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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Garance FROMONT

L'auteur

Garance FROMONT --- Cliquer pour agrandir
Garance Fromont est doctorante en histoire du cinéma sous la direction de Frédérique Berthet (Université de Paris, Centre d’Études et de Recherches Interdisciplinaires de l’UFR Lettres, Arts, Cinéma - CERILAC, URP 441). Ses travaux portent sur le cinéma arménien et la représentation du génocide à l’écran, ainsi que sur l’histoire des mouvements cinématographiques, et notamment de la Nouvelle Vague tchécoslovaque.
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Livre numéro 2477
Garance FROMONT --- Cliquer pour agrandir Penser un cinéma de la diaspora arménienne (1991-2017) - Les ombres des ancêtres oubliés
Titre : Penser un cinéma de la diaspora arménienne (1991-2017) - Les ombres des ancêtres oubliés / auteur(s) : Garance FROMONT -
Editeur : L'Harmattan
Année : 2022
Imprimeur/Fabricant : Printed in Poland by Amazon Fulfillment
Description : 13,5 x 21,5 cm, 276 pages, couverture illustrée en couleurs
Collection : Cinéma(s)
Notes :
Autres auteurs : Serge AVEDIKIAN [introduction] -
Sujets : Cinéma arménien
ISBN : 9782343247816
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 25,00 euros
Achat possible sur : Amazon

Commentaire :

Comment les films de la diaspora arménienne occidentale contemporaine investissent-ils le champ cinématographique pour constituer une « mémoire collective » ? La question centrale est celle d'une communauté qui réaffirme son existence après le génocide de 1915 et la négation de ce dernier. À partir de douze films de 1991 à 2017 mêlant des reconstitutions historiques à des témoignages de notre époque, il s'agit d'étudier la récurrence de thèmes, motifs, personnages, qui construisent une véritable diaspora cinématographique mémorielle. D'un film à l'autre, les « ombres des ancêtres oubliés » (terme emprunté au film de Sergeï Paradjanov Les Chevaux de feu), continuent de hanter les écrans comme des âmes en quête de sépulture. Cet ouvrage contient des entretiens avec les cinéastes Robert Guédiguian et Serge Avédikian.

Article de Tigrane Yégavian, France-Arménie, numéro 494, Mars 2022

C'est un travail universitaire de longue haleine, un livre à saluer depuis la parution en 1990 de la fameuse anthologie préparée par Jean Radvanyi sur le cinéma arménien. L'auteure, doctorante, spécialiste du cinéma tchécoslovaque des années 1960, a mené une recherche rigoureuse autour de quelques films clés sur des thématiques arméniennes, produits notamment au Canada, en France, en Italie et aux Etats-Unis. A l'aide d'un corpus de ceux réalisés ces trois dernières décennies, elle livre une analyse à tiroirs multiples sur ce qui fait l'identité de ce cinéma. Le cinéma permettrait donc de définir les contours d'une identité pour ainsi dire insaisissable dont les marqueurs identitaires seraient la mémoire traumatisante de 1915, la transmission traumatique et l'hybridité. Sur la base de ses entretiens avec les cinéastes Serge Avédikian et Robert Guédiguian, ainsi qu'une abondante filmographie, l'auteure propose une typologie qui distingue le « national » du « transnational ». Le cinéma arménien de la Diaspora s'apparente à une sorte d'entredeux. Il existe grâce à la connexion constante entre différents acteurs et artistes du monde entier qui font vivre une communauté transnationale connectée. Si son regard critique dépouillé de toutes charges émotionnelles est éclairant, on se demande pourquoi elle n'opère pas un distinguo entre les cinéastes d'origine arménienne d'une part et les « autres ». Son livre se veut aussi un questionnement utile sur la pertinence de la représentation audiovisuelle du Génocide et le questionnement identitaire dans un cadre déterritorialisé qu'est la Diaspora. Un espace déterritorialisé dans lequel l'univers intime de la famille joue un rôle de sanctuaire, voire de métaphore de la Diaspora. C'est aussi l'occasion pour l'auteure d'explorer non sans talent le rapport que peuvent entretenir plusieurs cinéastes français d'origine arménienne vis-à-vis de l'Arménie, du Génocide et de la transmission dans un contexte de déni négationniste. Gageons qu'une nouvelle génération puisse émerger et universaliser la question du Génocide afin de se pencher sur les problèmes du présent.


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