La Municipalité de Charenton-le-Pont et l'Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée vous ont invités à assister à la
cérémonie de Dépôt de gerbe devant le Khatchkar de Charenton-le-Pont (94220), rue Paul-Eluard-angle rue des Bordeaux, le Vendredi 25 avril 2008
à 17 heures 30.
Allocution d'Annie Pilibossian, présidente de l'ACAM
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Photos © Philippe Pilibossian | |||
L'assistance pendant l'allocution de M. Jean-Marie Brétillon Maire de Charenton-le-Pont |
Allocution de M. Jean-Marie Brétillon Maire de Charenton |
Allocution de Mme Annie Pilibossian Présidente de l'ACAM |
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Drapeaux inclinés pour honorer les victimes |
Recueillement |
Les officiels |
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Allocution de Mme Annie Pilibossian, présidente de l’ACAM Monsieur le Maire, En ce jour de deuil pour les Arméniens du monde entier, nous sommes rassemblés pour rendre hommage au million et demi de victimes du premier génocide du XXe siècle perpétré par le gouvernement Jeunes-Turcs en 1915. Aussi, permettez-moi, au nom du conseil d’administration de l’Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (ACAM), ainsi qu’au nom des amis qui sont venus, de remercier d’abord les élus de la Ville de Charenton, et en particulier vous, Monsieur le Maire, pour votre fidèle et régulière présence à nos côtés à ce rendez-vous avec l’histoire et avec l’amitié. Mesdames et Messieurs, pour nous, communauté arménienne de France, qui représentons aujourd’hui la troisième et quatrième génération des rescapés et des déportés, il est important de réaffirmer notre attachement à la France. Au terme de plusieurs décennies de travail acharné nous nous sommes intégrés de façon exemplaire à la société d’accueil, dont nous avons assimilé la langue et les valeurs. En tant que diaspora, nous avons certes obtenu par certains Etats la reconnaissance du Génocide. Mais, sur ce point plus nous avançons, plus le gouvernement turc freine nos démarches, et adapte sa politique extérieure au cas par cas, par rapport au pays concerné, notamment en instrumentalisant sa propre diaspora et cela malheureusement sous l’œil dangereusement consentant des grandes puissances. Résultat : 93 ans après les crimes commis, la Turquie impose encore son blocus économique à l’Arménie, elle continue sa propagande négationniste, elle ne tolère pas sur son sol la libre expression d’opinions pacifiques, allant jusqu’à tuer ou condamner quiconque ose parler. Dans le prolongement de ces événements, l’ACAM fête cette année le vingtième anniversaire de sa création. Elle poursuit ses activités dans l’objectif de faire connaître en particulier la culture arménienne à un large public français. Beaucoup d’entre vous connaissent et consultent notre site Internet www.acam-france.org, mais peu savent qu’il s’agit du premier site "arménien" du monde francophone avec une riche bibliographie de 1301 ouvrages répertoriés à ce jour sur les Arméniens, écrits par 685 auteurs. Nous continuons à recevoir en service de presse les nouveaux livres sortis. C’est ainsi que j’ai découvert le roman Lucine (« lune » en arménien et prénom féminin). Dès la première page, j’ai été séduite à la fois par la force impalpable des mots, jaillis du plus profond de l’être humain et par la douceur lyrique du style, d’où se dégage une insatiable envie de vivre, pleine d’optimisme. Prise dans le tourbillon des événements, qui y sont relatés, j’ai rapidement terminé la lecture. Alors, ce soir, je voudrais partager un peu avec vous l’émotion qui s’en dégage. D’abord, quelques mots sur l’auteur du roman - c’est une femme, elle s’appelle Ondine Khayat. Jeune romancière libanaise, elle puise dans les souvenirs de sa grand-mère arménienne et dans son imagination pour écrire son premier ouvrage. Vous l’avez compris, Lucine est l’héroïne du livre. Son histoire va traverser le XXE siècle et commence en 1900 dans sa ville natale - Marache, une ville au sud-est de la Turquie avec à l’époque une forte population arménienne. Lucine, fille aînée d’une famille aisée passe une enfance paisible et heureuse. Elle se découvre très tôt une passion pour la poésie et pour les mots, sans se douter que plus tard, cette passion va en quelque sorte lui sauver la vie. Peu de temps après, les événements politiques d’une extrême violence anéantissent la famille de l’adolescente fragile, projetant l’orpheline contre son gré vers le désert brûlant de l’exode, où malheurs et tragédies irréparables s’abattent sur elle et son peuple. Physiquement affaiblie et le cœur meurtri, indifférente aux choses de la vie, la jeune femme noie son chagrin dans le travail forcé. Pour surmonter les difficultés de la vie quotidienne, Lucine est obligée d’écrire, mais poétesse dans l’âme, elle vit dans son imaginaire le grand amour et quelques instants de bonheur. Devenue vieille dame, elle transmet à ses descendants l’unique trésor qui lui appartient - la mémoire de son temps, qui résonne comme un vibrant appel à la vie. J’ouvre le roman à la dernière page et je lis son poème. Il s’intitule : Arménie Pourquoi suis-je en vie quand tant des nôtres sont morts ? Aujourd’hui, ils nient notre mort, Comment pourrez-vous savoir que nous avons été ? Je veux garder leurs âmes en moi À qui appartient le souvenir ? Personne ne pourra jamais déporter nos pensées. Annie Pilibossian, Présidente de l’ACAM |
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Compte rendu de la cérémonie Communiqué de presse Dans le cadre des commémorations du 93e anniversaire du génocide des Arméniens en 1915, perpétré par le Gouvernement Jeunes-Turcs, la Municipalité de Charenton-le-Pont et l'Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (ACAM) se sont associées pour la quatrième année consécutive au recueillement à la mémoire des victimes. Près d'une centaine de personnes étaient présentes devant le monument-khatchkar à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne), rue Paul-Éluard, le 25 avril à 17 H 30. Un autocar a été spécialement prêté par l'école franco-arménienne Tebrotzassère du Raincy pour faire venir des participants d'Alfortville. Notons parmi les présents : Jean-Marie Brétillon, Maire de la Ville et Conseiller général du Val-de-Marne, qui avait écourté ses vacances pour être présent, accompagné des nouveaux élus de sa Municipalité ; Annie Pilibossian, Présidente de l'ACAM, avec des membres du conseil d’administration de l'association ; Roger Tcherpachian, donateur du monument avec sa famille ; R. Père Nerseh Paboudjian de l'Église apostolique arménienne d'Alfortville ; Dr Léon Hovnanian, ancien député-maire de Saint-Gratien (Val-d’Oise) avec son épouse ; Vartan Berbérian, écrivain ; des anciens combattants arméniens, ainsi que le professeur Vartan Tcholakian de l'université Moncton au Canada. Pour la première fois un chargé de mission de l'Ambassade de la République d'Arménie en France s'était déplacé. Une minute de silence fut observée, et les drapeaux inclinés, à la mémoire des victimes du génocide ; la chanson Ils sont tombés de Charles Aznavour a accompagné les dernières minutes de la sobre cérémonie. |