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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Arménie - Religion
La Bible arménienne

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Premières traductions - Article détaillé
Deux illustres pères de l'Eglise Arménienne, le catholicos Sahak, petit-fils de Saint Grégoire l'Illuminateur, et Saint Mesrop, sous les auspices du roi Vramchabouh, arrivèrent à former l'alphabet arménien tout au début du Ve siècle et commencèrent à traduire les Saintes Ecritures. En 432, après le concile d'Ephése, ceux de leurs élèves qui avaient été envoyés de Byzance pour se perfectionner dans la langue grecque afin de traduire les oeuvres des Pères de l'Eglise, revinrent avec une bonne copie des Septante. On corrigea la copie faite sur les Septante et on en continua à traduire tout le reste : ainsi tout fut traduit, de la Genèse jusqu'à l'Apocalypse, et fut mis en circulation. La Bible et surtout le Nouveau Testament devinrent les livres favoris du peuple arménien. Les copies les plus anciennes de la Bible qui nous sont parvenues ne remontent pas au delà du XXé siècle. Les manuscrits de l'Evangile sont plus nombreux et il y en a qui datent du IXé siècle. Pour se faire une idée de l'éducation biblique des anciens Arméniens, il suffit de rappeler que, d'après le témoignage de l'historien Etienne Orbélian, archevêque de Suniq, ( + 1301), on comptait, rien que dans son diocèse, environ 10.000 copies des Saintes Ecritures.

La Bible imprimée
L'invention de Gutenberg intéressa les Arméniens d'assez bonne heure. Déjà en 1512, ils avaient des ouvrages imprimés à Venise.
La première édition de la Bible en arménien parut à Amsterdam en 1666, sur l'ordre du catholicos Jacques et par les soins de l'archevêque Oskan d'Erivan.
C'est une jolie édition illustrée; quelques exemplaires ont été faits sur parchemin, dont l'un se trouve dans la bibliothèque du couvent arménien de Saint-Jacques à Jérusalem
On ne peut dire que cette édition soit très soignée, quoiqu'elle fut réimprimée en 1705 à Constantinople. L'abbé Mékhitar, fondateur de la Congrégation Mekhitariste de Venise, fit paraître en 1733 une édition plus soignée. Mais la meilleure édition est celle du P. Jean Zohrabian, parue en 1805. La bible fut publiée ensuite à Saint Pétersbourg en 1817, à Sirampour en 1817 également et à Venise en 1860. Cette dernière édition appartient au Père Mékhitariste Arséne Bagratouni, bien connu par ses connaissances approfondies de la langue arménienne. Le Pentateuque fut publié séparément en 1892, à Constantinople aux frais de la Société Biblique Américaine. La même société édita toute la Bible d'après le canon hébraïque en 1895, à Constantinople. En 1902, on procéda à une édition critique à Etchmiadzin; quelques fascicules parurent, mais les événements empêchèrent d'en continuer la publication.
L'Ancien et le Nouveau Testaments en arménien moderne et en turc, ce dernier avec des caractères arméniens, furent plusieurs fois publiés depuis 1890 par les sociétés bibliques américaine et anglaise, à New-York, à Constantinople et à Smyrne.

Les Arméniens aiment la Bible. Dés le début, presqu'en même temps que la Bible, on a traduit des commentaires des Saintes Ecritures, comme les oeuvres de Saint Ephrem et de Saint Jean Chrysostome. Les docteurs de l'Eglise Arménienne ont aussi composé des oeuvres du même caractère. Il y en a qui sont toutes récentes.

La Bible dans l'Office.
La lecture de la Bible est bien réglée dans l'Eglise Arménienne. Les péricopes ou les morceaux à lire, pour chaque jour de l'année se ramènent à trois groupes : prophétique, apostolique et évangélique. Il y a des jours où on lit plus d'un morceau du même groupe; et parfois les morceaux prophétiques et apostoliques sont éliminés; toutefois les morceaux évangéliques sont indispensables.
Tous les morceaux sont réunis dan un volume, dit "DJACHOTZ". Il est appelé ainsi parce que les passages qu'il contient sont lus généralement aux heures de repas, sauf dans les cas particuliers et solennels où on les lit le matin et le soir.
Il est à noter également que les morceaux des Saintes écritures, destinés à être lus au baptême, au mariage, aux funérailles etc. forment de même un livre qui s'appelle "MACHTOTZ".

La Prédication dans l'Eglise Arménienne.
La prédication est très estimée par les Arméniens; elle se fait en arménien moderne. Le sujet du sermon est presque toujours pris à la Bible et il est élaboré sur le modèle des homélies de Saint Jean Chrysostome. On choisit un thème emprunté à la Bible, on l'explique, on le commente.
Le sermon suit en général la lecture des prophètes ou des apôtres. Après le sermon, on lit l'Evangile, ensuite le Credo.
Pendant la messe on peut faire le sermon tout de suite avant le Pater.
Il n'y a pas longtemps qu'on prêchait, surtout pendant le carême, les dimanches et les jeudis. Ce dernier jour pour les femmes.
Les fêtes dominicales et celles des saints peuvent fournir les sujets des sermons.
Le sermon d'aujourd'hui se fait sur un thème biblique ou sur un sujet religieux ou moral, adapté aux besoins quotidiens du peuple.

Le droit de prêcher est réservé aux "vardapets" qui ont la compétence et l'érudition nécessaire pour comprendre la doctrine de l'Eglise et la faire comprendre.

La Littérature Religieuse
Les Pères de l'Eglise Arménienne, avant et après la traduction complète de la Bible, ou simultanément, ont traduit les oeuvres religieuses des célèbres Pères de l'Eglise grecque et syrienne ainsi que leurs oeuvres historiques et philosophiques. Grâce à ces traductions, on a sauvé le "synoptique de Saint Ephrem" et "La Chronique" d'Eusèbe, dont les originaux sont perdus.
Dès le Ve siècle ont été traduits en arménien : Ephrem, Basile, Grégoire de Nazianze, Athanase Aphraat, (Sage), Eusèbe, Philon, etc. etc.

La littérature nationale du peuple arménien n'est pas moins riche. Les branches historiques et religieuses sont particulièrement cultivées.
Moïse de Khorène est considéré comme le père de l'histoire arménienne Des savants arméniens, aussi bien que les arménisants européens, ont fait connaître l'histoire des Arméniens en Europe, soit par la traduction des auteurs, soit par des recherches et des études laborieuses. Des savants français, anglais, allemands, autrichiens, russes et américains se sont consacrés aux études arméniennes et ont grandement contribué à faire connaître la civilisation arménienne au monde savant.


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