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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Onnik JAMGOCYAN
( n. 1955 )

L'auteur

Onnik JAMGOCYAN --- Cliquer pour agrandir
Naissance le 11 juin 1955 à Istanbul (Turquie)

Docteur en histoire économique et sociale (Paris 1, 1988)
Thèse de doctorat : Histoire économique et sociale : Paris 1 : 1988. Titre de soutenance : Les finances de l'Empire ottoman et les financiers de Constantinople, 1732-1853

Docteur en histoire de l'Université de Paris I — Panthéon Sorbonne (1988), Habilité à Diriger des Recherches par l'École des Hautes Études en Sciences Sociales (2011), Onnik Jamgocyan est spécialiste d'histoire économique et sociale. Il étudie la Haute Finance de l'Empire ottoman, les négociants ottomans en Méditerranée, à Venise et à Trieste, les liens avec la Russie, la navigation de la Mer Noire, l'histoire arménienne moderne et contemporaine.

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Livre numéro 2473
Onnik JAMGOCYAN --- Cliquer pour agrandir L'éveil de l'Arménie: Constantinople, Paris, Chouchi, L'impossible royaume, 1840 - 1880
Titre : L'éveil de l'Arménie: Constantinople, Paris, Chouchi, L'impossible royaume, 1840 - 1880 / auteur(s) : Onnik JAMGOCYAN -
Editeur : Éditions du Bosphore
Année : 2021
Imprimeur/Fabricant : 42-Saint-Barthélemy-Lestra : Aubin-print
Description : 16 x 22,5 cm, 332 pages, couverture illustrée en couleurs
Collection : Histoire et Civilisations
Notes :
Autres auteurs : Gérard DEDEYAN [préfacier] -
Sujets : Arméniens -- Activité politique -- Empire ottoman -- 19e siècle
ISBN : 9782956039433
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 30,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

L’année 1846 marque l’éveil des Arméniens, le point de départ vers la renaissance d’une nation. Les notables, concentrés dans la capitale ottomane, s’intéressent enfin au sort de leurs compatriotes dans les provinces anatoliennes. Ils luttent contre la famine qui y sévit, et l’illettrisme lié à l’absence d’école. Meguerditch Béchiktachlian, un poète catholique, prêche la laïcité. Il appelle à la fraternité de son peuple au grand dam de Rome. Déroyents publie le journal Hayasdan (Arménie), avec l’accord du Sultan. L’éveil s’amplifie en 1855 : Gabriel Aïvazovski et Ambroise Calfa fondent La Colombe de Massis à Paris, tandis que Meguerditch Khrimian sort L’Aigle de Vaspouragan à Uskudar. En 1860, Meguerditch Dikranian publie un abécédaire kurde-arménien et souhaite des réformes au Kurdistan. L’année où les Lusignan d’Orient travaillent à un royaume d’Arménie et portent les espérances de leurs compatriotes. Soucieux de leur bien être, ils agissent comme les plus fidèles sujets de la mosaïque ottomane.

Onnik Jamgocyan retourne aux sources, dépouille et exploite à merveille la presse arménienne du 19ème siècle grâce à une totale proximité avec ce monde, profite de sa maitrise du turc pour compléter sa recherche, et nous propose une histoire inédite du peuple arménien. Il montre le rôle de la « nation fidèle » dans les réformes de l’agriculture et de l’agronomie ottomanes. Il propose un chapitre clair et d’une très grande originalité sur Chouchi, la Perle du Karabagh, sujet ô combien d'actualité.


Article de Sacha Sirmen, France-Arménie, numéro 493, Février 2022

1840 — 1880 : période d'avant le Génocide. Cet éveil, dans les années 1840 à Constantinople, c'est la renaissance d'une nation. Intellectuels, notables, journalistes s'en préoccupent. On trouvera tout un chapitre consacré à Chouchi. La Question arménienne prend naissance. 1840 — 1880 : période d'avant le Génocide.

L'Éveil de l'Arménieest le cinquième titre de l'auteur sur l'histoire des Arméniens. Selon Gérard Dédéyan, préfacier de l'ouvrage : « Les descendants des Arméniens occidentaux récupèrent ainsi, grâce à ce livre passionnant, rédigé par un historien confirmé, une histoire du 19e siècle arménien qui leur restitue la dernière strate de leur socle identitaire, masquée en raison de diverses circonstances, et appelée à éclairer leur cheminement présent et à venir. » L'Éveil de l'Arménie présente le projet d'un royaume arménien avec Léon de Korikosz, prince de Lusignan, soutenu par Napoléon III. Une époque où l'on publie à Paris les armoiries d'un royaume arménien (1860), et la lithographie L'Arménie sur ses ruines de Frédéric Sorrieu, plus connue sous le nom Mayr Hayasdan (1861). Abandonnée à la chute de Napoléon III, l'idée est reprise par Khorène Narbey, soutenue par la Russie. Narbey est à l'origine de l'article 16 du traité de San Stéfano. C'est à sa demande que les Russes imposent à Bismarck de mentionner le devenir des Arméniens à Berlin.

Cet ouvrage clarifie le testament de Samuel Moorat d'un montant de plus de 600 millions d'euros actuels. Il ne s'agit pas d'un don fait aux Mekhitaristes, mais d'un capital mis à leur disposition pour éduquer les enfants pauvres et orphelins. Aussi, les Arméniens doivent s'interroger sur le sort réservé à ce legs. Jamgocyan réhabilite la mémoire des pères Sarkis Théodorian, Gabriel Aïvazovski, des frères Ambroise et Khorène Narbey Kalfayan. Ces prêtres s'opposent aux intrigues du Vatican et combattent l'archevêque catholique Hassoun — un indicateur de la police turque. Ils refusent de signer la profession de foi du 30 juin 1853 où les Mekhitaristes accusent l'Église d'Arménie d'être schismatique et « éloignée du Christ « , le point de départ de l'encyclique Neminem Vestrum de février 1854 de Pie IX.

L'auteur réhabilite aussi Déroyents, fondateur du journal Hayasdan de Constantinople (1846-1852), traducteur du Contrat Social de Rousseau, des Pensées de Pascal. Il trouve des détails inconnus sur L'Aigle de Vaspouragan de Khrimian et L'Aiglon du Taron de Karékin Servandiants. Une surprise : affecté par la dernière guerre du Karabagh, Jamgocyan s'intéresse à Chouchi, « la Perle du Karabagh », et déplore « le silence du monde libre, les armes fournies à l'Azerbaïdjan, les mensonges du gouvernement arménien et son stupide entêtement à laisser croire à une victoire alors que nos jeunes mouraient par milliers ». La présence arménienne est ici antérieure à celle des Azéris, arrivés en 1752 pour bâtir la forteresse à la demande d'un des méliks en conflit avec les autres princes du Karabagh. Chouchi compte en 1859 quatre églises, vingt-six curés, un monastère pour moniales dirigé par mère Hripsimé Balladur. Les maisons sont de plain-pied, de deux ou de trois étages. Les Turcs habitent à l'intérieur de la forteresse et les Arméniens à l'extérieur, dans quatre quartiers distincts. Il note « très peu de jeunes ayant dépassé les quinze ans à Chouchi, car ils partent tous travailler et se former au négoce ». Une remarque inattendue : « La mode et les habits de Paris ne sont pas encore en vogue dans la région, même si on en montre quelques-uns du doigt, car les femmes sont plus prudes et plus modestes par leur habillement et leur comportement ». « Chouchi est le cœur du Karabagh », conclut le séminariste de Varaq, « le siège du gouvernement, des princes de la nation, des juges, de l'armée et des dignitaires ». En 1859, Chouchi compte cinq écoles et 275 élèves. La première imprimerie, fondée en 1822 par Mgr Baghdassar, réédite en 1833 la Grammaire de la langue arménienne de Mickaël Tchamtchian de 1779. En 1881, les Artsakhiotes traduisent les Contes d'Alphonse Daudet, les Mémoires d'un précepteur poznanien, d'Henryk Sienkiewicz, premier prix Nobel de littérature (1905) et L'homme à l'étui d'Anton Tchekhov (1904). Gérard Dédéyan souligne l'importance de l'ouvrage, lorsqu'il écrit : « Avec une remarquable objectivité historique, Onnik Jamgocyan décrit le Karabagh comme une région multiethnique, où les Arméniens vivent depuis des siècles, représentant le plus grand nombre et constituant la majorité de la population. »


Table des matières

Préface11
Avant-propos17
Introduction23
I. - Hamazkiats, un besoin de Fraternité, les intrigues du Vatican29
II. - Ferrieri, Déroyénts, le félon Hassoun45
III. - Les débuts de la presse arménienne63
IV. - Hayasdan (Arménie), Constantinople - 184695
V. - Hovhannes Déroyénts de Brousse111
VI. - L'Arménie de Paris, le testament Samuel Moorat, les Mekhitaristes, le Vatican, l'encyclique Nominem Vestrum147
VII. - Khrimian, L’Aigle du Vaspouragan, Van183
VIII. - Paris, Le Projet d'un Royaume arménien, Léon de Korikosz, Napoléon III, Khorène Narbey, Ambroise Calfa, Marie de Lusignan, Victor Hugo223
IX.- Les Arméniens, le ministère de l'Agriculture, la terre251
X. - L'Arménie de Chouchi - une ville de grande culture269
Conclusion297
Bibliographie303
Index nominum313
Documents annexes328


Livre numéro 2319
Onnik JAMGOCYAN --- Cliquer pour agrandir La fin de l'Arménie ottomane
 
Titre : La fin de l'Arménie ottomane / auteur(s) : Onnik JAMGOCYAN - Constantinople, d'Abdul Hamid II aux Jeunes-Turcs
Editeur : Éditions du Bosphore
Année : 2018
Imprimeur/Fabricant : 42-Saint-Barthélemy-Lestra : Aubin-print
Description : 16 x 22,5 cm, 349 pages, couverture illustrée en couleurs
Collection :
Notes : Préface du professeur Gérard Dédeyan
Autres auteurs : Gérard DEDEYAN [préfacier] -
Sujets : Arméniens -- Activité politique -- Empire ottoman -- 19e siècle
ISBN : 9782956039426
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 28,00 euros

Commentaire :

L'incapacité du gouvernement ottoman à défendre les Arméniens de ses provinces orientales crée la Question arménienne. Le Tsar protège les Chrétiens de Turquie et gagne en influence. Dominé par Disraeli, le Congrès de Berlin sacrifie l'Arménie pour contrer l'expansion russe vers l'Occident.

Les ministres vendus à l'Angleterre accentuent l'obsession du Sultan à l'autonomie des provinces orientales, unique revendication de la nation arménienne. Peu importe si l'Empire perd la Serbie, la Roumanie, la Bulgarie, le Monténégro et « vend » Chypre à l'Angleterre. Les exactions continuant, la déception appelle la violence. Deux partis politiques arméniens créés à Genève et à Tiflis occupent le devant de la scène. L'un encourage Sassoun à s'insurger. C'est l'histoire du Sultan Rouge. Une faute lourde de conséquences, l'autre rallie les Jeunes Turcs. La nation fidèle se réjouit de la chute d'Abdulhamid II et applaudit ses futurs bourreaux.

La nuit du 24 avril 1915 sonne la fin de l’Arménie ottomane.


Table des matières

PRÉFACE du Professeur Gérard Dedeyan11
AVANT-PROPOS23
INTRODUCTION27
1.- La Nuit du 24 avril 1915, Mémoires de Karabet Devletyan39
2- Le Prince Abdul-Hamid59
3.- L’année aux trois sultans67
4.- La Constitution de 187677
4.- Le Parlement ottoman et les Arméniens85
5.- Députés fidèles ou mensonges d’historiens ?93
6.- La guerre russo-turque de 1877-1878103
7.- Le traité de San Stefano, les Dadian109
9.- Les crimes des Kurdes125
10.- La Délégation arménienne, « L’Arménie » à Manchester, le Congrès de Berlin133
13.- L’École Centrale de Van, Meguerditch Portoukalian163
14.- Les Partis politiques arméniens (Arménagan, Hentchakian, Dachnaktsutioune), la prise de la Banque ottomane, Attentat de Yildiz177
15.- La Constitution de 1908, les Arméniens fêtent es Jeunes-Turcs211
17.- « La Constantinople arménienne » : Inventaire avant le Génocide225
18.- Ultima Verba263
CONCLUSION GÉNÉRALE271
BIBLIOGRAPHIE, INDEX NOMINUM, DOCUMENTS ANNEXES …


Livre numéro 2278
Onnik JAMGOCYAN --- Cliquer pour agrandir Les francs-maçons arméniens et la Constitution de l'Arménie ottomane, Constantinople 1863
Titre : Les francs-maçons arméniens et la Constitution de l'Arménie ottomane, Constantinople 1863 / auteur(s) : Onnik JAMGOCYAN -
Editeur : Éditions du Bosphore
Année : 2017
Imprimeur/Fabricant : 42-Saint-Barthélemy-Lestra : Aubin-print
Description :
Collection :
Notes : En appendice, choix de documents. - Bibliogr. p. 221-250. Index
Autres auteurs :
Sujets : Arméniens -- Activité politique -- Empire ottoman -- 19e siècle
ISBN : 9782956039402
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 25,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

L'Arménie ottomane aime l'Occident des réformes. Les Francs-Maçons arméniens sont les chantres de la fraternité et de la bienfaisance. Constantinople assiste à une lutte entre les gardiens d'un monde ancien et les partisans de la modernité. La Constitution des Arméniens de 1863 est un texte de Lois organiques d'inspiration franc-maçonnique. Ces hommes luttent pour l'égalité devant l'enseignement, et ils imposent le vote censitaire pour tenir le peuple loin de la vie publique. L'auteur leur rend hommage et laisse l'Histoire les juger.

Troisième tome d'une trilogie exceptionnelle (de 1650 à 1863), que de nombreux historiens turcs considèrent comme un chef d'œuvre inégalé, concernant les relations ou liens entre l'élite arménienne (Sarafs-banquiers, Amiras, représentants spirituels, intellectuels) et les Sultans ou les grands Vizirs turcs.
Le premier tome (Les Banquiers des Sultans) traite de deux siècles d'his-toire inexplorés (de 1650 à 1850) de l'État ottoman se rapportant à l'existence des grands sarafs-banquiers, essentiellement arméniens : vie chaotique, précurseurs de l'industrialisation, etc. Ces sarafs feront vivre la couronne durant deux siècles malgré les turpitudes. Le deuxième tome (Le Temps des réformes) détaille l'amitié sincère liant le Sultan « ouvert » Mahmoud II, avec son austère et talentueux banquier Kazaz Amira Artine ; il aborde aussi l'exécution des amiras Duzian, le massacre des janissaires et de leurs banquiers juifs, l'exil des Arméniens catholiques, et enfin la reconnaissance des Arméniens catholiques puis celle des protestants. Suivra le Tanzimat du Sultan réformateur Abdul-ul-Medjid 1er ; cette base d'une constitution « proclama l'égalité des sujets, donna des garanties sur la vie, la propriété et l'honneur des citoyens », réforma l'enseignement et supprima les monopoles : en fait rien ne changea dans les mentalités. La culture de la violence imprégna toujours l'Empire ottoman.

Ce troisème tome Les Francs-Maçons arméniens et la Constitution de l'Arménie ottomane nous fait découvrir l'importance des Francs-Maçons arméniens dans l'Empire ottoman, qui « sont les chantres de la fraternité et de la bienfaisance ». Dans la ville de Constantinople où le quart de la population est arménienne, s'opposent vivement les adeptes conservateurs d'un passé obsolète et les réformateurs de l'époque contemporaine. Une partie de la jeunesse arménienne part étudier en Europe depuis 1830 comme le font certains pachas turcs réformateurs. Cela aboutit au projet Hamazkiats à caractère culturel, rêve de fraternité entre Arméniens, constamment contré par le maléfique Mgr Hassoun (futur cardinal) qui combattra l'Arménie ottomane et la catholicité arménienne. Onnik Jamgocyan explicite l'important impact de la Franc-Maçonnerie sur l'Arménie ottomane, ainsi que la création des différentes loges de l'Empire, dont la loge « arménienne » Ser (amour) de Constantinople. Mentionnons à ce niveau la grande qualité des personnes s'engageant dans les « affaires arméniennes » et la Franc-Maçonnerie. Parfois cependant, l'ex¬cès de détails complexifie la compréhension stratégique de l'en¬semble. La marche vers une Constitution continue pour aboutir à la « Constitution nationale arménienne de 1863 » qui reçoit l'aval du gouvernement impérial ottoman : 9 des 10 membres de la commission exécutive sont Francs-Maçons. Par contre, pour être électeur, il faut payer un impôt national de 75 piastres/an, ce qui élimine 90% des Arméniens de Constantinople. Ce système censitaire était engendré par la grande bourgeoisie arménienne qui redoutait ces électeurs. Cette contrainte « continuera ses ravages » par la suite. Le peuple s'éloignera des instances dirigeantes de la nation arménienne. Par contre, la Chambre appelée « Parlement » réunit les talents arméniens les plus prestigieux du XIXe siècle : 20 négociants, 16 sarafs, 13 hauts fonctionnaires ottomans, 7 médecins, 4 joaillers, 3 chefs-boulangers, 3 représentants de presse... (80 députés). Près de 40% des élus ont un lien avec les Francs-Maçons. Cette chambre « consacre la fin du monopole des sarafs-banquiers ». De 1860 à 1910 la Constitution s'applique sans obstacle apparent durant 27 ans ; elle persistera durant 16 ans malgré de nombreuses obstructions, et a été interdite durant 7 ans. Il faut noter à ce niveau l'absence d'informations, secrètes ou non, développées par les dirigeants conservateurs ou racistes, qui ont engendré toute une série de violences rendant la vie insupportable à la majorité des Arméniens. Cette Constitution est convoitée par la minorité arménienne et les pachas réformateurs. Par ailleurs, la nouvelle génération mord sur le pouvoir des patriarches et prend la gestion de la nation. Les plus grands dirigeants de la nation arménienne sont Francs-Maçons. Les Frères arméniens s'unissent aux Jeunes-Turcs en 1890 sous le règne d'Abd-ul-Hamid II qu'ils veulent renverser. L'opposition s'intensifie suite aux crimes d'Abd-ul-Hamid II à Sassoun et à Zeïtoun : ils célèbrent ensemble la chute du sultan. « Par contre Talaat Pacha, grand maître de la Grande Loge de Turquie trahit avec ses acolytes les principes fondamentaux de la Franc-Maçonnerie et décide d'éliminer le peuple arménien [.. 1. Depuis, la Franc-Maçonnerie n'a pas bonne presse chez les Arméniens ». Les Frères arméniens ont été naïfs et imprudents. Le rêve de fraternité des Arméniens a induit par ailleurs qu'on ne peut changer le destin d'un peuple sans mutation de sa culture. Le Tanzimat a engendré la fin des grands Amiras financiers qui ont aidé au développement de la culture arménienne. Le bilan ancien compte 42 écoles fréquentées par 5 531 élèves. « On doit aux Francs-Maçons le concept du livre à prix abordable », le soutien de 4 700 élèves garçons et 1 472 élèves filles, la traduction de plusieurs centaines d'ouvrages en arménien et la création de quelques nouvelles écoles. Par contre, le vote censitaire pour élire les représentants de la nation n'est pas réellement mis en cause. L'auteur considère « qu'à l'inverse de ceux qui nous montrent le chemin de l'assimilation, ces Frères arméniens ont défendu l'arménité en terre ottomane [...] ils ont importé la démocratie dans leur pays. En fait, la première Constitution de la Turquie, écrite en 1876 par Midhat Pacha et Krikor Odian son collaborateur, a été directement influencée par la Constitution des Arméniens ».

Jules Mardirossian, France-Arménie, numéro 444, Septembre 2017


Table des matières
Avant-Propos5
Introduction7
I - L'Impact de la Franc-Maçonnerie sur l'Arménie ottomane15
Tableau Comparatif30
II - Le collège de la Rue Monsieur "L'Arménie à Paris"31
III - Les Francs-Maçons de Constantinople (1850-1870) Les difficultés de la recherche51
IV- Les loges sous obédience anglaise59
V- Dekran Lodge – Smyrne67
VI - Les loges d'obédience française77
1- La loge "l'Etoile du Bosphore"77
2- La loge "Union d'Orient" et les Arméniens78
VII - La loge "arménienne" Ser91
LISTE DES FRERES FONDATEURS DE LA LOGE SER94
Les loges affiliées au Grand Orient d'Italie108
VIII - La dette d'une Nation111
a- Andon Hassoun, le Prélat maléfique113
b- Hamazkiats, le rêve de fraternité123
d - La Société de Bienfaisance des Arméniens142
X- L'attaque contre le pouvoir patriarcal Le "coup d'état" du 7 mai 1847163
XI- La marche vers la Constitution de 1863171
1- La constitution de 1860, sa suspension174
2- L'année 1862176
3- La Constitution Nationale arménienne de 1863183
XII - Le vote censitaire et ses conséquences189
XIII- Le "Parlement" Arménien de 1863199
Le "groupe" des députés Francs-Maçons207
Conclusion211
La Grande Assemblée Arménienne et ses Présidents218
Bibliographie221
Documents Annexes250
1- Membres du Conseil Suprême élus le 9 mai 1847250
2- "Nous sommes des frères" de M Béchiktachlian251
Index Nominum263
Table des Matières278


Livre numéro 2144
Onnik JAMGOCYAN --- Cliquer pour agrandir Le Temps des Réformes, l’Arménie ottomane, Mahmoud II, le Tanzimat, Constantinople 1780-1860
 
Titre : Le Temps des Réformes, l’Arménie ottomane, Mahmoud II, le Tanzimat, Constantinople 1780-1860 / auteur(s) : Onnik JAMGOCYAN -
Editeur : Éditions du Bosphore
Année : 2015
Imprimeur/Fabricant : Aubin-Print, Les Tournelles, 42110 Saint-Barthélémy-Lesttra
Description : 16 x 22,5 cm, 305 pages, couverture illustrée en couleurs
Collection :
Notes :
Autres auteurs :
Sujets : Empire ottoman -- Histoire contemporaine
ISBN : 978295443611
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Prix : 26,00 euros

Commentaire :

Venu à la suite des BANQUIERS DES SULTANS, cet ouvrage de 305 pp. propose une histoire inconnue de LA TURQUIE OTTOMANE des années 1780-1860. Il passionnera les spécialistes des NATIONS JUIVE, GRECQUE ET ARMENIENNE de Constantinople. - C'est l'histoire de MAHMOUD II et de KAZAZ AMIRA ARTINE, l'exécution des DUZIAN, la pendaison du Patriarche Grec GREGOIRE V, la fin des Janissaires et de leurs sarafs juifs, le passage de l'Arménie sous contrôle russe avec PASKIEWITCH D'ERIVAN, l'histoire du Catholicisme et du Protestantisme chez les Arméniens de Constantinople, le TANZIMAT d'ABD-UL-MEDJID I, et la lutte de deux sultans réformateurs contre un Islam intégriste.

Table des matières
AVANT-PROPOS5
Introduction9
1 Un Sultan en deuil13
2 «Constantinople, centre de l'Arménie»15
3 Les rêves d'une Tsarine23
4 Un Vassal Fidèle29
5 La concurrence35
6 Le monde des sarafs43
7 Le Traité des Subsides53
8 L'anathème de Mustafa III59
9 La Monnaie et les Duz61
10 Halet Effendi67
11 La Disgrâce des Duzian69
12 La malédiction73
13 Le saraf Hazékiel77
14 La mort d'un Patriarche grec79
15 La fin de l'aventurier89
16 Triste fin d'un saraf juif91
17 La puissance des Amiras93
18 Le Palais de Topkapi95
19 Le Harem, les eaux sacrées, les faveurs d'un Sultan99
20 Bérats et Barataires103
21 L'ami du Sultan107
22 Les Janissaires111
23 Le Vaka-i Hayriyé115
24 Le hammam, une leçon de diplomatie121
25 Mahmoud II et l'école125
26 Liberté de culte?133
27 L'Affaire Avédik143-158
28 La catholicité arménienne159
29 Navarin, les Tinghir, les Angouriotes165
30 La quatrième nation173
31 Les Arméniens protestants (Constantinople 1820-1850)177
32 L'Arménie en 1800185
33 Paskievitch d'Erevan, Turkmentchaï189
34 Entre deux feux193
35 Nicolas I et Paskievitch195
36 La guerre, la famine199
37 Andrinople, la fin des illusions203
38 Le temps des vapeurs207
39 Le Testament209
40 A la rencontre de l'Occident211
41 La crise des Vaqf213
42 Le Vice-roi d'Egypte215
43 De l'eau du Nil aux eaux de Bursa217
44 L'hôpital arménien221
45 Les larmes d'une capitale225
46 Le Tanzimat231
47 Et toujours l'Europe235
48 La Manifestation des 3000 et Vanuhal du 18 septembre 1841239
49 Les Duzian, les Tinghir243
Ultima Verba261
BIBLIOGRAPHIE265
Index Nominum283


Livre numéro 2015
Onnik JAMGOCYAN --- Cliquer pour agrandir Les banquiers des sultans
Titre : Les banquiers des sultans / auteur(s) : Onnik JAMGOCYAN - Juifs, Francs, Grecs et Arméniens de la haute finance : Constantinople, 1650-1850
Editeur : Éditions du Bosphore
Année : 2013
Imprimeur/Fabricant : 94 - Champigny-sur-Marne : Impr. Moreau
Description : 1 vol. (328 p.) : graph. en coul., ill., couv. ill. en coul. ; 23 cm
Collection :
Notes : En appendice, choix de documents. - Bibliogr. p. 258-270. Glossaire. Index. - 2013 d'après la déclaration de dépôt légal ; Texte remanié de : Thèse de doctorat : Histoire économique et sociale : Paris 1 : 1988. Titre de soutenance : Les finances de l'Empire ottoman et les financiers de Constantinople, 1732-1853
Autres auteurs :
Sujets : Banquiers -- Empire ottoman -- Histoire -- Biographies
ISBN : 9782954436104
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 30,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Deux siècles d'histoire inexplorés de l'État ottoman concernant la mission, la fortune et la vie chaotique des sarafs (banquiers juifs, grecs et arméniens) ainsi que les finances de l'Empire : dépenses somptuaires, crises, abus de la conscience collective, etc.
Un ouvrage qui ne peut être ignoré par les spécialistes d'histoire du Moyen Orient, mais aussi par les défenseurs de la Cause arménienne et par ceux qui veulent comprendre certains aspects sociaux, sociétaux et économiques de l'État turc de 1650 à 1850, en corrélation avec la classe des Grands sarafs.
Même si l'on peut parfois être en désaccord avec certaines interprétations des faits et regretter quelques aspects répétitifs ou peu chronologiques, nous découvrons une histoire étrange, passionnante, symptomatique et fantasque où les turpitudes ottomanes sont révélatrices de l'insécurité des nations minoritaires. Les sultans et les vizirs cohabitent avec trois forces : les Oulémas, religieux écoutés par le peuple, souvent conservateurs et attachés à leurs intérêts ; les Janissaires «bras armés» du malaise populaire et contrepouvoir ; enfin le peuple de la capitale, Turcs, Juifs, Grecs, Arméniens, balloté entre la Cour et les Janissaires car manipulable. Les sarafs connaissent bien les mécanismes du grand négoce international et deviennent de riches hommes d'affaires des princes ottomans. Les Grands sarafs, Chefs des banquiers et Chef des fournisseurs, du Grand Vizir ou du Sultan, entretiennent le Palais et la Sublime Porte, sont responsables du "commerce d'État", assurent les besoins et la modernisation des fabriques et de l'arsenal, préservent le train de vie des Princes ottomans, font face aux crises, soutiennent l'État par des liquidités et garantissent la survie du trône. Si les Sarafs juifs dominent, après leur arrivée d'Espagne, entre 1500 et 1650, les Grands Sarafs Chefs arméniens sont en place dès le 17e s. Au XVIIIe siècle un seul Grec et un seul Juif sont banquiers et fournisseurs en chef de la Sublime Porte pour une quinzaine d'Arméniens. L'habillement des Janissaires et la monnaie sont assurés par les Juifs. Les Arméniens «fidèles» sont plus sûrs que les Grecs "espions des Russes" et ne se compromettent pas avec les Janissaires. Le déclin des sarafs juifs se fait au profit des Grecs catholiques et le massacre des Janissaires en 1826 est suivi par celui de leurs sarafs. Les sarafs arméniens feront vivre la couronne ottomane de 1650 à 1850. Tel Serpos Erevanents, illustre Grand Saraf de légende et fournisseur de sept Grands Vizirs : "riche comme Serpos" disait-on ; mécène pour les églises arméniennes, le Patriarcat, Saint-Jacques à Jérusalem... Yacoub saraf Hovhanessian, contemporain de Serpos l'éclipsa. Ils périront tous les deux assassinés. Karaz Artine, directeur de la Monnaie impériale, à qui Mahmoud II porte toute son estime : il paie les dédommagements de guerre et fait face aux Russes pour évacuer les provinces occupées ; "Il a été applaudi comme le sauveur de l'empire". Les 14 Chefs des sarafs entre 1731 et 1856 sont arméniens. En 1870 il y a 161 sarafs arméniens à Constantinople. 50% des 34 banquiers de Stamboul et 21% des banquiers de Galata sont arméniens en 1891. En Occident, on prêtait entre 12 et 24%, alors que les Arméniens se situaient au bas de cette fourchette. Les sarafs arméniens qui commerçaient avec l'Empire de l'Inde, l'Empire perse, la Cour de Versailles... sont très appréciés. Au contact des fastes des Sultans et des Vizirs, ils perdent de leur sobriété et affichent le luxe de leurs somptueuses demeures, donnent de splendides réceptions égayées de feux d'artifices, etc. Ces sarafs contrôlent la vie spirituelle de leur nation, nomment et destituent les patriarches, affirment leur prééminence, créent des écoles, construisent des églises, des hôpitaux, des orphelinats, ... Par contre, la mort violente ou la confiscation de leur fortune frappent indistinctement les sarafs des trois Millets, via des accusations calomnieuses. De plus, contraints de recouvrer certains impôts pour compenser des prêts à un pacha ne pouvant rembourser, ils sont considérés complices du pouvoir : boucs émissaires de l'État ottoman. Sarafs exécutés à Constantinople de 1716 à 1826: 26 Arméniens, 11 Grecs et 4 Juifs. Sarafs victimes de confiscation : 29 Arméniens, 3 Juifs et 1 Grec. Si les sarafs arméniens ont été longtemps les plus nombreux et les plus riches des minoritaires, "le XIXe siècle sonne leur déclin".
La création d'une administration à l'européenne a lieu en 1839: "le Sultan règne mais ne gouverne plus' C'est en fait "l'inachèvement des structures administratives " et "l'imperméabilité à toute transformation" qui ont permis aux sarafs de compenser en partie ces manques et de connaitre une grande prospérité. Une grave crise monétaire se déclare en Turquie dans les années 1840. "Les Européens en profitent pour briser le monopole des sarafs, car ils savent que pour dépecer l'Empire ottoman, il leur faut éliminer la puissance des amiras ". Une douzaine de sarafs réagissent en essayant de fonder la «Banque ottomane», en passant un contrat avec la Sublime Porte, afin que les Ottomans gardent la maitrise de leur économie ; Londres fomente alors un sabotage. L'Empire n'a pas d'endettement étranger mais cherche des profits à court terme et se jette dans les bras des capitalistes européens qui engendrent la dette étrangère et amorcent ainsi la ruine du pays. Pour les Arméniens de l'Empire une «constitution nationale» est rédigée en 1863 ; c'est aussi l'élection des patriarches et la fin de l'influence tant décriée des amiras/sarafs ; c'est enfin une nouvelle bourgeoisie qui transfère une partie des pouvoirs communautaires aux laïcs. "Les Arméniens ont écrit l'histoire de la banque et des finances de cet empire. Fidèles à un pays qu'ils n'ont jamais trahi, opposés à la dette étrangère, il fallait qu'ils quittent la scène pour que l'Europe prête à la Turquie et la porte dans la voie de la dépendance financière".

Jules Mardirossian, France-Arménien, numéro 404, Janvier 2014


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