Si Sarian fut le premier à nous montrer la nature épique de l'Arménie, si Kodjoyan l'imprégna d'un esprit historique, Arakelian, lui, s'appliqua à en traduire son côté lyrique. Avec une grande délicatesse de sentiment il représente le charme d'un vieux village arménien en nous dévoilant l'humble beauté des choses simples et des aspects les plus ordinaires de son pays.
Arakelian naquit près de Nakhitchevan (aujourd'hui en Azerbadjian) et fit ses études à Tiflis dans l'atelier de Tatevossian puis, à Moscou, dans celui de C. Korovine. Sa méthode créatrice s'élaborait au contact direct de la nature. Dans tous ses paysages, le peintre dévoile son âme, la pureté de ses sentiments, son amour et son émotion devant le monde qui s'ouvre à ses yeux. Il sait avec une rare intuition saisir les moments éphémères de la nature et c'est en quoi il est inimitable. Quand il peint le lac Sevan il est pris d'une passion juvénile; devant une montagne austère il devient pensif et viril; lorsqu'il voit un homme ou un animal en communion avec la terre, la joie est à l'ivresse. Sous le pinceau de ce maître, les images de l'Arménie s'enrichissent d'une note élégiaque et intimiste. |
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