Rapport moral du conseil d'administration pour l'exercice 2012
Pour les Arméniens du monde entier, 2012 restera comme l’année de célébration du 500e anniversaire de l’imprimerie arménienne. Rappelons, qu’à partir de 1512 avec l’impression du premier livre Ourpatakirk à Venise par Hagop Méghabard, s’ouvre une nouvelle ère dans la sauvegarde de la langue et de la nation, qui survivait depuis des siècles sans État. Ce bouleversement spectaculaire entrainera pendant plusieurs siècles des modifications durables dans tous les domaines de la vie. En Arménie, Erevan fut déclarée par l’UNESCO Capitale mondiale du livre 2012, en diaspora des centaines de manifestations culturelles ont couvert l’événement. Notons, qu’en France l’exposition (du 26 octobre au 30 novembre 2012) Le livre arménien de la Renaissance aux Lumières : une culture en diaspora à la Bibliothèque Mazarine à Paris a rendu hommage à l’extraordinaire richesse des livres arméniens imprimés, dont le fameux Ourpatakirk, qui appartenait au cardinal Mazarin, premier ministre du roi Louis XIV et fondateur de la Bibliothèque. L’exposition a mis en lumière les réalisations les plus remarquables des nouvelles professions, issues des techniques de l’imprimerie – la lithographie, la gravure, la typographie etc. (Voir à ce sujet Bulletin de l’ACAM N°80)
Effectifs de l’association
Le nombre de nos adhérents reste stable et c’est toujours la famille Sabondjian du Raincy qui tient le record : 7. Nous remercions chaleureusement nos généreux donateurs : Manoug et Aghavni Pamokdjian, Kegham Torossian, Armand Tchouhadjian, Roger Tcherpachian, Jiraïr Hovsepian, Abraham Tassoumian, André Yédikardachian, Raffi Aslanian, Mihran Kurdjian, Telma Bérékian, Jacques Déyirmendjian et d’autres. Ajoutons à ces noms la modeste, mais régulière subvention de la ville de Noisy-le-Grand. Sans leurs aides précieuses, notre association aurait du mal à survivre. Nous accueillons en tant que membre moral des sociétés et des entreprises, qui ont la possibilité de mettre des annonces dans notre Bulletin pour se faire connaître. Après Arthur Zurabyan de Noisy, Hagop Gevrékyan de Montmorency et Telma Bérékian de Le Cannet, cette année nous avons la joie d’accueillir Jacques Agopian, fils d’Araquel Agopian, un de nos plus fidèles membres, qui est décédé l’année dernière ; Kegham Torossian, Président de l’Association cultuelle de la paroisse de l’Église apostolique arménienne de Paris ; Tamara Kotcharian, ancienne Présidente du Conseil paroissial de l’EAAP, ainsi que Jacques Déyirmendjian, l’actuel Président de l’Assemblée des Délégués diocésains. Depuis de longues années ces personnes suivent régulièrement nos activités, leur aide financière nous encourage à poursuivre nos objectifs statutaires et nous les remercions.
Activités permanentes
Le Bulletin de l’ACAM a été créé pour renforcer les liens entre les adhérents de l’association. Le comité de rédaction qui travaille tout à fait bénévolement, couvre en priorité toutes nos activités ; intègre des articles et des comptes rendus à caractère culturel, de portée nationale et internationale, le tout enrichi de photographies. Deux numéros ont été publiés en 2012, il s’agit des N°79 et N° 80, de 8 pages chacun, dont la création graphique a été confiée à un professionnel connu - Victor Hidalgo, qui a su apporter son regard imaginatif et sa touche créative à la réalisation de nos publications. La prépresse a été est confiée à Chouchane Pilibossian, l’impression a été assurée par les apprentis de l’école des Gobelins de Noisy-le-Grand, l’envoi par voie postale reste à la charge de l’association. Nos correspondants et collaborateurs pour ces numéros sont : Yervant Kotchounian des États Unis d’Amérique, Yenovk Lazian d’Allemagne, Arménag Yeghiayan du Liban et Simon Babikian de Paris pour les textes en arménien ; Daniel Ter Sakarian et Jean-Pierre Hatchikian pour les textes en français. Afin de rendre le Bulletin plus attractif, nous avons ajouté la page Livres en arménien, seulement pour les ouvrages, que nous recevons en service de presse. (Il est à rappeler que ces livres ne peuvent pas figurer dans la Bibliographie de notre site internet, qui obéit à des règles de gestion bien définies). Nous tenons à remercier l’ensemble des participants bénévoles à la réalisation de notre Bulletin.
Notre site Internet : www. acam-france.org, créé en 1997 était un des premiers sites arméniens en diaspora. En seize ans, il est devenu le site arménien culturel le plus connu du monde francophone, principalement grâce à la Bibliographie qui répertorie des ouvrages, écrits en français sur les Arméniens. Ainsi, à ce jour 949 auteurs et 1 890 ouvrages y sont inscrits. Entre fin 2011 et fin 2012 l’augmentation par auteurs est de 52, cette année elle est encore plus importante. Cette remarquable évolution depuis l’année dernière est due à l’ajout d’ouvrages de la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne de Paris. Notre webmaster Jean-Pierre Hatchikian met son savoir-faire et sa longue expérience dans le domaine du livre et d’internet au profit de cette bibliothèque, qui avait besoin d’être « modernisée ». Il répertorie, classe, catalogue les collections, fait ainsi profiter à la fois l’ACAM et la bibliothèque de l’église d’un patrimoine culturel inestimable. (Voir l’article qui lui est consacré dans Bull. de l’ACAM N° 81, page 2) Notre ami nous a fait parvenir un rapport concernant la fréquentation du site de l’ACAM, sa Bibliographie et Amazon. Notons que nos recommandations de l’année dernière de passer par notre site pour faire des achats sur www.amazon.fr ont été entendues. Résultat : notre partenariat avec cette entreprise de commerce électronique, spécialisée dans la vente en ligne de livres, mais aussi d’autres produits culturels évolue. Nous remercions Jean-Pierre pour son infatigable enthousiasme et saluons son niveau de professionnalisme.
Revue AFI
Depuis 2005 notre association est collaboratrice et correspondante de la publication annuelle
Année Francophone Internationale, un ouvrage publié par le Centre International de Documentation et d’Échange de la Francophonie (CIDEF) au Québec et l’Agora Francophone Internationale (AFI) à Paris. La revue est un outil d’information sur la francophonie vivante, unique en son genre. Il s’agit d’un projet collectif auquel chaque auteur — il y en a une centaine — apporte le grain de sa voix, tout en respectant une cohérence d’ensemble. L’annuaire s’adresse aux professionnels, qui œuvrent dans les relations internationales, aux enseignants, aux chercheurs, aux étudiants, aux décideurs politiques et aussi au grand public qui cherche à s’informer sur les évolutions du monde contemporain. L’édition 2012/2013 est la vingt-et-unième à faire connaître l’état du monde francophone des 70 pays et gouvernements de la Francophonie comprenant cartes, photos, tableaux et biographies. La nouvelle forme de datation par rapport au calendrier universitaire, à cheval sur les années civiles, permet une réflexion plus approfondie sur les acteurs de la francophonie. L’article sur l’Arménie qu’Annie Pilibossian rédige depuis son entrée dans la famille de la Francophonie, reflète l’évolution du pays sur les plans politique, économique, culturel et social, couvrant l’actualité du 30 juin 2011 au 30 juin 2012. Signalons qu’en octobre 2012, à l’issue du XIVe sommet de la Francophonie à Kinshasa, l’Arménie a changé de statut, devenant le 59e membre de plein droit. Actualité oblige, dans la rubrique Culture une large part a été réservée à l’imprimerie arménienne, et une photo du premier livre imprimé a été insérée dans les pages.
Activités ponctuelles
Conférence sur la communauté arménienne de Bulgarie
Dans le cadre de la programmation culturelle du mois de janvier 2012 consacrée à l’Europe de l’est, organisée par l’Association Les Amis de la Péniche Anako à Paris, Annie Pilibossian, présidente de l’ACAM a donné une conférence intitulée La Communauté arménienne de Bulgarie, le dimanche 29 janvier sur la Péniche, Bassin de la Villete. Il s’agissait de mettre en relation de manière vivante et accessible pour tous, des informations et des images, qui puissent intéresser un public multiculturel. L’association avait imprimé et distribué des affiches dans les centres culturels arméniens et dans le hall de l’ÉAAP. Étant originaire de Bulgarie et l’ACAM ayant déjà organisé deux soirées arméno-bulgares en 2001 et 2002, A.P. a accepté le programme de la conférence et a préparé un texte de 10 pages, enrichi d’un diaporama de 40 photographies, la plupart inédites, provenant des archives familiales. Après une brève présentation géo politique de la Bulgarie et d’Arménie, elle a abordé le sujet principal : les flux migratoires, leurs raisons historiques et leurs conséquences. La communauté arménienne de Bulgarie est très ancienne, les relations arméno-bulgares puisent leur amitié séculaire dans la similitude des destinées et la communauté d’intérêts politiques et culturels entre les deux peuples. Dès la fin du XIXe siècle les Arméniens de Bulgarie se voient attribuer le statut de communauté autonome avec des avantages sociaux non négligeables. Ils organisent une vie communautaire et associative très riche. Grâce au rôle primordial de la cellule familiale et de la solidarité de la vie communautaire, tous deux imprégnées du souvenir de la patrie, de la foi, de la langue, des traditions séculaires, les Arméniens de Bulgarie ont réussi l’intégration dans la vie économique, sociale et culturelle de leur pays d’adoption, tout en conservant leur identité.
Une discussion centrée sur le rôle de l’église arménienne et les relations du Général Antranik avec les Bulgares a prolongé la conférence. Enfin, pour remercier le public, A.P. a proposé d’écouter la chanson La Maritza, interprétée par Sylvie Vartan. Le public, visiblement ému a salué la présentatrice pour sa prestation, tandis qu’elle remerciait les organisateurs.
Cérémonie de commémoration
La traditionnelle cérémonie de commémoration du génocide des Arméniens de 1915 s’est déroulée sous la pluie le 26 avril à Charenton-le-Pont, où se trouve le mémorial, dédié aux victimes. Comme tous les ans, elle était organisée en partenariat avec la municipalité de la commune, les anciens combattants arméniens, en présence de : Roger Tcherpachian – donateur du monument, Michel Herbillon, Député-Maire de Maisons-Alfort, Jiles-Maurice Bellaïche, conseiller régional de Val-de-Marne ; des élus de la ville de Saint-Maurice et devant notre invité principal –Arsène Tchakarian, Officier de la Légion d’honneur. Grâce à la prévoyance des services techniques de la mairie de Charenton, un grand pavillon préalablement installé a pu protéger le public venu nombreux malgré le mauvais temps. Le programme de la cérémonie s’est déroulé en trois temps : prises de parole, dépôt de gerbes et partie musicale, interprétée par les chanteurs lyriques et solistes Mourad Amirkhanian et Ana Sargsyan, sous la direction de Komitas Kévorkian, responsable de la chorale de la Cathédrale apostolique arménienne St Jean-Baptiste de Paris. En l’absence du maire de Charenton, c’est Mme Chantal Lehout, Adjointe au maire chargée des affaires civiles qui a prononcé une courte allocution d’introduction, rappelant les faits historiques et leurs conséquences. Ensuite, M. Herbillon est intervenu pour informer l’assistance des actions qu’il a pu mener en tant que parlementaire en faveur de la loi, pénalisant la négation des génocides, aux côtés de Mme Boyer. À ce moment, Mourad Amirkhanian a interprété un premier chant en arménien, le timbre de sa voix a ému le public. Dans son allocution, Annie Pilibossian a rappelé que la reconnaissance du génocide arménien reste un sujet d’actualité en France, puisque, chose inédite, la communauté arménienne de Paris a vu le président de la République et le candidat à la présidentielle intervenir le 24 avril à la commémoration devant la statue du R.P. Komitas. Avant de donner la parole à l’invité spécial, la présidente de l’ACAM a lu la biographie d’Arsène Tchakarian, Président d’honneur des Anciens combattants et dernier survivant du groupe Manouchian. Elle a souligné que pour les Arméniens, M. Tchakerian, âgé de 96 ans représente ce lien invisible, mais indispensable, qui lie la génération d’aujourd’hui à celle des victimes du génocide. L’ancien combattant a impressionné l’auditoire par sa vitalité étonnante et sa mémoire intacte. Avec des mots simples, il a raconté ses combats, les enseignements, qu’il a pu tirer des différents moments de la vie, le partage de ses expériences avec les nouvelles générations. Dépôt de gerbe, minute de silence et les hymnes nationaux français et arménien ont retenti sous le commandement de Jacques Déhirmendjian, responsable des anciens combattants de Val-de-Marne. Après l’homélie, chantée sous la direction du père Diraïr Kélédjian avec les diacres de l’église apostolique arménienne d’Alfortville, le public a eu la joie d’entendre encore une fois les voix chaleureuses des solistes de la chorale de Paris, suivis des applaudissements nourris. Pour clore la cérémonie, la présidente de l’ACAM remercia tous les invités et le public pour leur présence.
Participation de l’ACAM en tant qu’invitée
L’ACAM est souvent invitée à assister à bon nombre de manifestations culturelles organisées par des associations arméniennes, mais aussi par les autorités françaises locales et nationales. Pour fêter le Nouvel An, nous recevons des invitations des municipalités de Noisy-le-Grand, de Charenton-le-Pont, de Neuilly-Plaisance et de Drancy.
Tous les ans au mois de mars, nous sommes invités à fêter avec l’APFA (Actions pour promouvoir le français des affaires) la journée internationale de la francophonie et la remise des diplômes des lauréats de l’épreuve Les Mots d’Or de la francophonie. Ce jour-là est l’occasion de rencontrer des responsables d’autres associations, des acteurs de la francophonie qui travaillent un peu partout dans le monde.
À l’occasion du 24 avril, la mairie de Paris nous invite régulièrement à la cérémonie de commémoration qu’elle organise avec l’ensemble des responsables associatifs de la région. Nous recevons également des invitations du Raincy, de Sevran et de Livry-Gargan. En général, ces invitations concernent le même jour que notre cérémonie, ce qui rend impossible notre présence.
Des théâtres en région parisienne incluent parfois dans leur programmation des pièces, dont les sujets ont un lien avec les Arméniens. Dans ce cas, ces établissements nous envoient des invitations ou des billets aux conditions avantageuses pour nos membres. Le théâtre de l’Aquarium à la Cartoucherie de Vincennes, le Théâtre Gérard Philippe à Saint-Denis, l’Espace culturel André Malraux à Kremlin-Bicêtre ou l’Espace Michel Simon à NLG, nous recevons régulièrement leurs brochures avec la programmation saisonnière des spectacles. C’est Jean-Pierre qui se charge à informer rapidement par internet nos adhérents de l’événement à ne pas manquer.
Au mois de juillet, notre présidente a été invitée pour la seconde fois en tant que responsable associatif à donner une interview sur la chaîne de télévision bulgare Skat à Sofia. Mihran Boghossian, concepteur et animateur de l’émission depuis une dizaine d’années est journaliste de profession, mais aussi écrivain, metteur en scène, traducteur-interprète. C’est un des représentants les très actifs de la communauté arménienne de Bulgarie, connu pour ses compétences sur l’histoire de la communauté ; il est également correspondant du Bulletin de l’ACAM. Le sujet de l’interview portait cette fois-ci sur la loi punitive du négationnisme des génocides en France, que le Conseil constitutionnel a déclaré non conforme à la Constitution.
À l’occasion du Salon du livre, en automne, nous sommes invités tous les ans à Alfortville par la MCA, à Livry-Gargan par la MCA, à Sèvres par l’association Chêne pour sa braderie de fin d’année, à Décines par la MCA. La Bibliographie de notre site internet est un outil indispensable pour consulter ou faire des recherches sur les livres et catalogues exposés. À ce titre, nous recevons des remerciements et des encouragements de la part des organisateurs.
La société Finéco (membre moral de l’ACAM) était un des mécènes de l’exposition, intitulée Le livre arménien de la Renaissance aux Lumières : une culture en diaspora à la Bibliothèque Mazarine à Paris. Manoug Pamokdjian, conseiller scientifique de la société nous a fait parvenir une invitation pour le vernissage - le 26 octobre. Philippe Pilibossian a pu interviewer Yann Sordet, archiviste paléographe, directeur de la Bibliothèque Mazarine, qui a accepté de répondre aux questions de l’ACAM. Lire l’article dans le Bulletin N°80, pages 4 et 5.
Le 26 novembre 2012, l’ACAM était invitée par Philippe Kaltenbach, Sénateur des Hauts-de-Seine, président du groupe interparlementaire d’amitié France-Arménie au cocktail offert à l’occasion de l’accueil au Sénat d’une délégation de l’Assemblée nationale d’Arménie. Parmi les parlementaires arméniens nous avons rencontré des organisateurs d’événements, liés aux fêtes de la francophonie en Arménie.
Toutes ces invitations, comme toutes nos activités montrent l’importance et la place de notre association au sein des institutions culturelles arméniennes de France. Au moment où nous fêtons le 25e anniversaire de la création de l’ACAM, nous venons saluer et remercier toutes celles et tous ceux qui depuis des années nous accordent leur confiance, nous assurent de leur soutien et nous adressent félicitations et remerciements.
Fait à Noisy-le-Grand, le 22 novembre 2013
Pour le Conseil d’administration, Annie Pilibossian, présidente de l’ACAM