Robert DEZELUS
( 1914 - 2014 )

-- Tome II

Il est difficile de résumer l'intime déroulement de ce drame très douloureux vécu par quatre personnages hors du commun. Un artiste peintre d'une forte culture, qui cherche à se libérer du confinement de la conscience humaine et à donner à son art, au-delà des formes et des couleurs, une signification cosmique. Deux jeunes femmes, l'une atteinte d'une maladie sournoise, préoccupée du devenir de son adorable petit garçon ; l'autre dans la plénitude de la jeunesse. Toutes deux unies par une estime et une amitié indéfectibles et passionnément éprises de l'artiste et de son art. Un prêtre d'une hauteur exceptionnelle, qui n'est pas sorti d'un séminaire. Dans ce roman, comme dans ses ouvrages d'Histoire, l'auteur, historien des Basques et des Arméniens, ces deux peuples fondamentaux, exalte le principe millénaire de la féminité créatrice ainsi que la vision féministe du Monde, réaffirmée par la Physique nouvelle.

Il s'agit d'un ouvrage de près de 500 pages destiné à des passionnés d'histoire et déjà avertis. Selon l'auteur, les découvertes archéologiques du XXe siècle nous révèlent l'existence d'une civilisation sumérienne inspirée d'une science préhistorique antérieure, qui fut l'un des sommets de l'intelligence humaine. Dans cette nouvelle optique, Robert Dézélus affirme que l'Arménie est "un monument imposant de l'histoire humaine". Après une première partie consacrée aux origines et au passé profond de l'Arménie, l'auteur traite l'histoire de l'Arménie puis revient à la mystique sumérienne avant d'évoquer la littérature arménienne et la naissance de l'alphabet. Puis il évoque, dans l'ordre : la musique, l'Eglise, l'émigration, l'art, l'architecture. La bibliographie est aussi impressionnante que la diversité des sujets traités dans l'ouvrage. Des cartes manuscrites et divers croquis viennent illustrer cet ouvrage assez singulier.

Elisabeth Baudourian, Nouvelles d'Arménie Magazine, numéro 45, Juillet-Août 1999

Préface de l'auteur

Cet ouvrage, consacré à l'Arménie, présente des vues radicalement neuves:
- II recrée la genèse et le cheminement des formes et des techniques d'architecture, depuis la grande renaissance sumérienne (5400 av. J.-C.) jusqu'à la fin de l'art sacré au 1 T siècle.
- il souligne la portée d'un symbolisme religieux dont les signes cosmologiques, emblèmes du Principe primordial, associent intimement la science et la religion dans un univers sacralisé.
- II explique le rôle fondamental de l'Arménie dans la transmission d'une culture universelle, répandue de la Chine à l'Atlantique, et rayonnant sur trois continents.
Formée sur le territoire où se joignirent l'Orient et l'Occident, au sein de ce fameux triangle d'or représenté par l'Inde. l'Egypte et la Transcaucasie; fondue et naturalisée dans le creuset transcaucasien des Basques orientaux, l'Arménie s'imprégna d'un savoir et d'une expérience multimillénaires qui déterminèrent sa vocation à recevoir, à conserver et a transmettre.
Telle est notre pensée fervente: affirmer fermement cette vérité fort méconnue, la place éminente que l'Arménie détient dans notre cycle historique, en tant que lien essentiel avec nos origines sumériennes, en tant que lieu ou se révèle la mémoire du prodigieux édifice spirituel qui fut l'un des sommets de l'humanité antérieure.
Au front de ce livre doit figurer le nom de celui qui en permit la réalisation, de notre ami Aghassi Tarpinian, récemment décédé. Grâce à lui, nous avons effectué quatre séjours en Arménie soviétique et parcouru la quasi-totalité du pays. Nous avons visité et étudié plus de cent églises que nous considérons, en raison de leur science architecturale et de leur beauté, comme autant de monuments incomparables. Nous avons vu et revu, sur la colline de Metsamor, une usine métallurgique et un observatoire astronomique de la préhistoire, dont la découverte constitue l'un des plus fameux exploits archéologiques du vingtième siècle. Nous avons rencontré des historiens, des architectes et des archéologues. Nous sommes allé aussi en Géorgie.
Nous exprimons enfin notre vive gratitude à notre jeune amie Rosé-Marie Krikorian, dont l'intervention tenace et très avisée aboutit à la publication de L'Art de Transcaucasie dans ce Conservatoire de la présence et de la culture arméniennes qu'est la Congrégation Mechithariste de Vienne.
Hastingues, le 10 juin 1988

Du haut des "Tours du Silence", à Yezd (Iran), l'auteur évoque le cheminement malheureux de l'humanité depuis les origines sumériennes jusqu'à nos jours. Sur les antiques routes de l'Iran, de l'Anatolie, du désert syro-arabe. de l'Indus à la Méditerranée, il voit les clans devenus sédentaires s'agréger dans la région, cette construction du sol et de ses habitants, il suit l'oscillation du local à l'universel, l'élan de la province vers l'empire et l'inévitable morcellement de l'empire en provinces. Parmi les grands cimetières des civilisations il observe la fresque monotone de la haine vitale déchaînant les terribles convulsions du massacre, de l'épouvante et de l'anéantissement de la lutte de l’homme contre l'homme : des dominations éphémères balayées par d'autres dominations, les jeux stériles de la puissance et de l'argent, les féroces tâtonnements des religions, des morales et des philosophies, les renaissances promises, dès que nées, à l'usure et au déclin. Ce livre replace le passé au cœur de l'angoisse moderne.