Naissance le 3 décembre 1953 à Marseille (France)
Réalisateur engagé, Robert Guédiguian compte dans sa filmographie une quinzaine de longs-métrages, chacun exposant une réalité sociale qui en fait sa marque de fabrique et un hériter de cinéastes tels que René Allio, René Féret ou encore Marcel Pagnol.
Enfant de Marseille et du quartier de L'Estaque, Robert Guédiguian est fils d’un père arménien et d’une mère allemande. s’intéresse très tôt aux questions politiques et sera un temps militant du Parti Communiste. Après une scolarité effectuée au lycée Victor-Hugo de Marseille, il entame des études de sociologie à la faculté d’Aix-en-Provence où il rencontre sa future femme Ariane Ascaride. Il la suivra par la suite à Paris lorsqu'elle décide de s'inscrire au Conservatoire d'art dramatique. Pour finir ses études, Robert Guédiguian écrit une thèse où il questionne la vision de l'Etat dans la classe ouvrière ; un thème que l'on retrouvera dans la plupart de ses films. Grâce à son épouse, il attire l'attention du réalisateur-scénariste René Féret qui lui propose d'écrire avec lui une adaptation de Berlin Alexanderplatz, qui ne se fera jamais. Le réalisateur allemand Rainer W. Fassbinder en fera au final une série télévisée qui connaîtra un succès mondial. Ce projet écarté, Féret propose donc à Guédiguian de l'aider à écrire la comédie dramatique Fernand en 1980.
Cette année marquera ses débuts de réalisateur avec Dernier été, où il met en scène pour la première fois Ariane Ascaride et son futur acteur fétiche Gérard Meylan. Le film est sélectionné en section parallèle à Cannes, ce qui l'expose d'emblée à un public international. Son second film Ki lo sa ? lui permet de faire la rencontre de Jean-Pierre Darroussin qui figurera ensuite aux génériques de la plupart de ses longs-métrages. Ses films suivants sortiront de façon confidentielle, mais afficheront son engagement politique et social. Il faudra attendre 1995 pour que Guégigian reçoive un franc succès critique avec A la vie, à la mort puis un succès public en 1997 avec le romantique et ensoleillé Marius et Jeannette, dont l'intrigue est placée dans le quartier de son enfance.
Guédiguian continue sur sa lancée en signant en 1998 une adaptation du roman de James Baldwin, A la place du coeur, tandis qu'en 2000, il passe A l'attaque!. Sur le canevas de deux hommes différents souhaitant écrire un film politique, le film cristallise ses passions les plus chères, la politique et le cinéma, avec un bel hommage à Julien Duvivier et à Marcel Pagnol en prime. Toujours en 2000, le réalisateur change légèrement de direction en mettant de côté l'habituelle ferveur du Sud pour livrer un film chorale pessimiste, La Ville est tranquille.
Marie-Jo et ses deux amours signe, en 2002, son retour au mélodrame amoureux, avec une sélection au Festival de Cannes à la clé. En 2005, Robert Guédiguian se fait remarquer de nouveau du public et de la critique lorsqu'il adapte une évocation de la vie du président François Mitterrand, Le Promeneur du champs de Mars où il dirige Michel Bouquet et Jalil Lespert. Le Voyage en Arménie suit la promenade présidentielle en 2006 et permet au réalisateur de renouer avec le pays de son père et ses habitants : une expérience qui le marquera à jamais. En pleine période électorale présidentielle de 2007, le metteur en scène s'attaque au polar radical tout en gardant un fond social avec Lady Jane, souvenir d'une chanson des Rolling Stones, qui sort sur les écrans en avril 2008. L'année suivante il revient au cinéma profondément politique avec L'armée du crime montrant la France résistante de la seconde guerre mondiale.
En 2011, Guédiguian revient avec une nouvelle comédie dramatique, Les Neiges du Kilimandjaro, avec Jean-Pierre Daroussin et Ariane Ascaride.