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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Haïg-Aram KIBARIAN-D’ARTCHOUGUENTZ
( 1886 - 19.. )

L'auteur

Haïg-Aram KIBARIAN-D’ARTCHOUGUENTZ --- Cliquer pour agrandir
Naissance en 1886 à Chabine-Karahissar (aujourd'hui Şebinkarahisar, Turquie)

Traducteur. - Fils de Vramshabouh Kibarian Kibarian d'Artchouguentz (1855-1944)

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Livre numéro 413
Haïg-Aram KIBARIAN-D’ARTCHOUGUENTZ --- Cliquer pour agrandir Les Murmures du coeur
 
Titre : Les Murmures du coeur / auteur(s) : Haïg-Aram KIBARIAN-D’ARTCHOUGUENTZ - Poésies arméniennes accompagnées d’une traduction française de l’auteur
Editeur :
Année : 1915
Imprimeur/Fabricant : Imprimerie Polyglotte -G.H. Nercès, Paris
Description : 94 p., 185 x 137 mm, tiré à 500 exemplaires, Langue : arménien et français
Collection :
Notes :
Autres auteurs :
Sujets : Poésie
ISBN :
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Prix :

Commentaire :

Préface
Cher Monsieur Haïg-Aram [sic, NDLR],
Permettez moi, en prenant votre défense contre vous même, de défendre la cause de la poésie. Vous vouliez brûler vos vers ; des conseils sages et chers vous ont heureusement empêché d'exécuter cette pensée. Mais votre modestie vous fait redouter l'accueil que nous réservons aux « Murmures du Cœur ». Rassurez vous.
Bien que toute l'harmonie de vos strophes ne puisse subsister dans une traduction, nous sommes charmés d'abord par l'art discret, évocateur, émouvant avec lequel vous traitez les thèmes éternels de la poésie.
Vous sentez profondément la beauté de la nature. Vous nous montrez l'Aurore voilée de crêpes lilas, les cheveux endiamantés par la rosée ; le laboureur qu'encourage le grisollement de l'alouette ; la forêt silencieuse, où les herbes ondulent ; les embrassements des arbres, secoués par la tempête ; la clarté éloquente de la lune ; les bombements de la cloche ridant l'air vespéral ; les sources et la brise douce. Les couleurs, les parfums, les formes, les harmonies vous enivrent. Vous n'êtes pas indifférent aux scènes familières. Vous voyez, à la lueur d'une bougie, les ombres molles se mouvoir sur les murs. Vous êtes plein d'amour et de pitié. Il vous souvient avec attendrissement des berceuses, que vous murmurait votre mère. Vous avez goûté les extases de l’amour. Vous plaignez un enfant muet ; vous plaignez les exilés. La beauté tragique des ruines vous touche.Vous songez à la mort, aux tombes sur lesquelles on met de l'encens.
Enfin, et c'est par là que je veux terminer ce mot liminaire, si les « Murmures du Cœur » nous enchantent par leurs qualités poétiques, nous sommes heureux d'y retrouver maint souvenir de votre noble et malheureuse patrie, de ses vieilles légendes, de sa confiance obstinée dans l'avenir, malgré les douleurs présentes.
Cette mère arménienne, que vous montrez dans sa chaumière désolée, sous un toit que le « logh » n’aplanit plus, près d'un « tonir » rempli de cailloux pourrait dire ces vers de Saint Nersès Schnorhali « Venez mêler vos pleurs à ceux que je répands sur mes enfants exterminés .» et pourtant elle espère voir des jours meilleurs, elle sait que « I'ombre est ombre et restera toujours telle ».
Tout cela est de la belle et bonne poésie et nous fait désirer vivement le second recueil, que vous nous promettez.
Croyez, cher Monsieur et ami, à mes sentiments les plus sympathiques.

Paul DESFEILLES, Paris, ce 4 Juin 1915


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