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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Annie AGOPIAN
( n. 1956 )

L'auteur

Annie AGOPIAN --- Cliquer pour agrandir
Naissance le 26 novembre 1956 au Cameroun

Née de père arménien et de mère cévenole, Annie Agopian a passé son enfance à Madagascar et vit aujourd'hui à Toulouse. Psychologue de formation, elle travaille depuis plusieurs années dans la communication écrite et anime de nombreux ateliers d'écriture. Elle a été éditée chez Didier jeunesse,Thierry Magnier et Casterman, mais le plus grand nombre de ses albums est publié au Rouergue. Les derniers parus sont Nioui et Ninon (illus. de Nathalie Choux, 2007), Le Roi du silence (illus. de Beppe Giacobbe, 2006) et Jeu de cette Famille (illus. De Claire Franek, 2009).

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Livre numéro 1494
Annie AGOPIAN --- Cliquer pour agrandir Le trou
Titre : Le trou / auteur(s) : Annie AGOPIAN - Texte : Annie Agopian, illustrations : Alfred
Editeur : le rouergue
Année : 2010
Imprimeur/Fabricant : GraficheAZ, Italie
Description : 64 page, 16 x 18,5 cm, Album pour enfants, couverture cartonnée, en couleurs
Collection :
Notes : Coédition avec la Croix Bleue des Arméniens de France
Autres auteurs :
Sujets : Arménité -- Histoire d'Arménien apatride
ISBN : 9782841569939
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 16,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Un grand-père arménien, qu'est-ce que ça veut dire ? Un problème de renouvellement de papiers (un garçon et sa mère qui veulent mettre à jour leurs passeports pour partir en vacances) est l'occasion inattendue de se pencher au-dessus du « trou » - trou de mémoire familial caché dans un trou plus profond de mémoire collective. Petit à petit, le jeune garçon apprend l'histoire de son grand-père, arrivé en France à 3 ans, fuyant comme tant d'autres, un pays mis à sang par un génocide. Avec sa mère, il retrace le parcours d'un homme qui a survécu, puis l'histoire d'un pays marqué par un drame trop peu reconnu. Il se plonge dans la culture d'un peuple, transmise par-delà les frontières et les générations, et dont il se rend compte qu'elle fait déjà partie de son histoire à lui.

« A ce moment-là, ton grand-père aurait pu avoir ton âge ou le mien, ou même être une femme ou un vieillard. Cela aurait été pareil. Il n'a rien fait pour se retrouver sans pays, sans passé, sans rien. Il était Arménien c'est tout. » Sous la plume d'Annie. Agopian et le crayon d'Alfred, l'album Le trou aborde le génocide arménien à travers les mots d'un petit garçon et de sa mère qui se penchent sur leurs origines et l'histoire fragmentée du grand-père arménien, rescapé de 1915, arrivé en France à l'âge de trois ans. Quatre-vingt quinze ans ont passé, le grand-père est mort, emportant avec lui ses souvenirs et ses non-dits tombés dans l'oubli. Une demande de renouvellement de passeport fait alors resurgir ce passé familial enfoui dans un trou de mémoire plus profond, collectif celui-ci.

Trou de mémoire familial
Aborder le génocide et non le raconter. Le sujet central du livre porte sur la transmission d'une telle histoire. «Je ne voulais pas écrire quelque chose d'historique, raconte Annie Agopian. Je souhaitais insérer cet événement dans le cadre d'une fiction actuelle et aborder la notion de transmission positive, inconsciente. » Au-delà des mots, les illustrations retracent avec beaucoup de poésie et de retenue le drame familial. Une manière de dépasser la tragédie de ce fait historique. Un onirisme qui sublime le récit, touche l'imagination des plus jeunes comme des plus grands, et incite ainsi au dialogue, sur un sujet aussi douloureux que le génocide arménien. « Pour la nouvelle génération, il est temps d'aller de l'avant, affirme l'auteure, psychologue de formation. Je pense qu'il faut faire confiance aux enfants. Ils ont conscience de la violence du monde et sont capables de retourner à leurs dragons. » C'est au contraire pour se libérer de ses propres dragons, qu'Annie Agopian a accepté d'écrire ce livre, sur la proposition de la Croix Bleue des Arméniens de France. Un conte « qui m'a aidée à dire au revoir à mon père » d'origine arménienne, décédé. Elle insère d'ailleurs dans Le trou quelques éléments autobiographiques. Née au Cameroun, de père arménien et de mère cévenole, tout comme le personnage de la mère dans le livre, elle a aussi rencontré des problèmes pour renouveler sa carte d'identité.

Tourné vers l'avenir
Il a fallu prouver sa nationalité, justifier ses origines, éclairer les zones d'ombre. Là encore, le trou n'est pas loin. «En me documentant, je me suis aperçue que je savais beaucoup plus de choses que je ne le pensais. Finalement, ce sont les autres qui vous font croire qu'il existe un trou. » Une révélation débouchant sur ce livre, tourné vers l'avenir, qui propose une nouvelle lecture de l'histoire du peuple arménien, non dans ce qui fait son unité, mais son universalité.

Marion Perroud, Nouvelles d’Arménie Magazine, numéro 163, mai 2010


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