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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Diasporas - Suisse

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  • Site de la communauté arménienne de Suisse : www.armenian.ch

  • Site du Centre arménien de Genève : www.centre-armenien-geneve.ch

  • Journal de la communauté arménienne de Suisse et de Genève en particulier :
    ARTZAKANK "Echo" [ Voir un exemplaire ] - [ Accès au site ]
    6 numéros par an, publié par ARTZAKANK - ECHO
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    Responsable de la publicaton : Maral Simsar-Tonbazian
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  • Université de Genève - Faculté des lettres - Langue et littérature arméniennes
    Site des Etudes arméniennes : www.unige.ch/lettres/meslo/armenien/index.html
    Responsable : Valentina Calzolari
    Téléphone : +41 22 379 72 10
    Courriel :

  • Article sur la création d'une chaire d'études arméniennes à Genève, décembre 2007

  • Document "Trois siècles de présence arménienne en Suisse", supplément à "Artzakank", mai 2011

Première chaire d’arménien en Suisse, dirigée par Valentina Calzolari
Article d’Elisabeth Baudourian, Nouvelles d’Arménie Magazine, numéro 136, Décembre 2007

Valentina Calzolari --- Cliquer pour agrandir Sa capacité de travail et sa ténacité ont permis à Valentina Calzolari de transformer des cours quasi confidentiels d’arménien en chaire d’études au sein de l’Université de Genève. Peu de spécialistes de son âge occupent autant de responsabilités scientifiques.

Reconnue par ses pairs
Parallèlement à ses activités pédagogiques à l'Université de Genève, Valentina Calzolari continue ses recherches sur la littérature arménienne ancienne et moderne.
Elle est l'auteur de nombreux articles et ouvrages ainsi que l'organisatrice de deux colloques internationaux. Responsable du Centre de recherches arménologiques et de la Bibliothèque d'arménien de l'Université de Genève, elle est la commissaire de l'exposition « Illuminations d'Arménie ».
Bien qu'il s'agisse d'une jeune femme, les spécialistes ne s'y sont pas trompés. En octobre 2005, elle a été élue présidente de L'Association Internationale des Etudes Arméniennes (AIEA). Lors de la dernière réunion du mois de septembre 2007, le Présidium de l'Académie nationale des Sciences d'Arménie a décidé d'octroyer à Valentina Calzolari un doctorat honoris causa.



Nouvelles d'Arménie Magazine : Comment une Italienne s'est-elle intéressée à l'arménien classique ?
Valentine Calzolari : J'ai une formation de base en lettres classiques. Au début de mes études universitaires, je croyais que le grec ancien était la passion de ma vie. En même temps, j'éprouvais un vif intérêt pour les autres langues indo-européennes. Avant de découvrir l'arménien, j'avais fait des études de sanscrit, la langue des textes sacrés anciens de l'Inde. Mais après avoir appris qu'il existait des textes grecs traduits en arménien ancien, j'ai été attirée par l'idée de pouvoir comparer ces textes et leurs traductions et j'ai commencé à suivre les cours d'arménien dispensés à l'Université de Bologne par la professeure Gabriella Uluhogian. Son enthousiasme a été contagieux. C'est la comparaison du grec et de l'arménien ancien qui m'a d'abord fascinée : c'était un moyen indirect peu pratiqué de comparer deux civilisations. Cela a été le début d'une vocation qui s'est renforcée en moi lorsque j'ai choisi d'apprendre également l'arménien moderne et que j'ai suivi, durant plusieurs années, les cours intensifs organisés durant l'été par le professeur Levon Zekiyan à l'Université de Venise.
L'atmosphère de ces cours est formidable. Beaucoup d'Arméniens y participent. C'est là que j'ai commencé à parler l'arménien de la diaspora et que j'ai découvert sa littérature. Je me souviens comment, après ces cours, je retournais à la maison et passais des heures et des heures à lire et à traduire, juste pour moi, les pages de Sarafian ou de Chahnour. Aujourd'hui je suis heureuse d'enseigner ce que j'ai appris à aimer. Un aspect qui me fascine est la force de la créativité de la culture arménienne depuis l'époque ancienne, ce qui lui a permis de garder une continuité en dépit d'une histoire tourmentée. Cela est aussi dû à sa capacité d'assimiler d'une façon originale les emprunts faits aux civilisations voisines.
NAM : Vous enseignez l'arménien depuis 1993 à l'Université de Genève. Expliquez-nous l'évolution de cet enseignement qui s'est concrétisé cette année par la création d'une chaire à part entière ?
V. C. : En créant la première chaire d'arménien de Suisse, l'Université de Genève a fait oeuvre de pionnière. Cela est le résultat du développement progressif de l'Unité d'arménien rendu possible par l'activité conjointe de mon collègue, Bernard Outtier, à la retraite depuis 2006, et de moi-même. Quand nous avons commencé notre activité d'enseignement en octobre 1993, l'arménien avait déjà une longue tradition depuis 1974, sous la direction compétente de Martiros Minassian, mais pas de statut officiel. Cela lui donnait un caractère pour ainsi dire « confidentiel ».
Je n'oublierai jamais les paroles de la conseillère aux études à laquelle, au début de mon engagement en 1993, j'avais fait remarquer que l'arménien avait été « oublié » de la liste des disciplines officielles de la Faculté des lettres. Elle m'avait répondu que l'arménien « existait sans exister» (!). Depuis ce jour-là, mon but, secondé par B. Outtier, a été de faire « exister l'arménien », d'en faire une branche au même titre que les autres branches de la Faculté. Les étapes ont été graduelles : le premier plan d'étude officiel remonte à 1994; l'arménien y figurait en tant que branche secondaire. Plus récemment, l'arménien est devenu une branche de licence [maîtrise] et actuellement il offre un cursus complet de Bachelor et de Master (dans la double filière ancienne et moderne), tout en offrant la possibilité de s'engager dans une activité de thèse. Les premières thèses sont en cours. Je suis heureuse qu'aujourd'hui il existe ainsi en Suisse une chaire d'arménien qui puisse offrir aux étudiants un cursus complet, du Bachelor jusqu'au doctorat. En France, ce n'est le cas qu'à l'INALCO.
NAM : Quel est le profil des étudiants ?
V. C. : Le panorama des étudiants qui fréquentent les cours d'arménien de cette année est assez diversifié. Le nouveau système des études genevoises (formation de Bachelor et de Master), entré en vigueur l'année passée, laisse aux étudiants la possibilité de suivre les études arméniennes comme cursus principal (dans ce cas, ils suivent une double formation ancienne et moderne), ou comme branche complémentaire. Le public de ce semestre compte au total une douzaine d'étudiants (arméniens et non arméniens), auxquels s'ajoutent, comme chaque armée, différents auditeurs. Certes, ce sont de petits effectifs, mais l'Université de Genève tient à l'arménien et elle vient de le prouver en renforçant le poste.
NAM : Quelles sont les perspectives pour ces jeunes diplômés ?
V. C. : Certains étudiants ont trouvé des places dans le monde de la culture et défendent la littérature et les arts arméniens. C'est le cas de l'un des premiers étudiants de notre section, Stefan Kristensen, qui s'est lancé dans l'édition de la littérature arménienne. Je suis heureuse aussi d'avoir contribué à créer le poste d'assistant de la chaire d'arménien. C'est un débouché provisoire, puisque le mandat est limité dans le temps, mais c'est un poste intéressant dont la première titulaire est Loucine Dessingy.
NAM : Pouvez-vous nous présenter l'Association Internationale des Etudes Arméniennes dont vous êtes la présidente depuis bientôt un an ?
V. C. : J'ai succédé à Jos Weitenberg - professeur à l'Université de Leiden et linguiste de réputation internationale-et à son prédécesseur, Michael Stone - professeur à la Hebrew University de Jérusalem et éminent spécialiste des traditions bibliques -, qui ont été, avec le professeur Chris Burchard de l'Université de Heidelberg, parmi les piliers de l'Association depuis sa fondation, en 1980. L'AIEA est une société savante qui compte aujourd'hui plus de 240 membres de par le monde. Elle a pour but de coordonner les activités dans le domaine des études arméniennes essentiellement en Europe. Nous comptons cependant de nombreux membres aux Etats-Unis, au Moyen-Orient et en Arménie. Tous les trois ans, nous organisons, dans des Universités différentes, une conférence générale. C'est l'occasion, pour les membres de l'Association, de faire part de leurs dernières recherches en cours dans les différents domaines des études arméniennes, anciennes et modernes. Périodiquement, des colloques sur des thèmes spécifiques sont également organisés. Actuellement, nous avons plusieurs sujets de discussion, au sein du Comité, qui portent sur des thèmes d'actualité qui vont de la question de la numérisation des documents arméniens, un sujet d'importance capitale en termes de préservation du patrimoine et de la mémoire, à la question de la coordination, au niveau européen, des études de Master.
NAM : Etes-vous en mesure de nous confirmer que la prochaine conférence générale se tiendra à Paris ?
V. C. : Effectivement, la prochaine conférence générale aura lieu à Paris du 11 au 13 septembre. C'est la professeure Anaïd Donabédian qui a accepté, sur invitation du comité de l'AIEA de l'organiser. En choisissant Paris comme ville hôte de ce congrès, nous souhaitions aussi rendre hommage à la longue tradition des études arméniennes en France. Ce sera un rendez-vous important.
NAM : Votre physique ainsi que votre parfaite connaissance de l'arménien moderne ont dû certainement provoquer des quiproquos ?
V. C. : En effet. Je me souviens d'une rencontre avec Arsiné Khandjian, qui était venue jouer à Lausanne en 1998. Chez moi, pendant des heures, nous avons longuement parlé de "choses arméniennes". A la fin, elle me demande d'où venaient mes parents. «De la région de Ferrara », je lui réponds. « Oui, mais d'où venaient-ils en Turquie ?» me demande-t-elle encore. Comme beaucoup d'autres, elle m'avait pris pour une Arménienne. On aurait dû recommencer toutes nos discussions car le point de vue était bien sûr différent. Très souvent, les Arméniens sont étonnés que l'on puisse s'intéresser autant à l'arménien si on ne l'est pas. Mais je ne suis pas une exception, beaucoup de professeurs d'arménien à travers le monde ne sont pas Arméniens
NAM : Une anecdote parmi toutes celles qui ont certainement jalonné vos nombreux séjours en Arménie.
V. C. : Oh, oui, plein! Difficile de trier! Un souvenir d'étudiante d'abord. Je suis allée en Arménie pour la première fois en 1992. J'avais 28 ans et j'étais boursière de l'Université d'État d'Erevan. J'habitais dans le foyer des étudiants à côté du Matenadaran. C'était un hiver extrêmement froid, le début de la grande crise due au blocus imposé à l'Arménie. Les magasins étaient vides. Je vois encore les habitants d'Erevan faire la queue pour le pain devant une boulangerie de l'avenue Machtots. Je m'étais jointe à la foule pour attendre avec elle. J'ai commencé à parler avec les gens et très vite je me suis retrouvée entourée de mamans qui ont demandé à leurs enfants de réciter une poésie pour cette « odar » [étrangère] qui travaillait sur les manuscrits du Matenadaran. Plusieurs autres personnes s'intéressaient à mon séjour à Erevan, jusqu'au moment où, après deux heures de queue, la camionnette qui apportait le pain est arrivée. Un monsieur à l'air très sévère, qui m'avait écoutée jusqu'à ce moment-là sans rien dire, me prend alors sous le bras pour me conduire devant la queue. « Artasahmanits ekel e» [elle est venue de l'étranger], dit-il, et tout le monde m'a laissé passer ! J'ai été obligée de me servir la première. C'était une merveilleuse leçon.
Elisabeth Baudourian, Nouvelles d’Arménie Magazine, numéro 136, Décembre 2007

Document "Trois siècles de présence arménienne en Suisse"
supplément à "Artzakank", mai 2011, Texte d'Armand GASPARD

C'est à Genève que la communauté est la plus ancienne et la plus nombreuse. C'est aussi dans cette ville qu'ont lieu plusieurs événements majeurs de l'histoire des Arméniens au 19ème siècle et au début du 20eme
Jean-Jacques Rousseau appréciait tout particulièrement l'habit arménien. En 1766 le peintre écossais Allan Ramsay réalisa un portrait du grand écrivain vêtu de ce costume. Si l'original se trouve à Edimbourg il en existe une copie au Musée d'art et d'histoire de Genève et une autre au château de Coppet.

Hentchak et Dachnak
Au début du 19ème siècle les premiers étudiants arméniens arrivent à l'Université de Genève où ils rencontrent des Russes et d'autres ressortissants d'Europe orientale. A la fin du siècle la ville de Calvin devient une pépinière de révolutionnaires avec Bakounine, Plekhanov, Herzen et Lénine. En novembre 1887 sept étudiants arméniens animés par Nazarbek et sa femme Maro fondent le parti social-démocrate Hentchak (Cloche) et le journal du même nom sur le modèle d'un parti russe de même tendance. Peu après le parti Hentchak est transféré en Grèce puis en Russie. Il existe encore en Arménie et en diaspora.
En 1892 la Fédération arménienne révolutionnaire arménienne FRA Dachnaktsoutioun, fondée en 1890 à Tiflis, s'installe à Genève où elle publie son organe Drochak (Drapeau) jusqu'en 1914 (avenue de la Roseraie 29). Les fondateurs du parti s'y trouvent : Christapor Mikaëlian (1859-1905), l'un des promoteurs du mouvement arménophile Pro Armenia en France, Rostom (Stepan Zorian, 1867-1919) et Simon Zavarian (1866-1913). Stepan Zorian a encore des descendants à Genève notamment le conseiller d'Etat Charles Beer. Parmi les dirigeants, il y a aussi Karékine Pasdermadjian alias Armen Garo (1873-1923) qui a sa tombe au cimetière des Rois avec celles de sa femme et de son fils Hrant, professeur de sociologie à l'Université de Genève, Mikaël Varandian (1874-1934), écrivain et politologue, Roupen Ter-Minassian (1882-1951), Hovnan Davthiantz (1865-1918) et Levon Chanth (1869-1951).
En 1910, quatre ans après la fondation de l'Union générale arménienne de bienfaisance (UGAB) au Caire par Boghos Nubar Pacha, une section suisse est fondée à Genève par Agathon Bey. Elle existe toujours.

Destins croisés
A la fin du 19ème siècle un mouvement philarménien se développe en Suisse, notamment à Genève. On y trouve l'orientaliste Léopold Favre (1846-1922) fondateur de l'hôpital-orphelinat de Sivas, l'égyptologue Edouard Naville, le pasteur Antony Krafft-Bonnard (1869-1945). Dans les années 1920 il s'y ajoute les conseillers fédéraux Gustave Ador et Giuseppe Motta.
Outre Drochak une dizaine de journaux arméniens ont été publiés par intermittence à Genève au début du 20ème siècle.
Au début du 20ème siècle plusieurs Arméniens fondent une famille à Genève où ils ont des descendants : les Tchamkerten (cigarettes Araxe), Tchéraz, Philippossian. Des intellectuels et artistes y séjournent : le dramaturge Arthur Adamov, le poète Avétik Issahakian, le romancier Dérénig Démirdjian qui a terminé sa carrière en Arménie soviétique, Georges Pitoëff et son fils Sacha y fondent un théâtre d'avant - garde. Pianiste et compositeur venu de Smyrne, Stepan (Stephan) Elmas (1862-1937) devient citoyen d'honneur de Genève et sa tombe se trouve au cimetière des Rois. titulaire de la première et unique chaire d'études arméniennes de Suisse.
En 1969 l'église Sourp Hagop est construite à Troinex au pied du Salève sur le modèle des églises paléochrétiennes d'Arménie qui a été le premier Etat à adopter le christianisme au tout début du 4e siècle. Il y a en outre sur le parvis un khatchkar (pierre à croix sculptée) qui rend hommage aux victimes du génocide. Depuis 1991, un Centre culturel et communautaire s'ajoute à l'église avec bibliothèque et, grâce à la Fondation H. Topalian, une école arménienne hebdomadaire.
En 1920 Elisabeth Schahnazariantz Zorian est l'une des premières femmes à obtenir un doctorat (sciences naturelles) de l'Université de Genève.

De la SDN à l'ONU
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la Société des Nations est créée à Genève pour consolider la paix. Dans les années 1921-22 la Question arménienne y est évoquée notamment par le conseiller fédéral Giuseppe Motta qui déclare : « Ne pas résoudre la question de l'Arménie serait une souillure, une honte pour la civilisation humaine ...».
L'arménologie fait son entrée à l'Université de Genève grâce au linguiste Robert Godel (19021984). En 1974 une unité d'arménien est créée à la Faculté des lettres grâce à la Fondation des frères Ghoukassiantz. Le premier titulaire est Martiros Minassian auquel succèdent en 1993 Valentina Calzolari et, jusqu'en 2006, Bernard Outtier. En 2007 Valentina Calzolari est nommée professeure associée. Elle est ainsi devenue
Après la dernière guerre mondiale l'ONU est créée avec siège principal à New York et secondaire à Genève pour les agences spécialisées, notamment la sous-commission des droits de l'homme. En août 1985 celle-ci adopte un rapport sur le crime de génocide qui mentionne celui des Arméniens.
Malgré l'opposition de la Turquie de nombreux parlements reconnaissent ce génocide notamment ceux des cantons de Genève et Vaud ainsi que le Conseil national suisse le 16 décembre 2003. En outre le Code pénal suisse réprime depuis 1994 la négation du génocide ce qui a permis en 2007 la condamnation d'un Turc qui avait tenu des discours négationnistes en Suisse.
Le 21 septembre 1991 l'Arménie proclame son indépendance suite à la dissolution de l'URSS. Une ambassade est ouverte à Genève auprès de l'ONU et des autorités fédérales à Berne. Depuis septembre 2009 l'ambassadeur est S.E. Charles Aznavour.

Lieux de mémoire dans d'autres cantons
LAUSANNE
Des négociations entre la nouvelle Turquie kémaliste et les Alliés de la Première Guerre mondiale commencent à Ouchy en automne 1922 pour aboutir le 24 juillet 1923 au Traité de Lausanne signé au Palais de Rumine. Il termine la guerre gréco-turque et instaure un nouvel ordre politique en Asie Mineure. En outre il remplace le Traité de Sèvres du 10 août 1920 qui créait une grande Arménie indépendante dans des frontières tracées par le président Wilson. A Lausanne l'Arménie soviétisée depuis le 29 novembre 1920 n'a pas eu voix au chapitre et a été totalement sacrifiée.
Le destin de plusieurs personnalités arméniennes passe également par Lausanne. L'écrivain et homme d'Etat Avétis Aharonian (1866-1948) y fit des études de lettres et composa ses premières oeuvres notamment Le village suisse. De retour en Arménie dont l'indépendance est proclamée le 28 mai 1918, il est élu peu après président du Parlement. Après la soviétisation fin 1920 il choisit l'exil en Occident. Pendant la Conférence de Lausanne il est à la tête d'une délégation arménienne qui n'a pas droit à la parole. Il termine sa vie à Marseille.
Médecin et poète, Roupen Sevag Tchilinguirian (1885-1915) fait ses études universitaires à Lausanne où il compose ses premières oeuvres et rencontre son épouse, allemande. De retour à Istanbul, sa ville natale, il est arrêté avec des centaines d'intellectuels arméniens le 24 avril 1915, date du début du génocide. Après son assassinat une partie de sa famille émigre en France où un musée lui est consacré à Cagnes-sur-Mer.
Le compositeur et ethnomusicologue Komitas (1869-1935), qui a sauvé de l'oubli des centaines de mélodies traditionnelles arméniennes, donne des conférences et concerts en Suisse en juin 1907, notamment à Lausanne.

BEGNINS/NYON
De décembre 1922 à 1936 ce village accueille un Foyer arménien (orphelinat) créé par le pasteur Antony Krafft-Bonnard et l'Oeuvre suisse de secours aux Arméniens. L'enseignement est en arménien en vue de former une élite dans la perspective d'un retour au pays. Il y a même une imprimerie avec typographie arménienne. Un Foyer pour les aînés est ouvert à Genève (chemin du Velours 22 à Conches). Sur près de 300 orphelins il n'en survit que 3 en 2010 mais une « Amicale des anciens » regroupe les familles de trois générations. En 1980 une stèle commémorative a été inaugurée sur la place principale du village.

YVERDON
En 1921, Puzant Masraff, venu d'Egypte, commence à exploiter la source thermale et son eau minérale à laquelle il donne le nom d'Arkina, site balnéaire au nord d'Ani, capitale des rois d'Arménie, actuellement près de la frontière turco-arménienne. La famille Masraff est toujours présente en Suisse romande où elle a été cofondatrice de l'association KASA (Komitas Action Suisse-Arménie).

FRIBOURG
Pendant la Première Guerre mondiale la Faculté de théologie de l'Université a introduit l'enseignement de l'arménien classique par le Prince Max de Saxe (1870-1951). Il a légué une importante bibliothèque d'arménologie. Son enseignement a été repris par le Père Dirk van Damme jusqu'à sa mort en 1997. Il existe une plaque commémorative du Prince Max de Saxe à l'Université de Fribourg et une brochure sur sa vie et son oeuvre.

MONTHEY (Valais)
La fabrique de pierres précieuses synthétiques de la famille Djevahirdjian (Djeva S.A.) est fondée pendant la Première Guerre mondiale par Hrand Djevahirdjian, dirigée en 1947 par son neveu Vahan, puis dès 1992 par la fille de ce dernier, Katia. La commercialisation de la « djevalite », pierre dont l'éclat rappelle celui du diamant, débute en 1975.

BERNE
Kunstmuseum (Musée des Beaux-Arts) : Les 10 000 martyrs du Mont Ararat, oeuvre de Niklaus Manuel Deutsch (1484-1530), peintre du début de la Renaissance. Il s'agit du massacre de légionnaires romains convertis.
Dans le village voisin de Malévoz le Dr André Repond, psychiatre, a épousé une Arménienne de Bakou, Myriam Lazarian. Leur fille Nanik, née en 1920, est devenue la femme de l'écrivain Denis de Rougemont, fondateur du Centre européen de la culture à Genève.

Archives fédérales
On y trouve la fameuse pétition pro-arménienne de 1896-97 avec 454 291 signatures (15,7% de la population suisse). Elle demande au Gouvernement fédéral d'intervenir pour mettre fin aux massacres de chrétiens dans l'Empire ottoman.

BALE
Famille Loris-Melikoff, descendants directs du général d'origine arménienne et ministre du tsar Alexandre II Mikhail Loris-Melikoff, mort en exil à Nice en 1888. Son petit-fils s'est établi à Bâle pendant la Première Guerre mondiale. La famille conserve l'épée offerte par le tsar à leur ancêtre après la conquête d'Erzeroum en 1877.

ZURICH
L'écrivain Siamanto alias Adom Yardjanian (1878-1915) y a complété ses études de lettres.

Basler Mission
Au début du 20ème siècle des missionnaires suisses de Bâle ont été actifs dans les provinces arméniennes du Caucase, notamment au Karabagh où ils ont installé la première imprimerie.
Johannes Sporri (1852-1923) a travaillé à Van de 1905 à 1915 pour l'Oeuvre germano-suisse de secours aux Arméniens. Il y a séjourné avec sa femme Frieda Knecht et leurs deux filles. Ils sont revenus en Suisse via la Russie en guerre. La tombe de J. Sporri se trouve à Seegen (Argovie).

HUNDWIL (Appenzell A.I.)
Village natal de Jakob Künzler (1871-1949) envoyé en 1899 en Anatolie par le pasteur Lepsius pour secourir les Arméniens. Il a dirigé avec sa femme l'orphelinat d'Ourfa pendant le génocide et sauvé des milliers d'enfants en les transférant au Liban. Son récit lm Lande des Blutes und der Trånen (Au pays du sang et des larmes) a été republié en 1999 (Ed. Chronos, Zurich). Une plaque commémorative a été scellée en 1980 dans l'église protestante de Hundwil.

Bibliographie
Karl Meyer. L'Arménie et la Suisse - Histoire du Secours suisse en faveur des Arméniens, service auprès d'un peuple chrétien, traduit de l'allemand par Jean Tépélian, édition française par Pascal Nigoghossian-Nicolan, Villeurbanne, France, 1986.
Hans-Lukas Kieser. La question arménienne et la Suisse (1896-1923), Ed. Chronos, Zurich, 1999.
Dictionnaire historique de la Suisse, Berne, 2000 - www.dhs.ch : article sur l'Arménie et 7 notices biographiques.


Actuellement, l'église sise à Troinex est l'un des principaux lieux de rencontre de la communauté arménienne de Genève. En face de l'église, se dresse le mémorial destiné à conserver le souvenir des martyrs arméniens.

Eglise arménienne Saint-Jacques

  • Chemin de Lullin, Troinex,
    Case Postale 1470
    1211 Genève 1
    tel +(41) 22-743.13.70
  • architecte Edouard Khandjian
  • financée par souscription populaire
  • consacrée le 14 septembre 1969
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Eglise arménienne Saint-Jacques

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Plan de Troineix

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