L'oeuvre de ce peintre attend encore d'être étudiée et analysée d'une manière profonde et détaillée. Excepté un dessin, l'art de Tutundjian n'est pas représenté en Arménie. Par contre, en France, l'intérêt qu'on lui porte va grandissant depuis sa mort.
Tutundjian naquit à Amasya (Turquie). En 1915, avec des milliers d'autres orphelins, il fut transféré en Grèce d'où, en 1923, il partit pour Paris. Si l'on considère que deux ans après son arrivée en France, la galerie Ney organisa sa première exposition personnelle qui eut un grand retentissement, on comprendra quelle somme de talent possédait cet artiste original. En 1929, Tutundjian fut un des fondateurs du groupe "Art Concret" avec Carlsund, Doesburg, Helion. Ensuite, il intègre le groupe "Abstraction-Création". En 1930, attiré par le mouvement surréaliste, il exposa avec Arp, Herbin, Gleizes, Delaunay, Giacometti. "C'était le plus intérieur, le plus mystérieux et le plus surréaliste", écrivait de lui Helion. Dans le catalogue Drouot (1970), le critique d'art G. Bertrand mentionne: "Scrupuleux" calqueur de rêve, mais ennemi des entrances et des métaphores trop explicites à la Salvador Dali, Tutundjian s'exprime par symboles. L'arbre, la main coupée, la corde, la grenade éclatée, sont là pour nous signifier des "vérités inouïes"... Peut-être s'agit-il la d'échos lointains des étranges symboles indiens et perses que l'on peut voir dans les miniatures et qui donnent tant de charme à ses travaux ? Il faut noter aussi le sens profond de ses construction jetées dans l'espace et leur virtuose exécution". Peut-être les "vérités inouïes" dans l'art de Tutundjian semblent-elles pour certains imaginaires, mais pour lui ce sont des images d'enfance vivantes et déchirantes dont le maîtres ne parlait jamais. Décès à Paris en 1968. |
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