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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Activités

La Communauté arménienne de Bulgarie
29 janvier 2012, Paris
Conférence d'Annie Pilibossian


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Dans le cadre de la programmation culturelle du mois de janvier 2012, organisée par les Amis de la Péniche Anako, à Paris,
Annie Pilibossian, présidente de l'ACAM, a donné une conférence sur la Communauté arménienne de Bulgarie.
Le Dimanche 29 janvier 2012 à 16 h sur la Péniche Anako
Bassin de la Villette
Face au 61, Quai de la Seine - 75019 PARIS - Métro : Riquet ou Stalingrad
Toutes photographies : © Philippe Pilibossian
Arméniens de Bulgarie --- Cliquer pour agrandir
Annie Pilibossian

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La présentation

Voir les diapos de la conférence : pdf (7,68 Mo) ou Consulter en ligne


Compte rendu

La Communauté arménienne de Bulgarie

Dans le cadre de la programmation culturelle du mois de janvier 2012, consacrée à l’Europe de l’est, l’association Les Amis de la Péniche Anako a organisé une conférence intitulée La Communauté arménienne de Bulgarie. Il s’agissait de mettre en relation de manière vivante et accessible à tous, des informations et des images qui puissent intéresser un public multiculturel. Pour mener à bien cette initiative, les organisateurs ont proposé à Annie Pilibossian de présenter le sujet. Étant originaire de Bulgarie et l’ACAM ayant déjà organisé en 2001 une soirée arméno-bulgare, elle a accepté et se mit rapidement au travail.

Ainsi, le 29 janvier 2012 Annie Pilibossian a présenté un texte de 10 pages enrichi d’un diaporama de 40 photographies, la plupart inédites, provenant des archives familiales. Après une brève présentation géographique et politique de la Bulgarie et de l’Arménie, elle a abordé le sujet principal : les flux migratoires, leurs raisons historiques et leurs conséquences.

La communauté arménienne de Bulgarie est très ancienne, les relations arméno-bulgares puisent leur amitié séculaire dans la similitude des destinées et la communauté d’intérêts politiques et culturels entre les deux peuples. Dès la fin du XIXe siècle les Arméniens de Bulgarie se voient attribuer le statut de communauté autonome avec des avantages sociaux non négligeables. Ils organisent une vie communautaire et associative très riche, jusqu’en 1944 et l’instauration du système communiste, lorsque toutes les organisations « ethniques » sont dissoutes.
Ce n’est qu’après les changements démocratiques de 1989, survenus dans tous les pays de l’ex-bloc soviétique, que l’Eglise apostolique arménienne reprend son rôle de réunificateur, l’école rouvre ses portes à Plovdiv et dans les autres villes, l’Université de Sofia accueille la faculté des lettres arméniennes. Une majeure partie des anciennes organisations recommencent à fonctionner librement.
Aujourd’hui la communauté tente de se moderniser. Une fois par semaine, la chaine de télévision SKAT diffuse une émission d’une demi-heure sur la communauté arménienne ; des sites Internet contiennent des informations gratuites, toujours actualisées sur la communauté. Certains liens proposés renvoient vers les adresses web des églises arméniennes bulgares où l’internaute peut trouver des notes historiques, des actualités, un agenda, etc.

On peut dire que la communauté arménienne de Bulgarie a traversé les siècles en sauvegardant son identité, grâce à l’amitié qui la lie au peuple bulgare. Les premières informations historiques concernant la formation de l’État bulgare se trouvent chez les historiens arméniens. L’expérience historique entre le XVe et le XIXe siècles montre le développement d’un mouvement national de libération à caractère révolutionnaire, comparable entre les Bulgares et les Arméniens, qui travaillent souvent en étroite collaboration, utilisent les mêmes moyens à la poursuite d’objectifs identiques. L’exemple le plus symbolique côté arménien est le héros national légendaire, le Général Antranik Ozanian. Pendant la guerre des Balkans, ce dernier crée avec Karékine Njdeh un bataillon arménien, incorporé à l’armée bulgare. Pour cette initiative, Antranik est décoré de la Croix d’or de l’ordre de la Bravoure, fait citoyen bulgare et promu officier de l’armée bulgare. Au XIXe siècle de nombreux Arméniens civils risquent leur vie et leur carrière professionnelle pour sauver la population bulgare de mort certaine. C’est le cas du télégraphiste et chef de gare Hovannès Svadjian, qui sauve la ville de Pazardjik d’incendie et la population de massacre. De leur côté des intellectuels bulgares mettent en danger leur carrière et parfois leur vie pour aider les Arméniens dans leur juste lutte. L’un des plus éminents est le grand poète Péïo Yavorov, qui fut un arménophile militant. Il rencontre non seulement les révolutionnaires arméniens, mais aussi plusieurs familles arméniennes, qui ont réussi à échapper aux massacres de 1886. Beaucoup de ces malheureux exilés travaillent dans les chemins de fer, souvent comme porteurs, et le poète, aussi pauvre qu’eux, partage leur repas, recherche leur compagnie. Il écrit le poème Arméniens, dans lequel il exprime sa profonde sympathie pour ce peuple, dont il voit les enfants affligés et affamés.
L’amitié entre les deux peuples ne se limite pas seulement au passé. De nos jours, elle est toujours vivante et trouve son expression concrète dans l’organisation d’événements culturels communs.

Pour conclure, Annie a insisté sur le rôle primordial de la cellule familiale, et de la solidarité de la vie communautaire, tous deux imprégnées du souvenir intarissable de la patrie, de la foi, de la langue, des traditions séculaires, grâce auxquelles les Arméniens de Bulgarie ont réussi l’intégration dans la vie économique, sociale et culturelle de leur pays d’adoption, tout en conservant leur identité.

Une discussion centrée sur le rôle de l’église arménienne et les relations du Général Antranik avec les Bulgares a prolongé la conférence. Enfin, pour remercier le public, Annie Pilibossian nous a proposé d’écouter la chanson La Maritza, interprétée par Sylvie Vartan. Le public, visiblement ému a salué la présentatrice pour sa présentation, tandis qu’elle remerciait les organisateurs.

JPH


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