La Municipalité de Charenton-le-Pont et l'Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée vous ont invité à assister à la
cérémonie de Dépôt de gerbe devant le Khatchkar de Charenton-le-Pont (94220), rue Paul-Eluard-angle rue des Bordeaux, le jeudi 25 avril 2013 à 17 h 30.
La cérémonie a eu lieu en présence de : |
Photos © Philippe Pilibossian | |||
Mme Annie PIlibossian, présidente de l'Association culturelle arménienne de Marne-la-Vallée, ouvre la cérémonie |
Allocution de M. Jean-Marie Brétillon, Maire de Chartenton-le-Pont |
Allocution de M. Michel Herbillon, Député-Maire de Maison-Alfort |
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M. Arsène Tchakarian, compagnon de Missak Manouchian, Président d'honneur des anciens combattants et résistants arméniens de France |
Pose de gerbe de l'ACAM |
Pose de gerbe de Michel Herbillon |
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Pose de gerbe de M. Jean-Marie Brétillon |
Aux morts |
André, ancien combattant |
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Michel, ancien combattant |
Le Père Dirayr Keledjian, prêtre paroissial de l'Eglise apostolique arménienne d'Alfortville, avec les diacres, les élus au second plan |
Mme Annie Pilibossian, M. Tchakarian et les élus de Charenton, de Maisons-Alfort et Saint-Maurice |
Compte rendu de la cérémonie
Depuis 2005, l’ACAM et la municipalité de la ville de Charenton-le-Pont dans le Val-de-Marne organisent ensemble une cérémonie commémorative du génocide des Arméniens devant le monument, érigé dans le très joli square de la Cerisaie. Le katchkar est un don de M. Roger Tcherpachian à la ville où il a longtemps habité avec sa famille. Après les mots d’usage à l’ouverture de la cérémonie, la présidente de l’ACAM Mme Annie Pilibossian a donné la parole à M. Brétillon. Dans son discours, le Maire a rappelé les faits et les conséquences du génocide que le peuple arménien a subi et il a rendu hommage aux victimes. M. Herbillon a poursuivi en rappelant son vote à l’Assemblée nationale pour la reconnaissance du génocide arménien comme loi française. Annie Pilibossian a prononcé un court discours, dans lequel elle a évoqué la vie tragique des femmes et des jeunes filles arméniennes rescapées, qui ont été converties à l’islam de force, se sont mariées et ont eu des enfants… Trois générations plus tard, les petits-enfants de ces femmes racontent au public leur véritable histoire. Concernant l’amitié franco-arménienne, elle a impressionné le public avec la lecture d’une correspondance entre le poète arménien Krikor Tchilinguirian et le grand écrivain français Victor Hugo. Après les discours, on a procédé au dépôt de 5 gerbes : celles de l’ACAM, des Anciens Combattants Arméniens, des villes de Charenton, de Maisons-Alfort et de Saint-Maurice. Les hymnes nationaux français et arménien ont retenti dans le square et ce fut le tour des représentants religieux de l’église apostolique arménienne d’Alfortville qui ont prononcé l’homélie. La traditionnelle photo avec les participants a clos la cérémonie, qui s’est voulue brève mais sobre, comme toujours. |
Allocution de Mme Annie Pilibossian, présidente de l’ACAM Monsieur le Maire de Charenton, Il y a quatre-vingt-dix-huit ans, avec la rafle du 24 avril 1915 à Constantinople, marquée par l’arrestation, la déportation et l’assassinat de quelque 650 intellectuels arméniens débutait à la faveur de la Grande guerre, la phase essentielle du génocide des Arméniens, l’extermination et la déportation de la quasi totalité des Arméniens de Turquie, qui devait causer la mort d’un million et demi d’entre eux et entraîner leur disparition de territoires qui avaient toujours constitué leur patrie. Cet acte décisif n’était pas isolé, il avait eu ses antécédents : les années précédant la guerre, plusieurs centaines de milliers d’Arméniens avaient été massacrés, islamisés de force ou poussés à l’exil. Il a eu aussi ses prolongements : les fondateurs de la République turque et cette République elle-même ont poursuivi le génocide en organisant de nouveaux massacres, pour empêcher le retour des survivants, afin de dénuer le peuple arménien de toute existence légale et de tout statut propre. Cette République a confisqué les biens nationaux et privés, en laissant périr, en dénaturant ou en détruisant délibérément des monuments, qui font partie de la richesse de l’humanité. À l’heure où le gouvernement affirme vouloir relancer le processus de réglementation visant à pénaliser la négation des génocides, reconnus par la France, et rouvrir la question de l’adhésion de la Turquie à l’UE, les descendants des rescapés du génocide arménien, qui survivent en diaspora, rappellent aux instances et gouvernements des pays membres, l’incompatibilité d’une telle adhésion avec les valeurs qui guident la construction européenne, tant que le devoir de justice n’est pas accompli. Au XIXe s. apparaît une littérature arménienne à tendance patriotique et nationaliste, dont les auteurs sont inspirés par le modèle romantique français, qui se veut symbole de l’esprit de rébellion en Europe. À Constantinople, pour lutter contre l’oppression turque, de plus en plus pesante sur la population arménienne, la nouvelle génération d’intellectuels arméniens prend modèle sur les écrivains français et crée des œuvres directement inspirées de l’idéal libéral français. Le poète Krikor Tchilinguirian (1839-1923) en est un. Admirateur de la vision politique de Victor Hugo, il a non seulement traduit Les Misérables en arménien, mais il a entretenu une correspondance avec le grand homme, lorsque ce dernier se trouve en exil à Guernesey. Voici une de leurs correspondances : Illustre Maître, Réponse de Victor Hugo à Krikor Tchilinguirian Hauteville-House, 17 décembre 1868 Monsieur, Charenton, le 25 avril 2013 |