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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Monique EKMEKDJIAN

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Livre numéro 268
Monique EKMEKDJIAN --- Cliquer pour agrandir Les Prénoms arméniens
Titre : Les Prénoms arméniens / auteur(s) : Monique EKMEKDJIAN -
Editeur : Parenthèses
Année : 1992
Imprimeur/Fabricant : 58-Clamecy : Impr. Laballery
Description : 106 p. ill., couv. ill. en coul. 24 cm
Collection : Collection Arménies ISSN = 0248-5877
Notes : Index
Autres auteurs :
Sujets : Prénoms arméniens -- Dictionnaires
ISBN : 9782863640685
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 18,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Préface de Jean-Pierre Mahé

Dans le renouveau que connaît actuellement la diaspora arménienne, les jeunes parents résidant en France et dans les pays francophones souhaitent de plus en plus souvent donner à leurs enfants des prénoms arméniens. Malheureusement les calendriers ou les listes de saints qu'ils peuvent se procurer en langue française ne leur sont d'aucun secours, car les prénoms arméniens en sont totalement absents. Par ailleurs, on hésite parfois à reprendre un prénom en usage dans la famille, sans savoir quel saint ou quelle personne illustre l'a porté ; ou encore, on voudrait avoir un choix un peu plus varié.

C'est à ce besoin purement pratique que répond ce livre consacré aux prénoms arméniens élaboré par Monique Ekmekdjian. Dépouillant principalement le Dictionnaire des noms de personnes, de Hratchia Adjarian, l'auteur a choisi quatre cents prénoms qu'elle présente en indiquant pour chacun d'eux le genre, l'étymologie (si elle est connue), l'équivalent français (s'il existe) et, enfin, quelques personnes illustres, jadis ou naguère, ayant porté ce nom.

L'origine des prénoms arméniens est très variée: certains semblent pré-arméniens, comme Mouchegh qui est sans doute d'origine hourite; d'autres sont proprement arméniens, comme Barkev, Dirair, etc.; d'autres encore sont emprunt&s aux langues iraniennes comme Garen, Dikran, etc., au syriaque comme Apkar ou Archam, au grec comme Ghevont, Kevork, etc., au latin, comme Silva ou Zabèle et, évidemment, à l'hébreu par l'intermédiaire de la bible comme Hagop, Tamare, etc.

Les prénoms féminins sont souvent tirés des prénoms masculins soit par composition (par exemple Khosrovanouche, "Douce de Khosrov") ou par dérivation, à l'aide du suffixe -ouhie (par exemple Dikranouhie, d'après Dikran).

L'église arménienne ayant conservé un calendrier mobile en fonction de la fête de Pâques, les jours des différentes fêtes des saints ne sont pas fixes mais varient selon les années. On connaîtra les dates en consultant le calendrier publié annuellement par l'Eglise.

Tout choix est personnel et certains s'étonneront peut-être de telle ou telle absence, telle ou telle omission. II faut remarquer, à ce propos, que l'auteur a omis volontairement la plupart des diminutifs ou des formes dérivées. De plus, il lui était impossible d'être exhaustive, aussi bien dans le choix des prénoms que dans celui des personnes historiques mentionnées, sous peine d'écrire non plus un simple guide, mais un long ouvrage savant. Ce livre peut en outre éclairer l'origine de beaucoup de noms de famille arméniens dérivés d'un prénom ou d'un diminutif à l'aide du suffixe -ian. Supplantant le suffixe de collectif -ouni, caractéristique du nom des familles princières médiévales, -ian a la même valeur de collectivité. Ainsi, de même que les Archagouni sont les descendants d'Archag, les Pakradouni les descendants de Pakrad, etc., les Hagopian sont les descendants de Hagop, les Bedrossian ceux de Bedros, les Bedikian ou les Bedoyan ceux de Bedig ou de Bedo, diminutifs de Bedros; les Der Margossian ceux de Dom Margos (si l'ancêtre était prêtre), etc. L'habitude de dériver un nom de famille au pluriel ou du collectif d'un prénom se rencontre aussi dans d'autres langues. Par exemple, en italien, Luciani, "les Lucien" ou en Anglais, Matthews, "les Mathieu", etc.

Utilisé dès le Moyen Age avec des noms communs (par exemple Nakhararian "les nakharars", c'est-à-dire les grands seigneurs arméniens), le suffixe -ian fut aussi étendu à l'époque moderne et contemporaine à des noms de profession, pour former des noms de famille comme Nergararian, "les teinturiers", Vosgueritchian, "les orfèvres" (ou leurs équivalents turcs Boyadjian et Kouyoumdjian). D'autres noms de famille dérivent des noms de lieu avec le suffixe arménien -tsi,comme Djahouktsian, "ceux de Djahouk" ou le suffixe turc -li, Ourfalian, "ceux d'Ourfa". Enfin, certains noms dérivent de sobriquets, par exemple Sevhounkian (ou son équivalent turc Karakachian), "les sourcils noirs".


La transcription donnée en premier lieu reflète la prononciation de l'arménien occidental, majoritaire en diaspora (par exemple, Dadjad et non Tatchat, Dibran et non Tibran). Cette transcription est suivie de la prononciation orientale contemporaine du prénom, qui ne coïncide pas toujours avec la prononciation classique (par exemple, Tibran et non Tigran) .
Pour respecter l'usage graphique du français, les prénoms féminins ont été, le plus souvent, pourvus d'un "e", final (par exemple, Sirarpie et non Sirarpi, Anouche et non Anouch).
En revanche, les prénoms masculins n'ont pas d'"e", final, mais la dernière consonne doit toujours être prononcée (par exemple, Ichkhan avec "n" et non "a" nasalisé, Achod avec "d" effectivement prononcé). Il faut aussi prononcer toutes les consonnes intérieures, aussi bien dans les prénoms féminins que masculins (par exemple, Andon et Antarame, avec un "n" effectivement prononcé après le "a" initial).
Tel qu'il est, sans prétention d'exhaustivité, cet ouvrage est une initiative utile qui répond à une nécessité ressentie par beaucoup. II sera sans doute loisible de le compléter à l'usage, si le besoin s'en fait jour. En tout cas, sachons gré à l'auteur d'avoir réalisé ce travail.
Jean-Pierre Mahé


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