Retour aux Diasporas    Sommaire Contacts
Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Diasporas - Autriche

ligne


La Bibliothèque du couvent
des Pères Mekhitaristes de Vienne


Bataille d'Avaraïr, de Georg Drah
huile sur toile, 105 x 158,5 cm


Manuscrits arméniens
des XIIIe et XIVe siècles


Vue du Musée

ligne

Eglise Ste-Hripsimée, Vienne
Heilige Hripsime Armenische Kirche
Kolonitz Gasse 11/11, 1030 Wien
Eglise Ste Hripsimée, Vienne (Autriche) --- Cliquer pour agrandir
Entrée côté rue (© Pilibossian)
Eglise Ste Hripsimée, Vienne (Autriche)  --- Cliquer pour agrandir
Entrée cour (© Pilibossian)
Eglise Ste Hripsimée, Vienne (Autriche)  --- Cliquer pour agrandir
Vitrail (© Pilibossian)
Eglise Ste Hripsimée, Vienne (Autriche)  --- Cliquer pour agrandir
Autel (© Pilibossian)
Eglise Ste Hripsimée, Vienne (Autriche)  --- Cliquer pour agrandir
Khatchkar (© Pilibossian)
Eglise Ste Hripsimée, Vienne (Autriche)  --- Cliquer pour agrandir
Monument au Génocide des Arméniens (© Pilibossian)

ligne

LES ARMENIENS EN AUTRICHE - Site : www.oeak.org
(2004 - texte Dr Hampo Hartunian, traduction française JP Hatchikian)

L'histoire de la communauté arménienne d’Autriche, à laquelle nous consacrons ce bref aperçu, s’intéresse exclusivement au territoire de la République d'Autriche actuelle. C’est-à-dire que les communautés arméniennes qui appartenaient jusqu'en 1918 à la monarchie austro-hongroise, et dont l’étude rétrospective pourrait être très intéressante, ne font pas l'objet de cet article.

Les Arméniens à Vienne aux XVIIe et XVIIIe siècles

Des Arméniens étaient présents à Vienne dès le XVIIe siècle, principalement des commerçants, mais également des personnes occupant des postes plus importants auprès de la Cour comme interprète, courrier ou prélat. Vers l’époque des deux sièges de Vienne (1683), plusieurs familles arméniennes formaient une petite communauté à Vienne et demandèrent l’aide de l'empereur Léopold (1658-1705) afin d’obtenir la libération de l'Arménie du pouvoir turc et perse. Ils étaient également prêts à exécuter des activités politiques au service de la cour impériale comme courrier, informateur et d’autres du même type. L'empereur autrichien Léopold se montra sensible à ces efforts, et ce n’est donc pas par hasard que l’homme politique arménien bien connu Israël Ori, au cours de son voyage en Europe Occidentale, se rendit à Vienne, capitale de l’empire, en 1698, et présenta à l’empereur ses plans de libération de l’Arménie. Les archives municipales et nationales, comme celles de la Cour à Vienne renferment de très intéressants documents de l’époque, au sujet d’Arméniens célèbres (par exemple le vicaire auprès de la Cour arménien-catholique Nerses d’Erevan, Gabriel de Tokat « Tokatets » , l’évêque Thomas de Vanand « Vanandetsi », Johannes Diodato, Isaac Luca, Georg Franz Kolschitzky, Johann Christoph Hazzi et d’autres).

L'histoire de Vienne aux XVIIe et XVIIe siècles serait incomplète, si on ne parlait pas du grand rôle joué par les Arméniens comme premiers vendeurs de café. Le 17 janvier 1685, Johannes Diodato (Hovhannes Asvadsadourian de Constantinople) fut le premier à recevoir le droit de vendre des boissons orientales, c’est-à-dire du café, du thé et des sorbets. Alors que le privilège accordé à J. Diodato devait courir sur 20 ans, Isaac de Luca (Sahak Ghukassian) et ses compagnons originaires d’Erevan réussirent le 6 septembre 1697 à obtenir également l'autorisation « sur le commerce de café ». Sur ce point, nos remerciements s’adressent de droit au Professeur Charles Teply qui, à la suite de laborieuses recherches, a prouvé que le premier commerçant de café à Vienne ne fut pas le légendaire Georg Franz Kolschitzky, originaire de la ville libre polonaise Sambor, mais bien Johannes Diodato.

C’est également sous le règne de l'impératrice Marie-Thérèse, (1740 – 1780) qu’une petite communauté arménienne se constitua à Vienne ; un recensement de 1767 dénombre 21 familles arméniennes, dont les chefs se déclarent exclusivement de confession catholique. Cette petite communauté connaît une nouvelle impulsion lorsque en 1811 la Congrégation arménienne-catholique des Mekhitaristes vient s’établir à Vienne. Et en effet l'histoire des Arméniens en Autriche serait inconcevable sans la Congrégation des Mekhitaristes. Un traitement détaillé de ce thème est impossible dans le cadre de ce bref article, nous nous contentons ici de renvoyer aux remarquables travaux publiés en arménien et en allemand sur le sujet.

Il est probable que l’installation en 1811 de la Congrégation des Mekhitaristes est une des raisons pour lesquelles plusieurs familles arméniennes, venant principalement des provinces de la monarchie austro-hongroise viennent s'établir dans la capitale de l’empire. Dans ses notes de voyage, A. Altunjan mentionne qu'en 1876 vivent à Vienne et dans les environs 80 à 85 familles arméniennes, dont 20 à 25 familles venant de Hongrie, 15 en provenance de Pologne, 30 en provenance de Moldavie et de Turquie, 15 en provenance de Russie.

On peut se demander comment les Arméniens non catholiques de Vienne obtinrent la liberté de culte un peu plus tard, et seulement en 1867. Sous le règne de l'empereur Joseph II. (1765/80 – 1790) eut lieu la conquête de la province roumaine Bukowina (aujourd'hui la Roumanie) au cours des années 1774-1775. Par décret du conseil de guerre impérial Z. 905 du 7 juillet 1781, on accorda la liberté de culte aux Arméniens qui ne sont ni grecs -unis ou non-, ni catholiques-arméniens. L'empereur Joseph II visita la ville de Suczawa en juin 1783 et après sa visite à la paroisse arménienne, accorda par décret liberté de commerce et de mouvement dans l’ensemble de l’empire aux Arméniens se réclamant de l’Eglise apostolique arménienne. C’est donc naturellement que, 64 ans après cette instruction impériale, la cour autrichienne donna la liberté de culte à l’Eglise apostolique arménienne au Journal officiel numéro 142 du 21.12.1867.


Les Arméniens à Vienne au XIXe siècle

C’est également par un voyageur, Jeremian, originaire d'Egypte, que nous apprenons qu'en 1886, Garabed Kujumdjian était professeur à l'Université de Vienne pour l’ancien arménien et l’arabe. Jeremian rapporte également avoir rencontré les marchands de tapis arméniens Sadik (Zadik) Poppovich et l'ambassadeur de Perse d’origine arménienne Neriman Khan.

L’importance croissante cette communauté arménienne rendait nécessaire la présence d’une église propre à la conservation de son identité nationale. Ce fait se vérifie pendant le mandat du Patriarche arménien de Constantinople, Nerses Varzhapetian (1874-1884) ; des plans visant la construction d'une église arménienne à Vienne sont régulièrement préparés, mais ces efforts restent malheureusement infructueux.

Vers la fin de l'année 1912, se constitue à Vienne un groupe d’une cinquantaine de personnes, ayant pour objectif la construction d'une église apostolique arménienne, en établissant d'abord une petite chapelle dans le centre de Vienne au 10 Dominikanerbastei. Le 19 janvier 1913 est inaugurée une chapelle consacrée au Saint-Sauveur, confiée au premier ecclésiastique Aristakes Fesslian de Sucova (Suczawa, alors Bukowina, province appartenant à la monarchie austro-hongrois, aujourd'hui en Roumanie). Les objets du culte aujourd’hui en usage dans l'église apostolique arménienne Ste-Hripsimé de Vienne proviennent en partie de l'église arménienne dissoute pendant la première guerre mondiale à Suczava, si bien que l'église arménienne de Vienne peut à bon droit être considérée comme la continuation de l'église de Suczava.


Les Arméniens à Vienne dans la première moitié du XXe siècle

Au cours de la Première guerre mondiale, le nombre d’Arméniens à Vienne diminue pour différentes raisons, mais la communauté enregistre à une nouvelle croissance après la fin de la guerre. Le groupe constitué en décembre 1912 se transforme en 1925 en « Association pour la construction d’une église et la fondation d’une paroisse arménienne grégorienne d’Orient », officiellement déclarée, et continue sur la lancée de ses travaux. Vers la fin des années 1920, l’abbé Jeghiché Utudjian, venant de Bulgarie, devient le prêtre de la colonie viennoise. Il tînt ce poste pendant une trentaine d’années, s’occupant de la communauté avec un respect constant et fut en outre le gardien de son arménité.

Associations et organisations arméniennes

Association arménienne de bienfaisance « ANI » à Vienne (1902-1921)
D’après les documents dont nous disposons, il apparaît que cette association fut la première association arménienne officiellement déclarée à Vienne. Il est intéressant par ailleurs de noter que cette association a compté majoritairement des membres non-arméniens, si bien qu'elle passe pour avoir été la première association austro-arménienne. Il faut bien considérer que ANI se constitua à Vienne six ans avant la fondation de l’Union Générale Arménienne de Bienfaisance. Cette situation est facilement compréhensible du fait qu’à la fondation de la branche viennoise de l’UGAB en 1908 l'appartenance nationale des membres était un des facteurs déterminants ; de sorte qu’une seconde association de bienfaisance se constitua aux côtés de « ANI ». Il subsiste peu de chose de cette association dans les archives de la Congrégation des Mekhitaristes de Vienne : entre autres documents une très élégante invitation à une soirée dansante en 1904, et les festivités pour le second anniversaire de la fondation de la République arménienne (1920). Du fait de l’absence des documents les plus importants, il n’est pas simple d’établir la raison de cessation d’activité de cette association. On peut supposer que plusieurs facteurs ont joué un rôle : la situation économique difficile de ses membres après la Première guerre mondiale, le rôle du gouvernement allié de l’empire ottoman, le changement radical de politique en Arménie, l'existence d'une deuxième association de bienfaisance arménienne, probablement concurrente.

Union générale arménienne de bienfaisance – branche de Vienne (1908 – 1938)
Cette association est enregistrée officiellement tout juste deux ans après sa fondation à Vienne en 1906, comme branche viennoise de l’Union générale arménienne de bienfaisance ; nous avons trouvé quelques documents jusqu'à l’année 1918. Pour les années de 1918 à 1938, les documents nous manquent, et pas par hasard puisque cette association a été dissoute officiellement en 1938 par la Police des associations du régime nazi de l'époque. Une carte de membre de Monsieur Amatuni pour l'année 1930 se trouve dans les archives de la Congrégation des Mekhitaristes de Vienne, ce qui donne une indication sur l'activité de cette association..

Association d’entraide sociale « Communauté arménienne » (1922 – 1931)
La fondation de cette association a lieu le 15 mai en 1922, soit à peu près un an après la dissolution de l'association de bienfaisance « ANI ». Le siège de l'association se trouve donc au 10 Dominikanerbastei, à la Chapelle arménienne du Saint-Sauveur. Cette association a compté environ 50 membres et conformément aux statuts se dissout en 1931 en raison d'un trop faible nombre de membres (moins de 20). Le but de cette association était principalement :
a) les actions de relations culturelles et économiques du peuple arménien avec l'Autriche ;
b) l'aide matérielle d’urgence au peuple arménien dans le besoin.

Association pour la construction d’une église et la fondation d’une paroisse arménienne grégorienne d’Orient (1925 – 1973)
Parmi les associations de Vienne, un rôle tout à fait particulier incombe à cette association. Cette association à pour origine une initiative de la famille Zadeyan, où le chef de famille aurait refusé un baptême catholique de la part des Mekhitaristes pour son fils premier-né, préférant en 1912 un prêtre apostolique arménien venu de l’étranger.
De 1913 à 1925, un comité prend en charge les intérêts religieux des Arméniens de Vienne. En 1925, les membres du comité peuvent fonder l’Association pour la construction d’une église et la fondation d’une paroisse arménienne grégorienne d’Orient et ainsi la rendre publique.
Cette association se rebaptise en 1948 « Paroisse arménienne » et existe jusqu'en 1973, année où l'Eglise apostolique arménienne est reconnue par la République d'Autriche.

Association des étudiants arméniens (1921 – 1928)
L'histoire de cette association d'étudiants, ainsi que des associations d'étudiants suivantes, a été étudié au début des années 1980 et publié dans le Journal de l’Association culturelle austro-arménienne. (voir le Journal de l’OEAK - Österreichisch-Armenische Kulturgesellschaft- , édité par l’Association culturelle austro-arménienne numéro 2, 1982-83, pp. 31-40).

Fédération culturelle des jeunes Arméniens , Vienne 1931 –1940 (1948)
La fondation de cette association vient d’une initiative de Monsieur Stefan Zadeyan. L'historique de cette association ayant été étudié et publié au début des années 1980, nous nous contentons ici d’en indiquer les sources (voir le Journal de l’OEAK - Österreichisch-Armenische Kulturgesellschaft- , édité par l’Association culturelle austro-arménienne, numéro 3, 1984-85, pp. 21-33).

Fédération des femmes arméniennes (1936 – 1938)
Aucun document officiel ne subsiste sur cette association. D’après une illustration conservée chez les Mekhitaristes de Vienne, les membres de cette association ont même eu une carte de membre avec photographie. La Fédération des femmes arméniennes a été dissoute officiellement en 1938 par la Police des associations du régime nazi de l'époque.

Société des amis de la Science et de la Culture arméniennes (le 11.12.1937 – ; 30.11.1939)
Le siège de cette association se trouvait au monastère de la Congrégation des Mekhitaristes Puisque le siège de l’association s’y trouvait, il serait normal de trouver plus de documents sur cette association dans les archives de la Congrégation . D’après les documents de la Police des associations conservés à Vienne, cette association n’a été dissoute officiellement qu’en 1939 par le régime de nazi de l'époque.

Association académique arménienne, enregistrée en 1860 – ; Branche de Vienne (1941 -1945)
C'est la branche de l'Association d'étudiants fondée à Leipzig en 1860. L’historique de cette association ayant été étudié et publié au début des années 1980, nous nous contentons également ici d’en indiquer les sources (voir le Journal de l’OEAK - Österreichisch-Armenische Kulturgesellschaft - , édité par l’Association culturelle austro-arménienne numéro 4,1986, pp. 10-12).


Les Arméniens à Vienne dans la seconde moitié du Xxe siècle

Avant la Seconde guerre mondiale, environ 125 Arméniens vivent à Vienne. Après le décès du Pasteur Utudjian, entre-temps consacré Vartabed (= Docteur en théologie), le Dr. Mesrob K. Krikorian est consacré Vartabed en 1962. A cette époque la communauté arménienne à Vienne compte environ 300 personnes, dont une part importante est formée d’étudiants arméniens venus du Proche-Orient.

Soutenus par le développement économique en Autriche après la Seconde guerre mondiale et par l'aide financière généreuse d'une Arménienne de Londres (Rosa Tricky, née Hripsimé Haladjian), et probablement encouragés aussi par la présence de jeunes étudiants de la Diaspora, les Arméniens pouvaient enfin réaliser le désir presque séculaire de construire une église apostolique arménienne à Vienne. La nouvelle église, dans le troisième arrondissement de Vienne, Kolonitzgasse 11, fut enfin terminée en 1968 après quatre années de travaux de construction d’après des plans de l’architecte arménien Edouard Sarabian, d’Erevan. Des Arméniens et des organisations arménienne d'autres pays ont participé par des donations à la construction de l’église, ainsi qu'à l'établissement d’un centre culturel dans le même ensemble de bâtiments.

L’église Sainte-Hripsimé a été consacrée solennellement le 21 avril 1968 par sa Sainteté le Catholicos Vasken Ier. De nombreux dignitaires de l'église arménienne ainsi que d’éminentes personnalités des institutions gouvernementales et religieuses autrichiennes étaient présents à cet événement.

Associations et organisations arméniennes

Association arménienne d’Autriche (1946 – 1954)
On estime que la date officielle de fondation de cette association est le 24 juillet 1946. Le siège de cette association se trouvait également au 10 Dominikanerbastei, Chapelle arménienne du Saint-Sauveur. La majorité des membres est composée d’ouvriers arméniens immigrés, plutôt orientée à gauche du fait de la situation politique dominante à l’époque ; la première année, le pasteur Jeghiché Utudjian fut vice-président de cette association.
Ont fait partie des activités de cette association, entre autres :
- la fondation d'une chorale mixte
- la fondation d'un petit groupe de théâtre d'amateurs
- Coordination des colis de bienfaisance (colis du programme CARE, venant des U.S.A.)
- Conférences, journées culturelles arméniennes, anniversaire du 24 avril, et du 29 novembre (date de la fondation de la République Soviétique d’Arménie), fête de saint Vartan et de ses compagnons morts pour la sauvegarde de la foi et de la patrie
- Aide à l'installation aux puissances d’occupation, avant tous des Russes
- Etablissement de permis de conduire pour des Arméniens
- Conseils et interventions juridiques
- Contacts avec l’Arménie soviétique.
Il faut déplorer les relations tendues, d’origine également politique, qui se sont instaurées entre les riches Arméniens locaux et les immigrés, et qui n'ont malheureusement pas seulement fortement nui à la fréquentation de la chapelle, mais aussi ont produit des tensions désagréables.
Nous disposons au sujet de cette association d’une liste de 89 noms d’ouvriers arméniens ; les documents disponibles montrent l’enregistrement dans les années 1942-1944 d’environ 328 ouvriers immigrés arméniens. Il n’est pas étonnant que des sentiments d’antipathie se soient exprimés dans les rangs de la « vieille » communauté.
Les activités de cette association s’arrêtent vers février 1954, si bien que l'association est de facto close à partir de cette date. Sa fin officielle n’est prononcée que le 6 décembre 1954.

Paroise arménienne (depuis 1973)
Nous avons déjà mentionné le fait que l’Association pour la construction d’une église et la fondation d’une paroisse arménienne grégorienne d’Orient (créée en 1925) avait pris le nom de Paroisse arménienne.
A la fin de la Seconde guerre mondiale, cette association se consacrait encore à sa tâche primordiale. Après des efforts de plusieurs années, cette association avait rempli son contrat, et se trouvait automatiquement dissoute par la reconnaissance officielle de l’Eglise Apostolique arménienne en Autriche

Association culturelle arménienne (1954 –1956)
Le siège de cette association était encore une fois au 10 Dominikanerbastei, la chapelle arménienne du Saint-Sauveur. On trouve le 5 mars 1954 comme date de création de cette association. Cette association n’a jamais été formellement établie, ni eu de personnel défini, ce qui explique qu’elle n’a pas eu réellement d’activités.

Union des étudiants arméniens (1969 -)
Cette association fut fondé en 1969 à Vienne en tant qu’Union culturelle des étudiants arméniens et rejoignit en 1958 le Conseil de la jeunesse de l'église arménienne. L’historique de cette association ayant été étudié et publié au début des années 1980, nous nous contentons également ici d’en indiquer les sources (voir le Journal de l’OEAK - Österreichisch-Armenische Kulturgesellschaft - , édité par l’Association culturelle austro-arménienne numéro 1 de 1981, pp. 46 et suivantes et numéro 3,1984-85, pp. 39-48).

Union Générale Arménienne de Bienfaisance (1960 -)
La branche viennoise de cette association historique a été fondée en 1908 à Vienne, puis dissoute officiellement en 1938 par le régime nazi. Il ne subsiste malheureusement aucun document antérieurs à 1938.
La branche viennoise pouvait renaître 15 ans après la fin de la Seconde guerre mondiale, avec 40 membres (90 membres en 1980). Du fait que la Paroisse arménienne prenait en charge les activités sociales de cette relativement petite communauté avant et après la Seconde guerre mondiale, il avait apparemment été possible d’éviter la création d’une branche spécifique jusque dans les années 1960. Une étude détaillée sur l’Union générale arménienne de bienfaisance ayant également été publiée dans Journal de l’OEAK, nous nous contentons ici d’en indiquer les sources (voir le Journal de l’OEAK - Österreichisch-Armenische Kulturgesellschaft - , édité par l’Association culturelle austro-arménienne numéro 1 de 1981, pp. 46-49).

Société culturelle austro-arménienne (1974 -) :
La fondation de cette association remonte à la création en 1970 du Club international de cinéma arménien. Ce club a produit en 1974 un film de 15 minutes (en format 16mm) sur les deux monastères arméniens en Iran et a organisé la même année pour la première fois un voyage de groupe en Arménie soviétique. Ce premier voyage de groupe en Arménie fut suivi d'autres voyages annuels au début des années 1990. Par ces voyages, de nombreux Autrichiens et Allemands intéressés, dont des universitaires et des journalistes, ont pu mieux connaître l'Arménie.
L’Association Culturelle austro-arménienne elle-même a produit en 1976 un film de 40 minutes « Arménie trois fois millénaire“, qui est passé à la télévision autrichienne.
Ce film faisait suite à une participation active pour l'érection d'un khatchkar sur la tombe du Pasteur arménophile Johannes Lepsius, au cimetière de Meran (Haut-Adige, Italie) en avril 1986.
Il faut également mentionner la participation active de l’OEAK à l’édification en miniature de la cathédrale Sainte-Etchmiadzine au sein du parc de loisirs « Minimundus » à Klagenfurt, en Carinthie (ouverture le 23 juin 1994).
Les membres de l’association considèrent également avec une fierté rétrospective l’érection du monument « Franz Werfel » à Vienne, place Schiller, dans le 1er arrondissement de Vienne (inauguration le 9 octobre 1998).
Vous trouverez de plus amples informations sur les activités de l’Association Culturelle austro-arménienne des années 1974 à 1986 dans le Journal de l’OEAK numéro 1 de 1981, pp, 47 et 49 ; numéro 3, 1984-85, pp. 34-38 ; numéro 5, 1987, pp. 56-58).

Amis des Mekhitaristes (1981 –1991)
Contrairement aux associations mentionnées jusqu'ici, cette association n'a pas été officiellement enregistrée. Une série d'expositions a été organisée, à propos desquelles nous de disposons que de documents parcellaires. Une étude plus détaillée sur cette association n’étant malheureusement pas possible sans la coopération des responsables, nous espérons mettre nos informations à jour ultérieurement.

Centre arménien de Recherche, de Documentation et d’Information - Armenisches Forschungs-, Dokumentations- und Informationszentrum AFDIZ (1986 - )
L’AFDIZ se distingue des associations mentionnées jusqu'ici par le fait qu'il s'agit ici d’une fondation. L’AFDIZ est ainsi la seule fondation dans l'histoire de la communauté arménienne en Autriche, et poursuit les objets statutaires suivants :
a) Le but de la fondation est la création et le maintien d’un centre de recherche et de documentation à Vienne sur une base d'utilité publique, avec pour tâche la collecte, le classement et la documentation scientifiques de documents concernant la culture, l’histoire et langue arméniennes, en liaison avec des travaux d’études arméniennes.
b) La fondation remplit cette tâche par la création, le développement et le budget courant d'une bibliothèque spécialisée, d'une collection de documentation technique et de matériel répondant aux besoins de la recherche, du traitement de l'information, ainsi que par la publication d'études savantes, de bibliographies, travaux, etc.

Association générale sportive et de scoutisme (1990 – )
Le nombre croissant d’écoliers et de jeunes dans la communauté ont amené la communauté, au delà de l’éducation donnée à l’ « Ecole du samedi Hovhannes Chiraz », à développer des activités pour la nouvelle génération en encourageant l'esprit sportif et le scoutisme. Mais du fait des conflits qui enflammaient la communauté arménienne de Vienne, cette association ne fut malheureusement pas soutenue par un nombre suffisant de familles, si bien que les groupes de scouts furent dissous vers 1994 en raison du faible intérêt rencontré.
L’A.A.S.P.V. (abréviation arménienne : H.M.E.M.) s'est recentrée vers des programmes culturels : les activités ont été de plus en plus été réduites entre autres à cause de la distance croissante avec les membres et surtout dans les propres sections de l’association. Au cœur des activités culturelles on trouve la littérature et l'histoire arméniennes.
Une série d'activités a été organisée, à propos desquelles nous disposons de quelques documents. Nous espérons faire ultérieurement une description plus détaillée de cette association

Fonds arménien d’Autriche (1992 -)
La fondation de cette association fait suite à une initiative de la République Arménie. Le président de l'époque Levon Ter-Petrossian et le Catholicos de tous les Arméniens de l'époque Sa Sainteté Vasken Ier lancèrent en mars 1992 un appel urgent à l’amélioration de la situation économique et politique extrêmement difficiles en Arménie par des dons contribuant à la construction du pays. Le Fonds arménien d’Autriche a réuni et adressé en Arménie environ 200.000 € , au cours de ses 10 années d’existence.

Société d’études austro-arméniennes (1998 -)
Le siège de cette association se trouve à l'Institut d’études byzantines et hellénistiques de l'université de Vienne. Le but de l'association est la promotion d'études arméniennes en Autriche. Pour atteindre ce but, des exposés, des réunions, des séances d'information, la publication des publications ainsi qu'un bulletin ; la mise en oeuvre et/ou le soutien de projets scientifiques, de soirées de discussion et la création d'une bibliothèque sont projetés.
Au cours de l’assemblée constituante DU22 avril 1998, les compatriotes suivants ont été élus entre autres au consiel d’administration : l’archevêque honoraire Prof. Dr Mesrob K. Krikorian (président), Aram Utudjian (trésorier), Arpi Vartian (trésorier-adjoint.), Georg Andonians (conseiller) ; l’Abbé général de la Congrégation mekhitariste de Vienne a un statut d'observateur au comité directeur.
Pour plus d’informations sur les différentes activités de l'association depuis sa création, on peut consulter le site Internet (www.oeaw.ac.at)


La communauté arménienne de nos jours

Le nombre d’Arméniens vivant en Autriche a crû jusqu’à atteindre environ 3 000 personnes, Vienne et ses environs se taillant naturellement la part du lion. Il existe de plus petites communautés à Graz, Linz et Salzbourg, où le pasteur ou son diacre dirigent occasionnellement une sainte messe et/ou procèdent aux sacrements des baptêmes, des mariages et des enterrements

L’Eglise apostolique arménienne d’Autriche dépend de la juridiction du Catholicossat de St. Etchmiadzin, et forme de facto un évêché dont l'évêque n'a pourtant pas été élu par les fidèles, mais est délégué par le Catholicos ; c'est pourquoi la désignation officielle est « Délégué apostolique pour l'Europe centrale et la Suède » et où l'Europe centrale ne comprend plus l'Allemagne. Des efforts sont produits depuis un certain temps pour amener sous la juridiction du Délégué apostolique la République de Slovaquie, la Tchéquie et la Hongrie, la raison en étant essentiellement l’activité de l'église catholique arménienne en Hongrie. Ces efforts se sont apparemment intensifiés en novembre 2001 depuis la visite du Catholicos Karekin II, probablement dans le but dans un proche avenir de fonder cette fois-ci de jure l’évêché prévu pour l'Europe centrale, en entreprenant des modifications de statut correspondantes en Autriche .

Malheureusement, la communauté reste encore divisée à Vienne depuis juin 1989. Des compatriotes, déçus par l’Archévêque Mesrob. K. Krikorian et/ou s’estimant trompés par les associations cultuelles en fonction depuis 1990, n’apportent plus aucune contribution financière à l’église. Depuis 1990, toute conciliation est bloquée par l’attitude inflexible du prêtre ou des associations cultuelles. Comme l’archevêque Mesrob K. Krikorian, Délégué apostolique en fonction, et également pasteur officiel de la communauté, était au centre du conflit de l'époque, les compatriotes déçus s’éloignent encore plus de l’Eglise apostolique arménienne. Et un grand nombre de ces compatriotes trouve une alternative dans l'Eglise catholique arménienne de la Congrégation mekhitariste. Soulignons qu'au cours de ces dernières années, quelques Arméniens orthodoxes ont préféré faire célébrer mariages, baptêmes et enterrements religieux par les Pères mekhitaristes. Le conseil d’administration prétend chercher depuis environ trois ans un nouveau pasteur qui remplacerait l’archevêque devant prendre sa retraite. Le diacre Père Maschtotz ,envoyé d'Arménie et étudiant à Vienne, a servi ces dernières années d'assistant de l’archevêque, mais il n’est cependant pas disposé à se charger de la pastorale de la communauté

Au cours des dernières années la communauté viennoise s’est trouvée confrontée non seulement à une vague d'immigration en provenance d'Iran, mais aussi en provenance d'Arménie. Les familles arméniennes venant d'Iran sont généralement de passage vers les Etats-Unis d'Amérique, tandis que les compatriotes venant d'Arménie semblent plutôt vouloir rester en Autriche. Ces mouvements démographiques apportent des modifications à la vie quotidienne de la communauté, parfois positives, parfois négatives. Naturellement l'ambassade de la République d’Arménie à Vienne reste neutre par rapport aux problèmes internes : le Consulat se voit cependant forcé d’intervenir dans des affaires plutôt désagréables où sont impliqués des citoyens de la République Arménie. Selon nous, il est regrettable que des Arméniens venant de l'ancienne Union soviétique entrent en conflit avec l'Exécutif autrichien. Nul besoin de souligner combien nous sommes concernés par l’image négative des Arméniens rendue dans les médias d'un pays relativement petit comme l’Autriche.


Sources

LIVRES/BROCHURES

ABRAHAMIAN Ashot Garegin. : Esquisse rapide de l'histoire de communautés arménienne, Vol. I, Erevan 1964, pp. 171 –178

Paroisse apostolique arménienne de Vienne (éditeur) : « Dixième anniversaire de l’église arménienne Sainte-Hripsime, dimanche 16 avril 1978 », auto-édition, brochure de 20 pages

Encyclopédie soviétique arménienne : « Les Arméniens en Autriche », éd. Académie des sciences de la République soviétique Arménie, volume 1, p. 637, Erevan,1974

NEISSER, Maria : « Les 175 Ans de la Congrégation mekhitariste de Vienne », maison d'édition de la Congrégation mekhitariste, Vienne, 1988

TEPLY, Charles : « L'introduction du café à Vienne », éd. Association pour l'histoire de la ville de Vienne, Maison d'édition de la Commission jeunesse et population à Vienne – Munich, 1980.

ARTICLES

ARAT, Marie-Christine : « Le fondateur de l’ordre, l’abbé Mekhitar de Sebaste (1676 – 1749) et la Congrégation mekhitariste de Vienne (1811 – 1981) », dans : Journal de l’OEAK numéro.1, éd. de l’Association Culturelle austro-arménienne, Vienne, décembre 1981, pp. 23 – 43.

ARAT, Marie-Christine : « La rue Avédik à Vinne et le médecin arménien Stéphane Avedik », dans : HANDES AMSORYA, éd. Congrégation mekhitariste, Vienne, 1985, pp. 351 – 362.

HARTUNIAN Hamparsun : « Contribution à l'histoire des Arméniens d’Autriche », manuscrit non publié, se basant sur les archives de la Congrégation mekhitariste de Vienne, la police d'association viennoise, ainsi que le journal du Vartabed Jeghiché Utudjian, « 2e partie sur la communauté arménienne à Vienne de 1932 à 1956 »

HARTUNIAN Hamparsun : « Un aperçu des organisations arméniennes et de leurs activités dans les années 1973 – 1978 » dans Journal de l’OEAK numéro.1, éd. de l’Association Culturelle austro-arménienne, Vienne, décembre 1981, pp. 44 – 51

Ibid : « Union culturelle de la jeunesse arménienne à Vienne 1931 –1940 (1948) », Journal de l’OEAK numéro 3, éd. de l’Association Culturelle austro-arménienne, Vienne 1984-85, pp. 21 - 33

Ibid: « Les étudiants arméniens à Graz 1960 – 1975 », Journal de l’OEAK numéro 3, éd. de l’Association Culturelle austro-arménienne, Vienne 1984-85, pp. 39 – 48.

Ibid: « Association académique arménienne, association déclarée en 1860, branche de Vienne 1941-1945 », Journal de l’OEAK numéro 4, éd. de l’Association Culturelle austro-arménienne, Vienne,1986, pp. 10 – 12.

Ibid: « Contribution à l'histoire des étudiants arméniens à Vienne 1958 – 1969 », Journal de l’OEAK numéro 5 éd. de l’Association Culturelle austro-arménienne, Vienne, 1987, pp. 34 - 46.

KRIKORIAN Mesrob K. : « Visite du Catholicos Vasken Ier à Vienne –1981 » ; Extrait de « Veritati in Caritate », éd. PRO ORIENTE, Fondation de l'archevêché catholique de Vienne, 1981, pp. 188 – 197.

TOROSSIAN Léon : « La branche viennoise de l’Union Générale Arménienne de Bienfaisance », Journal de l’OEAK numéro 1, Vienne 1981, pp. 52-55.

ligne