EXPLICATION DE LA DIVINE LITURGIE DE L'EGLISE ARMENIENNE Brochure éditée par la Cathédrale apostolique arménienne Saint-Jean-Baptiste de Paris La divine liturgie est le centre de la célébration de notre communauté religieuse. Cette brochure voudrait aider les parents ainsi que leurs enfants à étudier ensemble la liturgie et à accroître la capacité de prier Dieu. Nous examinerons les différentes parties du service divin et leurs significations. Avec l'autorisation DE SON EMINENCE L'ARCHEVEQUE SEROBE MANOUKIAN Délégué Apostolique de l 'Eglise Apostolique Arménienne en Europe Occidentale A - LA PREPARATION Durant cette partie de la liturgie, le prêtre se prépare en tant que notre représentant devant Dieu, et en tant que son représentant face à l'Assemblée. En même temps, l'Assemblée se prépare à recevoir la communion; le pain et le vin sont préparés à ce moment la. 1)- KHORHOURT KHORINE. L'hymne de la vêture est chanté pour célébrer la grandeur de Dieu, la création de l'homme, son don de la vie éternelle à travers le sacrifice de Dieu, et la demande de protéger l'Eglise. Le prêtre met ses vêtements qui le couvrent tout entier afin de remplir son rôle dans la liturgie. Chaque vêtement a sa prière qui lui rappelle la vertu qu'il doit épouser. Nous demandons à Dieu de nous revêtir de ses vertus chrétiennes. 2)- Puis le prêtre demande à la Sainte Vierge Marie et à tous les Saints d'intercéder pour nous. Lui-même se purifie d'abord le corps et l'esprit pour célébrer la messe. Le diacre s'approche de lui avec une aiguière d'eau et son bassin et il verse l'eau sur les mains du prêtre. Apres avoir essuyé ses mains avec la serviette, le prêtre se retourne vers les fidèles pour confesser ses péchés et demander pardon. Nous attendons sa confession et mentalement nous nous purifions aussi. Il est demande que nous ne soyons pas oubliés face à l'agneau immortel et le prêtre répond qu'il se souviendra de nous. 3)- La montée vers l'autel débute par la récitation du psaume 100 (99) nous rappelant pourquoi nous nous sommes rassemblés et nous offrant un moment de réflexion sur nos vies et notre alliance avec Dieu. 4)- Le prêtre nous invite à nous incliner humblement et il avance vers l'autel en glorifiant Dieu, tout en récitant le psaume 43 (42). Nous devons nous souvenir de la présence de Dieu et être prêts à recevoir ceux qui l'approchent humblement et en pleine confiance. 5)- A l'autel, le prêtre s'incline. Nous l'imitons et nous prions Dieu. Le rideau est tiré pendant qu'il prépare le pain et le vin en les mettant dans la patène et le calice et il place ceci dans une niche ou sur un des côtés de l'autel. Le choeur chante une mélodie durant cette préparation. Nous devons renouveler et approfondir notre dévotion et notre engagement envers Dieu et prier que nos offrandes de pain et de vin soient dignes et acceptées. Le rideau tiré signifie que le Christ est devenu mortel par la Vierge et par le mystère de l'Incarnation. B - LA LITURGIE DE LA PAROLE (SYNAXE) 6)- Quand le rideau est tiré, la procession (Tapor) avec la croix, les porteurs de cierges, les diacres et le prêtre commence sa marche autour de l' autel, puis du côté gauche de l'Assemblée pour revenir vers l'autel; pendant cette procession le célébrant encense les fidèles, lesquels disent chacun à voix basse : "Hichestchir yev zis arratchi anmah karinn Asdoudzo" (Souviens-toi aussi de moi devant l'immortel Agneau de Dieu). Le prêtre répond : Hichial litchir aratchi anmah karinn Asdoudzo" (Je me souviendrai de toi devant l'immortel Agneau de Dieu), et il donne à baiser la croix qu'il porte dans sa main gauche. Cette procession signifie le ministère de l'enseignement du Christ. 7)- "Jamomoud" est chanté par le choeur et est suivi du Djachu Charagan. Jamamoud (l'Introït) annonce le jour de fête célébré. Le plus commun des Jamamoud pour les dimanches est Miazin Vorti, (Fils Unique et Verbe de Dieu) : il décrit le fils de Dieu, Jésus. Djachu Charagan varie suivant le jour. 8)- Le prêtre se tourne vers nous et trace le signe de la croix, comme il le refera par la suite de nombreuses fois, et la bénédiction débute par Khaghaghoutiun Amenetzoun (Paix à tous). Nous faisons à cette occasion le signe de la croix. Une série de réponse est faite par le choeur et le diacre. Yev unt hokvouyt koum (Et avec ton esprit).- Asdoudzo yergurbakestsouk (Prosternons-nous devant Dieu). - Aratchi ko Der, (Devant Toi Seigneur). Nous nous inclinons en signe de piété. 9)- Puis on chante le Djachu Charagan, l'hymne avant les lectures, variable selon la fête du jour. 10)- Maintenant la petite entrée commence en exaltant la parole de Dieu. Le diacre lève le livre saint et chante Proskhoumen (mot grec qui signifie Soyez attentifs) et il est ensuite accompagné des autres servants de l'autel. Ils forment une procession et marchent autour de l'autel en passant par derrière en tenant le livre; nous nous joignons au choeur en chantant : Sourp Asdvadz. 11)- Nous participons au premier groupe de prière quand le diacre chante la grande litanie. Il nous demande de prier pour la paix du monde, pour les évêques, le Catholicos, les docteurs de l'Eglise, les prêtres, les diacres, les clercs et tous les fidèles, pour les défunts, nous répondons : Der Voghormya (Seigneur aie pitié de nous). 12)- Celui qui a embrassé le livre saint durant la "Petite Entrée" fait maintenant la lecture de la Bible : de l'Ancien Testament (Prophètes) et du Nouveau Testament (Apôtres). 13)- ACCLAMATION - Le chant éclatant de l'Alléluia précède la lecture de l'Evangile. Pour cela, le diacre nous dit de nous lever (Orthi) (Debout)et Yergyoughadzoutiamb Luvarouck (Ecoutez avec révérence la parole de Dieu). Jésus-Christ nous parle à nous-mêmes, à l'époque où nous vivons. A la fin de la lecture, nous remercions Dieu pour ses paroles : Park kez Der, Asdvadz Mer (Gloire à Toi, Seigneur, notre Dieu). 14)- Le sermon du prêtre, qui est une partie de la catéchèse de la Liturgie, commente les lectures du Livre Saint. Dans la plupart des enlises, le sermon est prononce plus tard dans la liturgie, par exemple avant le Notre Père (ffath Met) LE CREDO 15)- Les lectures du jour se terminent par la profession de foi : le Credo de Nicée. Ce témoignage de notre foi commune que nous partageons avec tous les chrétiens de l'ancienne église débute par les paroles "Nous croyons" (Havadamk). Pour cet effet, nous sommes debout. Les mains jointes. Notre pouce droit sur le gauche, devant notre poitrine. Tous doivent participer à cette récitation. 16)- Comme ['Eglise croit que les trois personnes de la Trinité ne différent pas substantiellement l'une de l'autre et qu'elles sont éternellement ensemble, l'Anathème (Ban) est récité par le diacre. Ceci précise que l'Eglise ne tolère pas d'autres points de vue sur les personnes ou sur la qualité éternelle de la Trinité. 17)- La litanie qui suit nous aide à pénétrer dans l'importance de la liturgie divine; nous devons mettre de cote toute autre pensée pour que notre Seigneur puisse accepter nos prières. Notre réponse est Chnoria Der (Accorde Seigneur). Pendant ce temps, le prêtre prie seul pour nous, pour que nous recevions le don divin, pour nous purifier de nos péchés et que nous recevions le Saint-Esprit. Il demande cela pour que nous soyons forts vis-à-vis du mal que nous rencontrons dans nos vies quotidiennes. Puis le prêtre prie pour la paix qui dépasse tout entendement. 18)- La synaxe finit avec la bénédiction du prêtre. Le diacre l'aide à se défaire de sa couronne et le prêtre enlève ses pantoufles. Ceci est un signe de respect devant Dieu. Maintenant débute la partie centrale de la liturgie divine. C - CANON DU SAINT SACRIFICE 19)- Le diacre chante Mi Vok Herakhayitz qui annonce que ceux qui ne sont pas baptisés, ceux qui font la pénitence ou ceux qui ne sont pas préparés à recevoir la Sainte Communion sortent. C'est une tradition des anciens temps lorsque l'Eglise excluait ceux qui n'étaient pas des membres en règle avec elle. 20)- Le prêtre s'éloigne de l'autel et c'est lui-même ou le diacre qui va chercher dans la niche le calice avec le pain et le vin pour la Sainte Communion et il fait une procession autour de l'autel. C'est la "Grande Entrée" de nos dons qui seront le sang et le corps de notre sauveur. Les paroles de Marmin Dérounagan reflètent ceci. HAGIODY 21)- Pendant que le choeur chante Hrechdagaïn, le prêtre prie seul à nouveau pour être digne du grand ministère. Puis, à tour de rôle, avec le diacre, ils récitent les Psaumes 24 (23) 7-10 et le diacre donne le calice qui est recouvert, au prêtre. Ce chant nous rappelle que Jésus-Christ est le roi de Gloire et que nous entrons en sa présence. Le prêtre bénit l'assemblée avec le calice qu'il place sur l'autel. L'encensoir lui est apporté pour encenser les dons, et l'eau pour se laver les mains, et se préparer ainsi aux actions importantes qui suivent. 22)- Le baiser de Paix est donne à l'assemblée un signe d'amour et de paix. Nous chantons tous en choeur Christos i metch, nous réjouissant que Dieu s'est révélé parmi nous, que sa paix enlève l'inimitié et répand l'amour. BAISER DE PAIX - Kristos i metch mér haydnétsav
23)- Maintenant, nous nous préparons pour le point culminant du Badarak ; considérant l'infinie pitié de Dieu sur nous, nous le remercions de tout notre coeur. Il est digne, nécessaire, équitable et juste que nous le fassions : Yev Kohatsarouk uzdyarneh polorov surdic : Arjan yev irav. 24)- Le Sanctus est le chant des anges d'Isaïe 6, 2-3. Pendant que nous chantons Sourp Sourp, le prêtre à voix basse prie la prière de l'Anamnèse. Pendant qu'il prie, nous devons penser aux événements de la vie, de la passion et de la mort du Christ. Nous devons réaliser qu'à travers le baptême, nous faisons partie du Christ et devons vivre la vie du Christ sur terre, avec lui. ANAMNESE
25)-Pendant que nous chantons Haïr yerguenavor (l'hymne au Père), le prêtre lève le calice des dons de Dieu, nous informant que tout vient de Dieu et que nous lui rendons tout ce qu'il nous a offert. 26)- L'hymne de la Bénédiction (Hamenaïni) est chanté pendant que le prêtre continue de prier en silence en remerciant Dieu pour sa providence pour nous qui ne méritons pas de participer au Saint Sacrifice. Ensuite le prêtre touche le calice et se tourne vers nous pour nous bénir et nous souhaiter la paix de Dieu. De nouveau nous nous inclinons et faisons le signe de la Croix pour nous humilier devant Dieu, quand le diacre nous demande Azdoudzo yergurbakestsouk. EPICLESE 27)- L'hymne au Fils (Vorti Azdoudzo) est chanté pendant que le prêtre prie pour que le Saint-Esprit descende sur les dons et les change au Corps et au Sang de Notre Seigneur - Eiclèse -. Nous devons également prier afin que le Saint-Esprit nous pénètre afin d'être dignes pour la Communion. MEMENTOS 28)- Pendant l' Hymne au Saint-Esprit,Hoki Azdoudzo, commencent les diptyques (les deux tables sur lesquelles on inscrivait les noms des personnes dont on faisait mémoire). Nous aussi, nous prions pour ceux qui se sont "endormis"; le prêtre prie à voix basse pour la paix et la prospérité, pour nous et le repos de ceux qui se sont endormis en Christ. Puis à haute voix, il demande au Saint-Esprit de se joindre à nous. 29)- Puis suit la litanie énumérant les Saints par lesquels nous demandons à Dieu sa grâce pour le Catholicos, les Patriarches, le Primat, le prêtre, le curé, les autorités civiles et pour nous-mêmes. Pendant ce temps, le prêtre prie pour ceux qui ont demandé des prières et pour ceux qui font le Hokehankisd, la prière pour les défunts. L'ORAISON DOMINICALE 30)- Avant de chanter Hayr Mer, il y a une autre litanie qui demande la grâce et les dons du Saint-Esprit. Par la prière du Nom du Père nous remercions Dieu pour le privilège d'être de ses enfants. Puis nous Hayr Mer. INCLINATION ET ELEVATION 31)- Le prêtre s'incline devant les dons et les élève (l'élévation) pour que tous puissent voir et confesser que Jésus-Christ est un et le seul Seigneur de tous, ceci pendant que le choeur chante Miayn Sourp . 32)- La Doxologie (chant pour la Trinité) est dite par le Béni soit le Père, le Fils et le Saint-Espritt, et nous chantons tous Amen Amen Hayr Sourp, Vorti Sourp, Hoki Sourp. EXHORTATION A LA COMMUNION 33)- Pendant que nous chantons, le prêtre trempe le pain (le Corps du Seigneur) dans le calice (contenant le Sang du Seigneur) et prie pour que ceux qui vont communier soient dignes. Puis il se retourne face à l'Assemblée, élève le calice et demande à l'Assemblée de venir prendre la Communion. Puis le rideau est tiré. 34)- Nous sommes appelés à chanter les Psaumes du Seigneur jusqu'à ce que le prêtre retourne jusqu'à l'autel et que le rideau s'ouvre. Il prie seul à nouveau en confessant que le Christ est le seul Fils de Dieu. Le choeur chante Voghormia (Seigneur, aie pitié) et pendant que nous nous agenouillons, nous faisons nous-mêmes notre préparation à la Communion. CHANT DE COMMUNION 35)- Avec le chant joyeux de Krisdos Badarakian (le Christ offert en Sacrifice) nous disons en nous-mêmes :Approchez-vous du Seigneur et recevez la lumière... Goûtez et voyez que le Seigneur est doux, Alléluia (Ps. 34). Le prêtre prononce une prière demandant que cette Communion fasse partie de la dernièrs Cène et dissolve les ténèbres et les péchés. Il demande que Dieu ne regarde pas notre indignité, mais que son amour infini nous pardonne tous les péchés et que nous vivions éternellement selon la promesse de Jésus-Christ. Puis le prêtre prend la Communion lui-même avant que le rideau se lève. 36)- Le diacre invite les fidèles qui se sont préparés à la Communion par le sacrement de la Pénitence à s'approcher de l'autel. 37)- Le sommet de la liturgie est la Sainte Communion. La demande du diacre nous rappelle que "c'est le corps vivant et vivifiant et le sang de Notre seigneur et Sauveur Jésusu-Christ" Alors nous nous approchons de l'autel avec joie, nous devons faire le signe de la Croix en disant Megha Azdoudzo (j'ai pèche contre Dieu), et ouvrir suffisamment grande la bouche afin que le prêtre dépose sur notre langue la Sainte Communion. Le prêtre nous dit : Marmin yev arioun yeghezi Kez (le Corps et le Sang soient pour vous), et il ajoute : Sa Yeghitzi Kez i Kavoutioun Yev i toghoutioun Meghatz (Puisse ceci être le pardon de vos péchés et votre grâce). Nous faisons le signe de la Croix et nous nous dirigeons vers les côtés mais nous attendons pour que le prêtre nous bénisse. ACTION DE GRACE 38)- La Sainte Communion est suivie d'hymnes et de prières d'action de grâce, pendant que le rideau est à nouveau tiré pour que le prêtre puisse consommer les restes de la Communion et se purifier. D - DERNIERE BENEDICTION ET RENVOI 39)- La dernière bénédiction et le congé terminent la Messe. Le rideau est tiré et le prêtre prend le Livre Saint (SourpAvedaran), embrasse l'autel (Sourp Seghan), et descend dans l'allée centrale de l'église. 40)- Le prêtre récite une prière dans laquelle il demande à Dieu de nous bénir, de nous sauver, de garder l'Eglise, de nous sanctifier, de nous glorifier et de rester avec nous. Chaque partie de cette prière est suivie de notre réponse chantée : AMEN. 41)- Nous chantons tous en choeur Yeghitzi (Béni soit le nom du Seigneur, maintenant et à jamais) Ps. 34. 42)- Le prêtre proclame : Tu es la perfection de la loi, des Prophètes, O Christ, seigneur, Notre Sauveur, qui a accompli toute léconomie voulue par le Père. Remplis-nous, nous aussi, de Ton Esprit-Saint 43)- Le dernier évangile lu par le prêtre est tiré du premir chapitre de Saint-Jean dans lequel nous entendons le dessein de Dieu pour l'humanité. 44)- Hayr Mer est dit ou chanté à nouveau et l'Assemblée chante Orhnetzi uzder (je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse en ma bouche (Ps. 34 (33). 45)- Avec la bénédiction du prêtre nous sommes envoyés pour vivre pendant une semaine selon l'évangile du Christ. 46)- Nous pouvons avancer vers le prêtre pour une bénédiction avant de partir. A ce moment on dit : Hichestzé der zamenayn badarakus ko (Ps. 20-19) Puisse le Seigneur se souvenir de tous vos sacrifices) ; on réponde : Datzé Kez der esd Serdi Kouim (Puisse le Seigneur t'exaucer selon ton cooeur (Ps. 20-19). 47)- A la fin de la liturgie divine, le Mas (le Pain béni) est distribué à ceux qui n'ont pas communié. Celui qui le donne dit : Mas yev pajhin yeghitzi Sourp badarakis (Puisse ceci être ta part et ta portion du Saint Sacrifice) et quand nous le recevons sur le dos de la main, on répond : Pajhin im Hasdvadz Havidian (Dieu est ma portion pour toujours). |