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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Comité pour la commémoration du cinquantième anniversaire du massacre des Arméniens

L'auteur

 
15, rue Jean-Goujon, Paris (8e)
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Livre numéro 1360
Comité pour la commémoration du cinquantième anniversaire du massacre des Arméniens --- Cliquer pour agrandir Documents sur les massacres d'Arménie de 1915
 
Titre : Documents sur les massacres d'Arménie de 1915 / auteur(s) : Comité pour la commémoration du cinquantième anniversaire du massacre des Arméniens - Présentés à l'occasion du cinquantième anniversaire de ce génocide
Editeur :
Année : 1965
Imprimeur/Fabricant : Imprimerie Araxes, Paris
Description : 14 x 22 cm, 74 pages
Collection :
Notes : Extraits du livre d'Henri Barby, "Au pays de l'épouvante, l'Arménie martyre" et autres documents
Autres auteurs : Henry BARBY [contribution] - Harry STUERMER [contribution] -
Sujets : Génocide arménien 1915 -- Recueils de documents
ISBN :
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Prix :

Commentaire :

Page de garde
Le Comité pour la commémoration du cinquantième anniversaire du massacre des Arméniens,
Sous le Haut Patronage des Chefs Spirituels des trois Communautés Arméniennes de Paris et avec la collaboration de toutes les Associations et tous les Groupements d'Arméniens de France, soumet ces documents à 'la conscience de tous les hommes civilisés, épris de justice et de liberté, en leur rappelant que jusqu'à ce jour, malgré tous les engagements pris, aucune réparation n'a été accordée à la nation arménienne, qui proteste à nouveau contre ce déni de justice

AVERTISSEMENT
Les principales citations qui sont faites dans cet opuscule, sont des extraits du livre de Henry BARBY, correspondant de guerre du «Journal», intitulé « Au pays de l'Épouvante, l'Arménie martyre », (publié en 1917 chez Albin Michel. Henry Barby était sur les lieux et ses récits sont donc d'un témoin oculaire. Nous aurions tout aussi bien pu tirer de n'importe lequel des livres écrits par des neutres ou des rapports officiels des consuls de puissances neutres résidant en Turquie des preuves aussi accablantes et aussi horribles. Les quelques extraits du livre de Harry Stuermer, ancien correspondant de la Gazette de Cologne à Constantinople, intitulé « Deux ans de guerre à Constantinople » et publié chez Payot en 1917 ne font que confirmer le récit de Barby. Stuermer était un Allemand qui nous dit lui-même que « ce ne fut que pour soulager sa conscience vis-à-vis de la vérité et de la civilisation, qu'il s'est décidé à publier ses impressions ».
Depuis les environs de l'an mil que les Turco-mongols ont fait une apparition apocalyptique en Arménie, ce n'ont été que massacres et persécutions contre les légitimes propriétaires du territoire, traités en esclaves, ou mieux en troupeau d'animaux (le mot « raya » signifie au sens premier « troupeau ›, au sens second « sujets » !), troupeau qu'après la traite on envoie aux abattoirs. En 1908, les peuples civilisés ont pensé que le gouvernement démocrate jeune-turc allait mettre fin à l'ère des massacres et qu'on ne reverrait plus les horreurs de 1895-96. Mais, en 1915, ce furent les démocrates jeunes-turcs du Comité « Union et Progrès » (!), seuls dirigeants du gouvernement turc de l'époque, qui organisèrent le premier génocide de l'ère moderne. La Jeune Turquie, qui avait perdu la guerre, fut remplacée par la Turquie Nouvelle de Mustafa Kemal pacha, dit Ataturk. Il n'y eut pas besoin d'attendre longtemps pour voir Mustafa Kemal à I'oeuvre. Si les massacres de Marache et d'Adana ont été moins spectaculaires, c'est uniquement parce qu'après le travail organisé d'Enver et de Talaat, il ne restait presque plus de « matière première » et que les Arméniens survivants qui étaient venus se réinstaller en Cilicie au temps du protectorat français s'étaient presque tous enfuis avant la réoccupation par les troupes kémalistes.
Quelles que soient leurs étiquettes politiques, coiffés du fès ou de la casquette, les Turcs ne changent pas. Pendant la dernière guerre, il y eut d'abord une pseudo-mobilisation des non-Turcs qui fut décrétée, puis rapportée faute d'uniformes pour cette sinistre mascarade. On sait par expérience que ces pseudo-mobilisations servent à éliminer les hommes en vue du massacre. Il y eut ensuite le célèbre varlik vergisi, un impôt pharamineux atteignant cent cinquante pour cent du capital et qui permit de déporter un certain nombre d'Arméniens insolvables aux mines de Tache Kalé, cet impôt ne frappant, naturellement, que les «citoyens» non-Turcs. Dernièrement encore, le 6 Septembre 1955, eurent lieu des manifestations « spontanées » commencées à heure fixe par des manifestants amenés en camions à Constantinople et terminées de même à la minute précise fixée par le gouvernement.
Le traitement infligé aux Grecs, et dont la presse eut peur de parler, laissait voir que le naturel turc était encore et toujours le même.
En laissant impunis les crimes de Talaat, d'Enver et de tous leurs sous-ordres, en abandonnant à la Turquie les territoires arméniens dont ils avaient massacré la population et qui, selon l'arbitrage du Président Wilson, devaient revenir à l'Arménie, on a involontairement encouragé Hitler à ouvrir les camps de Dachau, Auschwitz, Buchenwald, etc. Car Hitler a lui-même cité ce précédent du crime impuni qui paie !
Et maintenant, après l'avoir posée au « Concert Européen», puis à la S. D. N., nous poserons à l'O.N.U. cette question que Clemenceau posait en 1896 à propos des massacres et des réparations indispensables : « Que faisons-nous aujourd'hui ?»
Il est plus que probable que la presse sera bourrée pendant quelque temps de témoignages individuels ou de proclamations de personnalités arméniennes de Turquie prouvant qu'il ne peut y avoir d'autre protecteur naturel des Arméniens de Turquie que le gouvernement turc. Le jeu n'est pas nouveau. Clemenceau en livre le secret dans la préface qu'il a écrite en 1896 pour le recueil de témoignages sur « Les Massacres d'Arménie», p. 12 : «Enfin. quand il n'y a plus d'hommes à tuer ou de filles à violer (on a vu ouvrir le ventre des femmes grosses pour écraser l'enfant sur le pavé), on contraint à coups de bâton les survivants à signer des adresses au Sultan, où ils se reconnaissent les auteurs des désordres, déclarant que ceux qui ont trouvé la mort ont été justement frappés, remercient le souverain de sa clémence, et affirment qu'ils n'ont rien à redouter pour leurs biens, pour leur vie, pour la sécurité des leurs».
De nos jours, il n'y a plus besoin du bâton, c'est peut-être le seul progrès qu'ait fait la Turquie ! Personne n'oserait plus risquer sa vie ou celles des membres d'une communauté dont il a la charge.
Dans ces conditions, que peuvent valoir ces «témoignages» ?
LE COMITÉ


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