Orakian savait comme personne transmettre avec une véracité étonnante l'état d'âme des vagabonds, des sans-logis qui n'ont pas connu d'enfance. "Bien que depuis plus de quarante ans je vive en Europe, je suis toujours resté Arménien de coeur", écrivait-il.
Le peintre naquit à Constantinople et au début des années 1920 partit en Italie où il termina l'académie des Beaux-Arts de Rome. Ses expositions personnelles (1947 et 1958) furent hautement appréciées par les milieux artistiques. La pauvreté accompagna Orakian tout au long de sa vie. Le leitmotiv de son oeuvre est la psychologie des déshérités se tenant entre la vie et la mort. Les yeux grands ouverts de ses héros nous racontent leur monde intérieur, et leurs longs bras semblent s'accrocher de toute leur force à la vie. Par l'exagération des formes le peintre cherchait à atteindre un maximum expressivité. Les oeuvres d'Orakian possèdent un trait émotif particulier: désirant se libérer de sa solitude, il agence ses personnages les uns à côté des autres en se plaçant souvent parmi eux comme s'ils voulaient se soutenir dans leur malheur. L'atmosphère chaleureuse qui émane de la peinture contribue à renforcer cette impression. |
 |
 |
 |
|