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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Antranik ATAMIAN
( n. 1948 )

L'auteur

Antranik ATAMIAN --- Cliquer pour agrandir
Naissance le 27 juin 1948 en Syrie

Le père Antranik Atamian a grandi en Syrie puis au Liban. Licencié en théologie de l'Université Saint-Joseph de Beyrouth et Membre de la Congrégation patricarcale de Bzommar (Liban), il a exercé son ministère au Moyen-Orient, aux États-Unis, en Amérique latine

Il est prêtre de la paroisse de Saint-Grégoire de Narek à Saint-Chamond depuis le 1er octobre 2006. Il a publié deux livres : "Les chrétiens du Moyen-Orient à la croisée des chemins" et un recueil de prières de poètes arméniens, "Approche toi quelqu’un t’attend".

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Livre numéro 2242
Antranik ATAMIAN --- Cliquer pour agrandir Évolution de la pensée politique arménienne de 1850 à 1950
 
Titre : Évolution de la pensée politique arménienne de 1850 à 1950 / auteur(s) : Antranik ATAMIAN -
Editeur : St-Chamond : Antranik Atamian
Année : 2016
Imprimeur/Fabricant : 22-Plérin : Imprimersonlivre.com
Description : 1 vol. (215 p.) ; 21 cm
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ISBN : 9782368510926
Bibliothèques : Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix :

Commentaire :

Cet ouvrage très documenté est le résultat de nombreuses années de travail et de recherches historiques
Il parcourt les événements de l’histoire arménienne sur un siècle et permet de constituer un pont important vers le journalisme, la politique et la littérature arménienne, en montrant aussi les relations des différents partis arméniens et le mouvement révolutionnaire avec plusieurs pays pour faire connaître et défendre la cause arménienne.

Les principaux sujets traités dans l’ouvrage sont : Les leaders du Mouvement de Libération Nationale et leurs motivations - La presse arménienne et les journalistes promoteurs de la libération nationale - Les organisations et les partis de la libération nationale - Collaboration et conflits entre les partis politiques arméniens - Relations et collaborations des partis arméniens avec les partis régionaux et internationaux - Évolution du mouvement révolutionnaire arménien avant et après le Génocide - Les relations arméno-turques - Mésentente et compromis entre la bourgeoisie, le clergé et les partis politiques arméniens - De l’état arménien avorté - La dissidence arménienne contre le régime communiste en Arménie.


Cet ouvrage raconte de manière synthétique comment les Arméniens, soumis à des persécutions sys¬tématiques de l'Empire ottoman (minorité la plus fidèle), mais aussi de la part de la Russie, ont engendré après 1850 une renais¬sance socioculturelle, puis celle du sentiment national. Il étu¬die simplement l'évolution de la société arménienne via des éléments de sciences humaines envisagées d'un point de vue sociologique. C'est à travers les écrivains arméniens (Abovian, Raffi, Nalbantian...) et les jour¬nalistes (Portoukalian, Khrimian Haïrik, Adzrouni..., presses Hentchak, Dachnak, Arména¬kan et indépendante) qu'eut lieu ce réveil national. L'auteur mentionne que les fondateurs des partis arméniens se heurtèrent à la censure de l'Église armé¬nienne, de l'État russe jusqu'en 1905 et de l'État ottoman jusqu'en 1918. « Les aspirations du mou¬vement national arménien se limitaient à protéger la nation contre la menace d'assimilation par la Russie tsariste, et à assurer aux Arméniens de Turquie leur dignité et la sécurité de leur vie et de leurs biens, par des moyens révolutionnaires ». En fait le non-respect du traité de San Stéfano (3 mars 1828) condamnant la Turquie à pratiquer des réformes pour les Arméniens, et les vexations permanentes subies par ces derniers, générèrent la naissance des partis politiques arméniens. Car en réalité le Premier ministre de Grande-Bretagne, Disraeli (avec d'autres États occidentaux plus discrets), s'opposa à l'affaiblissement de l'Empire ottoman. Le 13 juin 1878, le Congrès de Berlin remplaçant San Stéfano (sic) supprima les réels engagements des réformes, et rien ne se fit. En 1894, les Arméniens refusant de régler des redevances illé¬gales aux chefs kurdes, furent massacrés à Sassoun avec l'aide de l'armée turque. Suite à une manifestation hentchak, des mas-sacres de grande envergure eurent lieu dans toute la Turquie en 1895. Plusieurs centaines de milliers d'Arméniens furent élimi¬nés durant 2 ans. « En 1905 la guerre arméno-tatare [...] éclata à Bakou. Les Dachnaks assumèrent l'autodéfense ». L'auteur signale que les nouvelles organisations « s'efforcèrent de trans¬former en une nation moderne, un peuple jusque-là assujetti à ses traditions ethno-religieuses. Les 3 partis arméniens s'accor¬daient pour l'émancipation des Arméniens des vilayets orien¬taux ottomans, mais étaient en désaccord sur la stratégie ». Les Hentchaks optaient pour la création d'un pays autonome avec un régime socialiste. Le Parti dachnak, plus réaliste et plus modéré, réclamait le rétablissement des libertés démocratiques et l'égalité des Arméniens avec les autres sujets de l'Empire ottoman, tan¬dis que les Arménakans s'intéressaient principalement à l'auto¬défense de Van. Les Hentchaks passèrent aux actions violentes retentissantes dès 1890, et les Dachnaks dès 1896. L'auteur déve¬loppe ensuite l'activité des groupes et partis politiques arméniens en commençant par les moins connus pour aller jusqu'aux plus célèbres : Francs-maçons arméniens ; Protecteurs de la Patrie ; Associations des patriotes ; Ouvriers arméniens marxistes ; Parti populiste arménien ; Arménagans ; Hentchakian ; Ramgavar ; Dachnaktsoutioun ; Parti communiste arménien. L'auteur traite ensuite deux chapitres de dynamique relationnelle : le premier aborde la collaboration et les conflits entre les partis politiques arméniens : pourparlers entre Dachnak et Hentchak ; entretiens Dachnak/ Ramgavar ; entretiens Dachnaks et communistes ; congrès des Arméniens occidentaux (1917) ; conseil national des Arméniens occidentaux (1917) ; conflits entre les partis arméniens. Quant au second, il concerne les relations et collaborations des partis arméniens avec les partis régionaux et internationaux : liens com¬plexes avec les Kurdes et avec l'Internationale socialiste ; liens ou contacts des partis arméniens avec différents pays (Britan¬niques, Allemands et socialisme russe). Puis c'est l'évolution du mouvement révolutionnaire arménien, avant et après le Génocide, se terminant par ce que le père Atamian nomme « les héritiers des partis : Nor Seround, Hok, Ugab et Hamaskaïne » (le CDCA est absent). Les relations arméno-turques sont ensuite exposées en 38 pages jusqu'à la naissance de la Turquie moderne accom¬pagnée de ses conflits internes. Il résume ce chapitre par le titre du livre de Hrant Dink intitulé : « Deux peuples proches, deux voisins lointains ». Il explicite aussi les problématiques entre la grande bourgeoisie arménienne/clergé (ménageant le pouvoir turc ou russe) et les partis politiques arméniens : causes de mésentente, question d'unité nationale, conflits entre riches amiras et ruraux, artisans, petits commerçants arméniens. Les Hentchaks puis les Dachnaks commencèrent à taxer les grosses fortunes. Lorsque les riches Arméniens se sentirent menacés par les deux empires, ils recoururent aux partis arméniens. En 1917, les Arméniens pré¬voyant la débandade de l'armée russe, créèrent le Conseil natio¬nal arménien et un corps d'armée. Une alliance s'établit entre les trois principaux partis géorgien, azéri et arménien, qui éclata le 26 mai 1918 : indépendance de ces trois pays les 26, 27 et 28 mai 1918. Les troupes arméniennes arrêtèrent l'offensive turque. Les bases d'une démocratie parlementaire teintée de socialisme fut jetée avec droit de vote aux femmes : population affamée, épidémies et décès de 180 000 Arméniens. Deux délégations arméniennes se présentèrent en 1919 à la conférence des préliminaires de la paix (sic). Les tensions se développèrent avec les communistes et les musulmans du pays. La Turquie envahit l'Arménie, et les Soviets s'opposent au traité de Sèvres, favorable à l'Arménie, qui est réduite à 29 000 km2 au traité d'Alexandropol. A la confé¬rence de Lausanne (1923), Ankara fait résilier le traité de Sèvres. Le dernier et 10e chapitre concerne la « dissidence arménienne contre le régime communiste en Arménie, de 1921 à 1965, et la création du Parti national unifié ».

Jules Mardirossian, France-Arménien nuémro 440, Avril 2017


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