Deux facteurs jouèrent un rôle prépondérant dans la destinée artistique de ce peintre: Tiflis, la ville de sa jeunesse avec ses vieux quartiers et ses cours rappelant des scènes théâtrales et sa mère, originaire d'Akoulis (en Arménie, aujourd'hui en Azerbaïdjan) qui possédait un don inné de conteuse. Ces deux éléments formeront le terrain idéal qui permit à Gayané d'ériger son monde fantastique.
Faisant ses premiers pas en peinture, elle savait déjà qu'un même arbre dans des cours différentes jette une ombre différente, que dans le monde qui l'environne elle doit se découvrir elle-même, découvrir aussi ses joies et ses peines et peut-être la souffrance. Regardant le monde à travers le prisme de son imagination, Gayané trouvait dans les objets, les gens, les animaux, les métaphores et les symboles concentrant toute la complexité de ses propres émotions, espoirs et rêves. On n'entre pas facilement dans le monde de Gayané. Cependant ce monde qui n'appartient qu'à elle est construit et présenté de telle manière qu'il devient le nôtre. Apres la mort de sa mère, Gayané du quitter la maison natale pour vivre dans la banlieue de Tbilissi dans un immeuble moderne. Les liens de sa fantaisie se rompirent: "Si j'étais née ici, je n'aurais jamais pu représenter même une fleur", avoua-t-elle. Mais la mémoire de l'enfance était toujours vivace comme les récits de sa mère sur l'inoubliable Akoulis. Tout cela, son âme rêveuse et son retirement alimentent aujourd'hui encore sa palette mystérieuse. |
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