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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Arménie - Religion
L'état actuel

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Le génocide
Les graves événements qui se déroulèrent pendant et après la Première Guerre mondiale eurent des répercussions tragiques sur le sort des Arméniens et bouleversèrent l'organisation de l'Eglise Arménienne.
L'empire russe s'effondra et le régime soviétique, après avoir décrété la séparation de l'état et de l'église, prit une position nettement hostile envers tous les cultes.

Etchmiadzine
Toutefois le CATHOLICOSSAT d'Etchmiadzine sut opposer son autorité morale à la tempête révolutionnaire et sauva tout au moins la dignité de l'Eglise Arménienne, avec un esprit de tolérance qui lui est particulier depuis des siècles.
Le siège du catholicos de tous les Arméniens a été dépouillé par les mesures de sécularisation, de tout ce qu'il possédait. Même la bibliothèque patriarcale a été sécularisée.
Le Règlement dit POLOGENIE, a été aboli. Le synode a changé son nom en celui de Conseil Suprême Spirituel. Le mode d'élection du catholicos est resté en vigueur.
C'est d'après le règlement ancien que l'Assemblée Nationale formée des élus diocésains laïques et ecclésiastiques fit monter sur le trône patriarcal l'archevêque et locum tenens KHOREN (Mouradbekian).

Lire un article sur les Catholicos du XXe siè:cle

Constantinople
Le PATRIARCAT DE CONSTANTINOPLE subit un sort aussi cruel qu'irréparable. Ses ouailles furent exterminées ou chassées de leur pays. Le régime nouveau en Turquie se déclara partisan de la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Sous ce prétexte, on dépouilla l'Eglise de tous ses biens, de toutes ses institutions. Les privilèges séculaires qu'elle avait obtenus si difficilement, furent abrogés. Les établissements scolaires admirablement organisés disparurent, spoliés de tout ce qu'ils possédaient, pour être "sécularisés". Le peu qui restait comme droits de minorité nationale fut violé par le gouvernement. Bref tout ce qu'on avait acquis sous le régime despotique, on le perdit sous le régime " démocratique".
La juridiction du patriarcat se réduisit, dans ces conditions, à un pouvoir resserré dans des limites très restreintes. Malgré tout, le siège de Constantinople a conservé le grand prestige, le haut respect, dont il jouissait dans le peuple arménien auparavant.
L'Assemblée, les Conseils continuent à administrer les affaires de l'Eglise. Le patriarche actuel, l'archevêque Mesrob (Naroyan) a été élu par l'Assemblée Nationale, mais le gouvernement ne l'a pas confirmé, en vertu de la nouvelle constitution de l'état.

Cilicie
LE CATHOLICOSSAT DE CILICIE fut frappé par le même malheur. La barbarie turque abattit la belle Cilicie Arménienne. Sa population arménienne ayant été déportée pendant la Grande Guerre, ses débris, dés que la paix fut rétablie, revinrent chercher les décombres de leurs foyers. Mais à peine ces malheureux eurent-ils relevé leurs maisons, qu'un nouveau désastre s'abattit sur eux et les força à quitter derechef leurs foyers. cette histoire est bien connue et trop triste pour que nous y revenions. L'éminent chef spirituel de cette population malheureuse, le catholicos Sahak, ce noble vieillard, partagea avec son peuple toutes les adversités de la déportation et de l'exil et vint enfin chercher le repos en Syrie.

Le Liban fut particulièrement empressé d'ouvrir ses portes à un peuple échappé à ses bourreaux. Le siège patriarcal de Sis, un héritage du royaume arménien de Cilicie, avait tout ce qu'un passé glorieux pouvait lui léguer : l'influence morale, la prospérité matérielle convenant à sa haute situation. La fortune injuste qui frappa cruellement le peuple arménien, n'épargna pas le siège de son chef spirituel. Le catholicos Sahak courbé sous le poids des années, reprit sa crosse pour accompagner ses ouailles vers un asile incertain. Il le trouva en Syrie : il y respira enfin librement. Le bon accueil que la population si humaine du pays fit aux réfugiés, la bienveillance que les gouvernements indigènes et français montrèrent à leur égard, fut un vrai soulagement pour eux après tant de malheurs et de souffrances.
Les années 1915-1930 furent très pénibles pour les réfugiés, qui se trouvaient aux prises avec des difficultés de vie presque insurmontables. Mais grâce à leur courage et à leur ténacité, ils sortirent de cette période de misère.
Le catholicos supporta courageusement les privations, malgré son âge et sa situation. Le Haut-commissaire, le Général Weygand, était favorablement disposé envers le catholicos, ce qui le stimula à penser à l'organisation du pouvoir spirituel.
Jamais l'existence du siège de Cilicie n'a paru si indispensable que dans les conditions actuelles, pour la bonne raison que les deux centres de la haute hiérarchie, Etchmiadzine et Constantinople, sont limités sinon paralysés dans leur action.
Il fallait tout d'abord s'assurer les moyens nécessaires et appeler quelqu'un à l'aide du catholicos en raison de son âge avancé. Le siège de Jérusalem fut le premier à faciliter la tâche du catholicos en mettant à sa disposition quelques propriétés qu'il avait en Syrie.
A l'époque où les moyens de communication n'étaient pas aussi faciles que de nos jours, le monastère de Jérusalem, afin de faciliter le pèlerinage, assez fréquent alors, avait construit dans les grandes villes, sur les lignes de Jérusalem, des maisons servant d'auberges aux pèlerins et ayant chacune leur chapelle et leurs pièces d'habitation. Ces auberges s'appelaient "Hogetoun" (maison de repos) et avaient chacune, leur inspecteur, nommé par le monastère de Jérusalem.
Il y en avait à Alep, à Beyrouth, à Damas, à Lattaquié. Ces trois dernières villes possédaient des maisons, des boutiques, que les personnes pieuses avaient offertes à Jérusalem. Lorsque les moyens modernes de communication remplacèrent les caravanes, les auberges cessèrent de servir à leur destination et furent mises à la disposition des colonies arméniennes. Elles rendirent service aux réfugiés, ainsi que les chapelles et les églises qui s'y trouvaient.
Le catholicos Sahak conféra avec le patriarche de Jérusalem, Elishée (Dourian) qui consentit à céder au catholicossat non seulement ces établissements, mais aussi la juridiction diocésaine de Jérusalem sur Damas, Beyrouth et Lattaquié. Le Haut commissaire, Henri Ponsot, fut mis au courant officiellement de l'affaire le 13 avril 1929 et l'approuva le 16 mais de la même année.
Le catholicos se transporta d'Alep à Beyrouth pour y établir son siège. Beyrouth, capitale de la République libanaise, et centre de tous les pouvoirs spirituels était la ville la plus qualifiée pour devenir le siège du catholicos. D'ailleurs, le Haut Commissaire était de cet avis. Le choix du catholicos fut encore plus heureux lorsqu'il donna sa préférence à Antélias, un faubourg de Beyrouth. L'orphelinat du Near East Relief, qui avait été construit pour les orphelins arméniens et en partie par eux-mêmes, était alors vide et attira l'attention du catholicos, qui réussit, grâce à l'obligeance du Relief, à l'obtenir et y installer le siège du catholicossat. Il fallait faire des réparations, des transformations pour adapter l'édifice à sa nouvelle destination. On y bâtit une église, fonda un séminaire, une imprimerie, une revue mensuelle, "HASK" (épi), organe officiel du siège, ce qui devait animer le siège et en faire un foyer lumineux, un centre de culture spirituelle et nationale.
Les contributions que fournirent le Near East Relief et quelques Arméniens des Etats Unis permirent d'ouvrir le séminaire dés la première année sous la direction de Mgr. Shahé (Gasparian). Si le siège réussit en peu de temps à compléter ses installations et à se mettre à l'oeuvre, c'est grâce à la libéralité de M. Karapet Melkonian, noble Arménien d'Alexandrie, qui donne annuellement mille livres égyptiennes pour subvenir aux besoins du siège et de ses établissements. Nous signalons ce beau geste du grand bienfaiteur qu'est Melkonian, qui, par sa générosité remarquable, a bien mérité de tout notre peuple.
Après l'installation du siège, on aborda l'organisation des diocèses. Les régions des grandes villes, Alep, Beyrouth, Damas, Lattaquié, et l'île de Chypre forment autant de diocèses. Leur administration est basée sur le droit électoral, confié au peuple.
Alep et Chypre ont déjà leurs chefs. Mais les autres diocèses, n'ayant pas encore constitué leurs organes collégiaux, se sont soumis provisoirement aux évêques, nommés par le catholicos.
Le catholicos Sahak ne se sentait pas en état, à cause de son âge avancé, de venir à bout de ce travail d'organisation. Aussi appela t-il à son aide dés le début Mgr Papken, l'ancien prélat d'Angora, le directeur du séminaire fondé lui-même, à Jérusalem.
L'organisation achevée, le catholicos voulut de son vivant pourvoir son siège d'un successeur. Il convoqua une assemblée des représentants du peuple, qui approuva sa résolution et son choix; c'est ainsi que Mgr. Papken fut sacré solennellement catholicos dans l'Eglise des Quarante Martyrs à Alep, le 25 avril 1931.
Le siège de Cilicie conserve depuis l'antiquité, entre autres reliques le bras droit de Saint Grégoire l'Illuminateur, en grande vénération dans le peuple arménien. Pour régulariser l'affluence des dévots, le catholicos institua un jour de pélerinage le lendemain de la fête de saint Grégoire, le sixième dimanche du carême.


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