Retour à l'Index des auteurs    Accueil
Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Georges BOUILLON
( 1915 - 2001 )

L'auteur

Georges BOUILLON --- Cliquer pour agrandir
Naissance le 14 juin 1915 à Angers (Maine-et-Loire), décès le 22 mai 2001.

Enseignant et écrivain luxembourgeois, créateur de La Dryade, du nom d'une sculpture de Jean Godart. Celle-ci fut tout à la fois une revue (qui, comme l'enseignement de Bouillon a duré trente-trois ans : 132 numéros parus de 1955 à 1987) et une maison d'édition (près de quatre cents titres allant de la plaquette de poésie à l'ouvrage d'art en passant par l'essai ou le recueil de nouvelles).

Conscient de ce que la culture passe aussi par la découverte de notre monde, il prit à loisir la route pour courir le globe : du Chili à la Thaïlande, des États-Unis à l'Union Soviétique, du Sri Lanka à l'Algérie, de la Chine au Mexique, on le vit partout.

Opposé à l'esprit de coterie, son humanisme ouvert s'est souvent vu récompensé : ainsi, en 1971, il a reçu, à Bruxelles, le prix de littérature du Conseil Européen d'Art et d'Esthétique; en 1973, à Charleroi, le prix de l'essai des Écrivains de Wallonie; en 1975, à Moscou, le prix du conte de la Femme Soviétique; en 1976, à Vianden, le prix littéraire du Groupement des Ardennes et de l'Eifel. Il compte aussi parmi les fondateurs de bien des institutions et revues : le Service du Livre Luxembourgeois, la galerie de la Glycine à Vresse-sur-Semois (créée avec Bonaventure Fieuillien et José Chaidron; Georges Bouillon y a présenté pendant... trente-trois ans une exposition mensuelle. Un chiffre mythique en quelque sorte...)

Sa bibliographie révèle un éclectisme inépuisable. p>Georges Bouillon fut membre étranger de l'Institut grand-ducal, fut président de la Régionale Luxembourg de Belgique-U.R.S.S. et l'un des administrateurs des Iles de Paix fondées par le Père Pire.

ligne
Livre numéro 122
Georges BOUILLON --- Cliquer pour agrandir Pierres d'Arménie
 
Titre : Pierres d'Arménie / auteur(s) : Georges BOUILLON - Photographies de Roby Raus
Editeur : centre pouchkine, luxembourg
Année : 1988
Imprimeur/Fabricant : Imprimerie Kremer-Muller, Foetz (Luxembourg)
Description : 21 x 27 cm, 104 pages, couverture illustrée n. et blanc, nombreuses illustrations en noir et blanc et couleurs
Collection :
Notes :
Autres auteurs :
Sujets : Arménie histoire, géographie
ISBN :
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Prix :

Commentaire :

Préambule

De l'Arménie historique à l'Arménie soviétique, long et douloureux est le chemin. Pour mesurer cette sorte de peau de chagrin", qu'il suffise, sans être historien ou géographe, de comparer les cartes d'autrefois avec celles d'aujourd'hui.
De sa conversion au christianisme vers l'an 300 à l'invention de son alphabet original cent ans plus tard, puis, après avoir combattu les oppressions tant orientales qu'occidentales au fil des siècles, du génocide de 1915 à l'adoption du socialisme en 1920, la nation arménienne a bien mérité de n'être pas une oubliée de l'Histoire. Comme le peuple juif, elle a, hélas, aussi sa diaspora qui ne cesse de proclamer: ,,L'an prochain sur le mont Ararat!" D'Etchmiadzine comme d'Erevan ou sur la route du lac Sévan, on peut admirer la montagne de l'arche de Noé se dressant, à plus de cinq mille mètres au sein d'une vaste plaine. Et les Arméniens regardent la montagne de la réconciliation entre l'homme et Dieu avec la nostalgie du paradis perdu... En attendant, c'est l'actuelle RSS d'Arménie, la plus petite des 15 Républiques soviétiques, et non la Grande Arménie, que nous avons la mission de traduire en quelques images. Pour l'évoquer en si peu de pages, Roby Raus et moi, nous nous sommes attachés à un leitmotiv, simple et beau, suggéré par l'observation de William Saroyan, mise en épigraphe générale au présent album: déambuler de la pierre à l'homme, de la nature à la culture, de paysages anciens à des visages contemporains. De ce qu'a sculpté le Temps à l'ouvrage humain le survol devrait offrir une certaine idée de la trajectoire humaniste.
Comme il y a diverses manières d'aborder un pays et ses habitants, il paraît juste, au seuil de notre promenade à la fois volontaire et hasardeuse, d'avertir le lecteur qu'elle a refusé d'être exhaustive. Ceci ne présente pas un cours d'histoire ni un cours de géographie. Pas plus qu'une invitation au tourisme ou au communisme. Ce n'est que le dialogue de deux flâneurs dont l'un était muni d'un objectif et l'autre d'une plume subjective. Non seulement nous n'avons pas tout vu, mais nous avons dû beaucoup sacrifier. Si l'art est fait de sacrifices, tant mieux si les nôtres y ont abouti!... Seul un Arménien de l'intérieur ou de l'extérieur - pourquoi pas un non-Arménien? - pourra juger si nous avons réussi à communiquer le plaisir de cette brève promenade à travers le temps et l'espace, qui se veut un chant d'amitié. Avant de commencer, il y aurait peut-être lieu de méditer ces paroles de Sarian dites en parfaite connaissance de soi-même et de l'Arménie d'à présent: ,,La terre, comme une chose vivante, possède son propre esprit. Sans son pays natal, sans la Mère-Patrie, il est impossible de trouver son âme propre." Ainsi que ces autres paroles que j'ai entendues à l'école Kroupskaï'a et qui sont plus adressées à la conscience universelle: ,,La Terre est une grande cloche dans le Cosmos. Nous ne voulons pas que la cloche sonne pour la dernière fois."
Pour terminer - et sans pour autant m'affubler d'un costume arménien à la Jean-Jacques Rousseau - je voudrais, quant à moi, reproduire cette conclusion d'un Russe qui a vécu beaucoup d'années à Paris... et plusieurs mois à Bohan-sur-Semois, Ilya Ehrenbourg: ,,Je regrette de n'avoir vu l'Arménie qu'au déclin de ma vie. Peut-être ai-je tort. On dit bien que le premier amour est toujours le plus fort, mais pas le plus raisonnable. A la fin de sa vie, on sait mieux voir, on comprend mieux les choses. Il est difficile de relater en quelques mots tout ce que l'Arménie m'a révélé, ce pays où, en entrant, il faut se découvrir comme dans un temple japonais et se déchausser comme dans un temple hindou."


ligne

  Retour à l'Index des auteurs