Sarian est considéré comme le père de la peinture moderne arménienne. Se développant dans le courant des nouvelles tendances artistiques, il fut le premier à réaliser la nécessité d'élaborer un style individuel basé sur les vieilles traditions nationales.
Il naquit dans la petite ville arménienne de Novy-Nakhitchevan près de Rostov le Don. Il étudia à Moscou dans les ateliers de V. Serov et C. Korovine. Les impressions de son premier voyage au pays de ses ancêtres (1901) se retrouvent dans son cycle panthéistique "Contes et Rêves" réalisé sous l'influence du symbolisme. Se référant à l'esprit populaire, Sarian représente la nature, les gens, la végétation, les animaux, les oiseaux, comme une famille unique, un paradis terrestre. "La nature engendre l'homme pour qu'elle puisse à travers ses yeux se voir, s'émerveiller de sa propre beauté", c'est ainsi qu'il définit sa philosophie de la nature. En 1909, Sarian se tourna vers la réalité vivante, choisissant des motifs que la civilisation n'avait pas encore touchés et portant l'empreinte d'une vie séculaire. Généralisant à l'extrême la nature, il révèle l'expressivité des formes. Il construit sa composition sur un seul plan en répartissent régulièrement de grandes taches de couleur pure, s'inspirant du principe des vieilles miniatures arméniennes. Les couleurs de Sarian irradient la lumière. La combinaison harmonieuse et contrastée de trois ou quatre tons principaux permet au peintre d'obtenir expressivité, chaleur et luminosité, la lumière et les couleurs suaves et chantantes qu'elle engendre sont devenus des symboles de la patrie du peintre. Hautement apprécié en Russie, Sarian, à la différence de ses collègues Marc Chagall et Kandinski ne partit pas en Occident, mais resta en Arménie pour se donner entièrement au renouveau de sa patrie. |
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