"Dans les travaux de Hagopian il y à la douleur et la sagesse de l'Arménie" a écrit très justement un visiteur de l'exposition du peintre à Moscou. Né en Egypte et ayant étudié à l'école arménienne de Melkonian à Chypre, puis à l'académie de la Grande Chaumière à Paris, Hagopian retourna en Arménie. Il avait alors quarante ans. Le talent du peintre sut surmonter la barrière psychologique et s'implanter dans le nouveau milieu. Alors Hagopian découvrit quelque chose de nouveau, il trouva son Arménie et nous habitua à la regarder à travers ses yeux.
En quoi réside cette nouveauté ? L'art de Hagopian est dramatique, empli d'une anxiété permanente qui découle de la vie contemporaine. Si l'on regarde attentivement ses paysages on voit que les nuages, les arbres, les grappes de raisin ou les pierres blanchâtres des rives du lac Sevan ne sont pas seulement des nuages, des arbres ou des pierres, ils sont, pourrait-on dire, personnalisés et portent en eux différentes charges émotionnelles: peur, douleur, solitude, souffrance... Fidèle à son caractère national, le peintre est très réservé. Ses tableaux sont bases sur une solide construction linéaire. La surface chromatique de ses toiles est tissée de touches silencieuses et presque invisibles, de fines nuances dans les tons. Hagopian introduit dans ses oeuvres son espoir le plus cher: voir la terre des hommes en paix et sereine. |
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