Une communauté tétanisée, Mai 2007 Editions ARAS PUBLISHING |
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A la rencontre d'Istanbul et de ses Arméniens en mai 2007 Entre crise institutionnelle turque et vague nationaliste, la communauté vit des jours difficiles. Le bon et le mauvais citoyen Lettre de menace Des jours difficiles Le bouc émissaire classique La vie continue Marmara Qui va guérir cette blessure ? Isabelle Kortian, Nouvelles d’Arménie Magazine, numéro 132, Juillet-Août 2007
Article d’Isabelle Kortian, Nouvelles d’Arménie Magazine, numéro 132, Juillet-Août 2007
Entre peur et beauté, entre inquiétude et délire paranoïaque, Istanbul affiche sereinement ses mille et une contradictions en cette fin de mois de mai 2007. Les élections présidentielles ont été ajournées, les élections législatives avancées au 22 juillet 2007. Temps suspendu comme le Pont du Bosphore qui a enrichi récemment son éclairage nocturne avec des séquences de rouge et puis de rose violet. La manifestation géante en faveur de la laïcité qui vit converger, le 29 avril 2007, un million de personnes vers Caglayan (cortège qui exprimait sa crainte ou son refus de voir accéder à la présidence de la République un membre de l'AKP) a fait oublier ou presque le rassemblement des 100 000 personnes lors des obsèques de Hrant Dink, le 23 janvier 2007. De toute façon, les temps ont changé, l'eau a coulé sous les ponts.
Non loin du journal Agos, mais comme en beaucoup d'autres endroits de la ville, une vieille femme kurde vend des drapeaux turcs de toutes les tailles. «Avant, je vendais des midye dolman, me dit-elle, on avait pris la place des Grecs et des Arméniens quand ils sont partis, mais maintenant les Chinois veulent prendre le contrôle de ce business ». J'évite de lui demander si elle vit la mondialisation comme une crainte ou une opportunité. Mais, en revanche, le spectacle de ces fenêtres qui ont arboré un flamboyant drapeau turc, faisant face à d'autres fenêtres qui, dans une tranquille assurance, ont choisi de ne pas le mettre, m'intrigue depuis plusieurs jours déjà. On n'est pas vraiment dans une guerre de position, plutôt sur un qui vive, dans un esprit de vigilance, en posture d'attente. Et de ce qui semble au premier abord un rapport de forces émergent deux questions de droit, deux questions déstabilisantes. Le drapeau turc n'est-il pas le drapeau des 70 millions d'habitants de ce pays ? Comment peut-il être confisqué par un parti ou un mouvement politique contre un autre ? Le blocage institutionnel qui caractérise la Turquie aujourd'hui ne pose-t-il pas dans toute son ampleur la question d'un conflit de légitimité ? Il ne s'agit pas seulement de savoir qui a le droit d'occuper le palais de Cankaya, mais aussi quel est le bon et le mauvais citoyen, qui est citoyen à part entière et qui est citoyen de seconde zone. Contrairement aux apparences, les fenêtres drapées n'avouent-elle pas la fragilité d'une certaine conception de l'identité turque, obligée à chaque instant de se protéger derrière le drapeau et l'article 301 du nouveau code pénal? Une identité tentée par un repli sur soi, à l'intérieur de ses frontières, en tenant à distance les Etats-Unis et l'UE, pas seulement en raison de la guerre d'Irak ou de la médiatisation de 1915, mais réactivant le fantasme délirant des figures de l'altérité perçues comme source d'inquiétude ou de menace. 70 ans après la fondation de la République, quel besoin d'afficher ce non-dit que les figures de l'altérité ne sont pas seulement les minorités, mais encore les intellectuels, les démocrates ou les simples gens, qui se battent pour une consolidation de la démocratie dans leur pays, stigmatisés pour cette raison comme des individus dangereux sapant les valeurs de la République ? Et si a contrario ces fenêtres, sans parure aucune, exprimaient le ras-le-bol d'une conception ultra-sécuritaire de l'identité où l'ennemi extérieur a toujours sa cinquième colonne à l'intérieur ?
Au voyageur trop pressé qui, d'un coup d'œil, s'empresserait de juger définitivement de la situation, le poyraz, ce vent du nord, glacial, qui ne souffle qu'à Istanbul, se charge de rappeler qu'ici rien n'est simple, rien n'est comme on croit. On aurait tort de croire par exemple que le drapeau suffise à vous protéger, en tout cas, de quelques éléments ultranationalistes décidés à en découdre. Les écoles arméniennes d'Istanbul ont reçu à la mi-mai une lettre lourde de menaces titrée « dernier avertissement et ultimatum ». Dernier avertissement, mais quel fut donc le premier ? Ces lettres sont destinées à l'ensemble de la communauté, mais visent aussi les Kurdes et par extension tous ceux qui émettent des pensées jugées dissidentes, nuisibles à l'intégrité et la sécurité du pays. Sur l'une des enveloppes, l'expéditeur anonyme a le bon goût de préciser son adresse : rue de Trébizonde... A bon entendeur salut ! Avant que la communauté ait pu arrêter une politique précise en matière de communication sur un sujet aussi grave, c'est la presse turque qui a divulgué l'information. Le journal Vatan tout d'abord dans son édition du 16 mai, puis d'autres journaux avec par exemple un article très émouvant d'Orhan Kemal Cengiz paru dans le Turkish Daily News du 8 juin. Il y cite des extraits de la lettre de menace : « des slogans tels que « nous sommes tous des Arméniens, nous sommes tous Hrant Dink » sont des exemples de chauvinisme extrême et des appels à la révolution. N'oubliez pas qu'à côté des citoyens arméniens de Turquie, se trouvent aussi dans notre pays des Arméniens d'Arménie au nombre de 100 000 environ. Nous connaissons leurs adresses et leurs lieux de travail. Désormais nous attendons de nos Arméniens de Turquie qu'ils se fassent l'avocat de la vérité concernant le génocide arménien ou tout autre sujet et qu'ils se comportent comme des défenseurs des institutions de l'Etat. Nous garderons un œil sur la façon dont les Arméniens vont jouer ce rôle... Ce pays n'a jamais pardonné la trahison et ne la pardonnera jamais. Celui qui ne soutient pas notre patrie paradisiaque est contre nous et sera vaincu ». Pour le journaliste, cette lettre n'a pas d'autre but que de provoquer un nouvel exode des Arméniens et il affirme dans le titre de son article que « la Turquie ne peut pas s'offrir le luxe de perdre ses Arméniens ».
Le but de ces lettres, dont le contenu et le style suscitent par ailleurs plein d'interrogations, est-il vraiment de semer la panique au point de provoquer un nouvel exode des Arméniens de Turquie et chasser aussi par la même occasion ceux venus d'Arménie ? Mais alors, s'il est question de régler le problème des minorités, en les chassant, ce genre de courrier ne peut être le fait d'un ou de quelques individus isolés, en proie au délire paranoïaque de Sèvres ? Tout aussi grave, on apprend que des hommes d'affaires ont également reçu des menaces de ce genre. Faut-il y voir quelques règlements de comptes personnels, l'œuvre de la mafia qui chercherait à récupérer les actifs commerciaux arméniens à bas prix ? Y a-t-il, oui ou non, dans tout cela l'œuvre d'une organisation secrète, aux ramifications paraétatiques, baignant dans les eaux troubles de certaines structures de l'Etat profond ? Ces menaces sont-elles purement fantaisistes, proférées à la veille de l'été juste avant les congés scolaires, période propice aux mutations ?
La communauté arménienne de Turquie traverse des jours difficiles. Peu nombreux sont ceux qui pensent que les choses puissent s'améliorer rapidement. Pourtant, pour la première fois depuis longtemps, ils avaient cru que la situation allait s'améliorer, que les fondations pourraient récupérer une partie de leurs biens confisqués, que la discrimination dont ils avaient été injustement les victimes, allait s'estomper. Le Parlement avait voté une loi pour qu'ils puissent récupérer certains de leurs biens, mais il y eut le veto présidentiel. Les choses sont restées au point mort. Et puis, soudain, la situation s'est dégradée. Chacun regarde son voisin. S'il reste, je reste. S'il part ? Mais partir où ? On reste. Tout de même, on n'est pas obligé de faire ce qu'ils attendent de nous.
Mais comment en est-on arrivé là ? Pour certains, « tout a commencé après les obsèques de Hrant Dink » comme si cet élan de sympathie inattendue s'était ensuite retourné contre eux. On s'est servi de ces obsèques, qui eurent un si grand retentissement international, pour mieux s'en prendre ensuite aux Arméniens. Certes, ils reconnaissent tous avoir reçu les témoignages de sympathie attristée qui les ont touchés et avoir observé une profonde déférence pour le deuil dont la communauté était frappée. Certains se souviennent même combien les tracasseries habituelles et quotidiennes s'évanouirent quelque temps. N'empêche ! 100 000 personnes dans la rue pour un Arménien assassiné à Istanbul, ils n'en reviennent pas et cela paraît suspect. Quand on essaie d'argumenter que depuis la Seconde Guerre mondiale, les élans de solidarité se sont toujours traduits par des slogans comme « Nie wieder » ou comme « Nous sommes tous ceci ou cela... », ils restent sceptiques. Pour eux, les pancartes « Nous sommes tous Hrant Dink, nous sommes tous des Arméniens » restent de l'ordre de l'incompréhensible, un acte sinon mal intentionné, du moins irresponsable par rapport à la situation des Arméniens de Turquie. Cela n'était pas un cadeau, ou si c'en était un, il était empoisonné. Rationalisations forcées ou bonnes raisons ? Qui osera juger ? Qui saura faire la différence, avec ou sans contexte d'élocution, entre ce type de discours et celui tenu par le ou les auteurs de la lettre anonyme ?
Pour d'autres, « tout a commencé par l'assassinat de Hrant Dink ». Et la dégradation du climat, qui s'ensuivit, vaut pour l'ensemble du pays. On a tué Dink parce qu'il n'a pas voulu rester « à sa place ».
Il a saisi une occasion historique donnée, une fenêtre d'opportunité, pour transcender les limites du cadre communautaire et s'imposer, en tant qu'individu, en demandant à l'opinion publique turque de faire l'effort de se mettre à la place de l'autre. Il a fait bouger le curseur et commencé à faire tourner la roue de l'histoire. C'est pour cela qu'on l'a tué. C'était le premier avertissement lancé à tous ceux et celles qui veulent que la Turquie change. Maintenant on vit une période de reflux. Les Arméniens vivent des jours difficiles parce que c'est beaucoup plus facile de s'en prendre à eux, même s'ils sont la communauté non musulmane la plus importante. Personne ne songerait à assassiner deux Kurdes du calibre de Hrant Dink, parce qu'on ne sait pas jusqu'où les choses pourraient aller ensuite : une guerre civile ou l'implosion du pays ? Qui sait ? Mais un Arménien, c'est quoi ? La meilleure façon de faire monter le nationalisme dans ce pays reste de désigner les Arméniens à la vindicte publique. Les campagnes contre Hrant, les procès contre lui ont contribué à créer ce climat hystérique. Mais l'erreur serait de croire que les choses iraient très bien s'il n'y avait pas eu de Hrant Dink. « Car, nous les Arméniens, nous sommes très largement dépassés par ce débat qui oppose les Turcs entre eux, pour ou contre l'UE, pour ou contre la démocratie. C'est comme si nous étions au milieu d'un champ de tir et que ça tire de tous côtés. Les adversaires de toute ouverture jouent sur le fait que les Arméniens sont une minorité chrétienne, l'UE un club chrétien et crient au loup ».
Quelle que soit la conscience de la discordance entre la grandeur des rêves et la vanité à laquelle ils sont promis parce que des forces contraires ou hostiles les rendront dérisoires, la communauté arménienne de Turquie affronte le réel, avec courage et détermination. Qu'ont-ils fait de mal ? Rien ! Le Patriarche Mesrop II qui assume seul la fonction de Berger de la communauté l'a déclaré dans une interview au Spiegel en date du 1er juin : « Les Arméniens sont à nouveau seuls, aujourd'hui, dans la nouvelle épreuve qu'ils traversent ». Ce sont les mêmes propos qu'il a tenus lors d'une audience qu'il m'a accordée.
De fait, la communauté a demandé à la suite de ces lettres de menaces une protection renforcée devant ses principaux édifices. On lui a conseillé d'avoir recours à des services de sécurité privés. On apprend que la communauté juive a recours à de tels services depuis longtemps, au moins depuis les attentats commis contre deux synagogues à Istanbul en novembre 2003 par un mystérieux groupuscule islamiste turc probablement lié à al Qaïda. Mais pourquoi donc toutes les communautés menacées ne bénéficient-elles pas de la protection de l'Etat ? Pourquoi donc l'Etat n'assume-t-il pas son rôle, en particulier quand il ne fait que récolter ce qu'il a semé ? La vie continue tant bien que mal. Les excursions à l'extérieur des écoles ne sont pas annulées. La préparation des fêtes de fin d'année suit son cours avec les répétitions de théâtre et de danse. La communauté célèbre même quelques-unes de ses plus grandes figures ou institutions. En l'espace de quelques jours, ce fut d'abord la célébration des 80 ans du rédacteur en chef de Marmara, différée depuis le mois de janvier. Marmara, c'est le plus grand quotidien de langue arménienne d'Istanbul, la référence majeure pour tous les Arméniens du monde entier en matière d'information locale.
Mais Robert Haddejian ne dirige pas seulement un grand journal, c'est un esthète, un écrivain prolifique qui maîtrise aujourd'hui sans doute le plus bel arménien occidental. Sous sa plume, à chaque instant, surgit la magie de l'écriture et ce miracle toujours renouvelé grâce à ces 38 petits soldats de plomb que représentent les lettres de l'alphabet arménien. Sous sa plume, oui, l'arménien vit, vibre et frémit et rappelle le nécessaire enracinement de la langue. Autre grand événement de la vie communautaire en ce mois de mai, l'Hôpital Sourp Prgitch célèbre ses 175 ans. Fondé en 1832, il est doté d'infrastructures et d'équipes médicales hautement performantes, au fait de toutes les technologies de pointe. Il remplit de fierté et de gloire la communauté car sa réputation s'étend à la Turquie tout entière. Pour commémorer l'événement, une fête champêtre était notamment organisée le dimanche 20 mai. Deux autocars en partance de Sisli conduisent les gens non motorisés dans les jardins de l'Hôpital, situé dans un lieu un peu excentré de la ville. Les cars sont bondés d'hommes, de femmes et d'enfants qui s'y rendent en famille. Dans la petite chapelle située dans l'enceinte de l'Hôpital, une messe est célébrée. La chorale chante merveilleusement, elle est composée de jeunes gens qui comme partout dans le monde se sont couchés tard la veille, un samedi soir, pour leurs études ou pour faire la fête. Il leur arrive de bailler, mais la prestation est excellente, et leurs aînés les félicitent d'une tape chaleureuse sur l'épaule. Après la cérémonie religieuse, la garden-party commence. Dans une grande convivialité, mais avec distinction et raffinement. Plaisirs des yeux, plaisirs des oreilles, plaisirs olfactifs et gustatifs. L'élégance morale qui répand son parfum de grande dignité. Des stands proposent diverses activités, depuis les trampolines et toboggans pour les plus jeunes, au jeu de flipper géant, en passant par la piste de danse hip-hop pour les adolescents.
Un accordéoniste pour les plus âgés, un orchestre pour tous. On chante même l'hymne de l'Hôpital. La qualité des mets proposés et offerts en différents endroits du jardin ne fait pas mentir la réputation de la cuisine des Arméniens d'Istanbul. Chacun ale loisir de flâner, de retrouver des amis. Tout le monde est là, comme pour les festivités données en l'honneur de Robert Haddejian.
Retour en ville après cette bouffée d'oxygène. Certains amis ne parlent plus en arménien avec moi dans les lieux publics. D'autres au contraire continuent de parler l'arménien. D'autres encore ont décidé que nous ne parlerions plus que l'arménien. Je m'adapte sans poser de question. Ils m'en remercient d'un regard. Nous sommes assis à la terrasse d'une meyhane. Nous ne nous sommes pas vus depuis six mois. Chacun, chacune a plein de choses à dire. On commence à parler des élections, de l'ambiance électrique comme ils disent. «C'est toujours comme ça ici : tous les 5 ans, il se passe quelque chose ». Mais est-il si sûr qu'on soit encore dans ce scénario-là? La tension idéologique n'est-elle pas plus forte que lors de la crise de Chypre ? La fracture sociétale plus grande que jamais, l'atmosphère bien plus empoisonnée encore qu'en 1955 ? Et que se passerait-il si un fou jetait quelques pierres sur une échoppe arménienne ou grecque ou juive ? Si l'on ne peut totalement exclure une telle idée, les mentalités ont à ce point évolué qu'envisager une telle éventualité est devenu une idée insupportable et rend l'air irrespirable. « La seule chose bien, dit l'un d'entre eux pour détendre l'atmosphère, c'est que la Turquie a donné 12 points à l'Arménie lors du dernier jeu de l'Eurovision. L'année dernière, elle avait donné dix points, je ne croyais pas que cela se reproduirait cette année ». Un autre rebondit sur l'Europe : « Les Européens, ils nous aiment bien si on parle contre la Turquie. Ils ne veulent pas prendre le temps de nous écouter. Et après, de toute façon, ils se lavent les mains ». Une femme prend la parole, après avoir commandé du café pour lire dans nos tasses. « Une semaine avant le meurtre de Hrant Dink, j'ai fait un cauchemar, j'ai vu dans mon sommeil qu'il était assassiné ». (Plus personne n'a vraiment envie qu'elle lise dans notre marc de café) Elle n'a pas toujours partagé ses idées ou son style. Mais, ce soir, les larmes aux yeux, plus belle que jamais, elle s'adresse subitement à tous les gens assis aux différentes tables : «Tu m'as fait mal, quand tu l'as tué, parce que tu as porté la main sur ma communauté. Qui va guérir cette blessure maintenant ? Qu'est-ce que je t'ai fait pour que tu portes la main sur moi, sur mon frère ?» Silence. On pleure. Un ton plus bas, on murmure aussi cette autre blessure : « 1 500 000 + 1, l'on n'a pas aimé ce slogan venu d'ailleurs ; ça fait mal ; ça nous fait très mal ». Plus tard, une femme vient se joindre à nous, intriguée par notre conversation bruyante. Elle raconte que sa sœur a épousé un Turc et qu'ils voudraient faire baptiser l'enfant, mais le Patriarcat refuse. Tous ensemble nous lui répondons : « Mais ce n'est vraiment pas le moment! Tu ne crois pas que c'est déjà assez compliqué comme cela ? »Tard dans la nuit, nous regagnons chacun, chacune nos pénates en empruntant divers dolmus, ces mini autobus comme on en trouve maintenant à Erevan.
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