalogues officiels, atteint jusqu'à 1074. Néanmoins si l'on compte les manuscrits non encore publiés ou se trouvant dans des collections particulières, ainsi que d'autres matériaux, on peut conclure que le nombre total des manuscrits médicaux arméniens atteint environ 1500.
Parmi les manuscrits médicaux arméniens on trouve des œuvres des classiques de la médecine arménienne—Mekhitar Heratzi (XII s.), Amirdovlat (XV s.) et d'autres. Mais ce qui n'est pas moins intéressant c'est que l'on trouve aussi des œuvres des classiques de la médecine antique, en particulier gréco-romaine, dont les originaux ont actuellement disparu (comme, par exemple, les œuvres d'Oribase et d'autres). Ce dernier fait a été particulièrement souligné par le poète Byron qui, au cours de son séjour au monastère Mekhitariste de Venise, s'occupa de l'étude de la langue arménienne et eut ainsi la possibilité d'apprécier l'importante place occupée par les manuscrits arméniens dans le patrimoine culturel du peuple arménien lui-même, ainsi que d'autres peuples.
L'étude de la littérature médicale qui nous est parvenue nous promet d'ouvrir encore de nouvelles pages de l'histoire de la médecine sur des questions qui ont été particulièrement travaillées dans le passé en Arménie.
Sur le développement de la médecine curative pratique en Arménie on peut juger par le grand nombre de médicaments qui sont passés de l'Arménie dans la pharmacopée antique, puis arabe, et enfin européenne. Parmi ces médicaments on peut citer entre autres l'argile d'Arménie, la pierre bleue, le bore d'Arménie, le chlorure d'ammonium (appelé armeniacum, d'où dérive d'après Schilling le mot ammonium), l'asa foetida (Pline), une plante anthelminthique le ,,kou?so" et d'autres. Les médecins arméniens du moyen âge ont utilisés aussi pour l'anesthésie au cours de l'accouchement des médicaments tels que le Zedoar, le Melilo-tus officinalis, ainsi que d'autres. Les chirurgiens utilisaient des anesthésiques locaux et généraux, comme le Dispacus, le Mandragore et d'autres.
En Arménie furent aussi fondés dans des temps assez reculés des établissements médicaux: hôpitaux, léproseries, ainsi que des hospices pour débiles, vieillards et orphelins. La première léproserie pour 35 malades fut ouverte en Arménie par la femme d'un féodal, la princesse Agvida en 260—270. Des établissements hospitaliers furent ouverts à partir de la deuxième moitié du IV siècle sur décision du Premier concile œcuménique arménien qui s'était tenu à Achtichat en 365.
Parmi les établissements médicaux on compte des hôpitaux ouverts en IV siècle en Arménie Occidentale dans les villes de Sébaste et Césarée. Dans cette dernière ville il existait même une cité hôpital avec un groupe de bâtiments hospitaliers, parmi lesquels des pavillons d'isolement et autres.
Les services hospitaliers ont continué à se développer à des époques plus tardives, mais atteignirent leur plein essor dans l'Arménie Cilicienne. Dans ce dernier en 1241 la reine Zabèle fonda à Sis un hôpital qui connut une grande réputation. Dans cet établissement Zabèle elle-même participait aux soins des malades. Cet établissement était pourvu de tous les moyens nécessaires et était entretenu grâce aux impôts et aux bienfaisances faites par le peuple. Ces établissements étaient dirigés au début par des organisations religieuses, mais ils passèrent ensuite sous la direction du pouvoir civil.
Plus tard les communautés arméniennes et les personnalités éminentes du monde culturel ouvrirent des établissements hospitaliers dans les lieux les plus habités par les arméniens, aussi bien en Arménie qu'à l'étranger. Ainsi, en dehors des frontières de l'Arménie furent ouverts par les arméniens des hôpitaux à Lvov, Madras (Inde), Constantinople, Smyrne etc.
En Arménie, parmi les établissements enseignant la médecine et les sciences naturelles, les plus réputés furent: a) l'école de Sanahine, dont l'auditoire subsiste jusqu'à nos jours et où, l'éminent savant du XI siècle, Grégoire Maglstros, enseigna les sciences les plus diverses, parmi lesquelles la médecine. Le texte de sa leçon sur la physiologie de la digestion écrit dans un style polémique constituant une réponse au physiologiste grec Kurakos, ayant traité du même sujet à Anl, a été conservé jusqu'à nos jours,
b) l'école de Tathève, qui s'appelait université et où, au XIV siècle, enseignait la philosophie et les sciences naturelles Ohan Vorotnetzi. Ce dernier a précédé dans ses conceptions philosophiques la méthode empirique de Bacon et admet comme fondement des connaissances l'expérience qui seule est capable de découvrir la vérité.
Après le décès d'Ohan (1388) sa chaire passa à Grégoire Tathévatzi, (1341 — 1411) qui a laissé, outre des œuvres religieuses, des travaux d'anatomie, de sciences naturelles écrits sous forme des manuels. M est remarquable de citer, que ceux qui terminaient l'université de Tathève devraient défendre un travail scientifique leur donnant le titre de « Vardapet » (savant, où plus tôt docteur au sens actuel du mot). Un manuscrit est conservé, où est exposée la procédure accordant le titre de « Vardapet ».
Parmi les autres hautes écoles où était enseignée la médecine, le plus connu était «l'Université de Xerses LambronatzP à Sis (XI siècle)-Le manuel d'anatomie destiné aux élèves de cet établissement est parvenu jusqu'à nos jours. Jouissait aussi d'une grande réputation l'école de Sésabe. L'historien arménien Thomas Metzobetzi déclare qu'il a étudié dans cette école les sciences naturelles.
Il est remarquable de rappeler que dans l'intérêt du développement de la science médicale à partir du XIII siècle fut autorisée en médecine la pratique des autopsies des cadavres. En Europe, comme il est connu, cette mesure a été introduite sensiblement plus tard, au XVI "siècle, et fut légalisée par un décret du Pape Pie IV, L'historien du XIII siècle Ohannés déclare qu'à cette époque en Arménie se pratiquaient même des vivisections dans un but d'enseignement ou de recherche ^ur les criminels condamnés à mort.
A l'époque Soviétique la médecine connut en Arménie un grand développement. La RSS d'Arménie possède un institut de médecine avec 3 facultés, un grand nombre d'établissements de recherches médicales, une section de médecine à l'Académie des Sciences de la RSS d'Arménie, des bibliothèques médicales etc. Ces derniers matériaux sont beaucoup trop Importants pour être présenté dans ce recueil et seront exposés ultérieurement dans une édition plus étendue. Dans la présente plaquette sont présentés exclusivement quelques-uns des matériaux médicaux historiques relatifs aux époques précédant le XX siècle.

Membre de l'Académie des Sciences Médicales de l'URSS et de l'Académie des Sciences de la RSS d'Arménie
Professeur L. A. OHANESSIAN
Erevan. RSS d'Arménie 1958


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