![]() En une quinzaine d'années (1960-1975), Minas créa près de cinq cents grands et petits tableaux, presque autant de dessins, vingt fresques et exécuta pour le théâtre les décors pour plus de dix spectacles. Trois ans avant sa mort tragique (il fut renversé sur le trottoir par une voiture), un incendie dans son atelier détruisit la majeure partie de ses toiles. Et même après sa mort la malchance le poursuivait encore: le terrible tremblement de terre de Leninakan (1988) anéantit les bâtiments décorés de ses fresques et son musée à Djadjour, son village natal. Le père spirituel d'Avétissian fut Martiros Sarian. Il fut son continuateur et, de ce fait, le symbole de la nouvelle renaissance de la peinture nationale. Si chez Sarian la couleur est assujettie à la lumière du soleil, chez Minas elle devient palpitante avec parfois des sonorités tragiques. La rupture des liens séculaires du mode de vie, les changements continuels dans les rapports entre les hommes, l'anxiété qui pénètre les gens tout cela introduit dans ses oeuvres une note dramatique subconsciente. La saturation des toiles de Minas est inspirée par les rochers brûlés par le soleil qui renferment le secret de l'éternité. Chaque tableau est un récit plein d'amour pour la terre natale et leurs puissants accords chromatiques portent en eux une force vivifiante. |
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